Syrie: «Le régime est définitivement fini»

Bassma Kodmani

Entretien avec Bassma Kodmani conduit par David Tresilian

Mi-octobre, des forces militantes de la gauche syrienne – à l’intérieur du pays et à l’extérieur – ont publié un Manifeste. Nous en fournirons la traduction entière, sous peu, sur ce site. Il y est indiqué que certaines fractions de l’opposition, entre autres à l’extérieur, soutiennent «une militarisation de l’Intifada, en vue de prendre pied en Syrie. Plus dangereux, elles sont en faveur d’une intervention militaire étrangère. Cela a eu un impact sur une petite frange de l’opposition interne, avec l’apparition de voix dans les Comités locaux de coordination qui soutiennent le mot d’ordre de protection internationale, et qui demandent y compris une zone d’exclusion aérienne.»

A juste titre, le Manifeste insiste sur le fait que «que tout scénario et/ou toute action qui seraient similaires à la Libye, jusqu’à une intervention directe sous les auspices de l’OTAN, auraient, sans aucun doute, des conséquences graves et dangereuses pour le pays. Cela nécessite de repenser les mots d’ordre unitaires pour les semaines et les mois à venir, spécialement si les trois principes auxquels nous nous référons – une révolution pacifique, le rejet absolu de toute intervention militaire et la détermination de renverser le régime, tout en refusant tout dialogue avec lui – venaient à être violés. Cela est important à comprendre et à prendre en considération, particulièrement lorsque la colère de la population augmente tous les jours face à la brutalité du régime et à l’utilisation de formes et pratiques de répression sans précédent dans l’histoire du pays.»

Puis le Manifeste affirme: «Au contraire, nous croyons que le besoin existe de dénoncer les défenseurs d’une militarisation qui offre plus de prétextes au régime pour avancer de manière désespérée en direction d’un abîme plus profond et plus dangereux. En particulier avec ce qui accompagnerait une militarisation: des assassinats au caractère confessionnel/communautaire, particulièrement en stimulant des sentiments sectaires. De plus, nous mettons en garde aussi contre les dangers d’une intervention extérieure face à la révolution, tout en étant favorables à une opposition radicale et en nous opposant, pour l’avenir, à toute opération et/ou action militaire sur le territoire de la Syrie, intervention de l’OTAN ou d’autres forces arabes réactionnaires issues des Etats du Proche et du Moyen-Orient, que ce soit la Turquie, Israël ou tout autre Etat. Cette orientation va de pair avec une opposition totale au régime dictatorial du Baas.»

Le Manifeste reconnaît  que l’unité dans l’action contre la dictature n’empêche pas l’existence de contradictions et d’oppositions au sein des forces réunies. Dans ce sens, il nous semble utile – tout en partageant les orientations du Manifeste – de donner à connaître les positions de personnalités traduisant diverses approches existant dans le Conseil national syrien (CNS). Raison pour laquelle nous avons traduit cet entretien accordé à Al-Ahram Weekly par Bassma Kodmani. Elle est directrice de l’Initiative Arabe de Réforme dont les liens avec des secteurs de l’establishment européen et états-unien sont du domaine public. Nous avons déjà retraduit la parole de Buran Ghalioun, président du CNS, le 30 octobre 2011 sur ce site.

Avant la transcription de cet entretien, nous voudrions donner à connaître, de manière très résumée, des réactions de manifestants de la ville de Homs. Selon le site Jadaliyya, plus de 1200 personnes ont déjà été tuées dans cette ville (6 novembre 2011). Un manifestant souligne que les tirs des tanks ne sont pas la seule source d’horreur dans la ville: «Le bruit des tirs des snipers est plus terrifiant que ceux d’une arme automatique ou même d’un bombardement. Car c’est simplement l’annonce de la mort.» Les contrôles militaires et policiers empêchent de transporter des blessés vers des lieux prodiguant des soins: soit les voitures ne peuvent circuler d’un quartier à un autre, soit il faut «nettoyer» l’intérieur, car une tache de sang est suffisante pour être arrêté.

