Nouvelle étape de la «révolution démocratique» en Egypte?

Manifestation du 27 mai 2011

Par Mostafa Omar

Quelque 1 million de personnes se sont réunies sur la place Tahrir au Caire et dans diverses villes de l’Egypte ce 27 mai 2011, ce «vendredi de colère». Cela a démontré que la révolution contre le dictateur Hosni Moubarak et son régime a atteint une nouvelle étape. Malgré une campagne suscitant la crainte dans les médias officiels et dans la plupart des médias libéraux, campagne ayant pour objectif de maintenir la population éloignée des manifestations, la participation a été énorme au Caire et même plus grande dans d’autres villes importantes, comme à Alexandrie où 500’000 personnes ont participé à un cortège de masse. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Suez, à Port-Saïd, à Mansoura et dans beaucoup d’autres villes. […]

Ce nouveau «vendredi de colère» indiquait que le combat continue en Egypte, mais qu’actuellement il vise les dirigeants militaires du pays qui ont refusé d’accéder à de nombreuses revendications de la révolution pour la démocratie et qui ont essayé de démobiliser le mouvement au moyen d’une combinaison de concessions et de réformes ainsi que d’une répression renouvelée.

L’avenir du combat en Egypte dépendra de la capacité ou non des forces qui ont participé à la mobilisation du 27 mai 2011 de continuer à répondre à la tâche urgente consistant à entraîner dans la lutte des couches populaires plus larges et de bâtir, dans la foulée, une alternative au Conseil suprême des forces armées (CSFA) et aux forces qui le soutiennent, y compris les organisations dites libérales qui manifestèrent, en janvier 2011, leur sympathie pour la révolution.

Au cours des deux semaines antérieures aux manifestations du 27 mai, le thème du soutien ou de l’opposition à ces initiatives a dominé les médias et a créé une bipolarisation dans le pays.

D’un côté, le Conseil suprême a publié des communiqués de presse insinuant que certains organisateurs des protestations visaient à fomenter le chaos et la guerre civile. Les médias, aussi bien officiels que libéraux, ont pour l’essentiel suivi l’orientation du Conseil suprême. Beaucoup de journalistes et de commentateurs laissaient entendre que les organisateurs des manifestations planifiaient un soulèvement armé et non pas une vaste mobilisation pacifique. […]

De l’autre côté, la puissante organisation des Frères musulmans, dont les membres avaient participé au soulèvement révolutionnaire en janvier et février 2011, a déclaré son opposition à ces manifestations. La Confrérie des Frères musulmans a publié une déclaration dans laquelle elle dénonçait les organisateurs du 27 mai comme des «contre-révolutionnaires» et les accusait de conspirer contre l’armée. A Alexandrie, les supporters des Frères musulmans ont lancé une campagne de dénonciation des «rouges», en distribuant des milliers de tracts qui accusaient toute personne qui voudrait manifester contre le Conseil suprême comme étant des «communistes» ou des «séculiers», mot de code pour désigner ceux qui voudraient propager l’athéisme.

D’autres groupes fondamentalistes durs – réunis sous le nom de salafistes – ont déclaré qu’ils ne participeraient pas aux manifestations. Mais les organisateurs du «vendredi de colère» avaient quelques raisons de se sentir encouragés au cours des jours précédant le 27 mai. Un facteur décisif résidait dans la concession faite par le Conseil suprême concernant le procès intenté à Moubarak. […]

Le procureur général d’Egypte, en effet, a annoncé que Moubarak serait jugé, aux côtés de l’ex-ministre de l’Intérieur, pour avoir tué plus de 865 personnes et blessé des milliers d’autres au cours du soulèvement révolutionnaire qui commença le 25 janvier 2011 jusqu’au départ de Moubarak le 11 février. Ainsi, le Conseil suprême a changé d’option en inculpant Moubarak pour assassinat et non pas seulement pour des actes de corruption financière. Changement qui est typique des concessions que le Conseil a dû faire, sous la pression des masses populaires, depuis qu’il prit le pouvoir en février. […]

Lors des jours précédant le «vendredi de colère» du 27 mai [en référence au premier «vendredi de colère» du 28 janvier], le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a choisi un ton plus conciliant. Il a annoncé qu’il respecterait le droit à une manifestation pacifique et a juré que les militaires ne tireraient jamais sur le peuple égyptien. Y compris le premier ministre Essam Charaf déclarait que la frustration des travailleurs concernant les bas salaires était légitime et qu’il soutenait de manière inconditionnelle les manifestations pacifiques.

