Par Valerio Arcary
«Le vin et la richesse transforment l’homme
le plus sobre.» (Sagesse populaire portugaise)
Tout ce qui existe se transforme. Et aucun changement ne se produit sans une crise. Une crise s’ouvre lorsque l’accumulation quantitative de conflits, jusqu’alors gérés de manière routinière en raison de la puissance de la force d’inertie, impose la nécessité d’un changement. Des décisions qui avaient été indéfiniment ajournées doivent alors être prises. Ainsi, l’histoire des organisations politiques ne peut être comprise qu’à travers l’analyse de la manière dont elles ont affronté leurs crises. Cet effort de périodisation est indispensable pour donner du sens à l’interprétation du comment le pétisme s’est transformé en lulisme [voir à ce propos l’article publié sur ce site en date du 3 mars 2014, intitulé: Du «pétisme» au «lulisme»].
Dans son processus de transformations, le PT a affronté beaucoup de crises, dont quatre d’entre elles ont marqué l’histoire du parti jusqu’au mois de juin 2013 [date des mobilisations dans de multiples villes]. La dynamique politique de son évolution n’a pas été linéaire. Le critère permettant de définir lesquelles de ces crises ont été les plus importantes sera toujours controversé. Mais ce qui importe, ce n’est pas que ceux qui ont vécu le processus aient compris la gravité du changement qui s’est produit, mais bien que le développement futur du Parti ait confirmé le fait que ce changement ait été décisif.
Voici l’hypothèse de cet article: une crise est significative quand un parti sort de celle-ci en étant différent de ce qu’il était auparavant. Lorsque dans les années quatre-vingt, par exemple, la situation politique évoluait en direction de la gauche par la mobilisation plus active des travailleurs et de la jeunesse, le PT a vécu une première rupture sur son côté droit, mais celle-ci a été indolore, autant au sein de l’avant-garde plus organique que sur le plan de l’influence électorale. [1]
La première crise (1988)
La première grande crise a surgi avec l’élection de Luísa Erundina à la Préfecture [mairie] de São Paulo [de 1989 à 1993, issue de l’aile gauche du PT ; elle quittera le PT en 1998]. S’est alors confirmée la terrible dialectique du comment les victoires peuvent se transformer en déroutes. Le positionnement d’un parti en relation au régime politique dans lequel il est appelé à lutter est une de ses définitions les plus essentielles. Il s’agit de l’attitude à adopter face à l’Etat. La question centrale posée alors était la relation avec le régime démocratico-électoral et le fait de savoir s’il fallait accepter ou non les limites légales de la nouvelle constitutionnalité.
Le processus politico-social d’adaptation était nébuleux pour la majorité de l’avant-garde militante qui disposait de positions et était une référence dans le PT, mais, comme l’évolution future l’a dramatiquement confirmé, il était déjà irréversible. Ce qui n’a pas empêché que durant quelques années encore, une parcelle majoritaire de la gauche pétiste considère que le PT, et y compris sa direction, était un « parti em disputa » [où s’affrontaient des orientations opposées] pour le projet de la révolution brésilienne.
L’attitude de la députation du PT en relation à la Constitution de 1988 fut emblématique de cette période. Le PT a voté contre la Constitution, mais a signé un document qui déclarait publiquement son respect de la légitimité du nouveau régime. [2] La majorité de la gauche pétiste décida d’ignorer la signification de cette signature, mais la direction du PT savait très bien qu’elle était en train de donner à la classe dominante le signal d’un compromis avec l’ordre. La bourgeoisie brésilienne a compris le geste. Et ce n’est pas un hasard si la direction du PSDB, conduite par Mario Covas, déclara unanimement son appui à Lula contre Collor au second tour [des élections présidentielles] de 1989. Il en alla de même lors de l’élection de Brizola [gouverneur de l’Etat de Rio de Janeiro de mars 1991 à avril 1994; il avait déjà été gouverneur de 1983 à 1987, fondateur du Parti démocratique travailliste (PDT); Brizola fut président de la IIe Internationale social-démocrate].
