Egypte. Paralysie totale et grève générale

Anti-Morsi_0Déclaration – 3 et 4 juillet 2013 – du Center for Trade-union and Worker Services (CTUWS)

Le discours de Mohamed Morsi dans les dernières heures de la nuit dernière (mardi 2 juillet 2013) équivalait à une déclaration de guerre civile ainsi qu’à une incitation directe destinée à des groupes armés à réprimer la révolution du peuple égyptien.

Pour la dernière fois, Mohamed Morsi a insisté qu’il plaçait en priorité les intérêts des Frères musulmans au détriment de l’intérêt national. Il souligna son fort attachement au pouvoir même si cela devait se faire aux dépens des Egyptiens. Il tenta de terroriser le peuple égyptien avec des menaces et des avertissements. Essam el-Haddad [des Frères musulmans, membre du Conseil de la Guidance, médecin et hommes d’affaires, conseiller de Morsi pour la politique internationale] a invité les Etats-Unis et l’Union européenne à envoyer des forces internationales dans le but de protéger Mohamed Morsi. Alors que Morsi lançait ses imprécations et ses avertissements, la Confrérie se trouvait sur le terrain, tuant des Egyptiens, et le Hamas faisait une démonstration de force en défilant dans les rues de Gaza.

Aujourd’hui est un moment tournant entre la victoire de la révolution ou la chute du pays dans une guerre civile que la Confrérie recherche et désire. La grève générale et la paralysie totale [des activités] sont par conséquent la seule manière à notre disposition pour sauver notre pays d’une décente dans les abysses d’une guerre civile. C’est aussi l’espérance de pouvoir arrêter l’hémorragie du sang égyptien.

Arrêter le travail dans toutes les usines et dans toutes les institutions et toutes les firmes. Occuper les routes principales de chacune des provinces, ainsi que toutes les voies de communication qui relient les provinces entre elles avec la capitale du Caire.

La déclaration de grève générale et de paralysie complète [des activités] accompagnée par la décente de millions de personnes sur le terrain de la liberté [Place Tahrir] au Caire et dans d’autres gouvernorats est la seule réponse que l’on puisse apporter au discours de Mohamed Morsi ainsi que la seule manière de contrecarrer les projets de la Confrérie.

Tenons bon autour de notre révolution et avec la volonté de Dieu, nous vaincrons. L’Egypte restera un pays pour toutes et tous les Egyptiens, un pays de liberté, de justice et de dignité humaine. (3 juillet 2013, Center for Trade-union and Worker Services – CTUWS; traduction par A l’Encontre)

*****

«Concrétiser les revendications de la révolution»

Pour la seconde fois en moins de deux ans et demi, le peuple égyptien a fait la démonstration d’une formidable et éblouissante capacité à créer des miracles; des millions se sont soulevés dans les rues et les places de la liberté [les places symboles spatiaux de ralliement des «révolutionnaires»] réagissant à l’appel de la jeunesse rebelle, déterminés à renverser le régime fasciste […]. Le peuple égyptien s’est soulevé pour redonner à cette nation son identité de modération, de tolérance, d’unité et de refus des divisions, ainsi que pour restaurer l’Egypte en tant que patrie pour toutes et tous, sans aucune exclusion, soit comme une nation de liberté, de justice sociale et de dignité humanité.

Au milieu du peuple égyptien soulevé se trouvaient les travailleurs courageux qui se précipitèrent pour mettre en œuvre l’appel à une politique de désobéissance civile, à une grève générale. Ils furent rejoints par leurs familles sur les places de la liberté dans les villes et les provinces suivantes: Le Caire, Alexandrie, Sadate City, Menoufia, Qena, Mahala, Helwan et dans tous les gouvernorats (provinces).

Ils y manifestèrent leur volonté d’établir un Etat civil [laïc, avec séparation entre l’Etat et la religion], un Etat de justice sociale. Ils réaffirmèrent les revendications qu’ils portèrent au cours des luttes quotidiennes ces deux dernières années (on estime qu’au cours de la seule dernière année se sont déroulées plus de trois mille grèves ouvrières et protestations). Ces dernières visaient à destituer un régime qui ne connaissait pas les mécanismes de gouvernance, mais uniquement les principes d’un combat contre les travailleurs et travailleuses, contre la classe laborieuse égyptienne.

Le CTUWS salue le grand peuple égyptien de ce miracle qui donnera des lettres de gloire à l’histoire humaine. Le CTUWS appelle les travailleurs et travailleuses d’Egypte à adhérer aux principes de la révolution en vue de concrétiser toutes les revendications de la révolution.

Au cœur des revendications des travailleurs se trouvent l’exigence de la justice sociale et la garantie de leur liberté d’association, afin qu’elles soient incluses dans les priorités [politiques] de la prochaine période. Il invite également à organiser rapidement un dialogue dans les quartiers ainsi qu’à développer des mécanismes de négociation en vue du développement social entre les différentes parties, en vue d’un processus productif aboutissant à une Charte d’honneur (code d’éthique).

Il appelle également à élaborer et à définir un agenda pour l’Egypte en tant que nation de liberté, de justice sociale et de dignité humaine. (Center for Trade-union and Worker Services – CTUWS, en date du 4 juillet 2013; traduction A l’Encontre)

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*