Syrie. Alep, faire régner la terreur

La recherche de survivants après un bombardement à Alep, le 22 décembre 2013
La recherche de survivants après un bombardement à Alep, le 22 décembre 2013

Par Agences de presse

Des raids aériens ont encore fait dimanche 21 décembre au moins 44 morts, dont 6 enfants, à Alep, dans le nord de la Syrie, tandis qu’un attentat meurtrier à la voiture piégée a visé une école près de Homs, dans le centre du pays.

«Des dizaines de personnes ont été tuées ou blessées par des barils d’explosifs largués sur une autoroute près d’un marché et sur des quartiers à Alep», a annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

«Dans le seul quartier d’Hanano, tenu par les rebelles, l’un de ces raids a tué au moins 42 personnes, dont six enfants» et fait 17 blessés graves, rapporte l’OSDH.

Selon Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’OSDH, le régime «essaye de monter la population vivant dans des zones rebelles contre ces derniers, et pour ce faire, il tue, et force les gens à fuir».

Le centre de presse d’Alep (opposition) a dénoncé «un massacre» sur l’autoroute et expliqué que les hôpitaux étaient confrontés à un afflux massif de blessés. Une vidéo diffusée par le centre montre des flaques de sang dans un car détruit, aux sièges arrachés et maculés de sang.

La Commission générale de la Révolution syrienne (CGRS) a dénoncé la campagne de bombardements menée depuis huit jours sur Alep, évoquant «un état de terreur et un exode de la population vers les terrains agricoles en dépit d’un froid glacial».

Elle a également identifié deux des victimes de dimanche comme étant des ambulanciers, tués alors qu’ils tentaient de sauver des blessés.

Le Conseil provincial d’Alep (opposition) a annoncé que les écoles seraient fermées pour une semaine dans les zones tenues par les rebelles «à cause des bombardements systématiques». Il a ajouté que deux écoles avaient été touchées par les raids de dimanche.

Sur une vidéo diffusée par Shahba Press, un réseau de militants, on peut voir un enfant au milieu de son école détruite à Maareh, affirmant que les attaques ont eu lieu pendant des heures de classe.

Samedi, Human Rights Watch avait évoqué «un désastre à Alep», avançant un bilan de plus de 200 morts du 15 au 18 décembre. Pour cette période, l’OSDH a fait état de 161 morts et Médecins sans Frontières de 189 morts.

En outre, «au moins un demi-million de personnes ont été blessées dans le pays, tandis que des millions d’autres sont toujours déplacées et des dizaines de milliers privées de liberté», a expliqué Magne Barth, chef de la délégation du Comité international de la Croix Rouge (CICR) en Syrie.

Les réserves s’épuisent

«Les réserves de vivres et d’autres biens de première nécessité s’épuisent dangereusement, en particulier dans les zones assiégées (…). Et pourtant, malgré l’extrême urgence de la situation, il demeure extrêmement difficile de porter secours aux Syriens», a-t-il ajouté.

«Souvent, les blessés sont privés des soins dont ils auraient besoin, alors que les malades chroniques ne reçoivent pas les traitements que leur état requiert», a-t-il expliqué.

Dans la province de Homs, une voiture piégée a explosé près d’une école primaire à Oum al-Amad, tuant six élèves et deux employés, selon l’agence officielle Sana.

L’OSDH, qui s’appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales et militaires, a également rapporté un attentat à la voiture piégée à Oum al-Amad, faisant état de 12 morts, dont cinq enfants.

En revanche, le Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), un parti d’opposition toléré, a annoncé la remise en liberté de Mounzer Khaddam, l’un de ses dirigeants brièvement arrêté à Tartous (ouest).

Les militants d’opposition ont dénoncé ces derniers temps une série d’arrestations, en pleines négociations sur la composition des délégations pour la conférence de paix sur la Syrie, prévue le 22 janvier en Suisse pour trouver une solution politique au conflit qui a fait plus de 126.000 morts selon l’OSDH.

A Londres, la dépouille d’Abbas Khan, un médecin britannique de 32 ans décédé en prison après plus d’un an de détention, a été rapatriée dimanche.

Une nouvelle autopsie doit être menée, alors que le gouvernement britannique, qui a accusé les autorités syriennes d’être responsable de sa mort, a estimé qu’elles «devaient fournir des explications». Damas affirme que le chirurgien s’est pendu. (22 décembre 2013)

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