Par Amira Hass
Les habitants du village d’Al-Mughayyir, [gouvernorat de Ramallah] en Cisjordanie, qui ont été attaqués par des colons il y a près de trois semaines, ont eu l’impression qu’il ne s’agissait pas d’une foule non contrôlée. Au contraire, les assaillants étaient bien organisés, avec une division du travail et une planification préalable.
Les colons envahisseurs se sont divisés en plusieurs unités qui ont opéré simultanément dans plusieurs quartiers, selon les résidents. Chaque unité s’est ensuite divisée en plusieurs petites équipes. L’une était chargée de lancer des pierres sur les fenêtres des voitures et des maisons; une autre se livrait à des incendies criminels; une troisième, composée principalement de jeunes garçons, ramassait les pierres et les remettait aux lanceurs; et une quatrième, relativement importante, était composée d’hommes armés qui se déployaient dans toute la zone.
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Treize maisons ont été incendiées le week-end des 12 et 13 avril, ainsi que des dizaines de voitures. Les habitants ont remarqué que les envahisseurs n’utilisaient pas de briquets ou d’allumettes, qui prennent du temps pour allumer un feu et ne produisent pas de résultats garantis. Ils n’ont pas non plus utilisé de cocktails Molotov, qui ne s’enflamment pas toujours.
Au lieu de cela, selon les témoins, ils ont utilisé un objet rond ressemblant à une petite grenade lacrymogène. Un membre de l’équipe d’incendiaires le jetait sur le siège d’une voiture, dont la vitre avait été brisée auparavant par une autre équipe, ou dans une maison ou sur un balcon. L’objet alors se consumait, ce qui le rend inidentifiable. Au bout de 30 secondes au maximum – le temps pour l’équipe incendiaire de s’enfuir – un gigantesque incendie se déclare.
Les témoins supposent que l’objet rond était muni d’une sorte de clapet de sécurité que l’agresseur débloquait avant de le lancer, tout en prenant soin de viser des matériaux inflammables comme le tissu. Une colonne de fumée noire s’élevait de chaque maison et de chaque voiture incendiée. Les habitants d’Al-Mughayyir ont déclaré que les flammes ne faisaient que croître lorsqu’ils essayaient d’éteindre le feu avec de l’eau. Une source liée aux services de renseignement a déclaré que l’armée ne connaissait pas ce type d’engin.
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Ce week-end-là, celui au cours duquel l’adolescent Binyamin Ahimeir [le jeune colon, berger, âgé de 14 ans] a été assassiné près de l’avant-poste de Malakhei Shalom («anges de la paix»), à l’est d’Al-Mughayyir, plus de 60 attaques de colons ont été recensées dans toute la Cisjordanie, certaines plus graves que d’autres. Au cours des deux semaines qui ont suivi, 50 autres attaques ont été recensées. Quatre Palestiniens ont été tués au cours de ces attaques, dont au moins trois par des civils israéliens et non par des soldats.
Par conséquent, la description d’une seule attaque de colons – donc des civils israéliens – contre des Palestiniens n’est qu’un minuscule échantillon de la réalité quotidienne vécue par des dizaines de villages et des milliers de Palestiniens.
L’attaque décrite ci-dessous, qui a visé les familles de trois frères de la famille élargie Bishara, vivant dans trois maisons distinctes, n’a pas duré plus de 10 minutes, selon leurs estimations. Mais à l’époque, il leur a semblé qu’elle avait duré au moins deux heures. Deux semaines plus tard, 30 membres de la famille revivent encore cette attaque.
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Les trois familles vivent dans le quartier le plus au nord d’Al-Mughayyir – six adultes et 13 enfants. Le plus jeune, né prématurément, était heureusement encore en couveuse à l’hôpital. A l’est des maisons se trouve un verger d’oliviers planté par le père des frères il y a plusieurs dizaines d’années.
Le vendredi 12 avril, deuxième jour de la fête de l’Aïd al-Fitr, leurs sœurs aînées sont venues rendre visite à leurs enfants, ainsi qu’à leur père Ribhi, âgé de 80 ans, qui vit dans la ville voisine de Ramallah – soit 12 autres personnes. Les enfants ont joué dans les jardins et les arbres, les adultes ont bavardé et bu du café. Ils n’avaient pas encore déjeuné. A un moment donné, les trois frères sont entrés dans l’une des maisons pour discuter d’une affaire familiale.
Vers 14 heures, les haut-parleurs des mosquées ont annoncé qu’un grand nombre de colons s’étaient rassemblés sur la route Allon, à l’est du village. Les habitants se sont immédiatement dirigés vers le quartier est pour protéger leurs parents et amis.