Erundina et d’autres préfets pétistes, comme celui de la ville de Diadema dans la banlieue industrielle de São Paulo, se trouvèrent confrontés au dilemme des occupations de terrains publics et privés par des mouvements d’habitants et des grèves de fonctionnaires publics et de travailleurs d’entreprises d’Etat, comme la CMTC, une entreprise publique de transports. Ils appelèrent alors à la répression, les uns plus que d’autres, et il y eut même des arrestations et des blessés. Il n’y eut pas de ruptures dans le parti, mais les plaques tectoniques du PT se mirent à bouger. Le PT paya la dette publique des municipalités, scrupuleusement, et n’hésita pas à envoyer la Police militaire (PM) contre une lutte ouvrière et populaire.
Ce qui obscurcissait le changement politique profond, c’était qu’en plus d’avoir cessé d’être une opposition au régime démocratique, le PT constituait non seulement une opposition au gouvernement José Sarney [Président de la République fédérative du Brésil d’avril 1985 à mars 1990], mais une opposition intransigeante.
La seconde crise (1992)
Au début des années 1990, alors que la situation politique était en train d’évoluer vers la droite et que les pressions bourgeoises pour une stabilité du régime démocratique se faisaient plus intenses, la direction du PT convoqua le premier Congrès et décida d’expulser Convergence Socialiste, un courant trotskiste qui constituera plus tard, après unification avec d’autres organisations marxistes, le PSTU. [3] Ce fut la seconde grande crise. Dorénavant, les tendances de gauche qui existaient encore dans le PT savaient ce qu’il adviendrait d’elles si elles défiaient la direction. Cette crise n’eut pas de répercussion électorale, mais elle laissa une blessure incurable : l’aile révolutionnaire avait été éliminée et les réactions défensives furent déclaratoires.
Paradoxalement, après l’impulsion du [mouvement] Fora Collor [Collor, dehors ! Collor, président du 15 mars 1990 au 29 décembre 1992 a été destitué pour corruption], le courant majoritaire du PT – qui était allé très loin dans son virage à droite lors du 1er Congrès de 1991 – se divisa et donna naissance au courant Articulation de Gauche. Ce courant, allié aux tendances marxistes Démocratie Socialiste et Force Socialiste, entre autres, obtint une victoire lors de la Rencontre Nationale du PT en 1993. Mais cette réaction, éphémère, ne fut qu’un feu de paille. Lors de la Rencontre Nationale de 1995, à la suite de la seconde déroute présidentielle de Lula en 1994, [la tendance] Articulation, dirigée par José Dirceu [un très proche de Lula lors des mandats présidentiels de ce dernier; en novembre 2012, Dirceu fut condamné à une peine de prison de 10 ans pour corruption] récupéra la majorité, en alliance avec la tendance Gauche Nouvelle, conduite par José Genoíno et Tarso Genro. [4]
L’illusion d’un parti em disputa s’effondra et il ne manqua que l’inflexion de la situation politique après la victoire de FHC [Fernando Henrique Cardoso, Président de 1995 à 2003] et l’échec de la grève dans le secteur du pétrole en 1995 pour que la lutte interne au sein du PT se transforme en une affaire réservée aux professionnels de la politique. Le parti de militants dévoués avait cessé d’exister.
La troisième crise (2003)
En 1999, après le troisième échec électoral 1998, la direction du PT réalisa encore une fois un virage à droite: elle imposa un veto à la campagne Fora FHC que la CUT (Centrale Unique des travailleurs) et le MST (Mouvement des sans terre) étaient en train de mettre sur pied, avec l’appui de la gauche interne et externe au PT, et qui avait donné lieu à une manifestation réunissant cent mille militants à Brasilia.
