Conférence-débat
Grèce, une société sous électrochocs
avec Antonis Ntavanellos
Ex-président du syndicat national des journalistes, animateur de la Fondation
La Commune (Athènes), rédacteur du bimensuel Ergatiki Aristera (DEA)
Lundi 23 avril, à 20h, Lausanne, Espace Dickens
• Le gouvernement d’Alexis Tsipras – en coalition avec les nationalistes d’ANEL – n’a cessé de répéter que «l’économie grecque» connaissait une hausse de 2,2% du PIB en 2017. La réalité: 1,4%! De quoi justifier la permanence et l’approfondissement des mesures d’austérité, sous la houlette des institutions financières internationales. Car les «aides à la Grèce» ne servent qu’à rembourser les banques internationales créancières.
• Par contre, depuis 2011, 37 nouveaux impôts et taxes se sont abattus sur la population. Et 863’487 personnes sont dans l’incapacité de payer un retard d’impôts entre 10 et 50 euros! Une illustration de la paupérisation. Ultime statistique: 650’000 salarié·e·s du privé gagnent en moyenne 382 euros par mois, car employé·e·s «à temps partiel».
• Sur 722’914 chômeurs et chômeuses de longue durée, seulement 120’821 touchent une allocation. Le montant des retraites a été révisé à la baisse 21 fois depuis 2010. Avec la diminution moyenne de 18% – qui interviendra en janvier 2019 – le montant (moyen) des rentes passera de 722 à 480 euros. Et ils/elles doivent, plus d’une fois, assurer la survie d’une famille. Les expulsions des logements pour dettes hypothécaires se multiplient. Les banques veulent retrouver leur mise et mettre les logements aux enchères. Face à la résistance populaire, la police réprime.
• Le taux de chômage officiel oscille autour de 21%, mais se situe à 42,4% pour les jeunes (14 à 24 ans). Nombreux sont les citoyens et citoyennes – souvent très qualifié·e·s, suite à des études financées par la collectivité – qui continuent d’être contraints à l’exil. Les hôpitaux helvétiques – parmi d’autres en Europe – les «accueillent». Or, le système de santé public en Grèce est décapité.
• Les privatisations – à bon marché – ne cessent: celles de l’électricité et du gaz sont à l’ordre du jour. Une expropriation rampante est à l’œuvre.
• L’espoir d’un vaste changement social et politique a marqué la Grèce jusqu’en juillet 2015. Il a résonné dans toute l’Europe. Or, une amnésie frappe actuellement la gauche européenne.
Pourtant, il est indispensable de comprendre ce qui s’est passé. Et, encore plus, de saisir les multiples résistances populaires qui cherchent leur expression au sein d’une société placée par les oligarchies sous un électrochoc expérimental. Et dans un climat «de tensions militaires» régionales.
Organisé par Cercle de débats Rosa Luxemburg, MPS, alencontre.org, Cercle La brèche-Unil