– L’homme n’a pas été fait pour être l’esclave du travail,
– l’homme n’est pas une machine à générer de la valeur pour le capitaliste,
– l’homme détient un potentiel à réaliser.
Plinio de Arruda Sampaio – Message sur un parcours militant
– Le message que nous allons délivrer au peuple brésilien,
– particulièrement à la jeunesse, est le suivant:
– Rebellez-vous, réclamez, insurgez-vous,
– Révoltez-vous, mettez le pied dans la porte.
– Personne ne fait une révolution
– avec de bonnes idées
– nous faisons la révolution avec la force de notre caractère
– avec la force de notre engagement
– le courage des risques que nous prenons.
– Le peuple ne prend en main son destin que lorsqu’il lutte.
– Avec une inégalité sociale de cette ampleur,
– il est impossible que vous ayez la démocratie
– et il est impossible que vous ayez
– une population jouissant d’un minimum de liberté.
– La solution à tout cela doit donc être trouvée.
– Vous avez compris?
– Ce n’est pas dans la stabilisation monétaire
– cela n’est qu’un aspect,
– cela n’a pas la moindre importance.
– Ce que je voudrais proposer pour le Brésil
– c’est une autre perspective.
– Un autre monde est possible!
– Chacun de nous a une contribution à apporter
– et ce n’est qu’en étant unis que nous parviendrons à un résultat.
– Et si cela ne devient pas une culture du peuple,
– vous pouvez être sûr que la situation ne s’améliorera pas.
– Si tu gagnes cela tout seul pour ta classe,
– pour ta corporation, aussi grande soit-elle
– le Brésil restera dans ce puits de barbarie,
– ta vie sera barbare.
– Nous sommes sur un bateau,
– personne ne peut se sauver seul.
– Le révolutionnaire est l’homme qui transgresse,
– qui n’accepte pas
– une règle injuste.
– Il respecte toutes les règles justes,
– il n’a besoin ni de police,
– ni de juge, ni de père, ni de personne!
– Il a le respect que lui dicte sa conscience,
– il ne passe au-dessus du droit de personne.
– Maintenant,
– la règle injuste, on ne doit pas l’accepter!
– J’ai l’honneur, le bonheur
– à l’automne de ma vie,
– dans les années finales de mon existence,
– d’être encore appelé à faire ce travail merveilleux,
– qui est de voir si je peux susciter dans le pays
– une nouvelle espérance.
– L’espérance n’est pas prévision, l’espérance est foi.
– La foi en la valeur,
– la foi qui n’a pas besoin de connaître le calcul des probabilités,
– c’est cela l’espérance.
– Nous avons l’espérance!
– En croyant aux valeurs de cette proposition,
– qui sont des valeurs éternelles,
– parce que l’homme n’a jamais accepté l’exploitation par un autre homme.
– Parce qu’en vérité, le socialisme est le bon sens.
– Le socialisme est le “sens bon” et le bon sens.
– C’est le “sens bon” parce que c’est le sens de l’amour,
– c’est le sens de la fraternité, c’est le sens de l’affectivité, de l’amour.
– Nous sommes socialistes
– et nous ne pouvons cacher notre socialisme à personne.
– On doit vivre le socialisme pour pouvoir faire le socialisme.
– Et le socialisme, c’est l’égalité, la liberté et la fraternité.
– La fraternité, c’est:
– «Je ne suis pas d’accord, mais je veux le bien. Ce bien est mon compagnon, il est solidaire avec moi.»
– Je crois que j’ai essayé de délivrer ce message à tout le monde,
– et c’est ce que je voudrais que soit (si je mérite une quelconque récompense pour ce que j’ai fait),
– l’attitude de mes compagnons et de mes camarades.
(Traduction A l’Encontre)
Plínio de Arruda Sampaio (26 juillet 1930 – 8 juillet 2014) était un militant historique de la gauche brésilienne, un des fondateurs du Parti des Travailleurs (PT). Il était membre du Parti Socialisme et Liberté (PSOL). Licence en Droit en 1954 à l’Université de São Paulo (USP), il a milité dans la Jeunesse catholique, de laquelle il fut président, et dans l’Action populaire, une organisation de gauche surgie des mouvements de l’Action catholique brésilienne. Il fut consultant et conseilleur auprès de l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO-ONU) et député fédéral lors de la mise en place de la Constituante en 1986. Il présida l’Association brésilienne de réforme agraire (ABRA), après avoir établi en plan de réforme agraire pour le premier gouvernement Lula (2003-2006), un plan qui ne fut jamais appliqué, ce qui l’a conduit à rompre avec le PT. Il dirigeait le site du Correio da Cidadania.
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