Barcelone, «capitale de l’espérance»

En vertu de ses engagements envers l’UE, l’Espagne devait recevoir quelque 16’000 candidats à l’asile, à partir de 2015. Mais seuls 1100 sont arrivés jusqu’à présent.

«Plus d’excuses!»: quelque 160’000 personnes ont manifesté samedi 18 février 2017, à Barcelone, selon la police municipale – 300’000 selon les organisateurs – pour réclamer que l’Espagne accueille «dès maintenant» les milliers de réfugiés qu’elle s’était engagée à recevoir dès 2015.

Le défilé était organisé dans le cadre de la campagne «Chez nous c’est chez vous» («Casa nostra casa vostra», en catalan). Selon son site internet, elle avait été lancée par «un groupe de personnes indépendantes travaillant dans le monde de la communication» en Catalogne, qui s’était retrouvé en mai 2016 dans les camps de réfugiés, à la frontière entre Grèce et Macédoine, en tant que professionnels ou bénévoles.

Le rassemblement était soutenu par la majorité des partis politiques, syndicats et entités en Catalogne, selon les médias espagnols. La maire de gauche de la deuxième ville d’Espagne, Ada Colau, avait appelé les manifestants à «emplir les rues» pour cette marche intitulée «Nous voulons accueillir» (Volem acollir).

Accueillir les 16’000 «candidats» à l’asile

Dès 16 heures, des dizaines de milliers de manifestants envahissaient les rues du centre, souvent vêtus de bleu pour former une «marée» d’où surnageaient des pancartes portant le slogan du rassemblement: «Plus d’excuses, accueillons maintenant».

En vertu de ses engagements envers l’Union européenne, l’Espagne devait recevoir quelque 16’000 candidats à l’asile déjà admis dans d’autres pays, à partir de 2015. Mais seuls 1100 sont arrivés jusqu’à présent.

«Nous réclamons ce minimum de dignité: qu’au moins ce nombre de réfugiés là puisse arriver», a dit un des manifestants, Jacint Comelles, céramiste catalan de 62 ans, marchant avec famille et amis. «En Catalogne, tout est prêt pour accueillir» plusieurs milliers de personnes, a-t-il dit.

A la fin du défilé, le secrétaire aux migrations du gouvernement catalan – dirigé par les indépendantistes – a souhaité que les Etats européens écoutent cette «clameur» et que le gouvernement espagnol «reconsidère sa position» en donnant des visas.

«C’est la manifestation la plus grande qui ait été faite en Europe pour la défense des droits des réfugiés», a affirmé cet élu catalan, Oriol Amoros. La manifestation s’est terminée symboliquement au bord de la mer Méditerranée, où plus de 5000 migrants ont péri en 2016.

«Barcelone capitale de l’espérance»

La maire de Barcelone, Ada Calau, présente lors de la manifestation, a affirmé à la presse que la ville se «transformera en capitale de l’espérance, de la défense des droits humains et de la paix». Elle a manifesté une forte émotion face à l’ampleur de la mobilisation et a souligné que cette mobilisation se devait d’envoyer un message aux Etats d’Europe et renforcera le message de ceux qui demandent les «voies sûres» pour les migrants.

De plus, elle a indiqué que cette manifestation pourrait être le début de mobilisations dans des villes européennes comme signal «d’espoir et de vie».

La conseillère à présidence de la Generalitat, Néus Munté, a demandé, «avec un cri unanime», que l’Union européenne «établisse des corridors sûrs pour les réfugié·e·s».

Ce qui contraste avec le choix de l’UE de financer les «pouvoirs» en Libye – lieux de toutes les violences et supplices pour les migrant·e·s – pour en faire un «camp de rétention».

L’appel de «Casa nostra casa vostra» demandait aux citoyens et citoyennes de «s’organiser et à se mobiliser et de faire entendre leur voix afin de stimuler une conscience collective qui favorise le changement d’attitude des institutions en relation avec la dite “crise migratoire” que connaît actuellement la Méditerranée». (Note établie sur la base d’articles de presse)

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