«Le comité de liaison civil palestinien nous a dit qu’un jeune colon avait disparu et qu’il fallait éviter les frictions», se souvient un frère, Haroun, 37 ans, installateur électricien, qui travaillait en Israël jusqu’au début de la guerre. «Nous en avons conclu que l’armée contrôlait la situation.» De nombreux soldats étaient présents. Les gens ont donc commencé à rentrer chez eux.
L’armée israélienne a répondu que «les forces opérant dans la région étaient préparées à l’avance et ont travaillé sans relâche pour protéger la vie des civils et leurs biens». En outre, l’armée a déclaré que «les forces de sécurité s’efforcent de désamorcer les frictions en utilisant les moyens à leur disposition et, si nécessaire, les suspects sont détenus jusqu’à l’arrivée de la police, qui est chargée de régler le problème».
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Haroun, sa femme Lina et quelques enfants sont montés sur le toit de leur petite maison, ainsi que le père de Haroun. Les sœurs et quelques autres enfants sont restés dans le salon. Ils ont fermé les deux verrous de leur porte en acier et se sont sentis relativement en sécurité.
Moussa, un professeur de mathématiques âgé de 39 ans, et sa femme, Iman, ont verrouillé leurs deux portes et sont allés avec leurs deux jeunes enfants dans une chambre dont la fenêtre est orientée vers l’est.
Le troisième frère, Bishara, 47 ans, est également électricien et a travaillé en Israël jusqu’en octobre. Il se trouvait sur le balcon de sa maison, qui comporte des meubles de jardin et est couverte d’une pergola. Sa femme Nadia était à l’intérieur avec leurs trois filles, âgées de 15, 9 et 4 ans, et leurs deux fils. L’un des fils, Abdullah, 17 ans, souffre d’un handicap congénital et ne peut pas marcher seul.
Les trois maisons ne sont séparées que par quelques mètres. Devant chacune d’elles se trouve une place de parking. La voiture des Bishara est exonérée de droits de douane pour les personnes handicapées et sert principalement à conduire Abdullah à la physiothérapie et à l’école.
Même si la famille Bishara avait pensé qu’il valait mieux prendre leur voiture et quitter leur maison, elle n’aurait pas pu le faire. Une jeep militaire est entrée dans leur quartier par le nord, s’est arrêtée au bout de la route la plus proche de l’intérieur du village et a bloqué la sortie. Dans une certaine mesure, sa présence les a confortés dans l’idée que l’armée contrôlait la situation, ou du moins qu’elle voulait la contrôler. Plus tard, la jeep a fait marche arrière le long de cette route jusqu’à la limite du quartier, où les maisons sont construites à flanc de colline.
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C’est de cette colline que des colons ont envahi le village en janvier 2019. Ils avaient tué Hamdi Naasan, qui était sorti pour porter secours à l’un des hommes qui avaient été blessés alors qu’ils tentaient de protéger ses concitoyens. En sa mémoire un monument a été érigé sur la colline. Il y a plus de deux mois, des colons ont agressé Imad Abu Alia, qui gardait ses moutons sur cette colline, plus au nord. Ils ont également volé deux de ses moutons.
Après avoir remonté la colline, la jeep militaire se trouve maintenant sur le chemin qui monte la colline vers le nord-ouest, non loin du mémorial de Hamdi Naasan. Deux autres jeeps s’y trouvaient également, se souvient la famille.
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«Soudain, j’ai vu les colons dépasser les jeeps», raconte Lina. «Et, comme des enfants qui quittent l’école en trombe après la classe, ils ont couru vers l’avant.» Elle les a ensuite vus se diviser en plusieurs groupes. Une de ses amies, dont la maison se trouve à la limite du quartier, s’est rapidement enfuie avec sa douzaine de moutons.
Les assaillants portaient des vêtements civils et s’étaient couvert le visage, certains avec des chemises, d’autres avec des sortes de cagoules noires. Les haut-parleurs de la mosquée annoncent que la maison d’Abu Ata, la plus proche de la route Allon, a été attaquée. Les soldats à bord des jeeps ont tiré des gaz lacrymogènes sur les Palestiniens qui avaient tenté de protéger la famille.
Jihad Abu Alia, 25 ans, a été abattu par un colon. Plusieurs autres résidents ont également été blessés par balle. Les civils israéliens se sont introduits dans la bergerie d’Imad Abu Alia, ont volé tout son troupeau et l’ont battu jusqu’à ce qu’il s’évanouisse. Les services de renseignement ont déclaré que trois suspects ont été arrêtés ce jour-là, quatre ont été détenus puis relâchés, et huit autres ont été arrêtés depuis.
