Non à l’intervention néocoloniale française au Mali

Non à l’intervention néocoloniale française au Mali

Quand

28/02/2013    
18:00 - 19:30

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Rassemblement devant le consulat de France jeudi 28 février 18h

La France, ancienne puissance coloniale, s’est engagée dans un nouveau conflit dans un pays africain.

L’objectif déclaré par les autorités françaises est de défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali contre l’activité croissante de groupes islamistes au nord du pays, qui menacent d’y établir « un Sahelistan jihadiste » selon le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius ou encore un « Etat terroriste à portée de l’Europe et de la France » selon le ministre « socialiste » de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

Encore une fois, comme en Afghanistan, les médias et nos gouvernements nous racontent que cette bataille est menée pour des raisons idéologiques. Les rebelles sont des extrémistes, martyrisent les populations locales et détruisent le patrimoine historique dans les régions qu’ils occupent. Tout cela est vrai et nous le condamnons avec force. Toutefois, il est faux de penser que la France est intervenue au Mali pour lutter contre les extrémistes. Il s’agit d’un réel mythe à dissiper.

Car si l’Occident est tellement préoccupé par toutes ces exactions et destructions, pourquoi n’intervient-il pas contre l’Arabie saoudite. L’idéologie et l’approche littéraliste des rebelles maliens ont en effet leurs fondements et sont propagées par l’Etat saoudien et le mouvement wahhabite / salafiste. L’Occident entretient de très bonnes relations avec l’Arabie saoudite et il n’a jamais mentionné les destructions du patrimoine historique du pays, les traitements des travailleurs étrangers, les exécutions, les amputations et sans oublier le traitement des femmes.

402_image_0_previewL’intervention s’inscrit surtout dans une double approche : politique et de contrôle des ressources. Premièrement il s’agit de remettre en selle un pouvoir à sa solde à Bamako, tout en défendant ses intérêts face à la concurrence montante des Etats-Unis et de la Chine dans toute la sous-région. Ensuite la région relève d’une importance stratégique pour ses ressources naturelles – hydrocarbures (bassin de Taoudeni, au Nord-Mali), mais aussi uranium (quasi-monopole d’Areva au Niger, proche de la frontière malienne), or, bauxite, fer, etc. Ceci explique pourquoi les médias ne cessent de parler d’insécurité régionale, de menace jihadiste, comme de narcotrafic. Du point de vue des puissances impérialistes, l’unité du Mali est au cœur des équilibres néocoloniaux de toute la région. A l’inverse, la rébellion touarègue, qui aspire depuis longtemps à la formation d’un Etat sahélien occidental, est son talon d’Achille.

L’intervention militaire de la France ressemble furieusement à celle du pompier pyromane et elle s’inscrit dans une certaine continuité: République centrafricaine janvier 2013, Côte d’Ivoire avril 2011, Tchad 2006, 2008 (qui s’inscrit dans la permanence de l’opération « Epervier »), Libye 2011. Responsable des atrocités de la colonisation, l’ex-métropole entend réaffirmer les prérogatives de la Françafrique en piétinant une nouvelle fois les intérêts des peuples du Mali, de même que les revendications des Touaregs.

Non à l’intervention française néocoloniale au Mali

Oui à l’autodétermination des peuples maliens

Oui aux droits démocratiques et sociaux des peuples du Mali

Condamnation de TOUTES les violations des Droit de l’Homme, des exactions et des destructions (Forces française, malienne et salafistes)

Signataires de l’appel : SolidaritéS, Mouvement pour le Socialisme (MPS), Gauche Anticapitaliste (GA)