Par Candice Bernd
[Précision. Les travailleurs du centre de tri Amazon LDJ5 (de Staten Island, New York) ont voté 618-380 contre la syndicalisation, selon un décompte effectué lundi par le National Labor Relations Board. Il n’y a pas eu de bulletins de vote contestés. Soixante et un pour cent des travailleurs éligibles se sont rendus aux urnes. L’avocat du syndicat des travailleurs et travailleuses d’Amazon, Seth Goldstein, a déclaré que le syndicat Amazon allait «très certainement contester les résultats» parce qu’Amazon n’a pas respecté ce que l’on appelle les «conditions de laboratoire», dans lesquelles les travailleurs peuvent voter sans interférence ni intimidation de la part de l’employeur.]
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Les bulletins de vote seront comptés aujourd’hui [2 mai] dans un deuxième entrepôt [après celui de JFK8, très proche, voir l’article publié sur ce site le 7 avril 2022] Amazon situé à Staten Island, New York. Il emploie 1500 personnes et a commencé à voter la semaine dernière pour savoir s’il fallait se syndiquer avec le syndicat indépendant Amazon Labor Union (ALU), dirigé par Chris Smalls, employé d’Amazon licencié pour cause de représailles.
Une victoire dans cet entrepôt, connu sous le nom de LDJ5, s’appuierait sur la victoire éclatante de l’ALU, le 1er avril, dans l’entrepôt JFK8, plus grand et comptant 8000 travailleurs et travailleuses, situé juste en face, formant ainsi un deuxième lieu de travail syndiqué chez le deuxième plus grand employeur privé des Etats-Unis. Une victoire cimenterait la place de l’ALU en tant que force majeure dans le mouvement syndical étatsunien et pourrait tracer la voie de la syndicalisation pour les années à venir.
Amazon cherche à annuler les résultats de l’élection à JFK8, accusant ALU de contraindre les salarié·e·s à soutenir le syndicat en leur offrant de la marijuana dans le cadre d’un «soutien inadmissible» pour les votes, selon les documents obtenus par le New York Times. La société allègue également qu’ALU a «intentionnellement créé des affrontements hostiles». Parmi d’autres objections, elle a invoqué notamment qu’un bureau régional du National Labor Relations Board (NLRB) supervisant l’élection a «injustement et indûment facilité la victoire [d’ALU]» en contraignant la société à réembaucher un employé de JFK8, nommé Gerald Bryson, qui est maintenant un organisateur d’ALU. Le NLRB a réfuté cette allégation.
Truthout a été le premier à rapporter la campagne syndicale de l’ALU dans l’entrepôt JFK8 de Staten Island après le résultat de l’élection initiale du Retail, Wholesale and Department Store Union (RWDSU) à l’entrepôt Amazon de Bessemer, en Alabama [voir, entre autres, l’article publié sur ce site le 16 avril]. Chris Smalls, qui a été licencié de JFK8 en 2020 après avoir organisé un débrayage pour protester contre le manque de protections par l’entreprise contre le Covid-19, a déclaré à Truthout à l’époque qu’un syndicat indépendant serait plus attrayant pour les travailleurs que le RWDSU. Chris Smalls a affirmé que, plutôt qu’une «tierce partie qui débarque», l’ALU – organisée directement par des travailleurs d’Amazon anciens et actuels – serait plus susceptible d’inspirer la confiance, et donc les votes.
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En novembre, le NLRB a accordé la possibilité d’une nouvelle élection pour le droit à un syndicat dans l’entrepôt de Bessemer après avoir jugé qu’Amazon s’était livré à une ingérence illégale pendant la campagne syndicale de 2021. Toutefois, après le dépouillement des bulletins de vote à la fin du mois de mars, le résultat de la deuxième élection est encore trop serré pour être annoncé. Le nombre de bulletins manquant en faveur du syndicat RWDSU était inférieur à celui des bulletins contestés.