La campagne pour le Fora FHC de 1999 essayait de copier ce qu’avait été la campagne Fora Collor en 1992. Elle menaçait de se développer dans un contexte d’intense mal-être provoqué par la maxi-dévaluation du real au premier mois du second mandat de FHC. Le positionnement inflexible de la direction du PT – José Dirceu conditionna son élection à la présidence du PT à la mise en échec de la motion pour la campagne Fora FHC – démontra au gouvernement de FHC la disposition du parti à bloquer tout mouvement social.
En juin 2002, en cohérence avec sa décision de donner la preuve de son engagement pour la gouvernabilité, la direction du PT adopta un Manifeste lors du lancement de la quatrième candidature de Lula à la présidence. Cette fois le candidat à la vice-présidence était José Alencar, l’un des plus grands entrepreneurs du secteur textile et sénateur de l’Etat de Minas Gerais. Ce document déclarait en toutes lettres la décision d’honorer le paiement de la dette publique, interne et externe.
Finalement, en 2003, après l’élection de Lula, la direction du PT n’hésita pas à expulser Heloísa Helena [sénatrice, membre du courant Démocratie socialiste au sein du PT et figure connue au Brésil] et les députés [Luciana Genro, João Batista Oliveira de Araujo, dit Baba] qui formèrent le PSOL (Pari du socialisme et de la liberté). L’expulsion eut lieu sur la base d’une accusation d’indiscipline, c’est-à-dire le refus de voter au Congrès la Réforme de la Prévoyance sociale. [5]
Ce fut la troisième grande crise. Il fut alors prouvé que la main de la direction du PT ne tremblerait pas en effectuant son virage à droite. La classe dominante brésilienne comprit la signification de ce geste. On ne peut pas dire la même chose des courants de gauche qui, s’inspirant formellement du marxisme, décidèrent d’attaquer la décision. Ceux qui restèrent alors dans le PT, à l’intérieur ou à l’extérieur du gouvernement, devinrent une ombre, ou un cadavre sans sépulture, parce qu’ils perdirent tout ce qu’ils avaient d’identité propre.
La quatrième crise
Cependant, ce fut en 2005 que le PT traversa la crise la plus sérieuse de son histoire. Une parcelle du noyau dur de sa direction fut politiquement décapitée par la crise ouverte suite aux dénonciations [du scandale] du mensalão [les versements effectués à des députés pour obtenir leur vote]. En dépit de la satisfaction non-déguisée des fractions majoritaires de la classe dominante à l’égard du gouvernement Lula depuis le premier mandat, l’opportunité ouverte par la crise du mensalão précipita une offensive politique bourgeoise au sein du Congrès National et dans les médias qui eut un certain écho dans les rues, les fabriques et les universités, faisant ainsi trembler Lula dans son Palais présidentiel du Planalto (à Brasilia).
Le mensalão obligea le PT à sacrifier José Dirceu et des dizaines de dirigeants, et laissa le parti démoralisé au sein des secteurs plus critiques de l’activisme ouvrier et populaire, de l’avant-garde étudiante plus combative et des milieux intellectuels de la gauche plus honnête.
Après huit ans au pouvoir, la condition matérielle de classe de la direction du PT se transforma (les signaux d’enrichissement rapide ne purent alors plus être cachés). Le parti lui-même changea de nature sociale. Il était devenu, pour l’histoire, LE parti ouvrier réformiste et, après des années au pouvoir, naissait un parti ayant des relations organiques avec certaines fractions de la bourgeoisie brésilienne.
La cinquième et dernière crise
La cinquième et dernière crise fut précipitée par les Journées de juin 2013. Des centaines de milliers de personnes dans les rues se sont mobilisées contre tous les gouvernements et n’ont pas épargné les gouvernements dirigés par le PT, en particulier Fernando Haddad (ministre de l’Education puis maire de São Paulo) et la Présidente Dilma. juin 2013 mettait fin aux dix années de stabilité politique du pays. En un mois, les indices de satisfaction à l’égard du gouvernement Dilma chutèrent vertigineusement, passant de presque 60% à moins de 30%. Après le mois de septembre 2013, le gouvernement a repris un peu de santé. Mais l’incertitude politique et la tendance à la stagnation économique ont affecté les humeurs de la majorité de la bourgeoisie qui s’est mise alors à élever son ton et ses exigences à l’égard de Dilma, même après la vente aux enchères du champ pétrolier pré-salifère [en très grande profondeur] de Libra.
