Italie. Le Xe Congrès de PRC. Quelques orientations à débattre

Par Franco Turigliatto

Cet article, qui explique pourquoi Rifondazione comunista (PRC) [1] affronte une crise, à l’instar des formations issues de l’ex-Parti communiste italien, a été écrit à la veille du congrès de PRC. Nous le publions aujourd’hui, bien que le congrès soit terminé. L’auteur, Franco Turigliatto, a écrit une nécessaire introduction à cet article, au lendemain du congrès. Elle sert d’introduction à une «lettre ouverte» qui s’adressait aux membres de PRC pour leur congrès. Des représentants de PRC sont aussi présents lors des congrès de Sinistra Anticapitalista. (Réd. A l’Encontre)

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Le congrès national de Rifondazione

Du 31 mars au 2 avril s’est tenu à Spoleto (Ombrie, Italie du Centre), le Xe congrès du Parti de la refondation communiste (Partito della Rifondazione Comunista, PRC). Quelque 350 délégués y ont participé, issus des 700 congrès des cercles de base du parti, qui se sont déroulés dans toutes les régions du pays. Le nombre des délégués a été établi sur la base des inscrits de 2015, soit 17’000. Les inscrits de 2016 ne sont probablement plus que 12’000 environ. Nous sommes très loin des membres enregistrés en 1997 (130’000 inscrits), en 2009 (47’000 inscrits), marqués par la faillite de l’expérience du gouvernement Prodi [le second de mai 2006 à mai 2008], la défaite électorale et la scission qui a donné naissance à SEL (Sinistra Ecologia e Libertà, Gauche écologie et liberté). Rifondazione reste toutefois l’organisation de gauche qui dispose du plus grand nombre de forces militantes.

Lors du congrès deux documents opposés se sont affrontés. D’une part, le document 1 (Socialisme XXI, pour un nouvel humanisme), soutenu par le secrétaire national, Paolo Ferrero, et par les membres de son secrétariat, un document marqué par la continuité politique; d’autre part, le document 2 (Révolution et Refondation. Le parti que nous voulons), un rassemblement inédit d’identitaires et de mouvementistes, mené par la députée européenne Eleonora Forenza.

Le vote des cercles de base a, grosso modo, reflété les positions politiques en présence dans le Comité politique national. 7284 militant·e·s ont participé au vote: le document 1 a obtenu 71.5% des voix (4996), contre 28.5% (1992) pour le document 2, minoritaire. Cependant ce dernier a obtenu la majorité dans certaines villes importantes: Gênes, Bologne, au Nord, Naples, Bari, au Sud. Les amendements présentés dans le cadre du document 1 n’ont pas obtenu un grand succès.

Quant au second document, qui a exprimé deux positions sur la question de l’Europe, là où un vote a été demandé c’est la position de sortie de l’euro qui a prévalu (68% des voix), contre celle défendue par Eleonora Forenza qui mettait l’accent sur les «pratiques transnationales» des luttes.

Le congrès national s’est déroulé sans tensions particulières (bien qu’il y en ait eu antérieurement). On y a vu de nombreux invités étrangers, notamment les représentants de la Gauche européenne.

Paolo Ferrero, secrétaire sortant…
Maurizio Acerbo, le nouveau secrétaire général de PRC

Le congrès a élu un Comité national de quelque 140 camarades qui, à son tour, a élu le nouveau secrétaire, Maurizio Acerbo, 52 ans, ancien conseiller régional des Abruzzes, membre du secrétariat précédent, représentant donc la continuité avec la précédente gestion politique de PRC. Paolo Ferrero s’est exprimé ainsi à son sujet: «Après avoir été, pendant 9 ans, secrétaire de Rifondazione comunista, je suis très heureux de passer le témoin à Maurizio Acerbo qui, avec son enthousiasme, son intelligence et sa passion saura apporter une contribution décisive au développement du parti, à la construction d’une gauche unitaire à la relance de la lutte pour l’alternative». Naturellement Ferrero poursuit son engagement politique: il a été élu vice-président de la Gauche européenne, lors du congrès de cette dernière, en décembre 2016.

La minorité de PRC a tiré un bilan critique sur les conclusions du congrès, sur l’élection de Maurizio Acerbo. Elle a annoncé qu’elle n’entrera pas dans les organes exécutifs du parti, malgré les nombreux appels à le faire. De son côté Eleonora Forenza a répété qu’il «n’est pas possible de demander pardon pour l’entrée dans le gouvernement Prodi, et de défendre le gouvernement Tsipras». Au plan du regroupement Gauche européenne, le dilemme est le même: «Reconstruire le front progressiste (comme le voudrait l’axe Die Linke, d’Allemagne, et Syriza, de Grèce), ou construire l’alternative y compris aux socio-libéraux. Le débat ne peut que se poursuivre: les élections politiques approchent, prévues pour le printemps 2018, mais qui pourraient être anticipées, dans la situation italienne actuelle. (6 avril 2017)

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Au-delà des divergences

[…]

Au-delà des divergences politiques et stratégiques importantes entre nos deux organisations [2] – divergences ressortissant à la mécompréhension voire à l’incompréhension d’un grand nombre d’inscrits et de dirigeants de PRC – ainsi que du tassement numérique marqué de ce parti [3], Rifondazione reste la principale force de gauche en termes de militants, souvent engagés avec générosité dans de difficiles batailles sociales et campagnes politiques. Il est méritoire d’avoir maintenu un tel engagement, malgré les défaites du mouvement des travailleurs et travailleuses et les trop nombreux égarements commis par le parti lui-même et par les forces de gauche, plus en général.