Le message du 27 mai et les affrontements sectaires

Les organisateurs du «vendredi de colère» ont affirmé qu’ils exigeaient que le CSFA:

juge Moubarak pour crime;

mette fin aux procès devant des tribunaux militaires des militants et des révolutionnaires [Hossam el-Hamalawy a été convoqué le 31 mai devant un tribunal militaire; nous avons publié deux longues interventions de lui sur ce site. Réd.];

abandonne son monopole autoritaire sur les questions centrales liées à la transition vers un système démocratique;

initie un processus de redistribution de la richesse du pays en direction des pauvres en fixant un salaire minimum plus élevé.

L’immense succès des manifestations est à souligner, si l’on tient compte de tout ce qui a été tenté pour les faire échouer. Cette réussite porte au coup au CSFA, à ses soutiens, y compris les Frères musulmans. Malgré l’absence des Frères, ces manifestations ont constitué la plus grande démonstration de force, depuis des semaines, placée sous l’égide des composantes de la gauche et de certaines appartenant au camp libéral, cela dans la perspective d’un soutien à un combat continu pour une réelle démocratie et pour la justice sociale. […]

Pour ceux qui veulent unifier toutes les personnes qui sont intéressées à poursuivre la révolution démocratique en Egypte, les manifestations du 27 mai, sous diverses formes, représentent un grand pas en avant.

En effet, depuis presque deux mois, la scène politique est dominée par la propagande contre-révolutionnaire et les luttes à caractère confessionnel. Dès lors, les manifestations du 27 mai sont susceptibles de donner plus de confiance aux travailleurs et aux luttes démocratiques.

Au cours des mois d’avril et de mai, le gouvernement et ses instruments médiatiques ont mené une campagne de propagande contre les protestataires, en particulier en pointant le doigt sur les grèves de travailleurs. Ceux qui manifestaient ou faisaient grève étaient accusés de paralyser le pays et de détruire l’économie. Cela a conduit à diminuer la confiance des travailleurs et travailleuses dans l’utilisation de la grève pour défendre leurs droits. Les grèves et les sit-in se sont réduits au nombre de 30 durant le mois d’avril 2011, comparés à des centaines au cours des deux mois précédents.

En même temps, les groupes réactionnaires salafistes [composantes sunnites fondamentalistes] ont utilisé cette période pour susciter et inciter à la haine contre les chrétiens (les Coptes) qui forment quelque 15% de la population. […]

Les fondamentalistes de toutes sortes ont mobilisé massivement pour soutenir 9 modifications de l’ancienne Constitution discréditée qui maintient dans son corpus que la charia islamique reste la principale source pour l’établissement de la loi dans le pays.

Au cours des semaines antérieures au référendum constitutionnel, le 19 mars 2011, les forces fondamentalistes ont insisté sur le thème suivant: les bons musulmans doivent voter «oui» et seulement les mauvais musulmans et les chrétiens voteront «non».

Plus sérieusement, les salafistes ont cherché à stimuler la haine religieuse contre les chrétiens à l’occasion des sermons du vendredi. Ils ont organisé des rassemblements aux traits provocateurs devant des églises. Une «guerre» a été déclarée contre le gouvernement pour empêcher ce dernier de répondre positivement à la revendication des chrétiens de réouvrir plus d’une cinquantaine d’églises fermées de manière arbitraire par le pouvoir de Moubarak. [Les attaques contre les églises coptes ont eu lieu, début mars, dans le village d’Atfith, au sud du Caire, en mobilisant des couches sociales très paupérisées; en avril dans le gouvernorat de Quena, utilisant la nomination d’un gouverneur d’origine chrétienne, qui, par ailleurs, était connu pour sa brutalité et qui devait faire face à une opposition aussi bien des musulmans que des chrétiens. En mai, un affrontement, avec des morts, a eu lieu dans le quartier d’Imbaba au Caire, avec le feu mis à une église, au prétexte qu’une femme qui voulait se convertir à l’islam, car mariée à un musulman y était retenue.]

