Par Daniel Erosa
Cette semaine, le monde du travail était au centre de la scène avec un certain éclat: d’une part, le gouvernement a lancé une nouvelle série des conseils salariaux (pour des négociations tripartites) et, d’autre part, l’OIT (Organisation internationale du travail) a présenté son rapport annuel intitulé Panorama Laboral 2017, dans lequel l’Uruguay apparaît avec les meilleurs indicateurs de croissance des salaires de la région. Cependant, ces nouvelles de la semaine dernière ont été ternies par l’accord conclu avec McDonald’s qui a aussi mis en évidence le fait que le taux de chômage des jeunes en Uruguay est parmi les plus élevés de la région.
S’il est vrai que la perfection est l’ennemie de l’action, il serait parfois utile de mieux analyser avec qui on conclut des accords et qui bénéficie d’exemptions fiscales pour éviter des calculs erronés. L’accord pompeusement annoncé la semaine dernière entre le gouvernement et McDonald’s en est un exemple. Selon cet accord, l’entreprise s’engage à «offrir» une première expérience de travail à de jeunes pauvres en échange d’une subvention pouvant atteindre jusqu’à 80% de leur salaire.
Cette initiative – qui est dans le cadre des mécanismes prévus par la loi sur l’emploi des jeunes – a été lancée et présentée depuis la résidence présidentielle. Tabaré Vázquez (le président), le ministre du Travail, Ernesto Murro, le président exécutif de Arcos Dorados, Woods Staton, et Ricardo Méndez, directeur général de l’entreprise en Uruguay, ont donné deux informations: d’une part, celle de la modernisation et de l’expansion des installations de distribution de hamburgers, avec un investissement de 10 millions de dollars et celle de la création d’emplois pour les jeunes Uruguayens.
Malgré une certaine anesthésie sociale qui fait que tous les chats ont l’air gris, des critiques n’ont pas tardé à se faire entendre. Cela signifie en effet qu’on va subventionner une entreprise qui embauche presque exclusivement des jeunes travailleurs pour qu’elle embauche… des jeunes. Le département des ressources humaines de McDonald’s se vante: «Nous sommes le plus important employeur de jeunes de la région.» Mais il s’agit d’une entreprise qui symbolise un modèle alimentaire qui est remis en question dans le monde entier en raison des ravages qu’il fait subir à la santé humaine en favorisant des maladies non transmissibles. Et pourtant son expansion est célébrée avec enthousiasme par le président Tabaré Vazquez [qui est un oncologue connu]. McDonald’s soutient implicitement une forme de fonctionnement organisationnel qui récompense l’individualisme. Et parmi beaucoup d’autres choses discutables, il s’agit d’une entreprise qui a été dénoncée des dizaines de fois pour des pratiques antisyndicales et qui n’a pas signé les conventions collectives.
Plus de deux mille entreprises – dont presque personne ne connaît le nom – ont conclu des accords similaires. Ce nouveau type d’«engagement social de l’entreprise» permet également de maximiser les profits. En fin de compte, il s’agit surtout d’un coup de publicité. En outre, selon l’Organisation internationale du travail (OIT), «ces formes d’emploi sont associées à des salaires bas, à un accès limité à la formation professionnelle, à une progression de carrière lente et à de faibles niveaux de protection sociale. Tous ces facteurs se combinent pour réduire non seulement la protection des jeunes sur le marché du travail, mais également leur revenu potentiel. Il y a peu de preuves que ce type de travail améliore les chances des jeunes d’obtenir un emploi à temps plein.»
L’Uruguay parmi les premiers en ce qui concerne le chômage des jeunes
«Sans être alarmiste, la situation peut être décrite comme dramatique», a déclaré le directeur régional de l’OIT, José Manuel Salazar-Xirinachs, lors d’une conférence à Santiago du Chili, il y a moins d’un an, en faisant référence au chômage des jeunes. Il a ajouté que le taux de chômage des jeunes n’avait pas été aussi élevé depuis plus d’une décennie: 40% des chômeurs sont des jeunes. J. M. Salazar-Xirinachs a expliqué qu’en plus d’un chômage trois fois plus élevé que celui des adultes, les jeunes sont confrontés à un autre problème: celui de «l’informalité». Plus de la moitié des emplois «à disposition» des jeunes relèvent de cette catégorie.