L’agrégation de forces anticapitalistes et révolutionnaires pour affronter les politiques des classes dominantes européennes et la barbarie que la crise du capitalisme déploie dans le monde, est un processus dont la nécessité n’est plus à démontrer. Elle doit inclure ces camarades engagés de PRC. Mais pour que cela se concrétise, une reprise des luttes et des mobilisations ouvrières et sociales est nécessaire et nous devons tous y œuvrer de manière cohérente et patiente.

La longue marche de PRC

L’histoire de Rifondazione comunista est désormais de l’ordre du quart de siècle. Son action et ses choix ont marqué quelques passages cruciaux de l’affrontement de classes dans notre pays. Né de forces provenant en majorité de l’ancien Parti communiste italien (PCI) et de l’ancienne extrême gauche, sa trajectoire a été fortement conditionnée, sur le plan politique et organisationnel, par l’héritage de l’ancien dirigeant communiste Togliatti [4]. Mais à deux moments cruciaux, PRC a eu la possibilité de réaliser la refondation communiste tant souhaitée, à savoir un profond renouvellement politique et un enracinement social renouvelé qui lui aurait permis de devenir une alternative effective pour les travailleurs/travailleuses et pour les nouvelles générations.

Le premier moment, peu après sa naissance, tandis que tout était encore en discussion à l’interne et que le pays était traversé par de grandes mobilisations ouvrières, s’appuyant sur de denses réseaux de délégués dans les fabriques et autres lieux de travail dans lesquels la présence de nombreux membres ou sympathisants de PRC était tangible. Ces salarié·e·s n’étaient pas prêts à accepter passivement les positions des bureaucraties syndicales, prenaient des initiatives et élaboraient des propositions alternatives. Rifondazione comunista n’a pas été capable de mettre à profit ces mouvements, en partant de la question syndicale pour aboutir à des propositions de renouvellement démocratique radical.

Le second moment se situe à la croisée des siècles, alors que se dessinait la possibilité de faire un pas qualitatif vers la construction de mouvements d’opposition aux politiques néolibérales et de l’Union européenne (UE) et vers la refondation d’un sujet révolutionnaire apte à intégrer les nouvelles forces jeunes qui s’exprimaient dans les mouvements de masse. Une refondation de Rifondazione comunista était alors nécessaire, à travers une constituante ouverte et démocratique, capable de faire le lien entre les nouvelles forces vives de la jeunesse et le vieux mouvement ouvrier. Mais c’était probablement une révolution copernicienne qui était hors de portée du PRC. Quoi qu’il en soit, la question n’a été ni débattue, ni amorcée, bien qu’elle ait été proposée dans les instances dirigeantes du parti. Le référendum sur l’extension de l’article 18 [5] aurait pu constituer une opportunité pour rattraper cela. Toutefois, le choix des instances dirigeantes du parti consista à détourner les 10 millions de voix d’opposition exprimées lors du référendum [sur l’article 18], en direction de l’improbable et illusoire choix de s’investir dans le soutien à un gouvernement de centre gauche voulant lancer des politiques réformistes keynésiennes à grande échelle. Tel fut le choix non seulement de la tendance Bertinotti [6], mais également – et avec une grande détermination – de la composante de gauche, celle-là même qui est aujourd’hui à la direction du PRC.

Ce fut là le début de la course vers la subordination aux politiques d’austérité, d’interventions militaires de l’Italie, bref de la course vers le gouffre. L’inévitable faillite du gouvernement Prodi fut la Bérézina de la gauche qui l’avait soutenu. Suivit alors une très dure défaite électorale. Ce fut aussi la fin des espoirs des salarié·e·s, otages d’une situation économique et sociale toujours plus dramatique, enserrés dans le recul global de la conscience de classe, tandis qu’émergeait, dans les années suivantes, l’alternative interclassiste du Mouvement 5 Etoiles [7]. Une défaite politique et sociale d’une telle ampleur ne pouvait qu’avoir, comme conséquence, une fragmentation extrême des forces de gauche suivie de replis vers la modération de certaines de ses composantes, avec des répercussions négatives jusque sur les tendances qui avaient pourtant défendu une ligne politique alternative d’opposition au centre-gauche gouvernemental, conscientes qu’elles étaient de l’impasse dans laquelle PRC était en train de s’engager.