Heureusement, une réaction publique assez large de la part de musulmans et de chrétiens, à l’occasion de l’incendie de l’Eglise, a freiné – du moins pour l’instant – les ardeurs sectaires des salafistes.

Le 13 mai, des manifestations de masse contre le sectarisme confessionnel se sont déroulées dans toute l’Egypte et ont contraint les salafistes à réduire leurs attaques. De plus, les manifestations de rue, les sit-in organisés par des milliers de chrétiens – contre les incendies criminels des églises et pour des droits égaux – devant le bâtiment de la radio et de la télévision nationales au Caire – et ailleurs – ont fait passer un message fort: les chrétiens sont prêts à se défendre.

Dans ce contexte, l’importance de la journée du 27 mai qui dirigeait les revendications en direction du Conseil suprême – loin des affrontements religieux – prenait une ampleur particulière. Elle peut permettre de recentrer l’attention de la majorité des travailleurs et travailleuses et des couches paupérisées sur des thèmes politiques, éloignés des affrontements confessionnels.

Contre-révolution et forces sociales comme politiques

Comme résultat des violences confessionnelles, clairement organisées pour faire dérailler l’unité révolutionnaire forgée durant le soulèvement contre Moubarak, des millions de personnes en Egypte sont au courant que des forces contre-révolutionnaires sont à l’œuvre.

Mais la réponse à la question  – qui les dirige aujourd’hui en Egypte? – suscite la confusion. Il y a, en effet, un grand nombre d’explications qui circulent. [Elles vont de la conspiration manipulée par le clan Moubarak, par les restes du Parti national démocratique (PND), en passant par les salafistes; le Conseil suprême est peu souvent désigné.]

Actuellement, beaucoup de représentants de l’ancienne opposition libérale et des «caméléons» – ces anciens soutiens du régime qui ont changé de camp – forment une nouvelle alliance. Ensemble, ils condamnent les excès démocratiques des manifestants et «l’égoïsme» des travailleurs en grève qui, selon eux, veulent mettre à bas l’économie et détruire la révolution.

Il ne fait pas de doute que de nombreux membres du parti officiel de Moubarak, le PND, au même titre que des anciens officiers de la police politique cherchent à susciter le désordre et à inciter à une guerre civile. Pour ce qui est des salafistes, il est clair qu’ils sont du côté de la contre-révolution. Au même titre que les Frères musulmans, dont les membres ont participé au soulèvement. La Confrérie des Frères musulmans a rompu tous les liens qu’elle avait pu avoir, momentanément, avec les forces révolutionnaires. Elle joue un rôle contre-révolutionnaire accru en s’opposant aux grèves et aux manifestations qui mettent sous pression le Conseil suprême.

Mais un fait reste: le principal ennemi de la révolution était et reste la classe sociale dont les intérêts économiques sont directement menacés par l’essor du mouvement: la classe des capitalistes égyptiens.

La classe capitaliste égyptienne – qui pour beaucoup d’Egyptiens a le nom de «classe des hommes d’affaires» – a accumulé une richesse indescriptible grâce à un système fondé sur un haut niveau d’exploitation des travailleurs et  des paysans d’Egypte; avec un système prenant appui sur un appareil d’Etat brutal et répressif placé sous la conduite d’Hosni Moubarak.

Il en résulta qu’une très petite minorité de familles égyptiennes contrôle une très grande partie de la richesse, alors que des millions d’Egyptiens survivent tout juste, plongés dans une misère terrible. Il ne fait aucun doute que la misère qui frappait (et frappe) la majorité des Egyptiens au cours des trente (et plus) dernières années a été un facteur déterminant dans l’éclatement de la révolution du 25 janvier 2011. […]

Les capitalistes égyptiens n’ont pas négligé les efforts pour chercher une issue à la crise. Ils disposent à cet effet d’un certain nombre d’instruments. Le premier et le plus important: les généraux de Moubarak doivent agir, selon eux, comme une sorte de Comité de salut public pour défendre leurs intérêts.