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Bishara, dont la maison est la plus au nord de celles des trois frères, a déclaré avoir soudainement vu un homme masqué tenant une pierre. «J’étais certain qu’il s’agissait de l’un de nos hommes qui étaient sortis pour défendre le village», a-t-il déclaré. «Je n’ai pas compris pourquoi il lançait une pierre sur ma voiture. Puis il a également jeté une pierre sur moi. Elle m’a touché à la jambe. L’un de mes proches m’a crié de loin: “Ce sont des colons”, Tout s’est déroulé en quelques secondes. Plusieurs autres hommes masqués sont apparus. J’ai couru à l’intérieur. Je n’ai pas eu le temps de fermer la porte en acier. Dans ma stupidité, j’ai fermé la porte coulissante. Le type a lancé une pierre qui a brisé la vitre. J’ai immédiatement commencé à baisser les volets.»
Entre-temps, il a vu un autre homme masqué jeter quelque chose sur sa voiture. Des flammes en sont sorties. La famille est restée dans le salon. «Notee petite Doha ainsi que Sajaa se sont cachées sous une couverture», raconte Nadia. Bishara a ajouté: «J’avais aussi peur. Comment ne pas être effrayé?»
Alors qu’ils se tenaient dans le salon et que le feu grondait à l’extérieur, des jeunes hommes du village leur ont crié de quitter la maison car les flammes risquaient de se répandre. Les flammes ont atteint la pergola, les meubles de la terrasse, l’compteur à eau extérieur et la pompe à eau. Elles ont commencé à dévorer les barreaux de la fenêtre de la cuisine.
La famille a quitté la maison par la porte arrière et a traversé les jardins des voisins jusqu’au centre du village, qui semblait plus sûr. Leur fils Mustafa, âgé de 20 ans, a porté Abdullah sur son dos et a été le premier à partir. Il a marché jusqu’à ce qu’il atteigne la maison de voisins qui ont conduit Abdullah dans leur voiture jusqu’à la fin du trajet. Le reste de la famille a couru derrière eux. «Je ne savais pas si la maison serait encore là à notre retour», a déclaré Nadia.
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Pendant ce temps, des personnes présentes sur les lieux ont déclaré que les mêmes hommes masqués ou d’autres se sont dirigés vers la maison de Moussa, la plus centrale des trois maisons des frères. Ghanim, sa fille de 8 ans, s’est mise à pleurer et à trembler. Son fils Amar, âgé de 5 ans, «s’est retenu et n’a pas pleuré, mais j’ai vu qu’il avait peur», a déclaré sa mère, Iman. Ils se sont rendus dans une pièce intérieure et se sont assis sur un matelas. Elle a serré les deux enfants dans ses bras, tandis que Ghanim continuait à pleurer et à trembler.
Moussa est monté sur le toit et a vu un homme masqué jeter une pierre sur sa voiture. La vitre s’est brisée. Un autre groupe d’hommes masqués est arrivé et l’un d’eux a lancé un objet qui s’est immédiatement enflammé. Un autre homme armé s’est placé entre les arbres et a tiré sur Moussa. «Je me suis immédiatement accroupi et je me suis réfugié derrière la cloison en béton du toit».
C’est alors que des jeunes hommes du village sont venus les secourir. «Je viens d’un autre village, je ne les connaissais pas», a déclaré Iman, la femme de Moussa. «J’avais peur qu’ils soient des colons. Mais j’ai reconnu l’un d’entre eux et je me suis calmée. Ils ont emmené les deux enfants à l’extérieur. J’avais tellement peur que mes jambes ne me portaient pas. Je pouvais à peine marcher.» Ce n’est qu’après avoir atteint la maison d’un parent qu’Amar, 5 ans, s’est permis de fondre en larmes.
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Haroun et sa famille, qui s’étaient cachés sur le toit, ont vu plusieurs dizaines d’hommes masqués dispersés parmi les arbres et près des maisons. Deux d’entre eux étaient armés de fusils, dont l’un portait un gilet orange. Certains des hommes masqués portaient des matraques. D’autres avaient des pierres. La famille a déclaré que certains des envahisseurs avaient également des armes de poing enfoncées dans la ceinture de leurs pantalons.
Soudain, quelque chose a été tiré sur la maison depuis des jeeps militaires qui n’avaient pas arrêté les envahisseurs. Ils pensaient qu’il s’agissait d’une balle en caoutchouc. Plus tard, ils ont découvert qu’il s’agissait d’une balle à pointe en éponge, qui a brisé la table pliante à l’extérieur de la maison.
Lina et les enfants quittent le toit et descendent en courant. Elle, ses belles-sœurs et leurs enfants se sont répartis entre le petit salon et une chambre. Ils entendent la chute d’éclats de verre. Ceux qui étaient encore sur le toit ont vu que lorsque les lanceurs de pierres ont manqué de pierres, une escouade de jeunes gens leur en a apporté d’autres.