En cas de défaite au LDJ5, l’ALU est susceptible de déposer des accusations similaires d’ingérence illégale afin d’exiger une nouvelle élection, déclare Seth Goldstein, représentant principal de l’Office and Professional Employees International Union, qui est l’avocat bénévole représentant l’ALU. Il a participé au dépôt de plusieurs plaintes pour pratique déloyale des employeurs [pratiques qui violent le National Labor Relations Act, loi datant de 1935 et visant à encourager des négociations syndicales protégeant les droits des salarié·e·s… et aussi des employeurs] auprès du NLRB après que les salariés et militants de l’ALU du site LDJ5 ont décrit avoir été soumis aux mêmes types de tactiques de harcèlement anti-syndical qu’Amazon a utilisées à Bessemer et à JFK8.
Seth Goldstein déclare à Truthout qu’Amazon a violé le National Labor Relations Act en forçant les employés de JFK8 et de LDJ5 à assister à des réunions antisyndicales contraintes, en prenant des mesures disciplinaires contre les activistes pour leurs activités syndicales protégées et en interdisant au syndicat d’afficher son drapeau dans les salles de pause. Seth Goldstein prétend qu’Amazon, dans le but de refroidir les efforts de syndicalisation, a donné des avertissements verbaux à deux employés du dépôt LDJ5 pour avoir, la semaine dernière, «enlevé de la documentation de l’employeur».
«Il y a un travail actif de démantèlement syndical en cours… [Amazon] fait tout ce qu’il peut pour essayer de contraindre les salarié·e·s à voter contre leurs intérêts», a indiqué Seth Goldstein à Truthout la semaine dernière, avant le dépouillement du scrutin d’aujourd’hui [voir «Précision» en début d’article]. «Je pense que les gens doivent réaliser que ce qu’Amazon essaie de faire est analogue au 6 janvier [allusion à l’attaque contre le Capitole] – qu’ils ne se soucient pas de la façon dont les gens ont voté. Ils n’ont pas obtenu les résultats souhaités, alors ils vont essayer de les jeter», en faisant référence à la tentative de l’entreprise d’annuler les résultats des élections à JFK8.
La semaine dernière, alors que le vote commençait dans le cadre de l’élection du syndicat à LDJ5, Seth Goldstein affirme qu’Amazon a mis en place un passage de contrôle de sécurité que les employé·e·s devaient franchir pour atteindre la tente de l’ALU à l’extérieur du centre de tri, ce qui rendait l’accès aux activistes plus difficile. L’entreprise a également affiché une vidéo diffusant en boucle des messages antisyndicaux près de l’entrée de l’entrepôt. Un porte-parole d’Amazon n’a pas répondu à la demande de commentaire de Truthout, mais la société a nié, à plusieurs reprises, les accusations d’intimidation.
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L’ALU s’est jointe à l’American Federation of Teachers et au New York State United Teachers [syndicats très actifs au cours des dernières années] pour déposer une plainte auprès de la procureure générale de New York, Letitia James, alléguant que les efforts antisyndicaux d’Amazon violent les dispositions de protection des salarié·e·a du New York State Excelsior Jobs Program, qui offre des crédits d’impôt aux entreprises qui se développent ou se délocalisent à New York. La plainte demande au bureau de Letitia James d’exiger le remboursement de près de 400 millions de dollars d’allégements fiscaux dont Amazon a bénéficié dans le cadre de ce programme.
Seth Goldstein soutient que la procureure générale Letitia James devrait être en mesure de prendre une décision rapide contre le géant de la technologie en se basant sur au moins 40 accusations devant le NLRB d’activités déloyales à Staten Island. Elles explicitent des violations de l’accord national conclu par l’entreprise avec le NLRB afin de permettre à ses travailleurs de s’organiser librement, ainsi que la décision de droit administratif ayant trait à Gerald Bryson, l’employé de JFK8 qui a dû être réintégré.
Gerald Bryson a d’abord déposé une plainte pour violation du National Labor Relations Act auprès du NLRB en juin 2020 après qu’Amazon l’a licencié trois mois plus tôt pour, selon lui, avoir protesté contre le manque de protections contre le COVID-19 dans l’entreprise. Bien qu’Amazon ait fait appel de la décision, un juge du NLRB a clairement statué que l’entreprise avait violé le droit du travail. En outre, l’avocat général du NLRB a récemment demandé l’interdiction de la pratique patronale consistant à organiser des réunions antisyndicales obligatoires, affirmant qu’elles constituent une «autorisation de contraindre» les salarié·e·s à refuser de s’organiser.