Mardi 13 mars 2018, l’OIT a présenté au siège du ministère du Travail et de la Sécurité sociale l’enquête Panorama Laboral de América Latina 2017. Dans cette étude, l’Uruguay apparaît en première place rapport aux autres pays de la région en ce qui concerne l’augmentation des salaires réels entre 2005 et 2015. Par contre, pour ce qui a trait au chômage des jeunes, notre pays a les performances les plus mauvaises. Par rapport à cette enquête de l’OIT, Hugo Bai, économiste à l’Institut Cuesta Duarte [lié à la centrale unique PIT-CNT], a expliqué à Brecha: «Le problème du chômage des jeunes est surreprésenté en Uruguay: le taux de chômage des jeunes est cinq fois plus élevé que le taux de chômage des adultes.»
H. Bai explique que le chômage des jeunes est une caractéristique structurelle de l’économie uruguayenne et de la région. C’est la raison pour laquelle il pense que des politiques publiques sont nécessaires pour soutenir ce secteur de la population et que la Loi sur l’emploi des jeunes de 2013 est une bonne loi. «Le fait de financer avec des ressources publiques les revenus pour favoriser l’accès à un emploi décent pour cette population qui a des difficultés à s’insérer, avec inscription à la sécurité sociale, un niveau de salaire acceptable – au-dessus du salaire minimum – peut être considéré comme un investissement dans l’avenir.»
Afin de promouvoir les emplois dans le secteur privé, l’Etat doit créer des incitations pour que les employeurs ciblent effectivement ce groupe d’âge pour l’embauche. Selon Bai, ces incitations ou encouragements pour l’employeur ont «un coût budgétaire qui rapporte davantage que l’investissement social qu’il représente».
La «photo» que l’on peut tirer aujourd’hui avec les données disponibles [1] montre un taux de chômage général de 8%, «mais dans le cas des jeunes il est de presque de 25%. Et ce n’est pas nouveau: en 2006, lorsque notre pays sortait de la crise de 2002-2003, le chômage global était de 11%, alors que le chômage des jeunes dépassait les 28%», explique l’économiste de Cuesta Duarte. Pour ce qui est des chiffres: sur un total de 140’000 chômeurs, environ 65’000 ont moins de 25 ans. Sur ce nombre, 20’000 sont à la recherche d’un emploi pour la première fois et 45’000 ont déjà eu une expérience professionnelle. Il y a 33’000 femmes et 32’000 hommes au chômage. 37’000 sont dans l’intérieur du pays et 28’000 à Montevideo [la population totale est de 3,5 millions et celle concentrée dans la zone métropolitaine de Montevideo s’élève à 1,7 million].
En ce qui concerne le niveau d’éducation, 9000 d’entre eux n’ont pas effectué le cycle du secondaire; 43’000 ont fait des études secondaires; 13’000 ont fait ou font des études supérieures. Selon les travaux réalisés par l’institut Cuesta Duarte, près de 44’000 sont prêts à travailler sans exiger aucune condition, 9000 exigent des emplois en fonction de leur expérience ou de leurs connaissances, et 5000 demandent des journées de travail avec des horaires plus courts qui puissent être compatibles avec d’autres activités (qu’il s’agisse d’études ou de tâches à domicile). Parmi ceux qui ont déjà eu une expérience professionnelle, la majorité étaient dans le secteur privé: 23’000 ont cotisé à la sécurité sociale et 22’000 ne l’ont pas fait.
H.Bai indique que l’éventail des outils prévus par la loi sur l’emploi des jeunes est étendu. Toutefois, peu de progrès ont été réalisés dans la réduction de l’écart existant. «Dans ce processus d’amélioration des indicateurs économiques en général, il y a eu une bonne performance de l’emploi, mais pas dans le cas des jeunes». Par conséquent, pour cet économiste, «la question est de savoir comment retenir ces jeunes dans le système éducatif et améliorer leurs conditions et leur formation professionnelle. Le fait de se spécialiser ou d’apprendre un métier leur donnera accès à de meilleures possibilités. Tout ce qui sera investi dans ce domaine aura un rendement social important à moyen et long terme.»