Les envahisseurs ont frappé et donné des coups de pied dans la porte d’acier de l’entrée jusqu’à ce qu’elle s’ouvre. Quatre hommes masqués et non armés se sont précipités à l’intérieur. Deux d’entre eux se sont dirigés vers la cuisine et la salle de bains. Lina, qui est enceinte, et sa belle-sœur Amal se tenaient derrière la porte en bois du salon et s’y appuyaient. Mais deux des envahisseurs ont réussi à forcer la porte, pierres à la main.
Lina a raconté comment elle a tenu la porte, aujourd’hui arrachée, et essayé de bloquer les hommes qui lançaient des pierres sur tous ceux qui se trouvaient à proximité. Les jumelles de 5 ans, Shirin et Ribhi, se sont cachées sous la table basse. Diana, 3 ans, s’est couvert le visage avec un oreiller et s’est enfoncée sur le canapé. Julia, 8 ans, et Laila, 11 ans, se sont accroupies sur le sol dans l’espace entre les meubles. Tous les enfants ont crié et pleuré.
Lina raconte que l’un des envahisseurs a attrapé Rashid, le fils de 8 ans de sa belle-sœur Amal, et a commencé à le traîner. Amal a attrapé son fils et l’a sauvé. «Notre inquiétude pour nos enfants nous a donné du courage», explique Lina.
Plus tard, la famille a découvert que le sol de la cuisine était couvert d’éclats de verre, de produits alimentaires et d’aliments cuits qui avaient été sortis du réfrigérateur et jetés là. Ils ont également découvert que le micro-ondes, un miroir, des poteries et une table avaient été brisés. Une pierre a brisé la télévision. La voiture de la famille a été incendiée.
Haroun et son père se sont précipités dans les escaliers. L’un des envahisseurs a jeté une partie de la table en plastique qui se trouvait dans la cour sur l’homme de 80 ans. La table l’a frappé au visage, il a glissé et est tombé dans les escaliers. Haroun s’est emparé de deux bouteilles de Coca-Cola en plastique qui se trouvaient dans une boîte sur les escaliers et les a lancées sur l’un des envahisseurs.
A ce moment-là, les sauveteurs du village étaient déjà près de sa maison et les quatre envahisseurs qui se trouvaient à l’intérieur se sont enfuis. Les colons qui se trouvaient à l’extérieur se sont également dispersés.
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Les trois familles sont restées en dehors de leurs maisons, chez des proches, pendant deux jours, jusqu’à dimanche. Elles ne savaient pas si le feu s’était propagé à leurs maisons.
Samedi, les funérailles du résident tué ont eu lieu. Selon les habitants, des soldats ont tiré sur le cortège funèbre. Des jeunes gens ont alors accouru pour les affronter.
Alors que les soldats tiraient, des dizaines de colons ont à nouveau fait leur apparition, cette fois depuis la colline située à l’ouest du village. Ils ont couru vers l’est, vers le quartier nord qui était maintenant vide de ses habitants. Les soldats leur ont lancé des grenades lacrymogènes, mais cela ne les a pas découragés.
Une fois sur place, les colons ont incendié d’autres maisons, ainsi qu’un entrepôt, une pergola, deux enclos pour animaux, du fourrage pour les moutons, une jeep et un camion de pompiers qui étaient arrivés du village voisin de Taybeh. Ils ont également incendié des voitures appartenant à des habitants d’autres villages venus assister aux funérailles.
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Moussa déclare:«Le plus dur, c’est le sentiment d’impuissance. Il est entré dans ma maison et je n’ai pu protéger ni ma famille ni moi-même. A leurs yeux, une personne ne vaut rien. Que nous existions ou non ne changeait rien. Comment vais-je calmer ma fille si je ne suis pas calme? Je suis dans un état où il y a un décalage entre les trois fondements de ma personnalité: les sentiments, les pensées et les actions. Les sentiments sont ce qu’ils sont, tout comme les pensées difficiles suscitées par l’agression. Mais je ne peux pas les exprimer par des actes.»
Lina l’interrompt. «Il nous est interdit de nous défendre; si nous le faisons, nous serons arrêtés et jugés comme des terroristes. Ou ils nous tueront, comme ils ont tué Jihad Abu Alia.»
Moussa est du même avis. «Si j’exprime mes sentiments sur Facebook et que j’écris ce que je pense de l’armée et des colons, ils m’arrêteront pour incitation à la violence. Cette paralysie m’affecte. Je n’arrive pas à dormir la nuit. Comment vais-je enseigner à mes élèves le lendemain? Tout cela nous fait penser à l’émigration.» (Article paru dans Haaretz, le 2 mai 2024; traduction rédaction A l’Encontre)
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