Pour l’agropouvoir (agropower: celui des grands propriétaires et producteurs de soja, tournesol, blé, etc.), appliquer des retenciones [1] – ces taxes à l’exportation – revient à mettre la main sur la rente agraire. C’est pour cette raison que l’agropower les rejette. Le gouvernement Macri est d’accord avec l’agropower. Mais sous le coup de la crise, il a dû appliquer cette taxe avec parcimonie. Pourtant, personne au gouvernement ou dans l’opposition ne veut discuter du pourquoi cette rente parasitaire serait légitime.
Mauricio Macri rêvait d’un «supermarché du monde» argentin où l’agriculture et ses industries dérivées [2] ainsi que le secteur de l’énergie, privilégiés par gouvernement, devaient connaître un développement formidable et fournir en abondance des dollars. Et tout cela, sans prélever une part minimale de la rente agraire sous forme de taxes (retenciones). Mais la crise et le FMI poussent le gouvernement Macri à se tourner à nouveau vers cette taxe afin de pouvoir équilibrer son budget. Bien que le président préférerait ne pas y avoir recours, cette décision nous oblige de rappeler, encore une fois, quelle est la place de ce secteur dans l’économie nationale, et comment une partie de l’excédent qu’il accapare, celui qui va dans les mains des propriétaires terriens, peut être approprié (par une taxe) sans affecter le moins du monde les éléments de base de la production agraire afin de soutenir le reste de l’économie. C’est ce qui rend nerveux les membres de l’agropower.
«Retenciones» pour tous
En quelques mois, ceux qui vendent à l’étranger ont vu la valeur de leur revenu doubler, mesurée en monnaie nationale. Dans la chaleur de l’augmentation de 110% du dollar par rapport peso depuis le début de l’année, une bonne partie des coûts en pesos ont été fortement réduits (les salaires en premier lieu), bien qu’on puisse espérer que les salaires augmentent, en partie, dans les mois à venir pour les ajuster à l’inflation. Une simple photographie de la situation présente montre que la plupart des exportateurs sont les grands gagnants de la méga-dévaluation (du peso face au dollar).
Face à ce scénario, en raison des exigences du FMI et des créanciers, le gouvernement de Cambiemos (coalition mise en place par Macri) a dû à nouveau appliquer des «retenciones». En assumant son mandat, il les avait éliminées. Cette mesure était le coup d’envoi d’une politique distributive en faveur du secteur du grand patronat et des plus riches par la voie des impôts qui, depuis le début de son mandat, leur a transféré presque 2 points de pourcentage du PIB.
Le décret 793/18 (du 3 septembre 2018) établit une taxe à l’exportation de 12%. Il le fait, bien sûr, avec un terme fixé à décembre 2020. En même temps, il fixe deux plafonds: dans le cas des exportations de biens primaires, la taxe ne peut dépasser 4 pesos par dollar, tandis que pour le reste des exportations, le plafond est fixé à 3 pesos par dollar. L’effet de ces maximums est qu’un cours plus élevé du dollar réduit le poids des taxes sur la valeur totale des exportations: avec un dollar coté à plus de 40 pesos, les exportations industrielles paieraient déjà moins de 12%; avec un dollar à 50 pesos, la retencion commencerait à tomber sous les 12% pour les biens primaires (et elle serait de 9% pour les biens industriels). Tous ceux qui vendent à l’étranger sont donc intéressés à spéculer en faveur d’une plus grande dévaluation. Comme la perspective est celle d’une hausse du dollar, même si c’était seulement pour accompagner l’inflation et maintenir son taux réel à son niveau actuel, cette décision de plafonnement vise également à contenir la colère des secteurs concernés et à limiter les effets de cette taxe à l’exportation.
Ainsi, l’équipe économique de Macri, qui adopte cette mesure tout en affirmant son mécontentement à son égard, fait un clin d’œil aux secteurs visés. Comme une hausse progressive du dollar est à prévoir, si les plafonds restent inchangés, la taxe perdra rapidement de son poids.
