Par Victoria Sánchez
Après huit mois de gouvernement de Mauricio Macri, la réalité de dizaines de milliers de travailleurs ne fait qu’empirer. Cette réalité quotidienne tente d’être cachée par le gouvernement, en opposition aux amples aides qu’ont reçues les entrepreneurs.
Les gagnants et les perdants
• 59’840: le nombre d’emplois formels qui ont été perdus en mai de cette année, comme l’indique, à la fin de juillet, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, sur la base de l’enquête sur l’emploi.
• 106’944: le nombre total d’emplois formels perdus (jusqu’en mai) depuis que Macri a pris ses fonctions, selon la même enquête. Cela représente une chute de 1,7% du nombre d’emplois dans le secteur privé, par rapport à la fin du mandat de Cristina Fernández de Kirchner.
• 160’515: le nombre de licenciements durant le premier semestre 2016 selon le bureau d’étude privé: Tendances économiques. Ce chiffre est presque 16 fois plus élevé que celui enregistré durant la même période de 2015.
• 55’901: suspensions (d’un contrat de travail pour raisons économiques) enregistrées au premier semestre par Tendances économiques. Soit une augmentation de 562% par rapport à la même période de l’an dernier.
• 45,86%: le taux d’inflation annuel estimé par de la CGT fin juillet.
• 16%: la perte de pouvoir d’achat des travailleurs enregistrés du secteur formel privé pour le premier semestre.
• 14’927 pesos: le salaire net moyen dans l’industrie, enregistré en mai, selon un rapport publié par le gouvernement sur la base du SIPA (Sistema Integrado Provisional Argentino).
• 6810 pesos (412 euros): le salaire minimum actuel.
• 19’899,06 psesos: le revenu, défini en juin, dont a besoin une famille moyenne avec deux enfants pour ne pas être considérés comme pauvres selon l’Institut de la statistique de la ville de Buenos Aires. Selon les membres de la Commission interne de l’INDEC (Instituto Nacional de Estadistica y Censos), une famille avait besoin de 19’163,8 pesos pour acquérir le panier de consommation minimum.
Un jeu qui n’est pas à somme nulle
• 120’000 millions de pesos: voilà ce que les entrepreneurs du secteur agricole ont reçu au cours de la première année de la gestion de Macri. Non seulement suite à la suppression de l’imposition (retenues) pour toutes les cultures, à l’exception du soja, pour lequel l’imposition a passé toutefois de 35% à 30%, mais suite à la dévaluation du peso par rapport au dollar.
• 16,5 milliard de dollars: le montant de l’emprunt sur le marché international émis par le gouvernement afin de payer les vautours. Ces dernières semaines, de nouvelles émissions ont été faites, ce qui aboutit à un total de 40 milliards de dollars de dette générés par le macrisme.
• 43 milliards de pesos: voilà ce que les banques pouvaient gagner grâce à la différence entre le taux qu’elles paient pour les placements sur des comptes à terme et le taux qu’elles obtiennent en acquérant des titres (LEBACS – Letras del Banco Central) de la Banque centrale (BCRA).
• 2704 millions de pesos: la somme accordée par le gouvernement aux appareils syndicaux pour les œuvres sociales, une partie du prix payé à la bureaucratie afin qu’elle reste passive face à l’ajustement actuel de Macri.
(Article publié par La Izquierda Diario, Buenos Aires, le 9 août 2016; traduction A l’Encontre)
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