Razan Zeitouneh demande, alors, à un militant (Majd) si, après voir assisté à tant d’atrocités, il n’est pas pour la «militarisation de la révolution face à la cruelle réalité que la ville connaît chaque jour et le manque actuel de solution politique à la crise». Il répond: «Je suis effrayé par cette idée. Je suis déchiré entre mon vœu de voir un Etat de droit en Syrie, où chaque personne n’appartienne à aucune communauté autre que celle de son pays, et je veux voir la fin de cette tuerie à tout prix, même si cela implique la militarisation de la révolution. Je mentirais si je disais que n’ai pas pensé prendre les armes après que mes camarades ont été tués. Mais ce qui m’empêche de le faire c’est certainement que quelle que soit la personne que je tuerai ce n’est pas quelqu’un d’autre qu’un citoyen syrien, et avec lui, je tuerai le rêve pour lequel j’ai rejoint la révolution.» (Rédaction)

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Comment caractériseriez-vous la situation en Syrie aujourd’hui, sept mois après le début du soulèvement contre le régime?

En termes du mouvement lui-même et de la réponse apportée par le régime, nous devons distinguer deux aspects. Le premier concerne la nature du soulèvement. Celui-ci est passé par différentes phases, mais l’on sent aujourd’hui une sorte d’irréversibilité, un point de non-retour. Ce sentiment que nous avons passé une frontière et que nous ne retournerons pas en arrière est très fort dans le mouvement.

Cela implique que la répression menée par le régime continue d’être à un niveau très élevé et que les gens doivent chercher de nouvelles stratégies pour faire en sorte que la mobilisation se perpétue. Ceux-ci doivent absolument trouver de nouvelles stratégies de protestation pacifique. Nous venons d’entrer, il y a quelques jours [fin octobre], dans plusieurs villes de Syrie, dans un mouvement de grèves, de fermeture de magasins et de gens ne voulant pas se rendre au travail. Il semble que ce mouvement s’accélère maintenant. Il se peut qu’il se propage vers d’autres villes, touchant même la classe des commerçants.

Existe aussi pour les gens la tentation, le besoin physique même, de prendre les armes afin de se défendre eux-mêmes. Et nous savons qu’il y a des armes qui circulent en Syrie. Notre mouvement n’appelle pas à la lutte armée contre le régime, mais il y a eu un nombre croissant de défections dans l’armée. Il est très difficile de connaître les chiffres, mais ils se situent entre 15’000 et 30’000. Nous ne connaissons pas toujours le grade militaire des transfuges, mais nous savons que ce ne sont pas seulement des soldats du rang qui ont fait défection. Il y a également eu des défections dans les échelons plus élevés de l’armée.

Les transfuges partent avec de l’équipement militaire, pas de l’équipement lourd, mais certainement des armes légères et peut-être même des tanks. Ces transfuges se trouvent engagés dans une confrontation armée avec les forces de sécurité en Syrie, et les gens les considèrent comme étant des protecteurs du mouvement de protestation pacifique. S’il se produisait des grèves dans les villes de Deraa ou Homs, par exemple, alors les transfuges seraient prêts à protéger ces villes pour permettre aux gens de continuer les manifestations.

C’est là que se trouve le mouvement en termes de stratégie. Quant à la question de savoir quels groupes sociaux sont touchés et si le soulèvement s’est étendu jusqu’au «monde des affaires» et la classe moyenne, l’on peut affirmer que c’est clairement le cas. Dans des villes où le centre de la ville n’est pas encore physiquement mobilisé à l’heure qu’il est et où la présence de la sécurité est extrêmement forte, les gens n’ont pas de doute sur le fait que le régime est à bout et qu’il faut une alternative. Mais ils se demandent ce qu’il peut leur coûter de manifester ouvertement leur opposition au régime et quel genre de risque cela représente.

