Par Union syndicale Solidaires
Quelques dizaines de fascistes ont manifesté leur hostilité envers François Hollande, à l’occasion de la commémoration parisienne du 11 novembre. Ceci s’inscrit dans la stratégie de l’extrême-droite, qui tente de déstabiliser la société de diverses manières. Elle le fait pour imposer sa vision de l’Histoire, des rapports humains, de la vie collective: haine, racisme, violence, discrimination, exploitation des travailleurs et des travailleuses au profit d’une «élite», etc.
L’Union syndicale Solidaires combat l’extrême-droite, appelle à l’unité du mouvement ouvrier contre le fascisme, et poursuit sans relâche la lutte contre celles et ceux qui sont les pires ennemis de la liberté, les pires ennemis du mouvement ouvrier.
Mais de même qu’il est idiot et dangereux de nier la misère, les inégalités et les souffrances sur lesquelles s’appuie l’extrême-droite pour promouvoir ses détestables solutions, il est dramatique de répondre aux vociférations anti-Hollande du 11 novembre par un discours vantant les massacres de ce qui fut une boucherie humaine effroyable!
Quasiment tous les responsables politiques ont affirmé que le 11 novembre et donc la guerre de 1914-1918, représentent des valeurs fortes qui seraient «la défense de la Patrie», «l’Union nationale»…
– Quelle patrie défendait les centaines de milliers de Sénégalais, d’Algériens, de Marocains, etc. envoyés au massacre ? Celle qui expulse aujourd’hui leurs descendants?
– Pourquoi passer sous silence que cette guerre fut avant tout la conséquence de l’expan-sionnisme colonial de la France et de l’Allemagne mais aussi de bien d’autres pays européens?
– N’est-il pas scandaleux, et notamment pour celles et ceux qui se réclament du mouvement ouvrier, de taire la responsabilité conjointe de gros industriels français et allemands (Schneider, Krupp, De Wendel…) dans la préparation, le déclenchement et la durée de la guerre?
Face à la pseudo «union nationale» entre les massacreurs et les massacrés (comme on veut nous l’imposer entre exploiteurs et exploités), nous préférons nous référer à l’exemple des syndicalistes, de divers pays, qui refusèrent les postes ministériels et la trahison des décisions des congrès syndicaux, opposés à la guerre.
La guerre de 1914-1918 était une guerre menée contre les peuples européens au sein desquels les aspirations et organisations révolutionnaires se développaient. Les capitalistes y ont sacrifié des millions de travailleurs et paysans d’Europe, d’Afrique, d’Asie, d’Océanie ; ils ont sauvé leurs profits et leur ordre social, économique et politique à ce prix !
Ne pas laisser la place aux idées d’extrême-droite est une nécessité. On ne le fait pas en reprenant ses propos et en les accentuant. Nous en avons fait l’expérience sur d’autres sujets, il en est de même sur celui-ci. Mieux vaudrait par exemple soutenir la demande, certes uniquement symbolique aujourd’hui, de réhabilitation de tous les «fusillés pour l’exemple», victimes des ordres assassins de la hiérarchie militaire de l’armée française…
Paris, le 13 novembre 2013
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