Rifondazione est issue de cette trajectoire historique, avec ses limites politiques et sa nouvelle dimension organisationnelle, mais aussi avec sa volonté de poursuivre la lutte en évoquant une «perspective communiste».

Une dialectique de débat qui dépasse les deux documents soumis au congrès

Si deux documents s’opposent, dans le cadre du congrès, il n’en reste pas moins que la dialectique politique interne au parti est nettement plus complexe. Cela s’exprime par le fait que les amendements proposés au document 1 [8], traduisent une lecture et une approche globalement très différentes, voire même une ligne politique différente de celle préconisée par le texte amendé.

Eleonora Forenza

Le second document est également traversé par deux sensibilités superposées, l’une identitaire, l’autre libertaire, qui s’entrecroisent tout au long du texte. On a d’un côté le point de vue centré sur le parti, de camarades qui avaient déjà animé la motion 3 du congrès précédent, et de l’autre côté la contribution novatrice, formulée par la députée européenne Eleonora Forenza. Cette dernière met l’accent sur le renouvellement et sur les mouvements sociaux. Les signataires de ce dernier document critiquent le choix majoritaire de mettre deux documents en ballant, alors qu’un congrès débattant de thèses aurait mieux répondu à la complexité des enjeux affrontés à l’interne. Ils contestent, notamment, la continuité politique et organisationnelle de la direction de Rifondazione et son incapacité à avoir un regard critique sur le parcours du parti.

Précisons que nous partageons une grande partie des analyses proposées dans les textes du congrès, ainsi que plusieurs des objectifs de lutte et de travail social soumis au congrès. Sur ces points nous sommes tout à fait disposés à mettre en place des convergences opérationnelles et politiques concrètes. Sur cette base, nous désirons toutefois mettre en évidence un certain nombre de divergences politiques stratégiques, et suscité de lasorte une utile confrontation politique.

Convergences et divergences stratégiques

Le premier document (document 1), qui en appelle à la nécessité du socialisme comme alternative au capitalisme et à sa barbarie, revendique la capacité de Rifondazione de ne pas avoir fléchi sous les vents dominants, d’avoir continué de surcroît à défendre la perspective du communisme et d’avoir lié, d’une part, le choix clair de l’anti-stalinisme, d’autre part, l’aspiration libertaire et démocratique et, enfin, la nécessité d’une recherche politique permanente destinée avant tout à affronter la question de la transformation sociale dans les pays à capitalisme avancé.

Ce texte conteste l’idéologie bourgeoise de la pénurie, soulignant le caractère contradictoire du développement des forces productives ainsi que de la nature de la crise de surproduction, insistant sur le fait que ces éléments créent les conditions matérielles – davantage encore qu’il y a cent ans – pour la construction d’une société socialiste. Nous ne pouvons que partager largement ces considérations, ainsi que l’analyse de la contre-offensive néolibérale en cours en Europe et dans le monde depuis plusieurs décennies. Plusieurs éléments d’analyse et de stratégie restent toutefois problématiques.

En premier lieu, le fait que le capitalisme est constamment traité en termes abstraits, à l’aide de catégories économiques, sans mentionner presque jamais la bourgeoisie comme classe sociale, ni l’Etat bourgeois et son rôle central dans la gestion et le maintien de la domination du capital. Cela apparaît à plus forte raison pour ce qui a trait aux politiques de l’Union européenne, l’extrême détermination des classes dominantes dans leur offensive économique, sociale et politique, historiquement décisive, contre les classes laborieuses.

En deuxième lieu, la désignation des responsabilités des «sommets organiques» du mouvement ouvrier (en termes d’erreurs) reste pâle. Elle ne permet pas de comprendre le rôle clé qu’ils ont joué dans la gestion directe des politiques d’austérité. Si ces «sommets», «directions» n’ont pas été à proprement parler responsables de ces politiques, elles sont toutefois l’une des causes directes des défaites du mouvement des salariés.

En troisième lieu, à plusieurs reprises le texte déplore – dès lors qu’il traite de la fin de la période keynésienne – l’inexistence d’une réponse à la crise donnée en termes de socialisation de l’économie. Mais qui aurait dû donner cette réponse? La bourgeoisie et ses représentants politiques? Les forces réformistes qui lui sont soumises? Un processus social indéfini exprimé par la formule «de la concurrence à la coopération» [9]? Il paraît difficile de penser que la socialisation de l’économie ne dépend pas étroitement d’un acte révolutionnaire de la classe des travailleurs, d’une prise du pouvoir impliquant une confrontation avec l’organisation bourgeoise de la propriété et donc avec l’Etat bourgeois. Sans ces clarifications stratégiques de fond, et malgré toutes les bonnes intentions, les discours sur le socialisme et le communisme risquent de ne constituer qu’une litanie dominicale.

