En France, toutes les organisations syndicales du secteur de l’Education appelaient à la grève, le jeudi 13 janvier. Conséquence d’une situation insoutenable dans les établissements depuis bien longtemps, due à la politique gouvernementale en de nombreux domaines (contexte sanitaire, conditions de travail, rémunération, etc.), accentuée par les oukases du ministre, Jean-Michel Blanquer, qui mène une vraie guerre sociale au sein de l’Education nationale.
Pour SUD éducation, il faut poursuivre la grève dès la semaine prochaine
La grève du 13 janvier a été une réussite incontestable, avec deux tiers d’enseignant·e·s grévistes dans le second degré et près de trois quarts dans le premier degré. Les cortèges ont été massifs et dynamiques. Partout, les collègues ont échangé, se sont réunis et ont discuté des suites à donner à la journée de grève. Des interventions policières scandaleuses ont par ailleurs eu lieu devant des lycées (à Paris, à Nantes…) où les élèves se mobilisaient aussi pour des conditions d’études satisfaisantes.
SUD éducation a été reçue le 13 janvier au soir, avec l’intersyndicale et la Fédération des conseils de parents d’élèves, au ministère. Le gouvernement a annoncé un certain nombre de choses. Sur le plan sanitaire, des livraisons de protections (dont une partie était déjà prévue) sont annoncées, notamment de masques FFP2 pour les enseignant·e·s de maternelle et de primaire. Sur le plan des recrutements, le ministre a annoncé le recours aux listes complémentaires [personnes en attente de nomination] dans le premier degré (sans chiffrage toutefois), et le recrutement de personnels précaires (3300 contractuels-elles notamment). Ces annonces sont très insuffisantes.
Pour SUD éducation, la fébrilité du gouvernement est manifeste. La réussite de la grève l’a obligé à recevoir les organisations et à faire ces maigres annonces. Le Premier ministre [Jean Castex] a repris la main sur Blanquer [ministre de l’Education nationale], et l’a contredit en séance à plusieurs reprises. La question du report des épreuves de spécialités est sur la table. Cela doit encourager les personnels mobilisés à continuer. Le rapport de force est en effet monté d’un cran: il s’agit maintenant de renforcer encore la mobilisation pour obtenir satisfaction sur les revendications.
SUD éducation a porté lors de la réunion les revendications des personnels:
- Recrutements immédiats pour faire face aux besoins en termes de remplacements (et pas seulement par le recours aux listes complémentaires).
- Dotation de protection en quantité suffisante.
- Report des épreuves de spécialités et annulation des évaluations de mi-cours préparatoire.
- Un collectif budgétaire pour donner des moyens à l’éducation, tant en termes de recrutements que salariaux.
- Il est urgent de procéder à des augmentations de salaire, à commencer par les personnels les moins bien rémunérés.
- Les Assistant·e·s d’éducation (AED) et les Accompagnant·e·s d’élèves en situation de handicap (AESH) sont projeté·e·s en première ligne face à la crise. Leurs revendications, en matière de statut comme de rémunération, doivent être satisfaites.
En somme, il faut sans délai un plan d’urgence pour l’éducation.
Au-delà de ces revendications, SUD éducation a réclamé solennellement, face au premier ministre, la démission du ministre de l’Education nationale, Blanquer. Son inconséquence et son autoritarisme ont achevé de le discréditer aux yeux des personnels du service public d’éducation.
Pour SUD, il faut battre le fer tant qu’il est chaud
SUD éducation a proposé à l’intersyndicale nationale du vendredi 14 janvier d’appeler à la grève le 20 janvier. Nous souhaitons que l’unité puisse se faire autour de cette proposition. SUD éducation appelle les personnels à participer à toutes les initiatives décidées localement la semaine prochaine, dès le mardi 18 janvier. SUD éducation appelle les personnels à se mettre en grève le jeudi 20 janvier et à participer aux manifestations. (Information de la fédération des syndicats SUD Education [Solidaires], transmise par Christian Mahieux)
Soyez le premier à commenter