Algérie: Barbacha, un pas vers la dissolution de l’APC

Mohand Saddek Akrour
Mohand Sadek Akrour

Par Kamel Medjdoub

Le wali [gouverneur] de Béjaïa [wilaya, soit un «département»], Hamou Ahmed Touhami, a signé mercredi 3 avril 2013 un arrêté de désignation d’un administrateur en la personne du secrétaire général de cette APC (Assemblée populaire communale) chargé de mener à bien les affaires de la commune «jusqu’au retour du Président de l’APC pour exercer ses fonctions dans des conditions normales» (voir l’article publié sur ce site en date du 28 mars 2013 sur ce thème).

Le retour de l’APC, dont l’actuelle n’a pas pu siéger dans les conditions tendues de l’après-scrutin du 29 novembre 2012, pourrait fort bien passer par sa dissolution et l’organisation d’une nouvelle élection partielle.

C’est ce qui semble se dessiner au vu de la promulgation de l’arrêté du wali. Et si cela se produisait, ce serait la première APC issue des dernières élections municipales à faire l’objet de dissolution et faire échec à l’instruction du ministère de l’Intérieur de décembre 2012.

L’arrêté du wali tombe après quatre mois d’un conflit porté dans la rue par les partisans de l’ex-maire, Mohand Sadek Akrour (militant du Parti Socialiste des Travailleurs), et de ses cinq camarades du PST qui ont récolté la majorité des voix aux dernières élections communales (majorité relative) et perdu la présidence de l’APC par la force de l’instruction décriée de Daho Ould Kablia (ministre de l’Intérieur).

La désignation d’un administrateur intervient dix jours après la répression du rassemblement de citoyens de Barbacha, le 24 mars 2013, devant le siège de la wilaya, et la présentation de 24 manifestants, dont Akrour, devant la justice.

Au lendemain de cette action réprimée, un conseiller de la présidence (d’Abdelaziz Bouteflika) s’est rendu à Béjaïa pour s’enquérir de lui-même de la situation générée par un conflit qui a perduré et dont le risque qu’il fasse tache d’huile semble inquiéter les hautes autorités.

D’autant plus que le président de l’APC a appelé, de son côté, sur les ondes de la radio locale, la population à se tenir prête pour occuper la rue et exiger l’ouverture du siège de l’APC. Un appel qui curieusement est resté sans suite.

Depuis l’élection, dans des conditions décriées par les six élus du PST, d’un Président de l’APC (RCD – Rassemblement pour la Culture et la Démocratie) issu d’une coalition RCD, FLN (Front de Libération National), FFS (Front des Forces Socialistes), une partie de la population s’est mobilisée pour exiger le «respect du choix populaire». Jusqu’au-boutiste, le mouvement s’est accroché à sa revendication de dissoudre l’APC, ce que le wali a répété ne pas être dans ses prérogatives.

Le bras de fer a continué avec le maintien sous scellés du siège de l’APC qui devra être rouvert demain (7 avril 2013) pour permettre, enfin, la reprise des affaires courantes de la commune et le déblocage du service public.

L’assemblée générale issue du mouvement applaudit la décision de la désignation d’un secrétaire général qu’elle considère comme un premier acquis en attendant la dissolution de l’APC, la désignation d’un nouveau chef de daïra [arrondissement] ainsi que la cessation de poursuites judiciaires à l’encontre des représentants du mouvement.

Un rassemblement est d’ailleurs prévu pour ce mardi 9 avril 2013 en soutien aux 24 manifestants convoqués pour passer devant la chambre d’accusation près la cour de Béjaïa qui a mis sous contrôle judiciaire sept d’entre eux et libéré le reste des détenus, mais contre lesquels le procureur de la République demande un mandat de dépôt.

* Cet article a été publié dans le quotidien El-Watan en date du 6 avril 2013.

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Selon le quotidien algérien La Liberté, en date du 7 avril 2013, sous la plume d’Ouhnia Kamel: «Cela [la désignation du secrétaire général de l’APC] “permettra à nos concitoyens de recouvrer leurs droits, d’une part, et aux travailleurs de la commune de percevoir leurs arriérés de salaires et retrouver leur stabilité, d’autre part”, nous a déclaré, jeudi 4 mars 2013, Mohand Saddek Akrour (PST), le Président de l’APC sortant de Barbacha, qui s’est fait réélire avec une majorité relative de voix, à l’issue des dernières élections locales du 29 novembre 2012.

Estimant que le combat doit être continué jusqu’à la dissolution effective de l’APC, notre interlocuteur tient à préciser que la population de Barbacha réclame, en outre, le départ inconditionnel du chef de daïra (arrondissement), accusé d’être à l’origine du pourrissement de la situation dans cette localité.

L’ex-maire de Barbacha nous a fait savoir également qu’il allait intervenir, lors du meeting populaire, en fin d’après-midi le 6 avril 2013, au centre-ville de Barbacha, pour appeler à la réouverture du siège de l’APC, prévue aujourd’hui, le 7 avril 2013. Enfin, selon Mohand Saddek Akrour, le meeting d’avant-hier devait être aussi mis à profit pour appeler les citoyens de la région à venir massivement mardi prochain (le 9 avril 2013) au tribunal de Béjaïa, afin de soutenir les vingt-quatre manifestants de Barbacha, placés sous contrôle judiciaire après leur arrestation par la police, lors du sit-in organisé la semaine écoulée, devant le siège de la wilaya.»

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