Il n’est évidemment pas possible de prévoir dans quelle mesure cet ébranlement aura des conséquences électorales. La mobilisation sociale a toujours été dans l’histoire en avance sur la conscience politique. De l’autre côté, un changement favorable aux travailleurs dans le rapport de forces entre les classes peut ou non ouvrir la voie à un renforcement de l’opposition de gauche.
Les grandes masses en lutte pour leurs revendications, c’est-à-dire pour une vie meilleure, ont une compréhension très partielle des «tâches historiques» nécessaires à leur victoire. Elles ont également d’immenses difficultés à imaginer ce que serait un changement politico-social, c’est-à-dire la véritable conquête du pouvoir et l’exercice de la politique par elles-mêmes, sans la médiation des institutions d’un régime qui s’effondre. Elles vivent la plus grande partie de leurs vies «hors de la politique» et, pour cela, la délégation du pouvoir politique, que ce soit de manière coercitive, par l’usurpation violente, ou, de manière cachée, par le vote pour quelqu’un, constitue l’une des forces d’inertie historique les plus puissantes.
Les grandes mobilisations de masses, qu’elles soient ouvrières, paysannes ou populaires, se mettent en mouvement pour renverser le gouvernement et le régime sans avoir une idée très claire de ce qu’il faudrait ériger à leur place, sans un projet défini d’ordre social et de politique alternative, et sans propositions concrètes sur les changements à réaliser. L’œuvre «destructrice» de la révolution surgit aux yeux des masses en lutte, avec une urgence et une clarté inversement proportionnelle à la difficulté de perspective sur ce que devrait être le nouveau régime. Une recherche sur les raisons de la participation aux manifestations révèle que la grande majorité des personnes était dans les rues en défense de services publics et gratuits et contre la corruption. [6]
Toute cette dynamique a lieu dans un contexte très semblable à celui du « Qu’ils se tirent tous » (Que se vayan todos ») de décembre 2001 en Argentine, des mobilisations de la «génération fauchée» («geração à rasca») au Portugal, des «indignés» de la Puerta del Sol à Madrid. Personne ne peut prévoir quel sera le destin du PT à partir de la rupture de la nouvelle génération de travailleurs qui, en dépit de leur précarité et de leurs salaires de misère, sont les plus instruits de l’histoire du pays. L’Histoire «enseigne» que la lutte des classes peut prendre des formes lentes, jusqu’à ce qu’elle devienne vertigineuse. (Traduction A l’Encontre)
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[1] Trois députés fédéraux, Bete Mendes et José Eudes, avec à leur tête Airton Soares, rompirent avec le parti en 1985, parce que le PT n’avait pas appuyé l’Alliance Démocratique qui avait élu, indirectement, le tandem Tancredo/Sarney au Collège de la dictature, suite à la campagne pour des élections directes du Président en 1984. Ils sortirent seuls du PT, sans entraîner avec eux de militants et sans laisser de séquelles majeures sur l’influence électorale, qui resta ascendante. La trajectoire de Soares fut erratique: il s’unit au PDT (il fut l’un des piliers de la campagne de Brizola pour la présidence 1989), au PSDB, au PPS (il fut aux côtés de Ciro Gomes en 1998) et, finalement, il s’affilia au PB pour soutenir Marina Silva en 2010.
[2] Le discours de Lula sur lequel se base la décision de voter contre la Constitution, peut être lu ici : http://oglobo.globo.com/pais/noblat/posts/2008/11/06/por-isso-que-pt-vota-contra-texto-da-constituicao-138367.asp.