Afin d’éviter de nouvelles inimitiés avec l’agropower, toujours réticent à toute intention du fisc de porter atteinte aux revenus générés par l’exportation des céréales, le gouvernement a appliqué ce taux uniforme pour toutes les ventes à l’étranger. Les graines de soja et leurs dérivés font exception. Ce sont les seuls produits qui, depuis décembre 2015, sont l’objet d’une taxe. Actuellement, elle a été abaissée de 35% à 30% pour les graines et de 32% à 27% pour la farine et l’huile. Depuis janvier 2018, la diminution mensuelle de 0,5 point de pourcentage s’est produite. Désormais, aussi bien les grains de soja que leurs dérivés (farine, huile) seront soumis à une partie fixe de 18%, laquelle s’ajoutera aux 12% appliqués en général, afin d’imposer une taxe de 30% pour ces produits.
La rente agraire dont personne ne veut parler
Ce qui rend les patrons du secteur agraire nerveux, c’est que lorsque des retenciones sont appliquées à la production agricole, ce que l’Etat s’approprie est une partie de la rente agricole.
Il s’agit de la partie de l’excédent généré par la production agricole ou l’élevage que s’approprient les propriétaires fonciers [3]. La rente, en tant que telle, provient du monopole (obtenu par le sang et le feu dans l’histoire nationale de l’Argentine) que les propriétaires de la terre détiennent sur cette ressource essentielle pour tout travail, en particulier pour l’agriculture et l’élevage, et qui, en même temps, est disponible de manière limitée (la surface n’est pas extensible) et n’est pas reproductible. Cette rente, comme le profit capitaliste, n’a qu’une seule source: le travail non rémunéré de la force de travail, c’est-à-dire la plus-value.
L’agriculture argentine se caractérise par le fait qu’elle nécessite moins de travail pour atteindre des rendements beaucoup plus élevés que ceux atteints sous d’autres latitudes, grâce aux avantages agronomiques et climatiques. Cela lui permet, dans le commerce international des céréales (et des viandes), d’obtenir un prix qui lui permet de réaliser un excédent supérieur à celui enregistré dans les régions moins productives. Or, les prix sont déterminés par les conditions de production qui prévalent sur les sols de moindre qualité. Ceux qui produisent en appliquant moins de travail, avec des coûts à l’hectare moins élevés, reçoivent dès lors une valeur ajoutée. C’est le cas de la production agricole argentine qui, grâce aux rendements qu’elle obtient sur la base d’un investissement moyen en capital, atteint généralement des marges brutes élevées (sauf lorsque les prix internationaux baissent fortement).
Le capitaliste agraire, comme tout autre, obtient un rendement sur ses dépenses en capital (en moyens de production, en intrants et salaires) qui correspond au taux moyen de profit prévalant dans toute autre production. C’est le résultat de la concurrence entre tous les capitaux qui conduit à la tendance à la formation d’un taux de profit moyen. Ce qui dépasse ce taux moyen «tombe» dans les mains des propriétaires fonciers, en vertu de leur monopole sur les terres arables. Ce plus constitue la rente agraire différentielle [soit l’excédent de profit sur le profit moyen. Réd.].
Bien que la propriété ne contribue en rien aux avantages qui assurent la rente différentielle, – qu’ils découlent de conditions naturelles ou produites (par des investissements accumulés qui accroissent le rendement du sol) – le monopole établi sur la production agricole est la condition sine qua non qui permet d’imposer cette appropriation.
Les grands propriétaires terriens et la trame de l’agropower
Qui sont les gens qui accaparent aujourd’hui cette rente agraire en Argentine? Tout d’abord, les grands propriétaires terriens. Bien que dans cette période, les pools (groupements) d’ensemencement et les grandes sociétés agro-industrielles, financées par des fonds vautours, semblent avoir relégué les propriétaires terriens au second plan, leur contrôle sur cette ressource fondamentale n’a pas diminué. Dans la province de Buenos Aires, 1300 propriétaires possèdent 32% des terres arables. Dans l’ensemble du pays, 4000 propriétaires fonciers concentrent une proportion équivalente de terres agricoles.
