Adam, Fuad, Abdullah, Omar: les 28 enfants palestiniens tués par les forces israéliennes cette année

Par Amira Hass

Les forces israéliennes, notamment l’armée, ont tué 28 enfants et adolescents depuis le début de l’année en Cisjordanie et à Jérusalem.

1er janvier: Fuad Abed, 17 ans. Touché à l’abdomen et à la cuisse lors d’un raid visant à démolir des maisons dans le village de Kafr Dan près de Jénine, «en punition» d’une attaque antérieure par l’un des membres de la famille. Des jeunes étaient en train de se heurter aux envahisseurs.

3 janvier: Adam Ayyad, 15 ans. Atteint d’une balle dans le dos et le bras lors d’un raid dans le camp de réfugiés de Deheisheh, près de Bethléem. Des jeunes lançaient des pierres et des cocktails Molotov sur les envahisseurs.

5 janvier: Amer Zeitoun, 16 ans. Atteint d’une balle à la tête, au bras et à la jambe lors d’un raid dans le camp de réfugiés de Balata, près de Naplouse. Des jeunes se sont heurtés aux soldats qui envahissaient le camp.

16 janvier: Amru al-Khmour, 14 ans. Atteint d’une balle à la tête lors d’un raid dans le camp de réfugiés de Deheisheh. Des jeunes lançaient des pierres et des cocktails Molotov.

25 janvier: Wadia Abu Ramouz, 17 ans. Abattu d’une balle dans le cœur lors d’affrontements avec la police des frontières à Silwan, quartier à dominant palestinienne à Jérusalem. Son corps a été rendu à sa famille le 2 juin. La police des frontières est chargée de protéger les Juifs qui s’approprient des terres et des maisons dans le quartier.

25 janvier: Mohammed Ali, 16 ou 18 ans. Abattu lors d’un raid visant à démolir une maison dans le camp de réfugiés de Shoafat. Il tenait un pistolet en plastique, l’a jeté, s’est enfui et a reçu une balle dans le dos. La famille a été autorisée à l’enterrer le 5 février.

26 janvier: Abdullah Moussa, 17 ans. Tué d’une balle dans la poitrine lors d’un raid sur le camp de réfugiés de Jénine et d’un affrontement avec des hommes armés.

26 janvier: Waseem Abu Jaouz, 16 ans. Abattu lors d’un raid sur le camp de réfugiés de Jénine. Il a été écrasé par une jeep de l’armée alors que les forces quittaient le camp.

26 janvier: Naif al-Awdat, 10 ans, de Nuseirat à Gaza. Il a succombé le 26 janvier à ses blessures infligées lors d’une frappe aérienne sur le village d’Abassan, le 6 août, alors qu’il rentrait chez son grand-père après avoir fait des courses.

7 février: Hamza Ashkar, 16 ans. Il a reçu une balle dans la poitrine lors d’un raid sur le nouveau camp de réfugiés d’Askar [à l’est de Naplouse], après avoir jeté une barre de fer sur une jeep blindée au moment où l’armée quittait les lieux.

8 février: Muntaser al-Shawa, 16 ans. Abattu d’une balle dans la tête après avoir tiré sur l’armée et des fidèles juifs qui avaient envahi Naplouse près du camp de réfugiés de Balata.

13 février: Qusai Waked, 14 ans. Abattu d’une balle dans l’abdomen lors d’un raid dans le camp de réfugiés de Jénine.

14 février: Mahmoud Ayyad, 17 ans. Abattu d’une balle dans l’œil lors d’un raid dans le camp de réfugiés de Far’a [près de Naplouse]. Il courait avec un engin explosif dans les mains.

22 février: Mohammed Farid, 16 ans. Abattu lors d’un raid à Naplouse.

3 mars: Mohammed Salim, 17 ans. Abattu d’une balle dans le dos lors d’un raid dans la ville d’Azun, près de Qalqilyah, après que lui et d’autres ont jeté des cocktails Molotov sur la route.

7 mars: Waleed Nassar, 15 ans. Touché à l’abdomen alors qu’il jetait des pierres sur les soldats qui envahissaient le camp de réfugiés de Jénine.

10 mars: Amir Odeh, 14 ans. Il reçoit une balle dans la poitrine après avoir escaladé la barrière de séparation au poste de contrôle d’Eyal à Qalqilyah. Il a également lancé un cocktail Molotov sur un mirador fortifié de l’armée. Aucun soldat n’a été blessé.

16 mars: Omar Awadeen, 14 ans. Les forces spéciales en civil lui ont tiré dans le dos alors qu’il circulait à vélo à Jénine.

10 avril: Mohammed Balhan, 17 ans. Touché à la tête, à la poitrine, à l’abdomen et au bassin lors d’une invasion du camp de réfugiés d’Aqabat Jabr [sud-ouest de Jericho], alors que des pierres étaient jetées sur les envahisseurs.

28 avril: Mustafa Sabah, 15 ans. Atteint d’une balle au cœur après que lui et ses amis ont jeté des pierres sur des soldats à 50 mètres de distance, alors que les troupes approchaient, dans le village de Tekoa, près de Bethléem.

1er mai: Mohammed al-Lad’a, 17 ans. Atteint d’une balle à la tête lors d’un raid dans le camp de réfugiés d’Aqabat Jabr au cours d’affrontements avec des soldats.

9 mai: Mayar Ezzeddin, 11 ans, et Ali Ezzeddin, 8 ans, tués à leur domicile dans la prison géante qu’est la bande de Gaza lors d’une frappe aérienne. La cible: leur père.

9 mai: Hajar al-Bahtini, 5 ans, tuée lors d’une frappe aérienne sur Gaza. La cible: son père.

9 mai: Eman Addas, 17 ans (et sa sœur de 19 ans). Tuées lors d’une frappe aérienne sur Gaza. La cible: son voisin.

10 mai: Layan Mdoukh, 10 ans. Tuée lors d’une frappe aérienne sur le quartier d’al-Tufah à Gaza.

10 mai: Tamim Daoud, 5 ans, mort de peur, littéralement, lors d’une frappe aérienne sur Gaza.

10 mai: Yazen Elian, 16 ans. Tué lors d’une frappe aérienne sur Gaza.

6 juin: Mahmoud Tamimi, 2 ans, tué d’une balle dans la tête dans le village de Nabi Saleh, près de Ramallah, depuis un mirador de l’armée, placé là pour protéger l’expansion de la colonie de Neveh Tzuf, qui a été construite sur les terres de Nabi Saleh [village du centre de la Cisjordanie].

Cette liste est basée sur des données recueillies par la militante de gauche Adi Ronen Argov et par l’association israélienne de défense des droits B’Tselem, ainsi que sur des informations diffusées par les médias.

Depuis le 30 septembre 2000, date du début de la seconde Intifada, les forces israéliennes ont tué 2252 enfants palestiniens, dont 42 l’année dernière. Quarante-quatre pour cent des 5 millions de Palestiniens vivant en Cisjordanie et à Gaza (y compris Jérusalem) ont moins de 18 ans.

Ils sont nés dans ce monde violent propre à la puissance militaire qui dirige leur existence quotidienne, s’installe sur leurs terres et n’a aucune considération pour leur vie. Ces enfants/adolescents mûrissent rapidement, sans espoir de normalité, de présent ou d’avenir décent. (Article publié dans le quotidien Haaretz, le 12 juin 2023; traduction rédaction A l’Encontre. Voir aussi le site d’Adi Ronen Argov)

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