Par rédaction A l’Encontre
José Ancalao, porte-parole de la Fédération Mapuche des étudiants (Femae) et membre du conseil exécutif de la Confech (Federacion de estudiantes Universidad de Chile), a été arrêté et battu sérieusement par les carabiniers (police militarisée dite antiémeute chilienne) début janvier.
José Ancalao a donné deux conférences en Suisse, le mardi 22 novembre 2011 à Uni-Mail à Genève et le mercredi 23 novembre à l’Université de Fribourg, sur invitation du Cercle étudiant La Brèche, du site alencontre.org, du Mouvement pour le socialisme (MPS) et des Editions Page 2.
Il expliqua durant ces conférences, à la fois, l’importance de la mobilisation étudiante au Chili, les conditions spécifiques que rencontrent les étudiants Mapuches ainsi que le type de répression sélective qui les frappe.
Le 4 janvier 2012, il participait, avec des membres de la Femae, à une marche qui se tenait à Temuco – capitale de la province de Cautin – à quelque 650 km de Santiago. Cette marche était organisée de concert avec les amis et les membres de la famille de Matias Catrileo. Ce jeune Mapuche a été assassiné le 3 janvier 2008. L’enquête a confirmé que sa mort était due à trois balles d’une mitraillette de type Uzi (de fabrication israélienne). L’enquête indique aussi que le responsable de cet assassinat était un membre du Groupe des opérations spéciales, un organisme répressif particulier au sein du Corps des carabiniers. La Cour suprême, le 15 décembre 2011, suite à un recours de la famille de Matias Catrileo, a confirmé l’impunité de fait de l’assassin: le carabinier Walter Ramirez. Ce dernier a été condamné à 3 ans et 1 jour de résidence surveillée par une instance juridique militaire.
Lors de la marche en commémoration de cet assassinat, José Ancalao a été arrêté conjointement à la mère et à la sœur de Matias Catrileo. Sur son compte Twitter, José Ancalao a décrit la brutalité avec laquelle il a été traité durant son arrestation et lors de son transfert à la caserne de police située rue Varas. Il est plus que significatif que cette arrestation soit intervenue à l’occasion d’une marche qui dénonçait l’impunité des membres du Corps des carabiniers, y compris suite à un assassinat «documenté».
Pablo Millalen, porte-parole de la Femae, a déclaré à la publication Azkintuwe que les carabiniers «lui [José Ancalao] avaient cassé le nez. Il saignait beaucoup lors de son transfert… Il m’a indiqué qu’il avait été frappé sur diverses parties du corps au même titre que Diego Zaldivia» et d’autres jeunes Mapuches arrêtés.
Pablo Millalen affirme: «Ils ont réprimé José pour le rôle qu’il a au sein du mouvement étudiant… Nous avons revendiqué les droits du Peuple Mapuche et avons pris la parole, fortement, comme étudiants Mapuches. Nous revendiquons une Université Mapuche. Nous exigeons une éducation de qualité. Nous revendiquons des bâtiments pour les étudiants et cela a été catalogué par les gouvernements [de la Concertation de Pinera] comme des “nids de terroristes”.» Millalen souligne les comportements racistes des fonctionnaires du corps des carabiniers. Ce qui est une pratique courante et trop peu dénoncée par les forces conventionnelles de la gauche chilienne.
Les messages de solidarité avec José Ancalao, de la part de tous ceux et toutes celles qui l’ont entendu lors de ses conférences en Suisse et qui soutiennent la cause Mapuche, peuvent être envoyés à son adresse mail jancalao2009@alu.uct.cl
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