La concentration de la propriété s’accompagne d’une forte concentration de la production. Dans les principales cultures traditionnelles, 80% de la production se concentre sur 30% des entités productives. Dans de nombreux cas, ce sont les propriétaires eux-mêmes qui les dirigent, combinant ainsi l’appropriation du bénéfice (pour le capital investi) et la rente (pour la propriété). Toutefois, au cours des dernières décennies, les sociétés agricoles ont pris du poids et louent à large échelle de grandes exploitations agricoles ainsi que de petites et moyennes parcelles de terre. Bien qu’ils paient un loyer pour les terres louées, dans de nombreux cas, ils parviennent à garder dans leurs mains une partie de la rente grâce aux conditions de paiement et de location, ce qui augmente le volume de leurs profits. Il en va de même pour les pools de semis [voir note 2].
Avec le train de mesures technologiques qui a permis une plus grande rentabilité dans le soja (ainsi que dans le maïs, le tournesol, le blé et d’autres cultures), la capacité de coordination de ces pools a augmenté leur appropriation de la valeur dans la chaîne productive, en avançant, également, sur le terrain de la captation de la rente. Se détachent dans ce domaine les firmes qui développent la génétique des semences, avec Bayer-Montsanto (ce dernier a été acquis par le premier et le nom Monsanto effacé de la marque!).
Enfin, l’exportation se concentre dans une poignée de 10 firmes, dont 4 multinationales: Cargill, Cofco-Nidera [le siège de Cofco International se trouve à Chênes-Bougeries dans le canton de Genève; Cofco est un conglomérat de propriété étatique chinois, il a vendu, en juillet 2018, ses parts dans Nidera à Syngenta-ChemChina], ADM Toepfer [Etats-Unis], LDC [Louis Dreyfus Company, France], et Bunge [Etats-Unis] qui en ont réalisé 70% en 2017. Il s’agit donc d’un véritable monopole privé du commerce extérieur des céréales.
Leur position leur permet également de participer à la distribution de la rente agraire, en achetant et en vendant quand cela leur convient en fonction des aléas des marchés internationaux, et en spéculant pour en tirer le meilleur parti. Ce sont quelques-unes des firmes qui ont économisé 1,9 milliard de pesos précipitant les opérations lors de la dernière semaine d’août, quand se profilait la mise en place des retenciones.
Un pourboire
Avec la taxe sur les exportations de produits agricoles, l’Etat s’approprie une partie la rente agraire différentielle. Dans la même loi, le gouvernement impose une circulation à prix abaissés des produits agricoles sur le marché national, par rapport à ceux qui s’appliqueraient en l’absence de toute taxe sur l’exportation, ce qui se traduit par un avantage pour tous les capitalistes nationaux. Ces derniers obtiennent des intrants agricoles moins chers et bénéficient aussi du fait que les produits agricoles entrent dans la consommation des salarié·e·s; or, si ces biens sont moins chers, cela réduit la valeur [4] de la force de travail [référence, «rapide», à la dévalorisation de la force de travail liée à la baisse de la valeur d’échange des marchandises entrant dans sa reproduction. Réd.]
A partir de 2002, lorsque le gouvernement d’Eduardo Duhalde (président de janvier 2002 à mai 2003) a réintroduit les taxes à l’exportation, on entend invariablement des représentants du secteur agraire protester contre cette mesure «déformante»; ils déclarent encore et encore qu’elle est «confiscatoire» et porte atteinte à l’innovation…
Un constat qui s’oppose à certaines données sur les performances du secteur depuis le début du millénaire: durant les années où les retenciones ont augmenté, les superficies plantées et la production ont augmenté: entre la récolte 2002/03 et celle de 2015/2016, la dernière qui a commencé avec des taxes à l’exportation pour les cultures principales, celles-ci ont augmenté respectivement de 40% et 75%. Non seulement le volume a augmenté, mais aussi le rendement moyen par hectare.
Contrairement à ce qu’affirme le discours de l’agropower, les retenciones s’approprient une partie de la rente agraire différentielle qui, sinon, irait aux mains des propriétaires. Cette appropriation ne modifie en rien la capacité des capitalistes agraires à se reproduire en tant que tels, en obtenant un profit moyen qui leur permet de relancer le cycle.