Le rôle de la Constitution

En quatrième lieu, et partant des ambiguïtés mentionnées, le document 1 aboutit sans détours à une conclusion presque incroyable: il confond en effet l’importante bataille pour les droits démocratiques, exprimés sous une forme spécifique dans la Constitution, et la victoire obtenue le 4 décembre [10], abordée comme une consécration de la Constitution, ne devenant ainsi rien de moins que le programme de «transition vers le socialisme». S’il s’agit bien d’une constitution démocratique bourgeoise exprimant des acquis (par ailleurs déjà grandement modifiée au cours des années), elle fut et est toujours la constitution d’une société et d’un Etat capitalistes qui a garanti, pendant des décennies, la domination de la bourgeoisie. Cette dernière veut désormais des constitutions antidémocratiques, mais il ne faut pas pour autant vouloir retourner aux années 1950.

Dans le chapitre «L’actualisation de la Constitution comme programme de transition» [du document 1], on peut lire ceci: «Le constitutionnalisme démocratique qui s’est affirmé dans la seconde moitié du XXe siècle est, pour nous, la référence fondamentale d’un programme de transition». Nous nous affrontons à nouveau à la ligne de la démocratie progressive, élaborée par le Parti communiste de Togliatti dans l’après seconde guerre mondiale, avec les résultats que l’on sait.

Ce sont les grandes luttes ouvrières des années 1960 et 1970 qui remettront en question cette vision des choses. C’est là une interprétation de la Constitution qui n’est pas seulement celle de la majorité issue du PCI, mais elle traverse un peu toutes les positions qui s’expriment dans le débat, constituant un point important d’accord stratégique de toutes les âmes du parti. Car le conditionnement, explicite ou implicite et plus ou moins fort, de la pensée de Togliatti poursuit son chemin parmi presque toutes les tendances de la gauche italienne, y compris les forces de la gauche révolutionnaire qui, dans les années 1970, avaient eu des positions critiques à l’égard du PCI.

Il y a dix ans, le chemin de croix

En cinquième lieu, le texte de la majorité ne contient pas d’analyse critique des vicissitudes concrètes de Rifondazione, en particulier des choix opérés il y a dix ans, avec le gouvernement Prodi. Or ces faits sont à la source de la crise profonde du parti, qui a alors subi des changements radicaux dans sa structure politique et dans son impact social: car 100’000 inscrits ou 15’000 inscrits signifient deux forces politiques différentes.

Sur cette question, quelques autocritiques génériques avaient été articulées précédemment et, plus récemment, le secrétaire avait clairement reconnu la très grave erreur commise avec le gouvernement Prodi. Pourquoi cette réflexion n’a pas été reprise dans le texte? Mais, plus important encore, pourquoi le secrétaire reconnaît-il l’erreur d’il y a dix ans, tout en défendant, avec le soutien de larges franges du parti, les choix du gouvernement [grec de] Tsipras qui gère le troisième Mémorandum en tournant le dos à la victoire de l’OXI de juillet 2015 [111]? Sur le fond, le drame italien d’il y a dix ans et la tragédie grecque d’aujourd’hui expriment la même orientation politique réformiste: l’incapacité de rupture, dans des moments décisifs de l’affrontement de classe, la non-volonté d’assumer les ruptures nécessaires avec le capitalisme. Un certain type de formation politique induit à ne pas rompre avec les limites d’une compatibilité avec les forces bourgeoisie et à se replier sur la subordination aux politiques dominantes.

Au-delà des propos cités et du fait de s’ériger en alternative au Parti démocratique (PD) [12], la manière dont Rifondazione a interprété les «événements» grecs et le soutien apporté encore aujourd’hui à Tsipras ne fournissent aucune garantie de cohérence politique. Au contraire, il est presque certain que si les mêmes événements se reproduisaient, les mêmes choix désastreux et opportunistes seraient opérés. Précisons ici que, sur ce terrain, le second document du congrès fournit une analyse différente, fort critique à l’égard du gouvernement Tsipras et des politiques que subit le peuple grec sous le second gouvernement Tsipras. Ce second texte exprime également de fortes préoccupations quant à la dynamique politique des forces de la Gauche européenne, qui recherche de nouvelles convergences avec la social-démocratie.

L’analyse internationale: générique ou non aboutie

En sixième lieu, nous exprimons notre profonde insatisfaction à propos de l’analyse de la situation internationale, qui est somme toute fort banale dans sa description de l’impérialisme et dans son incapacité à distinguer le rôle des divers impérialismes actuellement à l’œuvre. Il en va de même en ce qui concerne le rôle spécifique des classes dominantes locales, ainsi que des lacunes graves dans la caractérisation des mouvements de masse. Sur le Moyen-Orient en particulier, le texte nous sert une non-analyse. Les révolutions arabes défaites par différentes forces contre-révolutionnaires – et dont la caractérisation est inadéquate – sont simplement déclassées et qualifiées comme «celles qui ont été définies les printemps arabes»: une formule déprimante, cachant les persistantes analyses campistes [13]. Inutile de chercher ici la moindre dénonciation du bourreau Assad ou de la politique de Poutine.

