Par A l’Encontre
• Le 25 novembre 2014, à Genève, l’ONU organise la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Dans les motivations officielles présidant à cette journée, l’ONU précise, entre autres: 1° «La violence contre les femmes est une violation des droits de l’homme.», 2°«La violence contre les femmes et les filles n’est pas inéluctable et sa prévention est non seulement possible mais essentielle.»; 3°«La violence contre les femmes est un problème mondial. Jusqu’à 70 pour cent des femmes sont victimes de la violence au cours de leur vie.»
• Or, en Syrie, en particulier sous le régime de Bachar el-Assad, depuis des années – en particulier depuis mars 2011, date du soulèvement de masse – une violence extrême (viol, emprisonnement, torture, viol…) s’exerce contre les femmes. Elle est aussi exercée par les forces dudit Etat islamique (Daech) dans les régions sous son contrôle, suite à une complicité du régime. Ces crimes connus, documentés et reconnus devaient faire l’objet d’une conférence spéciale, le 25 novembre 2014, à 10 heures. Une conférence ayant pour intitulé: «Violence contre la femme en Syrie, aujourd’hui».
• Les violences exercées contre les femmes en Syrie représentent un triple acte de barbarie commis par: • le clan Assad et ses services de sécurité criminels, • par Daech (EI), • par la complicité, de facto, des puissances impérialistes qui se sont refusées d’armer la résistance d’un peuple qui était contraint à se défendre, un armement relativement simple contre les tanks, les avions et les hélicoptères déversant des barils d’explosifs contre les civils. Une complicité qui a facilité le développement de forces comme Daech ou le Front Al-Nostra. Sans même mentionner, d’une part, la mise au combat, après leur libération, de milliers «d’islamistes» et, d’autre part, les relations de «bon voisinage» entre le pouvoir d’Assad et Daech.
La complicité se développe actuellement aussi sur le plan diplomatique. La pointe de l’iceberg est représentée par les missions de Staffan de Mistura, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon, en Syrie, afin de construire une transition – avec l’accord plus ou moins explicite ou l’appui de l’Iran, de la Chine et de la Russie – pour un «assadisme» sans un Assad trop voyant ou même avec Assad!
• Or, ce Bank Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, s’est fendu de la déclaration suivante pour la journée du 25 novembre: «Je me félicite que de nombreuses voix s’élèvent en faveur de l’éradication de cette violence, qui touchera près d’une femme sur trois au cours de sa vie. Je salue l’action des dirigeants qui s’efforcent, par leur action législative et par un changement des mentalités, de contribuer à cette cause. Je rends également hommage à tous ces héros qui, partout dans le monde, aident les victimes à se rétablir et à devenir des agents de changement.»
• Dans ce contexte, les instances décisionnelles de l’Etat suisse – toujours difficiles à cerner – ont l’impudence de refuser, le 21 novembre 2014, un visa de trois jours à Kinda ZAOUR et Eman ALKURDI, deux anciennes détenues et donc témoins de première importance. La décision ayant trait à celui demandé par Alaa AL-HOMSI a été suspendue jusqu’au lundi 24 novembre 2014, ce qui compromet sa participation. Ces décisions administrativo-politiques des autorités suisses reviennent à imposer le silence à des femmes syriennes victimes de violences d’une extrême gravité. En outre, le visa a aussi été refusé au juriste syrien, spécialiste du droit international, Tarek KURDI. La conférence spéciale, dans le cadre de l’ONU, placée sous la présidence de Noura Al-AMEER – vice-présidente de la Coalition nationale syrienne et responsable du dossier des droits humains – a donc dû être annulée. Comment ne pas interpréter de telles décisions du pouvoir gouvernemental helvétique comme s’inscrivant parfaitement dans les projets diplomatiques des Etats-Unis et du secrétariat de l’ONU concernant la «transition» dans la continuité du régime de la clique dictatoriale au pouvoir à Damas. Aucune autre interprétation n’a de validité.
• Par contre, se tiendra une conférence à la Maison des Associations, à Genève, le 25 novembre, à 19h30, avec la présence de Noura Al-AMEER, qui fut emprisonnée et torturée durant six mois dans les geôles d’Assad.
Une participation la plus large possible est, d’une part, un acte de condamnation de la politique du Conseil fédéral dans son ensemble concernant la Syrie (et pas seulement du Département des affaires étrangères) et, d’autre part, une action de solidarité avec le peuple insurgé de Syrie, condamné aux pires traitements barbares, allant de l’exil aux bombardements en passant par la destruction de leurs villes et maisons.
Pour toutes informations sur cette conférence cliquez sur ce lien:
Rédaction A l’Encontre, 23 novembre 2014
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