Seth Goldstein conclut: «Je pense qu’Amazon retiendra la leçon suivante: si vous violez les droits des personnes en vertu de la loi, et donc les dispositions d’une loi qui stipule que vous devez respecter le droit du travail, il doit y avoir des conséquences, et le contribuable doit récupérer son argent.»
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La pression de l’Etat, des régulateurs et de l’administration Biden, dit-il, ainsi que les actions des travailleurs, y compris les grèves, pourraient fournir le levier nécessaire pour forcer Amazon à reconnaître le syndicat à JFK8, et potentiellement à LDJ5, et amener les travailleurs à la table des négociations. L’ALU a demandé à Amazon d’entamer, ce mois-ci, des négociations contractuelles à JFK8.
Les travailleurs de LDJ5 s’organisent autour de plusieurs des questions qui ont catalysé la victoire de l’ALU à JFK8, y compris la revendication d’un salaire de 30 dollars de l’heure, de meilleurs horaires pour les salarié·e·s, des pauses plus longues, une représentation syndicale lors des réunions disciplinaires [mettant en cause par l’employeur une pratique des salarié·e·s], la fin des heures supplémentaires obligatoires et l’augmentation des congés maladie et des congés payés.
Amazon a récemment signalé sa volonté de faire de petites concessions sur certaines des revendications fondamentales de l’ALU et des employés lorsque la société a annoncé, la semaine dernière, qu’elle permettrait à ses salarié·e·s travaillant dans l’entrepôt de conserver leurs téléphones portables pendant qu’ils travaillent. Après la mort de six travailleurs lors de l’effondrement par une tornade d’un entrepôt d’Amazon dans l’Illinois en décembre 2021, les travailleurs et travailleuses ont exigé un accès permanent à leurs téléphones par mesure de sécurité. L’administration de la santé et de la sécurité au travail a refusé d’infliger des amendes ou d’autres sanctions à la suite de la tragédie dans l’Illinois.
«Une croisade multi-syndicale»
Une nouvelle unité de négociation chez LDJ5 soutiendrait l’ALU dans ses efforts pour établir sa nouvelle section locale, et les syndicats nationaux suivent de près le dépouillement du scrutin d’aujourd’hui [le 2 mai] et ses résultats potentiels, promettant un soutien matériel à l’ALU même s’ils cherchent à mener leurs propres campagnes de syndicalisation chez Amazon.
Des dirigeants syndicaux nationaux, dont Sara Nelson, présidente de l’Association des hôtesses de l’air, Sean O’Brien, président des Teamsters [camionneurs], et Mark Dimondstein, président de l’American Postal Workers Union (APWU), ont apporté, dimanche dernier à Staten Island, leur soutien à l’ALU, aux côtés du sénateur Bernie Sanders et de l’élue démocrate Alexandria Ocasio-Cortez. Les trois syndicats ont promis un soutien financier pour couvrir les frais de campagne de l’UAL, une aide juridique pro bono, un espace de bureau et des conseils en communication.
Le président de l’APWU, Mark Dimondstein, a déclaré à Truthout que son syndicat avait offert à l’ALU l’accès à des spécialistes et à des conseils en matière de droit, de communication et de négociations, ainsi qu’un soutien financier une fois que le syndicat sera pleinement reconnu par le ministère du Travail. Il a toutefois refusé de préciser le montant du financement que l’APWU fournirait.
Chris Smalls et d’autres dirigeants de l’ALU ont rencontré en privé le président des Teamsters, Sean O’Brien, au début du mois d’avril. Comme l’a rapporté Truthout, ce dernier s’est présenté à la présidence du plus grand syndicat national du secteur privé, les Teamsters en promettant de syndiquer Amazon, et a également promis des formes de soutien similaires.
«Nous préconisons que le mouvement syndical s’attaque à Amazon dans le cadre d’une croisade multi-syndicale», a déclaré Mark Dimondstein de l’APWU. «Et cela inclut la nécessité de soutenir les initiatives indépendantes de l’ALU.»
Mark Dimondstein a déclaré qu’une deuxième victoire de l’ALU – et des négociations contractuelles réussies avec Amazon – serait particulièrement significative pour les membres de l’APWU, qui travaillent dans des industries d’emballage et d’expédition similaires. La syndicalisation du 1,1 million de salarié·e·s étatsuniens d’Amazon donnerait un coup de fouet aux effectifs syndicaux qui n’ont cessé de diminuer au cours des 40 dernières années.