Pas de preuves
L’accord annoncé la semaine dernière avec Arcos Dorados, qui est selon la presse patronale «le plus grand concessionnaire indépendant de McDonald’s dans le monde et qui exploite la marque dans le pays», n’innove pas par rapport à d’autres accords déjà conclus avec des entreprises et qui sont prévus par la Loi sur l’emploi des jeunes.
Le mécanisme est le suivant: les employeurs sont encouragés à embaucher des jeunes issus de milieux difficiles pour développer une première expérience professionnelle, en leur fournissant des subventions pouvant atteindre jusqu’à 80% du salaire du travailleur. Cela se fait par le biais de l’Institut national pour l’emploi et la formation professionnelle (INEFOP), qui alloue environ 5 millions de dollars par an pour financer les différents aspects de la loi. Les entreprises reçoivent la subvention sous forme de prêts pour payer leurs cotisations à la Banque de prévoyance sociale.
Le Directeur national de l’emploi et Directeur de l’INEFOP, Eduardo Pereyra, a expliqué à Brecha que l’incitation fournie par la loi pour la première expérience de travail concerne 25% d’un salaire allant jusqu’à 16’500 pesos [580 dollars]. Dans le cas des personnes socialement vulnérables, cette subvention peut atteindre jusqu’à 60% de deux salaires minimums et, dans le cas des femmes dans la même situation, jusqu’à 80%. Pereyra a expliqué que «2262 entreprises au total ont participé à ces incitations, et environ 3000 jeunes ont ainsi accédé à un emploi dans le secteur privé». Les entreprises sont tenues de verser le salaire correspondant à la catégorie de la personne contractée et aux accords salariaux du secteur. Selon E. Pereyra: «Il n’y a pas de différence salariale pour cette expérience.»
La loi prévoit des incitations supplémentaires pour que les entreprises accordent aux jeunes des horaires flexibles afin qu’ils puissent poursuivre leurs études. C’est aussi un modèle de première expérience de travail dans différentes parties de l’Etat, avec quatre heures de travail par jour, avec des horaires compatibles avec les études et en essayant de s’assurer que ce travail ait un lien avec les études du jeune. Chaque fois que cette dernière modalité est évoquée, des dizaines de milliers de jeunes s’inscrivent.
Comme l’expliquait H. Bai, toute politique publique qui investit dans la réduction du problème du chômage des jeunes doit être la bienvenue. Cependant certaines études spécialisées dans ce domaine concluent à un manque de recherches et de données sur les effets de ce type d’initiative sur le marché du travail des jeunes.
Paula Carrasco, économiste et chercheuse à l’Institut d’économie, a déclaré à Brecha qu’à l’échelle internationale: «les preuves sur les effets de ce type d’initiatives de subventions du côté de la demande sur la promotion d’emplois de qualité pour les jeunes ne sont pas concluantes». D’après elle «il n’existe pas encore d’évaluation de l’impact de ce type de programme en Uruguay. Ce qui s’en approche le plus est l’évaluation du programme «J’étudie et je travaille» qui, bien qu’il s’agisse d’un premier programme d’expérience professionnelle, est développé en fonction du secteur public et implique que les jeunes concernés restent dans le système éducatif. Mais c’est un programme qui cible un autre segment de la jeunesse», et non pas les jeunes les plus vulnérables.
Par contre, explique-t-elle, il existe des preuves sur la pertinence du «type d’insertion des jeunes sur le marché du travail et de ses effets sur leur trajectoire future. En particulier, le lien avec l’emploi formel au début de la trajectoire affecte positivement la probabilité de rester dans le secteur formel par la suite.»
L’économiste Gabriel Burdín, également consulté par Brecha, a pour sa part déclaré qu’il est compréhensible que le gouvernement s’inquiète et veuille agir dans ce domaine, car «nous sommes dans un contexte de croissance sans reprise de l’emploi et avec une baisse de l’emploi des jeunes». G. Burdín rappelle que si les programmes de subventions à l’emploi (et aux salaires) des jeunes du secteur privé font partie du menu des politiques actives de l’emploi et sont utilisés dans de nombreuses régions du monde, «plusieurs évaluations dans d’autres pays montrent les effets positifs mais plutôt modérés de ces programmes. Dans de nombreux cas, ces effets sont temporaires et se dissipent lorsque la subvention prend fin.»
