Nous publions ci-dessous un des articles qui composent un ensemble de témoignages sur la «politique» répressive de la dictature de Bachar al-Assad. Cela au moment où le silence règne sur ce régime, car les dites «démocraties» – outre les dictatures certifiées – normalisent leurs relations avec Damas.
Ces textes – traduits de l’arabe – se retrouvent sur le site des Femmes syriennes pour la démocratie.
Aucun activiste de la révolution syrienne ne sera en sécurité en Syrie sous le régime Assad!
Les activistes de la révolution syrienne sont aujourd’hui persécutés en Syrie. Toutes les régions qui ont vécu des protestations fortes dès le début de la révolution en 2011 sont passées par une période de siège, de famine, puis de bombardements intensifs qui ont conduit à leur destruction et plus tard au retour du contrôle du régime syrien. Quant aux habitants de ces régions, en particulier les activistes, ils ont dû choisir entre la déportation vers le nord syrien et le danger constant en faisant le choix de rester chez soi. Ce dernier choix signifie le passage par une procédure de «régularisation sécuritaire», auprès des Moukhabarat, qui ne garantit en rien leur sauvegarde immédiate ou à plus long terme. La déportation, pour ceux qui l’ont choisie, les a conduits elle à revivre l’intensification des bombardements dans le nord syrien (Idlib), sans ignorer les conditions de vie atroces dans le nord. Ceci a conduit plusieurs activistes à reprendre contact avec des personnalités de leur région natale pour faire la procédure de régularisation et retourner vivre chez eux. En arrivant chez eux, ils se sont fait arrêter ou bien assassiner. Ce fut le cas de Samer Sayasneh, l’un des enfants de Daraa qui avaient été arrêtés par les Moukhabarat en février 2011 pour avoir déclenché l’étincelle de la révolution, qui s’est fait arrêter à Damas récemment sur le chemin du retour. Ce même destin a déjà été celui de plusieurs activistes de la région de Homs et d’autres régions. C’est aussi le cas actuellement des déplacés internes du camp assiégé al-Roukban qui ont accepté de retourner chez eux pour fuir la famine imposée au camp.
Ceux qui avaient fait le choix de rester chez eux et donc de passer par une procédure de «régularisation sécuritaire» n’ont pas eu plus de chance. Ce fut le cas très récent de l’activiste Majed al-Assami qui est resté chez lui dans la région de Daraa depuis juillet 2018 et qui vient d’être assassiné.
FSD a choisi de traduire un article à ce sujet publié dans le site d’information almodon.com.
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Des militants de l’opposition ont accusé, le mardi 16 avril 2019, le régime syrien d’avoir assassiné Majed al-Assami, activiste médiatique de premier plan, à Daraa, en dépit d’une «régularisation» de sa situation, ceci en dépit de l’accord de réconciliation qui a été agréé dans le gouvernorat de Daraa.
Des pages locales des réseaux sociaux de Daraa ont indiqué que ses parents ont retrouvé lundi dernier le corps d’al-Assami sur la route reliant les villes de Yadoudeh et de Muzayrib à Daraa-campagne, après sa disparition il y a quelques jours alors qu’il se dirigeait vers la ville de Tafs. Tandis que d’autres activistes ont déclaré qu’al-Assami ne se cachait pas, et qu’ il a été arrêté par les forces du régime à un barrage routier dans la campagne de Daraa.
Les médias de l’opposition ont rapporté qu’al-Assami a été touché par un coup de feu et que son corps montrait des signes de torture subie peu avant sa mort. Les activistes syriens ont déclaré que les circonstances de la disparition d’al-Assami, typiques de la manière des forces du régime de liquider les activistes, ne laissent aucun de doutes quant à la responsabilité du régime dans sa mort.
Al-Assami, originaire de Dael à l’ouest de Daraa, a contribué à la révolution syrienne dans plusieurs domaines. Il a documenté et porté la voix des enfants en souffrance dans les camps des déplacés internes et il a été actif dans l’aide humanitaire pour ces enfants par le biais des organisations avec lesquelles il travaillait. Il a aussi été membre du conseil local de Dael pendant la période qui a précédé la mainmise du régime sur Daraa à la fin du mois de juillet 2018. Il a ensuite choisi de ne pas accepter le déplacement forcé vers le nord et il est resté chez lui jusqu’à son assassinat.
En 2016, il avait été kidnappé par Daech qui contrôlait le bassin du camp de Yarmouk. Il a été libéré quatre mois plus tard avec six autres détenus, ceci à la suite de négociations entre l’armée syrienne libre et Daech.
Les assassinats et les arrestations d’anciens activistes se multiplient dans les zones de «réconciliation» depuis le retour du contrôle du régime dans ces zones. Les promesses des Russes pour la sauvegarde de tous les habitants qui auront passé par la procédure de «régularisation sécuritaire» sont restées sans effet aucun. Certains d’entre eux ont fini par quitter ces zones pour rejoindre le nord de la Syrie ou les pays voisins. (Article publié le 16 avril 2019; traduit de l’arabe par FSD)
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