Après-midi de formation et de discussion du Cercle la brèche
contre le racisme, la xénophobie et l’exploitation!
Lausanne – 24 novembre 2012 – 14h-18h°°
Science et racisme, liaisons dangereuses?
«Politiques migratoires» de la Confédération?
Lignes générales, conséquences et quelques principes pour les combattre!
Début octobre, le Conseil fédéral faisait passer une révision de la Loi sur l’asile dans le cadre de la «législation d’urgence». En d’autres termes, les sommets de l’Etat ont choisi d’utiliser une voie autoritaire pour détruire le droit d’asile. Plus encore, les «praticiens des expulsions» se voient attribuer des pouvoirs discrétionnaires puisqu’ils disposent d’un large champ d’expérimentation pour «tester» diverses mesures dans le domaine de l’asile, cela en dehors de tout contrôle démocratique! On tente de calmer les craintes en affirmant que ces mesures ne sont prises que pour une durée provisoire. Il n’y a pourtant guère de doute que ces mesures développeront leur propre dynamique et créeront une série de précédents. En outre, l’Etat et une bonne partie de l’establishment politique font fond sur la diabolisation des requérant·e·s d’asile et sur les peurs qu’ils contribuent à répandre pour faire rendre «acceptables» des conditions de vie exécrables: confinement, interdiction de travailler, déni de droits. Pourtant, derrière les rhétoriques anxiogènes ces mesures s’appliquent à une catégorie de personnes, «chosifiées» par l’administration, négligeable dans l’ensemble de la population: 40’000 individus environ. Ces mesures doivent être combattues en tant que telles, des pistes alternatives existent. Ce qui est cependant en jeu est plus large: «l’asile» – qui est en fait détruit – sert de laboratoire à l’extension de pratiques inacceptables dans les domaines les plus larges: autres catégories «d’étrangers», Roms, chômeurs, personnes à l’assistance sociale, etc.
Plus largement, ces nouvelles mesures doivent être mises en rapport autant avec les politiques qui se développent en Europe en matière de ladite «gestion des flux migratoires» qu’avec les dispositifs de pratiques et de législations qui «règlent» les conditions de déplacement, d’établissement et de vie de l’ensemble de la «population étrangère» en Suisse. En ces temps de crises en Europe la migration devient une perspective – ou l’illusion d’une perspective – pour des couches croissantes de jeunes à la recherche d’un travail. La question des migrations ainsi que celle des droits sociaux et syndicaux sont donc indissociables. Cela dans un contexte où les politiques d’austérité sont utilisées pour pulvériser autant les dispositifs de protection sociale que les droits des travailleurs. Ce double processus crée les conditions d’une concurrence accrue à tous les niveaux entre travailleurs. En d’autres termes le combat contre la xénophobie et le racisme doit s’articuler à la lutte contre l’exploitation et pour les droits sociaux, syndicaux et politiques.
Dans le climat actuel, il est indispensable de comprendre les dynamiques qui sous-tendent les «politiques migratoires» de la Confédération afin de pouvoir les combattre. C’est pourquoi le Cercle la brèche organise un après-midi de formation et de discussion sur ce thème.
Il a jugé indispensable d’y ajouter une discussion sur le thème plus large du racisme: comment se sont élaborées les théories racistes au cours du XXe siècle? Quelles étaient ses relations avec une pensée «hiérarchique» où le positionnement social et le sexe redoublaient la question de «race»? Ces théories empreignent-elles toujours notre façon de percevoir le monde et les autres? Sous quelles formes se présentent aujourd’hui les théories «respectables» en matière de xénophobie et de racisme? Des questions qui sont brûlantes et dont la meilleure compréhension ne peut que renforcer le combat contre le racisme et la xénophobie. Car, oui, comme l’écrivait Stephen Jay Gould dans son remarquable ouvrage La mal-mesure de l’homme: «Nous ne traversons cette vie qu’une fois. Peu de tragédies ont plus de conséquences que de ne pas permettre à la vie de s’épanouir, peu d’injustices sont plus profondes que de réduire à néant les occasions de se développer, ou même d’espérer, à cause de limites imposées de l’extérieur mais que l’on pense venir de soi.»
Des textes préparatoires sont disponibles sur notre blog cerclelabreche.wordpress.com.
L’entrée est libre, inscription jusqu’au 22 novembre à jmps@labreche.ch (les détails – lieu et autres – seront communiqués aux inscrits)
Des déplacements au départ de Fribourg et de Genève seront organisés: contactez-nous!
Sous forme de PDF, vous trouverez
la publication des Jeunes du MPS,
N° 5, novembre 2012