Par Rédaction A l’Encontre
L’avionneur Serge Dassault, du groupe Les Républicains, ne tarit pas d’éloges sur le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et sur le président de la République, François Hollande. Sur Sud Radio et Public Sénat, ce vendredi 22 janvier 2016 matin, le Président-directeur général (PDG) du groupe éponyme et sénateur s’est exclamé: «Merci, Monsieur Le Drian, merci Monsieur Hollande pour tout ce que vous faites, pas seulement pour nous, pour toutes les exportations.» Jean-Yves Le Drian est «le meilleur ministre de la Défense qu’on ait jamais eu», a-t-il même ajouté.
Le Rafale, avion de combat français du groupe Dassault, qui n’avait jamais trouvé preneur hors de l’Hexagone, a connu la consécration à l’export en 2015 avec deux contrats pour 24 appareils chacun avec l’Egypte de l’ex-maréchal et président Sissi, pour l’un, et, pour l’autre, le Qatar, monarchie autoritaire, engagée aux côtés de l’Arabie saoudite dans la guerre du Yémen, soutenant les Frères musulmans avec la prétention de jouer un rôle sur la scène régionale depuis 1995, avec l’accès au pouvoir de Hamad ben Khalifa. En ligne de mire se profile la vente de 36 Rafale!
Interrogé sur Nicolas Sarkozy, Serge Dassault a répondu: «Son problème, c’est tout ce qu’il n’a pas fait, ce qu’il reconnaît aujourd’hui, c’est-à-dire supprimer l’ISF [Impôt de Solidarité sur la Fortune qui est assis sur la partie supérieure du patrimoine, le seuil d’entrée étant fixée à 1,3 million d’euros, il est déclaratif et auto-liquidé, soit les personnes estiment leur fortune, de manière détaillée, et envoient leur déclaration et ordre de paiement, sa suppression était demandée par Dassault et ses pairs] et supprimer les 35 heures.» «Ce qui va réduire le chômage, c’est la flexibilité de l’emploi.» «Depuis la Libération, tous les syndicats et certains gouvernements ont fait en sorte que les méchants chefs d’entreprise qui passent leur temps à licencier soient empêchés pour garder leur gentil personnel. Moi, je veux bien, mais si on a du travail! On embauche quand on a du travail et si on n’a plus de travail, on débauche: le CDI doit être supprimé», a assuré Serge Dassault.
«J’aime bien Macron [Emmanuel Macron, banquier d’affaires devenu ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique], il est pas mal. Il parle avec plus de vérité sur l’entreprise. Quand il dit que les chefs d’entreprise ont plus de soucis que les salariés, c’est vrai.» Un Dassault qui s’y connaît en la matière
Qu’en est-il, pour Dassault, de Pierre Gattaz, patron du Medef depuis 2013 (Le Mouvement des entreprises de France) et fils d’un ancien patron des patrons: Yvon Gattaz, patron du CNPF (président du Conseil national du patronat français de 1983 à 1986… sous Mitterrand): «Je trouve qu’il est un peu ramollo.» «Il n’est pas suffisamment agressif vis-à-vis du gouvernement.» «Son père était mieux.»
Et certains continuent à penser que le PS est un restaurant ouvrier avec une cuisine bourgeoise? Autrement dit, que le PS – en tant que tel – ne représenterait pas organiquement les intérêts de la bourgeoisie, mais des salarié·e·s – de manière même biaisée – et que ses sommets ne sont pas socialement (et pas seulement au plan idéologique) intégrés aux cercles dominants, certes comme partenaires juniors? (22 janvier 2016; vidéo fournie par Les Echos)
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