Par ailleurs, entre 2002 et 2015, les taxes ont touché une fraction assez limitée de cette rente. Même dans le cas du soja, qui a atteint un taux de 35 % depuis la campagne de commercialisation de 2007/2008, la proportion appropriée a atteint à peine 50%. Et, pendant les années où les prix étaient plus élevés, le taux est tombé à un tiers.
Les retenciones établies cette semaine par Mauricio Macri, soit de 12 % en général et de 30% pour le soja et ses dérivés, aboutissent à une captation minimale de la rente différentielle. D’autant plus que continue la vente de la campagne 2017/2018 de soja et d’autres céréales qui a commencé avec un dollar coté à 18 pesos. Pour la campagne du blé, les semis ont commencé en mai avec un dollar autour de 22 pesos. Même en faisant une estimation exagérée de la hausse des coûts pour la campagne à venir, la marge obtenue par le secteur agraire a connu une formidable hausse avec l’envolée du dollar, cela dans un contexte de prix internationaux fermes. Donc, les retenciones n’ont pratiquement pas absorbé une part significative de cette augmentation exceptionnelle des profits.
La réduction des marges anticipées pour les cultures d’été, après la mise en place des taxes, a été limitée: pour le soja, la marge nette attendue est passée de 298 dollars par hectare à 267 dollars; pour le maïs, de 479 dollars à 385 par hectare.
Aller au fond de la question agraire
Les retenciones interviennent dans la distribution de la rente agraire et représentent l’un des mécanismes visant à en utiliser une partie pour accroître les possibilités d’accumulation de tout le capital valorisé dans l’espace national. Mais en rien cela n’affecte ou ne modifie la situation de l’ensemble des acteurs qui font de l’agriculture argentine un maillon subordonné dans les chaînes agroalimentaires organisées mondialement par quelques multinationales impérialistes. Ces taxes n’affectent pas non plus sa capacité à conditionner le développement de l’économie, du fait du rôle fondamental joué par la chaîne mondialisée dans le commerce extérieur et de celui conditionnant la disponibilité en dollars de l’économie argentine (dont les deux tiers proviennent des exportations de ce secteur).
Lors du conflit, en 2008, avec les organisations patronales du secteur agraire [représentées par la Sociedad Rural Argentina, Confederaciones Rurales Argentinas, la CONINAGRO et la Federación Agraria Argentina], le kirchnerisme [5] a cherché à présenter comme un exploit sa tentative d’augmenter les retenciones. Mais ce système, bien qu’il ait cherché à augmenter le taux des retenciones sur une rente qui s’était alors développée de manière sidérante (avec un soja à 600 dollars la tonne), ne remettait pas en cause le partenariat avec l’agropower qui était fondamental pour le schéma d’accumulation du capital que soutenait le kirchnerisme. Ce dernier cherchait à peine à collecter un pourboire.
Le gouvernement Macri, avec les décisions prises dans le feu de la crise budgétaire, a dû ramener dans la sphère publique la question de la rente agraire. Il cherche certes à le camoufler soumettant à une taxe toutes les ventes à l’étranger. C’est une bonne occasion de rappeler la question agraire fondamentale, sans laquelle il n’y a aucune perspective d’étouffer dans l’œuf les conditions qui déterminent le retard et la dépendance du capitalisme argentin: mettre fin à la distribution de cette richesse sociale à la bourgeoisie terrienne, aux rentiers, aux pools et autres capitalistes de la chaîne agroalimentaire constitue le point de départ pour toute aspiration à une transformation sociale. Du point de vue des masses laborieuses, il est nécessaire de s’approprier l’intégralité de la rente agraire et de lui donner de meilleures destinations que celles consistant à résoudre la rentabilité d’autres secteurs entrepreneuriaux.