D’après cet économiste, il faudrait, en appliquant ces programmes, veiller à ce qu’ils n’entraînent pas ce qu’on appelle des «poids morts» (effets d’aubaine), autrement dit, il ne s’agit pas «de subventionner des entreprises pour des emplois qu’elles auraient de toute manière créés», et qu’il faut évaluer les effets de substitution ou de déplacement: «L’entreprise pourrait simplement substituer des travailleurs subventionnés à des travailleurs non subventionnés et l’effet net sur l’emploi pourrait être nul. Il y a aussi des effets potentiels de stigmatisation: en focalisant sur les “jeunes en difficulté avec une faible productivité” ils étiquettent en quelque sorte les participants. A l’avenir, une entreprise pourrait prendre cette étiquette comme un signe négatif dans le parcours de ces jeunes. Toutes ces questions doivent être prises en considération lors de l’évaluation de ces programmes, en particulier lorsque nous continuons à effectuer des transferts aux entreprises dans le contexte d’une situation budgétaire délicate.»
C’est la raison pour laquelle G. Burdín est frappé par le fait que ces mécanismes de subvention continuent d’être développés sans évaluation. «Par exemple, je ne connais aucune évaluation de la Loi sur l’emploi des jeunes qui porte sur ce type de subvention. Et une évaluation est essentielle dans ce domaine parce que lorsqu’on regarde les évaluations internationales on voit qu’il n’y a pas de programme qui fonctionne bien partout. Les effets dépendent de détails de la mise en œuvre et du contexte. Il faut être prêt à mettre en place, à défaire ou à réformer ces interventions publiques avec suffisamment d’agilité pour pouvoir arrêter de faire des choses qui ne fonctionnent pas.»
Une oppression opiniâtre
Dans le cas de l’accord avec McDonald’s, plusieurs aspects ont fait du bruit. La publicité faite pour promouvoir l’accord en présence du président et du ministre du Travail a suscité de l’agacement dans tous les programmes médiatiques d’information. Autre sujet de controverse: le fait que cet accord a été conclu avec la société paradigmatique de la malbouffe dans un contexte des préoccupations au sujet de l’épidémie d’obésité qui affecte le monde, cela malgré les aspirations hygiénistes du président actuel.
Autre sujet d’étonnement: le fait que la subvention vise à embaucher des jeunes dans une entreprise qui, en raison de son organisation et de son positionnement, travaille déjà surtout avec des jeunes; autrement dit, McDonald’s recevra des subventions pour embaucher des jeunes qu’elle aurait de toute manière embauché (c’est l’effet du «poids mort» mentionné par G. Burdin).
L’accord a surtout suscité un malaise dans le Syndicat unique de la restauration et de l’hôtellerie d’Uruguay (Sindicato Único Gastronómico y Hotelero del Uruguay – Sughu) en raison du bilan antisyndical de McDonald’s dans le pays, et aussi parce que le pouvoir exécutif «a conclu l’accord dans le dos des travailleurs et travailleuses», comme l’a souligné Fernanda Aguirre, la secrétaire générale du syndicat.
Sur la question de savoir si McDonald’s continuerait à employer des jeunes en l’absence de subvention, le directeur national de l’Emploi a déclaré que «c’était possible». Il a précisé: «Si demain dans un secteur il y aura un conflit parce qu’il y a dix licenciements, nous ne permettons pas à dix jeunes de pourvoir ces postes. Mais nous recherchons des entreprises qui peuvent donner aux jeunes en situation de vulnérabilité des opportunités pour cette première expérience professionnelle et augmenter le nombre d’emplois. Il s’agit de donner une chance aux personnes qui n’accèdent pas au marché du travail par les voies normales.»
H. Bai aussi pense que c’est un point qu’il faut garder à l’esprit: «C’est une lecture possible. C’est comme avec la loi sur l’investissement: il faut se demander quelle partie de l’investissement qui a été stimulé au prix d’importantes ressources budgétaires se serait développée de toute façon. Mais au-delà de ce cas spécifique, l’idée derrière la loi est de générer des incitations pour une insertion dynamique des jeunes dans le travail décent, et c’est là une dépense budgétaire justifiée et qui entraîne des avantages sociaux très importants.»