«Tout groupe de travailleurs de notre secteur qui peut améliorer ses salaires, ses avantages sociaux et ses conditions de travail nous donne, à l’APWU, une meilleure occasion de continuer à améliorer aussi les nôtres, car nous travaillons dans le même secteur. Plus nous pouvons tous progresser, plus n’importe quel groupe d’entre nous peut progresser», a déclaré Mark Dimondstein.
Les principaux syndicats, cependant, poursuivent également leurs propres voies afin d’initier de possibles campagnes syndicales dans différents secteurs d’Amazon, et la possibilité reste ouverte, à terme, que l’ALU s’affilie à un syndicat national si sa bataille difficile contre le mastodonte s’avère trop difficile pour le petit syndicat naissant.
Néanmoins, Mark Dimondstein et les dirigeants syndicaux ont déclaré qu’ils restaient fermement attachés à l’indépendance de l’ALU. Le soutien de l’APWU, a souligné Mark Dimondstein, n’est assorti d’aucune condition.
«Nous ne voulons pas que des arguments juridiques nous empêchent de nous attaquer à cette entreprise puissante et riche», dit-il. «Et, vous savez, peut-être que ces arguments juridiques et cette vision étroite de la manière de construire le mouvement syndical – ou de le reconstruire, devrais-je dire plus précisément –, peut-être que c’est la raison pour laquelle [les syndicats ne représentent] que 6% de la main-d’œuvre du secteur privé dans ce pays.»
Alors que les principaux syndicats envisagent de réaliser leurs propres percées au sein de l’entreprise et que des efforts préliminaires menés par les travailleurs et travailleuses sont déjà en cours dans les installations d’Amazon dans le New Jersey, en Caroline du Nord, au Nouveau-Mexique et ailleurs pour former des syndicats indépendants, Mark Dimondstein a suggéré que le prochain raz-de-marée de syndicalisation pourrait nécessiter une structure plus large de sections locales organisées chez Amazon – ce que Seth Goldstein, avocat de l’ALU, a reconnu comme étant nécessaire pour organiser et associer avec succès une mosaïque de syndicats séparés.
Les syndicats peuvent aussi simplement travailler ensemble sur la même campagne syndicale sur un lieu de travail, dit Mark Dimondstein. «Ils peuvent ensuite travailler ensemble pour obtenir un contrat, puis travailler ensemble pour la représentation et la création du syndicat, et ainsi de suite. Nous sommes très ouverts à tous ces scénarios.»
«Il faut que le pneu touche la route»
Les syndicats doivent travailler ensemble dans un front uni, non seulement pour s’opposer à Amazon, disent les défenseurs, mais aussi pour faire pression sur l’administration Biden afin qu’elle prenne des mesures exécutives pour mettre fin à la casse des syndicats. La loi sur la protection du droit d’organisation (Protecting the Right to Organize Act), qui permettrait à un plus grand nombre de salarié·e·s de former un syndicat, est toujours bloquée au Sénat, ce qui renforce la nécessité d’une action du président, selon les organisateurs syndicaux.
C’est une question que le sénateur Bernie Sanders a abordée de son propre chef la semaine dernière, en envoyant une lettre au président Joe Biden lui demandant de suspendre les contrats fédéraux avec Amazon jusqu’à ce que la société mette fin à ses «activités antisyndicales illégales». Bernie Sanders, qui préside la commission du budget du Sénat, devrait organiser cette semaine une audience consacrée au calcul du nombre de contrats fédéraux accordés à des entreprises qui luttent contre les efforts de syndicalisation.
Mark Dimondstein soutient cette initiative, affirmant que l’argent public ne devrait pas être utilisé pour permettre la lutte contre les syndicats. «Nous avons un président qui, dans le discours, est plutôt favorable aux syndicats, et nous en sommes heureux. Mais il faut que le pneu touche la route, et l’idée du sénateur Sanders est certainement intéressante.»