Le mouvement a atteint des villes telles que Damas et Alep, villes qui sont très fortement contrôlées et sont habitées par l’élite dirigeante. Mais même là, il y a eu des «manifestations volantes» où les gens doivent pouvoir se déplacer d’un quartier à l’autre en moins de quinze minutes. Vous ne voyez certes pas encore de manifestations dans le centre de ces villes, mais cela se produira lorsque la capacité de répression du régime sera sérieusement diminuée.

Le second aspect concerne le type de répression menée par le régime. Pendant le Ramadan, nous avons vu l’introduction d’une stratégie plus efficace qui consistait à mobiliser quatre unités différentes de sécurité, chacune surveillant l’autre afin d’assurer que toutes obéissent aux ordres de tirer. La répression utilisée a atteint des niveaux extrêmement élevés et les chiffres donnés concernant le nombre de morts ne reflètent pas la situation sur le terrain, la stratégie utilisée étant de blesser et de rendre infirme plutôt que de tuer.

La torture est également très répandue. Beaucoup, beaucoup de jeunes gens disent qu’ils préféreraient être tués plutôt qu’arrêtés et torturés. Nous nous trouvons en pleine urgence, mais aucune organisation internationale n’est actuellement autorisée à venir observer la situation en Syrie.

Quel est donc le rôle du Conseil national syrien et quelle est sa relation avec l’opposition à l’intérieur de la Syrie et avec les manifestants dans les rues?

Il a fallu environ deux mois et demi au Conseil pour se former. D’abord, un groupe de personnes indépendantes de l’extérieur de la Syrie en a pris la direction, puis il a fallu se mettre en lien avec les mouvements internes qui descendent dans la rue et les Comités de coordination locaux. Cela s’est fait, grosso modo, en un mois et à mi-septembre la connexion était établie. Cela a pris du temps parce que les Comités de coordination eux-mêmes n’étaient pas toujours très organisés, mais lorsque notre dialogue s’est développé, ils ont fait beaucoup d’efforts afin de fédérer leurs efforts. La force du Conseil vient de sa capacité à se lier avec les manifestants dans les rues. Puis, une fois que cela a été mis en place, les mouvements d’opposition traditionnels tels que les Frères musulmans syriens et la Déclaration de Damas sont montés à bord.

La ligne politique que le Conseil adopte est claire: nous exigeons la chute du régime, depuis le sommet et incluant le président. Il n’y a pas d’espace pour interpréter la position du Conseil et pour chercher à savoir si celui-ci pourrait être prêt à soutenir des négociations sur un processus de réforme graduel avec le pouvoir actuel qui resterait en place. Cela a été tenté plusieurs fois auparavant et c’est maintenant hors de question. La ligne du Conseil est inspirée par ce qui vient des rues et c’est cela qui garantit que le Conseil reste représentatif et légitime aux yeux des gens.

Je dirais que le 75 à 80% des comités locaux de coordination sont représentés au sein du CNS et nous avons veillé avec une grande attention au maintien d’un fort lien avec ces derniers.

Le Conseil est une organisation «parapluie» fédérant divers groupes ayant des agendas différents. C’est une coalition. Nous n’avons pas d’espace en Syrie. Nous ne sommes pas l’Egypte ni la Tunisie: il n’y a pas de place physique en Syrie où nous puissions nous rencontrer, alors nous sommes une organisation «parapluie» qui se substitue à un espace physique et se réunit autour d’un but commun.

Serait-il juste de dire que la position du CNS est la somme des «trois non», l’un d’eux étant le non à une intervention militaire étrangère en Syrie?