Fernanda Aguirre a déclaré à l’hebdomadaire Brecha: «Ce n’est évidemment pas le genre d’entreprise avec laquelle nous aimerions conclure des accords. Et nous ne pensons pas que le fait de conclure ce type d’accord dans le dos des travailleurs soit une bonne pratique. Bien sûr, nous comprenons qu’il est nécessaire de promouvoir l’emploi des jeunes, et d’offrir des opportunités aux plus vulnérables, mais lorsqu’il s’agit de faire un tel pari, où jusqu’à 80% du salaire que l’entreprise paiera à un travailleur de 20 ans sera financé par l’ensemble de la population, il faudrait soumettre à des évaluations une série d’aspects de l’accord. Par ailleurs nous aurions pu fournir des informations concrètes sur la précarité du travail qui existe dans cette entreprise.»
Interrogé sur ce dernier aspect, Pereyra a expliqué: «Ces dernières années, nous avons créé une plateforme informatique qui nous permet de savoir vers quel type d’entreprise nous orientons les jeunes. Nous ne les envoyons pas vers une entreprise où il y a des allégations de harcèlement sexuel, ou qui commet des infractions par rapport au secteur public, ou encore qui est en conflit avec ses salarié·e·s. Nous croisons les informations de Bps [sécurité sociale], Dinatra [département du ministère du Travail] et de l’Inspection du travail, ce qui nous permet de suivre l’entreprise et garantir qu’elle respecte les exigences. Nous avons rejeté les propositions d’entreprises qui avaient des antécédents de licenciements.»
Selon le syndicat de la branche, il ne serait pas admissible qu’une telle entreprise signe un accord de ce type: «Ce que nous tenons à dire, c’est que l’entreprise McDonald’s ne fournit pas des conditions aussi dignes que ce que prétend le ministre (Murro). Il n’existe pas de convention collective, parce que l’entreprise a refusé les revendications lors des dernières négociations tripartites. Le pouvoir exécutif y a voté avec les patrons lors de ces dernières négociations, définissant les ajustements salariaux propres au secteur intermédiaire, alors qu’il s’agit d’un secteur clairement prospère. L’entreprise verse des salaires de 16’521 pesos et embauche toujours de jeunes travailleurs. Si vous avez 25 ans, vous êtes considéré comme “vieux”, de sorte que la tranche d’âge de vos contrats ne sera pas modifiée par cet accord. Ils embauchaient toujours des jeunes. Et nous avons demandé à l’Exécutif de ne pas appliquer cette loi aux entreprises qui n’ont pas signé la convention collective. Mais notre opinion n’a évidemment pas été prise en compte».
F. Aguirre, qui a été accusée par la direction de l’entreprise d’être «une agitatrice», a déclaré à Brecha que McDonald’s «a des pratiques de harcèlement, de harcèlement moral et de mauvais traitements… C’est une entreprise répressive et acharnée. Dans les rares occasions où nous avons pu construire une base syndicale, ils ont toujours essayé d’empêcher le développement de l’organisation des travailleurs. C’est ainsi que cette entreprise agit dans notre pays. Les employé·e·s ne peuvent pas amener de la nourriture et doivent manger ce qu’on leur donne. Il y a des aliments sains au menu, mais ce n’est pas ceux qu’ils donnent aux employé·e·s. L’une des rares fois où nous avons pu avoir une base syndicale, les six femmes qui en faisaient partie avaient un taux de cholestérol élevé. Nous avons dû faire une bataille pour que les employés ne soient plus obligés de ne manger que des hamburgers. Tous ces renseignements nous aurions pu les fournir pour aider à empêcher ces pratiques de continuer, mais nous n’avons pas été consultés. N’écouter que le son de cloche du secteur des affaires est une erreur que le pouvoir exécutif commet en permanence.» (Article publié dans l’hebdomadaire La Brecha en date du 16 mars 2018; traduction A l’Encontre)
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[1] Les chiffres utilisés correspondent aux microdonnées de 2016.
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