Malheureusement, les autres contributions sur les thèmes internationaux ne sont pas meilleures, exprimant une certaine continuité dans la lecture des faits, faisant remonter à la surface d’ancienne et de nouvelles positions campistes.

Le débat sur l’Union européenne (UE)

La partie consacrée à la crise européenne est nettement plus aboutie. Nous partageons une grande partie de ses analyses et interprétations; elle comporte également des choix stratégiques beaucoup plus précis et plus clairs que ceux figurant dans les autres textes. La question de l’euro et de l’UE est devenue essentielle dans le débat italien, donc aussi pour Rifondazione. Rien d’étonnant dans le fait qu’elle donne lieu à une diversité de positions qui s’entrecroisent au sein des deux principales tendances [document 1 et document 2].

Dans le débat italien, nous avons trois positions. La première est celle euroréformiste, qui revendique une Europe unie, démocratique et sociale, avec l’espoir de pouvoir changer l’UE. Elle regroupe ceux qui se battent pour une improbable réforme de l’Union européenne et ceux qui, tout en reprenant verbalement cette position, ont soutenu et soutiennent les choix de la gouvernance capitaliste européenne.

La deuxième position affirme, à juste titre, l’impossibilité de réformer l’UE en tant qu’instrument du capitalisme; elle aboutit cependant à la conclusion que la solution peut résider dans le repli vers l’Etat national et la récupération de la souveraineté, la sortie de l’euro devenant alors une question centrale et prioritaire.

La troisième position, la nôtre, internationaliste et de classe, considère comme non réformable l’UE, tout en mettant au centre la lutte contre l’austérité et les classes dominantes, en opposant à l’Europe du grand patronat et de ses institutions à celle des travailleurs, en combinant le développement des luttes nationales avec la coordination et l’unité des salariés au-dessus des frontières. Même si une rupture peut se produire dans un seul pays, le projet doit rester celui d’une recomposition internationale des forces salarié·e·s et de leurs alliés, faute de quoi aucune expérience émancipatrice ne pourra aboutir.

Les deux premières positions se mélangent variablement, au sein du PRC. La direction du parti défend la nécessité de désobéir aux Traités européens, mais c’est une orientation qui semble trop souvent rejoindre la conception euroréformiste. Et, ici, le soutien à Tsipras n’est pas fait pour rassurer. Mentionnons aussi la thèse A du second document, qui veut se poser avant tout dans l’optique d’une alternative internationaliste, afin de rompre avec les schémas et les ambiguïtés.

Il n’en reste pas moins qu’aucun des textes en question ne fait clairement appel à la nécessité de rompre avec le capitalisme ou de faire irruption dans la propriété privée bourgeoise, dans le but de faire face à la crise du capitalisme et aux confrontations en cours.

 

Terrains communs de mobilisation et de lutte

Dans les deux textes de la majorité comme de la minorité, ainsi que dans plusieurs amendements, on trouve nombre de contenus, d’objectifs de lutte, d’appels à la nécessité des mobilisations sociales et de revendications, sur les plans économiques, des droits démocratiques et de l’environnement. Nous partageons ces préoccupations et elles sont à la base de possibles convergences aussi réelles que nécessaires. Sur cette base, nous devons construire un travail unitaire.

Particulièrement autour de la bataille centrale de l’emploi et, par conséquent, de la lutte pour la diminution de la durée du travail, thématique largement traitée dans le document 1, présente également dans le document 2 et dans les amendements. C’est donc une préoccupation de tout le parti. Et c’est aussi la nôtre.

Pourquoi alors ne pas mettre en place une vaste campagne unitaire et massive de sensibilisation, une agitation permanente sur les lieux de travail, dans le «monde de la précarité» et bien sûr parmi les chômeurs/chômeuses et sans emplois? Pourquoi ne pas mener une bataille permanente – comme ce fut le cas pour la journée de 8 heures au début du XXe siècle –, en lançant des initiatives à tous les niveaux, national et local? Pourquoi ne pas mettre sur pied des comités locaux et un comité national, comme ce fut le cas pour le référendum?

Et le syndicat?

Sur ce terrain, il n’y a pas de divergences avec les appareils syndicaux conservateurs. Dans les diverses contributions au débat, sur la question du rapport entre le parti et les syndicats, on peut lire quelques critiques aux directions syndicales. Mais cela reste très faible et d’autant moins crédible que le parti pratique la subordination aux bureaucraties syndicales, évidente dans le premier texte, un peu moins dans le second et moins encore dans l’amendement de Dino Greco. Mais malheureusement, les camarades qui soutiennent ce dernier signent également des amendements qui se réfèrent explicitement aux vieilles conceptions du PCI des années 1950.

Nous posons donc deux questions, à PRC dans son ensemble:

  • Quel apport, le parti et ses militant·e·s veulent et peuvent avoir sur les lieux de travail pour la reconstruction d’un syndicalisme de classe, qualifié de nécessaire dans les textes du congrès?
  • Quel est l’apport nécessaire à l’unité du syndicalisme de base et à la construction d’une vaste et effective aire d’opposition au sein de la CGIL?

