Les manifestations sont quotidiennes à Tunis. Des centaines, des milliers d’habitants de la capitale sont rassemblés pour faire pression et exiger la rupture et le départ des figures de l’ancien régime. Ce dimanche 23 janvier, ces cortèges ont reçu l’appui d’un groupe de marcheurs, près d’un millier de manifestants. Ils étaient partis du centre du pays, de ces villes où est né le soulèvement devenu révolution.
Dès 8 heures ce matin les premiers cortèges sont arrivés sur l’avenue Bourguiba au centre-ville. Des gens de Tunis, mais aussi pour la première fois, du reste du pays. Un instituteur à la retraite, qui vit à 120 kilomètres de Tunis, a pris sa voiture à 6 heures ce matin pour être là et manifester avec les autres. Il a entendu parler de cette «caravane de la liberté», des milliers de personnes parties samedi et qui arrivent peu à peu à Tunis.
Depuis ce matin, des petits groupes de 200, 300 personnes de tous les âges défilent le long de l’avenue Bourguiba. L’ambiance est bon enfant et, quelquefois, un groupe s’arrête et se met à débattre. Cette avenue Bourguiba est devenue une véritable agora. Le message, lui, est toujours le même: au minimum, les manifestants demandent le départ des caciques de l’ancien régime, huit ministres au moins dans ce gouvernement dont les quatre postes clés.
D’autres vont plus loin et demandent carrément la démission complète du gouvernement et la formation d’un Conseil national où toutes les tendances de la société seraient représentées. Tous sont d’accord pour dire qu’il faut une vraie rupture avec l’ancien système et de nouvelles têtes au pouvoir.
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