Algérie. 24e mobilisation étudiante

Par Rachid Larbi

Des centaines d’étudiants ont marché, aujourd’hui (6 août) à Alger, pour exiger le changement du système et l’instauration d’un Etat démocratique. [1]

Malgré la chaleur étouffante, les étudiants continuent à marcher. Certes moins nombreux mais le cœur est là. Depuis la place des martyres, jusqu’au centre de la capitale, les slogans fusent: «dawla madania mashi askaria (Etat civil, pas militaire)», « Médias libres, justice indépendante», «Libérez les détenus d’opinion» ou encore « 3isyan madani (désobéissance civile – un thème apparu vendredi passé)

Parmi les manifestants notant aussi la présence de nombreuses personnes âgées. «Les voir marcher tous aujourd’hui par cette chaleur ne m’a pas laissé indifférent. Leur courage et leur volonté réunis donnent une image forte et transmettent une puissance pour chaque citoyen quel qu’il soit», explique Mahmoud, visiblement plus âgé que les étudiants.

Certains jeunes présents à la marche de ce 24e mardi précisent que «le mouvement ne s’arrêtera pas tant que le gouvernement actuel est en place». Reda, étudiant a l’USTHB en master 2 parle d’un mouvement populaire estudiantin qui complète le Hirak du vendredi. «Dans tous les pays du monde les marches se font et se défont au rythme des étudiants. Ils constituent une force qu’aucune institution ne peut contrôler. Le vendredi reste et restera le jour du peuple mais le mardi, le peuple peut compter sur sa jeunesse pour défendre l’intérêt de la nation, à savoir la chute du régime actuel qui nous tire vers le bas» clame Reda en compagnie de ses amis.

Les manifestants ont réagi au denier discours d’Ahmed Gaïd Salah dans lequel il a insisté sur l’élection présidentielle. «Voter est un droit et un devoir, mais l’élection présidentielle ne peut avoir lieu dans les conditions actuelles et dans un climat politique aussi instable. (…) Seul un dialogue construit sur des bases solides peut résoudre nos problèmes», conclut Sofiane.

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[1] De nombreux sites internet sont bloqués par le pouvoir. A cela s’ajoutent une répression sélective et des opérations visant à la division entre diverses strates de la société. (Réd. A l’Encontre)

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