Seth Goldstein de l’ALU a déclaré à Truthout que l’administration Biden pourrait également prendre des mesures pour accroître la transparence des activités des employeurs telle qu’exigée dans le Labor-Management Reporting and Disclosure Act of 1959 [le LMRDA doit assurer certains droits aux membres des syndicats et protéger leurs intérêts en soutenant les procédures démocratiques au sein des organisations syndicales], y compris les rapports des employeurs révélant leur travail avec des consultants antisyndicaux. Il a également demandé à la NLRB de recourir davantage aux injonctions prévues à l’article 10(j), qui permettraient aux travailleurs d’obtenir un soulagement immédiat dans les cas de pratiques déloyales des employeurs faisant encore l’objet d’un litige, et de renforcer les effectifs de la NLRB ainsi que du ministère du Travail en général, en précisant que son service de presse pourrait être plus proactif.
«Un test pour savoir si, oui ou non, la démocratie existe aux Etats-Unis»
Plus de 140 membres du Congrès ont récemment demandé aux dirigeants de la Chambre des représentants d’augmenter le budget du NLRB, en faisant valoir que l’agence n’est pas équipée pour faire face à la vague d’organisation des salarié·e·s dans de grandes entreprises comme Starbucks et Amazon.
Si Seth Goldstein s’est félicité de la récente nouvelle selon laquelle les démocrates envisagent d’interdire à leurs consultants de s’engager dans des activités antisyndicales après qu’il a été révélé que l’institut de sondage du parti, Global Strategy Group (GSG), a aidé Amazon dans ses activités antisyndicales, il a toutefois déclaré que les démocrates doivent faire davantage pour soutenir leur rhétorique pro-syndicale, ou courir le risque de s’aliéner les travailleurs et travailleuses!
«Les démocrates ne peuvent pas dire une chose aux syndicats tout en étant liés à la Big Tech. C’est ainsi que les démocrates perdent les élections. Si Amazon refuse de négocier [avec l’ALU], est-ce que [la présidente de la Chambre] Nancy Pelosi vendra ses… actions Amazon?»
Seth Goldstein a rappelé les liens de l’attachée de presse sortante de Joe Biden, Jen Psaki, avec le Global Strategy Group (GSG) en tant qu’ancienne vice-présidente et directrice générale pendant les années Obama, de même que la relation intime du président Biden avec le vice-président principal des affaires générales d’Amazon, Jay Carney, qui a envoyé au chef de cabinet de Biden, Ron Klain, des messages ayant trait aux «affronts exprimés» contre l’entreprise. Jay Carney était directeur de la communication de Joe Biden lorsque ce dernier était vice-président.
Le Washington Post a rapporté ce week-end que la Maison Blanche est en pourparlers avec les travailleurs d’ALU et de Starbucks Workers United – qui est à l’origine de la syndicalisation de plus de 40 établissements Starbucks depuis décembre – au sujet d’une éventuelle visite à la Maison Blanche. Ces discussions font suite à la pression exercée par le sénateur Bernie Sanders sur l’administration Biden pour qu’elle invite les salarié·e·s à se rassembler à Staten Island, dimanche dernier 1er mai, pour exprimer leur soutien.
Selon Seth Goldstein, une victoire à la LDJ5 permettrait de faire pression sur l’administration pour qu’elle donne suite à la possible invitation et prenne des mesures de l’exécutif pour aider les travailleurs et travailleuses qui luttent pour organiser leur lieu de travail. Mais la campagne syndicale et la pression pour les négociations contractuelles, dit-il, sont plus qu’un simple test pour les démocrates; c’est un test pour savoir «si oui ou non la démocratie existe encore aux Etats-Unis».
Même si les militants de LDJ5 ne remportent pas le vote syndical, cette défaite ne ralentira pas la vague d’organisation syndicale déjà stimulée par la victoire de JFK8, dit Goldstein. «L’époque a changé, quoi qu’il arrive à LDJ5. Nous espérons gagner, … mais quoi qu’il en soit, ce qui a été fait à JFK8 a changé le monde.» (Article publié sur le site Truthout, le 2 mai 2022; traduction rédaction A l’Encontre)
Candice Bernd est rédactrice en chef et reporter à Truthout. Son travail a également été publié dans plusieurs autres publications, notamment The Nation, In These Times, the Texas Observer, Salon, Rewire News Group, Sludge, YES! Magazine et Earth Island Journal.
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