Nous ne pouvons qu’espérer que le congrès apportera des réponses adéquates.

Quelques remarques sur le second document

Ce texte part de la nécessité d’introduire une discontinuité dans la dynamique politique du parti et dans son fonctionnement, en reprochant à la majorité dirigeante le manque de volonté d’assumer une analyse critique des faiblesses politiques et organisationnelles du parti, y compris l’incapacité de gérer la «dichotomie base contre sommet». Si, d’un côté, la marche «obstinée et opposée» n’est pas remise en question, le document de la minorité demande au parti pourquoi ses bonnes raisons n’ont pas trouvé un écho plus large et n’ont pas réussi à produire une conflictualité.

Il en découle une attention particulière, attribuée par le document en question, au conflit social, à l’auto-organisation, aux structures des conseils d’entreprises. Bref il s’agit de propositions programmatiques assez vastes, avec une mention toute particulière à la question méridionale [14] et à la nécessité de relier les conflits et les villes rebelles en lutte contre les entraves budgétaires.

Il en découle également une importante critique aux «agrégats» politiciens qui ont dominé les choix du parti dans le passé et qui sont encore reproposés aujourd’hui, ainsi qu’aux ambiguïtés que contient la proposition d’«unité des forces anti-libérales». Le vrai travail politique unitaire ne peut simplement consister dans la reconstruction du bloc [d’opposition] économique et social. Ce travail ne peut faire l’économie de la nécessité de donner un débouché politique concret à l’objectif de «pleine application de la Constitution de 1948», qui puisse aboutir ensuite dans la bataille contre le Jobs Act [15].

Un passage du texte nous paraît difficile à saisir : «La refondation communiste d’aujourd’hui ne peut consister seulement dans la réaffirmation de la rupture avec le stalinisme, elle ne peut pas non plus être uniquement la rencontre entre marxisme et cultures critiques (comme on disait déjà il y a des dizaines d’années dans le PCI). La refondation communiste est un processus théorique-pratique continu.»

La critique du capitalisme est, quant à elle, plus convaincante : «la seule voie de sortie de gauche à cette crise ne se pose pas en termes de compatibilité avec ce système, mais dans la sortie du capitalisme en tant que tel et dans l’adoption d’un nouveau modèle social de production.»

Avant d’affronter la dernière question, celle de la constitution du sujet politique, soulignons que tous les documents contiennent une critique serrée du Mouvement 5 étoiles et des positions du Parti démocratique (PD), et qu’ils accordent une attention particulière et nécessaire au rôle des migrant·e·s. Plus encore, ils mettent pleinement en valeur le mouvement le plus important et significatif qui s’est exprimé ces derniers mois en Italie et dans le monde, celui des femmes, qui a donné lieu à deux grandes journées de mobilisation et de lutte, le 26 novembre 2016 [journée contre les violences à l’égard des femmes] et, plus récemment, le 8 mars [journée internationale de lutte des femmes].

Le sujet politique

Quelle proposition de sujet politique, de parti, est mise en avant par les textes? Quelle force politique manque dans le pays et comment la construire? Rifondazione peut-il répondre aux attentes? Le vide d’une gauche alternative crédible en Italie, ainsi que le manque de processus sociaux et politiques, comme ceux qui ont porté à la formation de Podemos dans l’Etat espagnol, sautent aux yeux. De même, il devrait être clair que l’action unitaire des forces de gauche pour une mobilisation de masse contre les politiques d’austérité du gouvernement et de l’UE est un élément indispensable pour tenter de débloquer la situation y compris sur le plan subjectif.

La proposition de la gauche alternative mise en avant par la majorité de Rifondazione est une idée apparemment de bon sens. Mais, en réalité, c’est une idée confuse. Le document minoritaire accuse cette proposition d’être un bégaiement politicien. D’une part, elle est présentée comme une coalition électorale – ou un front unique de forces rassemblées autour de certains contenus – et dont la dimension limitée à l’antilibéralisme pourrait être compréhensible; d’autre part, elle prétend être plus que ça, un sujet politique à part entière avec, comme nous l’avons vu, un programme qui se limite à l’antilibéralisme.

Parallèlement le sujet Rifondazione comunista est adoubé du rôle central de porteur du projet communiste. Le risque de la traditionnelle dichotomie entre pratiques quotidiennes réformistes modérées voire opportunistes (souvent déployées jusque sur le plan local) et propagande pour les jours de fête, sur un lointain futur communiste, s’impose.

Question préjudicielle: êtes-vous disposés à gérer jusqu’au bout et coûte que coûte, c’est-à-dire indépendamment du système électoral en vigueur au moment du vote, les attirances fatales de ceux qui sont sortis du PD tout en ayant géré (et en continuant à gérer, dans le cadre du gouvernement de Paolo Gentiloni) les politiques d’austérité et qui, à ce titre, sont les responsables directs de l’effondrement social dans lequel se trouvent les travailleurs de notre pays?