Jusqu’à maintenant, les généraux ont cherché à faire cela, mais avec des succès variables. Par exemple, la campagne pour rendre les grèves responsables de l’affaiblissement de l’économie – soutenue par les «caméléons» [ceux qui changent de camp au cours des évolutions socio-politiques] et par beaucoup de libéraux – a conduit à un recul des grèves. Toutefois les travailleuses et travailleurs organisent des manifestations, y compris après leur tour de travail en équipe.

Les généraux, régulièrement, répriment brutalement. Certaines grèves sont déclarées illégales. Et le dirigeant du nouveau et indépendant Syndicat des travailleurs des Transports a passé devant le tribunal. Certaines manifestations ont été réprimées. Ainsi, les militaires ont utilisé des balles réelles contre une manifestation pacifique devant l’ambassade d’Israël, le 15 mai 2011, le jour anniversaire de la Nakba palestinienne [l’expulsion des Palestiniens de leurs terres en 1948]. Trois personnes ont été tuées.

Mais le mouvement a riposté. La manifestation du 27 mai en est l’expression la plus récente.

Les choix économiques du CSFA

Le Conseil suprême vise à réformer le système politique et économique, lui permettant d’être plus démocratique et moins oppressif. Mais, évidemment, il n’a pas l’intention d’abandonner les caractéristiques fondamentales du capitalisme en Egypte. Sa stratégie s’articule sur une combinaison impliquant certaines concessions – toujours quand la pression sociale s’exerce – tout en visant à remettre en place les priorités économiques de l’ancien régime. […]

Le Conseil suprême a démantelé de Parti national démocratique, mais il a permis à des milliers de membres de l’administration politique de l’ancien régime de perpétuer leur contrôle sur des centaines de municipalités, par exemple.

Alors que les généraux affirment formellement leur respect des droits humains et du droit des citoyens de manifester pacifiquement, il a arrêté de nombreux militants et cherché à les faire passer devant des Cours de la justice militaire, cela à plus d’une occasion. Certains officiers de l’armée ont torturé des militants arrêtés, selon des méthodes courantes à l’époque de Moubarak.

Sous la pression des importantes manifestations, à la mi-mai, de soutien au droit au retour des réfugiés palestiniens et à la revendication que soit levé par l’Egypte le siège de Gaza, le Conseil a ouvert la frontière – à Rafah – et a permis aux Palestiniens de la traverser pour se rendre en Egypte. Néanmoins, le Conseil continue à livrer du gaz naturel à Israël, à un prix subventionné, et reçoit des représentants israéliens de haut rang, au Caire.

Au plan économique, les généraux et les hommes d’affaires ont fait quelques concessions aux revendications des travailleurs ayant trait aux salaires. Mais ils n’ont pas l’intention de changer l’orientation politique et les priorités établies sous l’ère Moubarak. Au contraire, le Conseil a affirmé qu’il poursuivra la politique néo-libérale des privatisations [voir à ce propos l’article publié sur ce site en date du 25 mai 2011, sous la rubrique Egypte]; une politique qui a conduit à la paupérisation des masses laborieuses.

Par exemple, l’homme le plus riche d’Egypte, Naguib Sawiris, s’est opposé même à une discussion publique concernant l’introduction d’un système d’impôt progressif afin d’accroître les revenus du gouvernement. Pendant ce temps, le premier ministre Essam Charaf a demandé un nouveau prêt de 12 milliards de dollars, ce qui ne va qu’accentuer la crise de la dette du pays.

Quelle orientation pour les socialistes révolutionnaires

[Une série de luttes continuent dans divers secteurs.] Toutefois le recul des grèves se constate. Les travailleurs se trouvent dans une situation d’attente. Les luttes pourraient reprendre de la vigueur si, par exemple, le gouvernement ne relevait pas le niveau du salaire minimum.

En même temps, la hausse des prix des biens alimentaires provoque un terrible malaise pour les travailleurs et les pauvres. Le prix de biens de base, comme les pois chiches et le riz, a augmenté, au cours des dernières semaines, de 30% à 100%. Cela a provoqué la montée du mécontentement qui, avec les thèmes liés aux droits démocratiques, a nourri la manifestation du 27 mai.