[3] Convergence Socialiste (CS) avait été l’une des premières tendances présentes depuis la fondation. Zé Maria de Almeida fut un des défenseurs de l’idée de la formation d’un PT au congrès des métallurgistes de Lins en 1979. En 1992, l’accusation qui fonda l’expulsion de la CS fut l’indiscipline, parce que la thèse que cette tendance défendait – la nécessité d’une campagne pour essayer de renverser Collor – avait été mise en échec lors du 1er Congrès national du PT de 1991, en n’obtenant le vote que de 30% des délégués. La tendance CS influençait 10% de ce bloc et parvint à avoir deux députés au Congrès National. CS n’accepta pas la décision et, s’appuyant sur son influence syndicale et étudiante, qui était supérieure à sa présence organique au sein du PT – approximativement 15% dans la CUT (Centrale unique des travailleurs) et 20% dans l’UNE (Union Nationale des Etudiants) – sortit dans la rue pour la campagne Fora Collor. Le PSTU présenta Zé Maria comme candidat aux élections de 1998, 2002 et 2010, mais il n’obtint pas de représentation parlementaire. Ce fut le principal courant de la gauche anticapitaliste qui impulsa la CSP/CONLUTAS (Central Syndicale et Populaire/Coordination Nationale de Luttes) qui naquit en 2005.
[4] La tendance Nouvelle Gauche est née de la dissolution du PRC (Parti Révolutionnaire Communiste) en 1989, PRC né lui-même en 1979 d’une scission du PCdoB (Parti Communiste du Brésil), dont l’histoire remonte à la scission sino-soviétique de 1961. Le PCdoB se situait dans la ligne «maoïste» défendue par l’Albanie. Il a été très présent lors de la guérilla, à l’époque de la dictature militaire, de l’Araguaia [région au nord de dl’Etat du Tocantins] au début de la décennie 1970. Le PRC fit partie de l’opposition de gauche qui lutta à l’intérieur du PT dans les années quatre-vingt. La Nouvelle Gauche réalisa le virage politique le plus surprenant de la fin des années quatre-vingts: elle arriva à la conclusion que le stalinisme était indissociable du léninisme et du marxisme lui-même. On peut trouver une analyse consistante de l’évolution du PRC jusqu’à la Nouvelle Gauche et, finalement, la formation de la démocratie Radicale en lisant la thèse de Eurelino Coelho (2005), Uma esquerda para o capital : crise do marxismo e mudanças nos projetos políticos dos grupos dirigentes do PT (1979-1998). Thèse de doctorat. Niterói, Programme de Post-graduation en histoire de l’Université fédérale Fluminense. Ou, également, sur : http://www.espacoacademico.com.br/089/89ozai.htm.
[5] Le PSOL (Parti Socialisme et Liberté) est né en 2004 à l’initiative conduite par la sénatrice Heloísa Helena (une des leaders de la tendance Démocratie Socialiste (DS) qui, par la suite, s’est divisée également, et une très large majorité de la DS a maintenu son appui au gouvernement Lula), et par les députés fédéraux João Babá et Luciana Genro. Ceux-ci exprimèrent, resspectivement, les positions des tendances CST (Courant Socialiste des Travailleurs) et MES (Mouvement de Gauche Socialiste), tendances qui avaient surgi de ruptures au sein de CS (Convergence socialiste) en 1992. En 2005, après la crise du mensalão, la tendance Force Socialiste, menée par le député Ivan Valente, rompit également avec le PT et s’unit au PSOL. Le PSOL conserve une représentation parlementaire avec trois députés nationaux.
[6] http://especial.g1.globo.com/fantastico/pesquisa-de-opiniao-publica-sobre-os-manifestantes/.
Je crois que cela c’est une analyse très riche et bien établie. Je félicite les journalistes que l’ont fait. Je l’ai partagé sur mon Facebook.