Colombie. Les militants des droits de l’homme et les communautés indigènes cibles des paramilitaires

Par La Diaria (Montevideo)

Un nouveau week-end (12-13 décembre) sanglant a été vécu dans plusieurs régions de Colombie, où plusieurs massacres ont eu lieu, entraînant la mort d’au moins sept personnes et des dizaines de blessés. Perpétrés par d’anciens groupes paramilitaires impliqués dans le trafic de drogue et luttant pour contrôler plusieurs zones rurales du pays, ces événements se sont répétés avec une fréquence inhabituelle ces derniers temps.

Selon un rapport de l’Institut d’études pour le développement et la paix (Indepaz), 84 massacres ont été enregistrés jusqu’à présent cette année. Plus de 350 personnes ont été tuées, dont 291 militant·e·s des droits de l’homme. Le rapport précise que 20 de ces massacres ont eu lieu dans le département d’Antioquia, dont la capitale est Medellín, 13 dans le département du Cauca, dont la ville de Popayán est la capitale, neuf dans le département Nariño (capitale Pasto) et six dans le département Norte de Santander (Cúcuta est le chef-lieu).

Dimanche 13 décembre, selon le journal El Espectador de Bogota, l’un des massacres s’est produit à Cuturú, une zone rurale d’Antioquia. Trois personnes auraient été tuées, cinq blessées et deux portées disparues après qu’un groupe armé est intervenu lors d’une réunion qui s’y déroulait.

Les informations fournies par Indepaz indiquent qu’aux premières heures du dimanche matin, trois bateaux sont apparus sur la rivière Nechí avec «environ 50 hommes vêtus d’uniformes de camouflage et d’armes de guerre. Indepaz et la police ont déclaré que les responsables de ce crime seraient des membres du Clan du Golfe, une organisation criminelle très présente dans la région.

Selon le colonel Jorge Cabra, commandant du département de police d’Antioquia, les hommes qui ont commis le crime sont entrés dans le centre-ville en «tirant aveuglément» sur la population. Deux des corps ont été retrouvés dans le parc principal, et l’autre au bord du fleuve. «Cinq autres personnes (deux femmes et trois hommes) ont été blessées, deux par des armes à feu et les autres par des coups portés avec des objets contondants.»

En outre, un autre épisode a été notifié par le Conseil régional indigène du Cauca (CRIC) – département du Cauca, capitale Popayán – et rapporté par le portail d’information Nodal: un garçon de 22 ans, du nom de Freiner Lemus, a été tué lors d’une attaque contre la réserve indigène Togoima dans la zone rurale de la municipalité de Páez, dans l’est du département du Cauca. Le CRIC a fait remarquer qu’un groupe armé s’est introduit dans le village et a attaqué à plusieurs reprises ce jeune membre de la communauté, chef et le membre de la garde [ces communautés amérindiennes organisent de garde d’autodéfense non-armée] dans la région.

Le coordinateur des droits de l’homme du CRIC, Joe Sauca, a déploré ce nouvel acte de violence dans un territoire indigène. «Nous continuons à dénoncer cette violence systématique contre ceux qui font partie des communautés et qui en sont les autorités.»

Comme si cela ne suffisait pas, l’Organisation nationale indigène de Colombie a dénoncé, dans un communiqué, une attaque armée contre les communautés Wayúu à Maicao, dans le département de La Guajira, situé sur la côte de la mer des Caraïbes, qui a fait au moins trois morts et plusieurs blessés. Selon les informations, cette action criminelle a été menée contre la communauté indigène du peuple Alakat. (Article publié le 15 décembre 2020; traduction par la rédaction A l’Encontre)

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