Pour cela, il est nécessaire d’exproprier la propriété foncière, à commencer par les 4000 grands propriétaires terriens qui possèdent plus d’un tiers des terres arables, et d’établir un monopole d’Etat du commerce extérieur. Liquider cet élément central de la trame de l’agropower permettra aussi de débattre d’une organisation de la production agraire qui mette l’accent sur les demandes sociales négligées, l’environnement et la récupération des activités abandonnées parce qu’elles ne sont pas aussi rentables que le soja. Les centaines de milliers de travailleurs ruraux, conjointement aux autres fractions la classe ouvrière, aux peuples autochtones ainsi qu’aux secteurs paysans et semi-paysans qui sont aujourd’hui confrontés aux migrations imposées par la concentration des terres arables, en lien avec les mouvements écologistes et les populations affectées par l’utilisation aveugle des pesticides, tous ensemble peuvent forger une alliance sociale qui torde le bras de l’agropower. (Article publié le 9 septembre 2018 dans La Izquierda Diario ; traduction A l’Encontre)
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[1] Il s’agit d’une taxe qui s’applique à l’exportation de certains produits agricoles sur la base d’un prix calculé (ad valorem) quotidiennement par le ministère de l’Agriculture, afin d’éviter des sous-facturations. Sous des modalités quelque peu différentes, étant donné les mécanismes de calcul et les diverses fraudes possibles, cette taxe est un élément historique du système fiscal en Argentine. Elle fut quasi liquidée seulement sous le règne (1989-1999) de Carlos Menem. (Réd. A l’Encontre)
[2] Depuis la fin des années 1990, un nouveau modèle agraire a gagné la Pampa (la région la plus riche), mais de même des régions auparavant maintenues à la marge. L’Argentine est devenue l’un des principaux exportateurs de plantes transgéniques, entre autres le soja. Dans ce «nouveau modèle» – en plus de la forte concentration de la propriété terrienne (la superficie moyenne des propriétés a plus que doublé en 15 ans) – s’organisent différents acteurs, liés entre eux: celui des semences avec les grandes multinationales; celui des intermédiaires qui disposent de l’équipement technologique (ensemencement direct avec comme effet une réduction importante de la main-d’œuvre avec l’exode rural qui en découle, la dispersion de pesticides), celui des «producteurs sans terre» (contratistas) qui réunissent aussi bien des fonds d’investissement, des firmes d’ensemencement, des producteurs reconvertis au soja que des petits et moyens producteurs qui louent leurs terres pour la culture du soja. (Réd. A l’Encontre)
[3] Pour une radiographie du capitalisme agraire argentin et la conceptualisation de la rente agraire et les mécanismes de son appropriation, voir Pablo Anino et Esteban Mercatante, «Renta Agraria y desarrollo capitalista en Argentina», Lucha de Clases 9, juin 2009; Esteban Mercatante, «La naturaleza de la renta agraria en Argentina. Los efectos de su apropiación parcial vía retenciones (2002-2008)», Blog IPS, 2010; «Dossier: Poder y clases sociales en el campo argentino», Ideas de Izquierda 1, juillet 2013; et chapitre 7 de Esteban Mercatante, «La economía argentina en su laberinto. Lo que dejan doce años de kirchnerismo», Buenos Aires, Ediciones IPS, 2015.
[4] Lorsque, au contraire, les retenciones sont éliminées, le coût de la vie peut augmenter fortement, comme cela s’est produit ces dernières années avec l’impact sur la valeur du pain et d’autres dérivés du blé lors de l’élimination des retenciones en 2015.
[5] Référence au rôle de la présidence Cristina Fernández de Kirchner entre décembre 2007 et décembre 2015 et, précédemment à son mari Nestor Kirchner, président de mai 2003 au 10 décembre 2007. La réaction du secteur agraire fut forte et dura entre mars et juillet 2008 (avec des coupures de routes, etc.) et une courte relance en octobre. Le conflit prit une tournure d’affrontement politique d’ampleur à l’échelle nationale, avec des effets sur la distribution d’aliments et sur leur prix.
Nestor Kirchner avait fait augmenter les retenciones par deux fois en 2007. Suite à une hausse très appuyée du prix international du soja, un système de taxe mobile (lié à la hausse, en partie spéculative, des prix en dollars du soja) a été proposé en 2008. Finalement fut adopté un système de taux fixe aux alentours de 35%; il avait été initialement fixé pour les produits agricoles à 40%. (Réd. A l’Encontre)
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