Questions multiples: Refondation retient-elle nécessaire la construction d’une nouvelle force anticapitaliste et révolutionnaire, avec l’objectif stratégique immédiat de remettre en discussion le système capitaliste? Est-elle prête à faire des pas en avant vers la construction d’une coalition de forces anticapitalistes? Est-elle d’avis que l’instrument qu’elle représente aujourd’hui est déjà autosuffisant? Est-elle disposée à se remettre tôt ou tard en question, afin de construire un nouveau parti avec un programme clairement anticapitaliste, de rupture et de transition vers le socialisme ?

Ces questions, nous les adressons également aux camarades du second document, eux qui soutiennent que le parti doit être social s’il veut exister. Nous leur demandons également si le parti existant est déjà l’instrument de cette recomposition, qu’il s’agirait donc de simplement le renouveler à fond, ou s’ils sont disponibles pour un processus de réagrégation de forces anticapitalistes ?

Si jusqu’à aujourd’hui il y avait la crainte de la dissolution du parti (actuellement exclue formellement par toutes les composantes) au profit d’une droite de Rifondazione, impliquant des réflexes de défense de la primauté du parti, il est vrai que la crise des forces de gauche ne permet plus d’éluder ce questionnement politique. […] (31 mars 2017)

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1/ Rifondazione comunista (acronyme complet PRC-SE pour Partito della Rifondazione Comunista – Sinistra Europea) est né entre février et décembre 199, à la suite du Congrès de Rimini du Parti communiste italien (PCI) où quelque 10 % des délégués, opposés à la dissolution du PCI, ont fondé le Movimento per la Rifondazione Comunista. Cette minorité est politiquement composite, regroupant des ex-post-staliniens, des sociaux-démocrates de gauche et des tendances d’extrême-gauche. En juin 1991, Democrazia Proletaria (fondée en 1978) entre dans Rifondazione. Cette dernière refusait ainsi la transformation du PCI en un parti social-démocrate, le Partito Democratico della Sinistra (PdS), qui se dissoudra à son tour en 1998 pour fonder les Démocrates de gauche. Ceux-ci, avec le parti de la Marguerite, issu de la Démocratie chrétienne, fonderont le Parti démocratique (PD) en octobre 2007. L’histoire du PRC est ponctuée par de nombreux allers-retours, départs, arrivées, etc., entre les courants issus de l’ex-PdS, les grandes centrales syndicales et Rifondazione, ainsi que des scissions (dont celle qui participe à la fondation de Gauche écologie et liberté – Sinistra, ecologia e liberta, SEL), y compris de ses composantes d’extrême-gauche. Le PRC finit par soutenir le gouvernement de Romano Prodi, pendant presque une année, en 1996-1997, puis, en 2006, il entre dans le second gouvernement Prodi. Par la suite, Rifondazione participera à diverses alliances électorales ou de circonstances avec des forces se situant à gauche du PD. Actuellement PRC soutient le gouvernement grec de Tsipras.[ndt]

2/ Franco Turigliatto fait ici allusion à Rifondazione comunista, d’une part, et à Sinistra anticapitalistra, d’autre part (Cf. respectivement http://www.rifondazione.it/primapagina/ et https://anticapitalista.org/). [ndt]

3/ Selon le site Internet de PRC, les adhérents ont passé de 113’000 en 1991 (fondation), à 131’000 en 1997 (maximum), à 93’000 en 2005 et à 17’000 en 2015 (http://web.rifondazione.it/home/images/2016/tesseramento2016/160504GRAFICO_ISCRITTI_NAZIONALE.pdf). [ndt]

4/ Palmiro Togliatti, dirigeant du Parti communiste italien (PCI), mort en 1964, est secrétaire général de 1927 à 1934 et de 1938 à 1964 ; il a participé aux gouvernements d’unité national(ist)e de 1944 à 1946. Soutien inconditionnel de Staline et du Parti communiste d’URSS dès les années ’20, il dira, à la mort du dictateur, en mars 1953, «Staline est un géant de la pensée et un géant de l’action.» [ndt]

5/ En juin 2003, a eu lieu un vote référendaire (proposition lancée par Rifondazione comunista) autour de l’article 18 du Statut des droits des travailleurs (loi sur le travail). Il s’agit d’étendre la réintégration obligatoire des salariés licenciés illégitimement dans les petites entreprises, jusque-là exclues de ce droit. 88% des votants (environ 10 millions de voix) s’exprimèrent pour cette extension de la protection des travailleurs, mais le référendum n’eut pas de suite, car seuls 26% des citoyens ont participé au vote, tandis que le quorum nécessaire est de 50% de participation. [ndt]

