Brésil. Lula «le patriote» et les grandes firmes «patriotiques»

Lula soutient la firme transnationale Odebrecht...et ses travailleurs
Lula soutient la firme transnationale Odebrecht… et ses travailleurs

Par Gilvan Rocha

Dans les lointaines années autour de 1848, Marx et Engels affirmaient: «Le prolétariat n’a pas de patrie ». L’ancien prolétaire Lula da Siva, distingué militant syndicaliste et principale figure du Parti des Travailleurs, s’est révélé être un patriote dévoué. Mais ce patriotisme de Monsieur Lula est pétri de contradictions, dans la mesure où il prête ses services à une fraction de la bourgeoisie, particulièrement celle des entrepreneurs, dont il défend les intérêts dans différents pays.

Parmi d’autres cas, on doit relever la participation de l’ex-prolétaire Lula, dans sa difficile tâche d’offrir de loyaux bons services à l’entreprise OAS [une très grande firme active dans la construction pour des clients privés et publics], au Costa Rica. Dans cet épisode, il semble qu’il existe quelques offres nébuleuses, à tel point que le procureur général du Costa Rica a dénoncé des irrégularités dans les contrats de cette entreprise et, en fonction de cela, il a ouvert une enquête rigoureuse, dans laquelle Lula ne sera sûrement pas épargné.

Un autre cas qui mérite examen, ce sont les incursions de l’ex-métallo au Panama où, cette fois, ses services patriotiques ont eu comme «client» une autre entreprise, le groupe brésilien de construction Odebrecht [avec chiffres d’affaires de 32,3 milliards de dollars en 2010]. Nombreux sont les cas dans lesquels la participation du «voyageur» Lula a été active. Et quand il arrive qu’il y ait des contestations au sujet de ces allées et venues et interventions diverses en faveur d’une entreprise ou d’une autre, aussi bien Lula que les pétistes [les membres du PT] disent: «Nous nous engageons pour offrir les meilleurs services au Brésil». Mais le Brésil des pétistes est le Brésil des banquiers, des entrepreneurs, des industries, des exportateurs, des importateurs, de l’agronégoce…

De ces segments du capitalisme, Lula s’est engagé à jouer le rôle d’ardent défenseur. Ce n’est pas étonnant que le grand slogan du gouvernement ait été «Le Brésil, un pays pour tous». Mais il s’agit là d’un mensonge éhonté, puisque, comme nous le savons, les terres du Brésil, comme les banques, les industries, les mines, le grand commerce et les grandes entreprises, tout appartient aux capitalistes… Au peuple, il ne reste que les miettes qui, en fin de compte, sont reçues de manière positive, comme c’est le cas évident avec le programme Bourse Famille. Il n’est mené rien d’autre qu’une politique d’assistance à la misère, alors que ce qu’il faudrait exiger, c’est l’abolition de la misère et de la pauvreté et non la gestion de celles-ci.

Sur la base de ce qui vient d’être dit, nous devons conclure que la patrie et le patron sont des choses qui se combinent et que ce qui existe de fait, quand on parle de défense de la patrie, c’est la défense des intérêts d’une classe, les intérêts de la bourgeoisie. (Traduction A l’Encontre, article publié en brésilien le 26 avril 2013)

___

Gilvan Rocha est militant socialiste et membre du Centre d’Activités et d’Etudes Politiques. Blog: www.gilvanrocha.blogspot.com

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*