La déclaration initiale du Conseil était en harmonie avec ce à quoi les manifestants appelaient: non à la militarisation du soulèvement, non aux négociations et non à une intervention étrangère. Depuis lors, les gens dans la rue se sont mis à demander une protection des civils. Nous ne pouvons pas ignorer cela. Nous devons examiner avec la communauté internationale, tout d’abord avec les pays arabes et ensuite avec le reste de la communauté internationale, quel rôle pourrait être joué par l’extérieur, par les observateurs arabes, ce que nous demandons maintenant notamment. Fondamentalement, le Conseil a une stratégie graduelle: si les choses ne marchent pas d’une certaine manière, il faut alors considérer d’autres options.

Le premier niveau consiste à explorer toutes les possibilités politiques, diplomatiques, économiques et légales qui pourraient faire pression sur le régime et le convaincre de changer ou à provoquer une tension en son sein afin qu’il se «disloque». Si ces pistes ne débouchent sur rien et que nous assistons à une répression ascendante, ce qui en fait est le cas actuellement, alors nous devrons demander aux pays arabes d’abord et à la communauté internationale ensuite de se montrer à la hauteur de leurs responsabilités et de protéger les civils. Pour cela, il faut s’adresser au Conseil de sécurité de l’ONU. Nous voulons une résolution du Conseil de Sécurité qui mette le régime syrien sous une enquête conduite par la Cour internationale de justice.

Nous cherchons à explorer jusqu’au bout toutes les possibilités pour obtenir du gouvernement syrien qu’il accepte le déploiement d’observateurs internationaux dans le pays et les autorise à être présents sur le terrain. Si cela ne marche pas, nous ne pouvons exclure la possibilité de devoir faire appel à une forme d’intervention extérieure pour protéger les civils. Cependant, cela ne signifie pas que nous appelions à une intervention militaire sur le modèle libyen. Mais des gens sont en train de mourir et nous devons répondre.

D’où le soutien au régime vient-il?

Avant le soulèvement, dans les temps «ordinaires», le soutien au régime n’était pas de nature communautaire. Le régime était lié aux «monde des affaires» et son discours tournait autour de la laïcité et la protection des minorités, notamment de la minorité alaouite. Beaucoup de gens appartenant à la majorité sunnite du pays étaient également liés au régime,  par leur affiliation au Parti Baas ou à cause de leurs intérêts économiques. Ainsi, il serait faux de dire que le régime était basé sur le soutien d’une communauté. Le soutien a toujours été plus large.

Cependant, face au soulèvement, le régime n’a pas hésité à jouer la carte confessionnelle. Il a manipulé la situation en convainquant les minorités, à savoir les chrétiens et les alaouites, et les alaouites encore plus que les chrétiens, que leur survie était en cause et qu’un changement de régime apporterait la Loi islamiste fondamentaliste, ce qui les mettrait en danger en termes de discrimination et même, pour les alaouites, en termes de sécurité personnelle.

La raison pour laquelle la situation en Syrie est si compliquée, c’est que lorsque la base de soutien au régime a commencé à se fissurer, celui-ci a dû compter de plus en plus sur la loyauté de groupes à l’intérieur de la communauté alaouite, ce qui signifie quelques familles et non plus la communauté au sens large. La communauté alaouite en tant qu’ensemble considère le régime comme irresponsable et estime qu’il a mal dirigé le pays.

Comment les événements en Syrie sont-ils liés aux changements à plus large échelle qui se produisent dans le monde arabe, particulièrement le Printemps arabe?

Pour nous, il est clair que le signal est venu d’Egypte et non de la Tunisie. La Tunisie a été importante bien sûr, mais il y a eu chez nous le sentiment que si l’Egypte avait pu faire ce qu’elle avait fait, alors nous le pourrions aussi. Pour la Syrie, l’Egypte a toujours été une référence en termes culturel, politique et idéologique. Il existe chez nous un lien très fort avec l’Egypte et c’est cela qui a initié le mouvement en Syrie.

Cependant, les choses se sont développées différemment en Syrie parce que la réponse donnée par le régime a été différente. Maintenant donc, les gens se réfèrent à la Libye plutôt qu’à la Tunisie ou à l’Egypte pour caractériser le mouvement syrien.