6/ Fausto Bertinotti, ancien membre du Parti communiste italien, allié puis ennemi de Romano Prodi (ce dernier a été président du Conseil des ministres de 1996 à 1998, président de la Commission européenne de l’UE de 1999 à 2004, à nouveau président du conseil des ministres de 2006 à 2008). Il a été l’un des dirigeants, se situant à gauche, de la principale confédération syndicale italienne (CGIL, Confédération générale italienne du travail), puis secrétaire de Rifondazione comunista de 1994 à 2006, et président de la Chambre des députés (pouvoir législatif, chambre basse) de 2006 à 2008. [ndt]

7/ Mouvement 5 étoiles (Movimento 5 Stelle, M5S, les étoiles symbolisent l’eau, l’environnement, les transports, la connectivité et le développement), est fondé en 2009 notamment par l’humoriste Beppe Grillo, après deux jours (en 2007 et en 2008) de protestation contre la «caste politique», les «Vaffanculo Day» (journée du «Va te faire foutre»). En 2013, il devient le premier parti du Parlement, mais c’est une coalition autour du PD qui forme le gouvernement. Mouvement hétéroclite, sans projet clair, s’élevant contre la corruption institutionnelle et politique, n’ayant pas d’implantation syndicale, xénophobe, au fonctionnement informel, mais, de facto, soumis aux prises de position de son porte-parole, il rassemble un électorat disparate socialement. [ndt]

8/ Tous les documents organisationnels ainsi que les deux documents soumis au débat du Xe congrès de Rifondazione comunista (31 mars – 2 avril 2017, à Spoleto) sont disponibles sur http://www.rifondazione.it/primapagina/?page_id=26892. [ndt]

9/ Franco Turigliatto fait allusion à l’intervention de Paolo Ferrero, secrétaire de Rifondazione jusqu’au dernier congrès du PRC, qui traite de l’actualité du communisme», discours prononcé pour la commémoration de la fondation de l’ex-Parti communiste italien, en affirmant «nous avons dit que le communisme, le nœud gordien du communisme, est la substitution de la concurrence par la coopération.» (http://www.rifondazione.it/primapagina/?p=21301). [ndt]

10/ Il s’agit du vote référendaire du 4 décembre 2016, où une réforme constitutionnelle prévoyait la centralisation des pouvoirs dans les mains de la Chambre des députés, au détriment du Sénat, ainsi que dans les mains de l’exécutif. Le projet a été refusé par 59% des votants. [ndt]

11/ La Banque centrale européenne, le Fond monétaire international et la Commission européenne (la Troïka) ont fait accepter, en 2015, par le gouvernement grec de Syriza, présidé par Alexis Tsipras, le troisième Programme d’ajustement économique pour la Grèce (dit 3e Mémorandum). Le «OXI de juillet 2015» signifie, ici, le NON du vote référendaire, face au OUI de la droite [ndt]

12/ Le Parti démocratique (PD) est le principal parti gouvernemental italien, issu de groupements provenant de la majorité de l’ex-PCI et d’un secteur important du Parti démocrate-chrétien, ainsi que d’autres formations de droites, écologistes et des socialistes. [ndt]

13/ Par campisme, il faut entendre une orientation selon laquelle il serait nécessaire de choisir son camp, en dehors d’une analyse des forces sociales, des classes et de leurs représentations qui s’affrontent et, dès lors, de leurs intérêts respectifs. Il en découle un silence (et souvent un soutien plus ou moins explicite) face aux régimes qui nient, à divers degrés, les droits sociaux et démocratiques de la majorité de la population laborieuse, et, y compris, l’écrasent en exerçant une violence déchaînée. Tout cela, au nom du soutien nécessaire au «camp» qui fait face à un «ennemi principal»; que ce soit l’impérialisme américain (effectivement exploiteur et oppresseur de la majorité de la population éatsunienne, comme des pays et des populations dont il vise le «contrôle» économique, politique et militaire) et encore les forces ultra-réactionnaires de l’islamisme politique. Ce campisme s’exprime aujourd’hui face au régime de Bachar al-Assad ou du gouvernement Maduro, ou encore de la mollahcratie d’Iran, sans même mentionner le régime Poutinien. [ndt]

14/ Par «question méridionale», on entend le débat sur les origines et, plus particulièrement, la (re)production du sous-développement économique et social de l’Italie du Sud, au cours des plus de 150 ans qui vont de l’annexion du Centre et du Sud de l’Italie par le Nord (ce que l’histoire officielle nomme l’unité italienne) à travers chaque étape historique spécifique du capitalisme italien, jusqu’à aujourd’hui. [ndt]

15/ Traitant de la «pleine application de la Constitution de 1948», l’auteur fait allusion, à ses articles 1 et 4 («L’Italie est une République fondée sur le travail» et «La République reconnaît à tous les citoyens le droit au travail et promeut les conditions qui rendent ce droit effectif»). Quant au Jobs Act, c’est une législation et des règlements (en vigueur dès mars 2015), facilitant les licenciements, restreignant le droit au chômage (déjà restreint), flexibilisant le droit aux vacances, les horaires et les salaires. [ndt]

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