Une étape nouvelle peut se dessiner, une étape au cours de laquelle se développera une meilleure compréhension de questions politiques décisives: la nature et les objectifs des généraux; les intérêts de classe que défendent les Frères musulmans et les salafistes; à qui profite effectivement le système économique.

Dans ce contexte, quelle est l’orientation des socialistes révolutionnaires. En février, l’organisation portant comme dénomination celle de Socialistes révolutionnaires a publié un article très controversé. Il était intitulé: «Le Conseil suprême dirige la contre-révolution». L’article mettait en lumière le fait que les généraux contrôlaient 25% de l’économie et avaient des intérêts opposés à ceux des masses laborieuses, malgré leur soutien, du bout des lèvres, aux buts de la révolution.

Alors, beaucoup de militants de gauche et de personnes qui avaient participé au soulèvement critiquaient cette affirmation comme, au mieux, étant erronée, et, au pire, comme étant sans aucun fondement. Plus d’un militant avait, alors, la conviction que les généraux avaient offert la preuve d’être aux côtés de la révolution en ayant chassé Moubarak et, dès lors, que l’on pouvait avoir confiance en eux pour agir correctement. Seule une poignée de socialistes et de révolutionnaires insistaient que, étant donné leur position de classe, les généraux n’étaient pas une force révolutionnaire.

Néanmoins, les trahisons du Conseil suprême concernant les changements démocratiques au cours des trois derniers mois ont conduit des milliers de jeunes et de travailleurs à poser la question: de quel côté se trouve le Conseil suprême des forces armées? Ce n’est ainsi plus un tabou de critiquer le Conseil suprême.

Toutes les forces de la gauche révolutionnaire en Egypte réalisent que des formations politiques plus larges sont nécessaires afin de se lier aux combats à venir et afin de jouer un rôle dans la mise en question du pouvoir du patronat et des généraux, ainsi que de leurs appuis parmi les libéraux et les Frères musulmans.

La gauche a commencé à mettre sur pied des structures pour se préparer à faire face aux échéances qui se profilent dans les mois qui viennent. Par exemple, les travailleurs, au cours des trois derniers mois, ont réussi à gagner quelques batailles décisives, concernant, en particulier, la formation de syndicats indépendants. Les travailleurs de la poste et des transports, les travailleurs temporaires et d’autres ont formé 13 syndicats indépendants. D’autres sont en voie de constitution.

Plus de 2000 militant·e·s, de diverses origines sociales, ont rejoint le nouveau Parti démocratique des travailleurs, qui a une plate-forme anticapitaliste. De même, plus de 3000 militants ont formé le Parti de l’alliance populaire socialiste, avec un programme radical de classe.

Il y a deux semaines [mi-mai], quatre groupes révolutionnaires se sont regroupés pour constituer un Front socialiste – une alliance pour coordonner leur tactique et les combats à venir.

La bipolarisation qui s’est produite le 27 mai reflète des divisions sérieuses entre, d’un côté, les forces sociales et politiques qui veulent continuer la révolution jusqu’à ce qu’elle ait fait aboutir ses objectifs démocratiques et sociaux et, de l’autre, celles qui veulent revenir à une situation normalisée.

Au moment où les Frères musulmans et des salafistes continuent à se montrer en faveur de l’autorité et du monde des affaires, la gauche disposera d’une nouvelle possibilité de s’affirmer, si elle adopte une bonne tactique et élargi son influence. En fait, le 27 mai, la manifestation de masse à Tahrir et celles dans d’autres villes du pays ont été l’occasion pour des milliers de personnes d’acheter la presse de la gauche radicale. Cela indique une ouverture pour le courant socialiste-révolutionnaire, malgré l’héritage négatif du nassérisme des années 1960 et sa présentation comme étant socialiste. (Traduction A l’Encontre)

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Mostafa Omar est un militant d’origine égyptienne, actuellement présent en Egypte. Il publie ces articles sur le site de l’International Socialist Organization (ISO) des Etats-Unis. Cet article a été publié le 31 mai 2011.

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