La répression est très sévère en Syrie et les gens ne voient pas comment le changement pourra se faire. Pour cette raison, ils voient le régime de Bachar el-Assad comme étant similaire à celui de Kadhafi en Libye. Ils disent qu’ils vont continuer à résister pacifiquement, espérant plus de défections dans l’armée et espérant quelque chose qui puisse aider à sauver la situation. Quand Kadhafi a fui Tripoli, le message venant de Libye était qu’il n’y avait maintenant pas d’autre voie pour la Syrie que de se débarrasser de son régime de la même manière, ce qui était une perspective effrayante pour les gens.

La question est maintenant de savoir si Bachar el-Assad a vraiment l’intention de s’accrocher au pouvoir jusqu’à ce qu’il soit pourchassé de maison en maison [comme Kadhafi l’a été].

Quels sont les différents scénarios de ce qui peut se passer maintenant en Syrie?

Le scénario le plus optimiste, bien que ce ne soit que de la pensée positive, serait que le régime accepte de reculer et d’abandonner le pouvoir pacifiquement. Un scénario plus réaliste serait qu’il y ait de sérieuses défections dans l’armée et dans les différents groupes soutenant le régime, et là je pense à la communauté alaouite qui occupe des postes clés dans l’armée et les forces de sécurité. Cela pourrait se passer de manière non organisée, avec des groupes changeant de camp parce qu’ils n’en peuvent plus.

Il se peut aussi qu’il y ait des dissensions dans la clique au pouvoir et qu’ils commencent à se bagarrer entre eux. La Syrie a longtemps été dirigée par une petite clique: c’est comme cela que les régimes d’avant Hafez el-Assad sont venus au pouvoir, c’est la façon dont lui-même est venu au pouvoir et comment il a fonctionné pendant ses trente ans au sommet du régime. C’est aussi de cette manière que fonctionne le régime actuel.

Les membres de l’équipe dirigeante courent derrière l’argent ou le pouvoir personnel. Il se peut donc qu’une fois mis sous une pression très lourde, particulièrement une pression financière, ils vont commencer à se battre entre eux et que le régime implosera, permettant éventuellement à une transition politique de prendre forme.

Une implosion ouvrirait le chemin à une période chaotique et il est très important de se préparer à cela sur un plan politique en élaborant une alternative. Il est crucial d’imaginer comment les choses se passeront le jour où le régime tombera et c’est cela que le Conseil national syrien essaie de faire.

En termes de scénario du pire, il existe un risque de guerre civile en Syrie et il y a là quelques très horribles possibilités. Il y a un risque que plus de gens prennent les armes, non seulement des déserteurs de l’armée, ce qui d’ailleurs a été encouragé par le régime depuis le début pour répandre l’instabilité.

Le risque est véritablement là. Ce qui est la raison pour laquelle l’«Armée syrienne libre», faite de déserteurs de l’armée, a appelé à l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne dans tout le pays, parce qu’elle pense que cela permettrait des désertions massives et l’éclatement de l’appareil de sécurité. Ils pensent que cela serait le moyen le moins douloureux pour protéger la population et éviter un conflit civil, mais personne ne peut dire quelles pourraient être les conséquences d’un tel scénario. (Traduction A l’Encontre; entretien publié dans Al-Ahram Weekly du 27 octobre-2 novembre 2011)

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Bassma Kodmani a quitté la Syrie en 1968 avec ses parents, contraints de partir pour des raisons politiques. Elle est directrice de l’Initiative Arabe de Réforme, «un consortium d’instituts de recherche du monde arabe travaillant en partenariat avec des instituts européens et américains sur la transition démocratique dans le monde arabe». Elle a dirigé précédemment le programme Gouvernance et Coopération Internationale à la Fondation Ford, basée en Egypte. Elle a conduit à l’IFRI les études sur le Moyen Orient et l’Islam. Elle vit aujourd’hui à Paris.

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