Syrie. Campagne en faveur de tous les détenu·e·s syrien·ne·s

DemocracyFemmesSyPar FemmeS pour la démocratie

Tou-te-s les Syrien-ne-s partout dans le monde sont invité-e-s à prendre part à cette campagne, qui aura lieu du 29.10 au 05.11.2013. Le but étant de mettre en lumière et de faire connaître à tous le dossier des détenu-e-s syriens qui est l’un des dossiers les plus douloureux.

Le mouvement populaire syrien a commencé suite à l’arrestation des enfants à Daraa qui ont été sauvagement torturés. Depuis cette date, les arrestations continuent et ciblent, en particulier, les manifestant-e-s, les activistes pacifistes, les journalistes, les travailleur-se-s humanitaires, les médecins, les secouristes mais également les membres des familles des activistes. La torture est systématique et effrayante dans les centres de détention du régime syrien, elle mène de plus en plus souvent à la mort du détenu-e. Les différents rapports élaborés par l’ONU ainsi que par les organisations non-gouvernementales telles que Amnesty international et Human Rights Watch en témoignent.

On retrouve ces mêmes pratiques depuis quelques mois dans les territoires libérés qui se trouvent sous le contrôle du groupe armé « l’Etat Islamique de l’Irak et du Levant » qui a été créé par le régime Assad qui le manipule. Le Père jésuite Paolo Dall’Oglio, grand ami du peuple syrien, a été arrêté par ce groupe dans le nord de la Syrie et son sort est toujours inconnu.

Les Syrien-nes subissent également la détention arbitraire dans d’autres pays arabes vers lesquels ils fuient et essaient d’y trouver refuge. Des familles syriennes se retrouvent ainsi en détention en Egypte (depuis juillet dernier), d’autres sont renvoyées en Syrie. D’autres pays arabes ont recours à ces mêmes pratiques, mais dans une moindre mesure.

Sur les conditions de détention en Syrie [1]:

  • Souvent la famille n’a aucune idée de l’endroit de la détention ;
  • un très grand nombre de détenu-e-s sont placé-e-s ensemble, une cellule de 3x5m peut accueillir plus d’une centaine de détenu-e-s ;
  • repas maigres et de qualité médiocre (par ex. : riz non cuit ou patates bouillies ou soupe de lentilles, un peu de pain piétiné par les membres de la « sécurité ») ;
  • manque de soins médicaux (visite médicale mensuelle de courte durée) ;
  • torture barbare provoquant des blessures qui restent sans soins et provoquent des infections ;
  • déplacement du/de la détenue entre plusieurs centres de détention où l’interrogatoire recommence à chaque déplacement ;
  • se rendre aux toilettes coïncide le plus souvent avec une séance de torture ;
  • si la personne meurt sous la torture, le corps n’est, de plus en plus souvent, pas rendu à la famille.

Sur les méthodes de torture [1]:

  • Torturer les uns devant les autres.
  • Porter des coups par tous les moyens (mains, bottes militaires, fouets, bâtons, morceaux de pneus, câbles métalliques parfois électrifiés) visant toutes les parties du corps, pendant une longue période, et dès les premières minutes de l’arrestation.
  • Mettre la personne pliée en deux dans un pneu avant de la frapper.
  • « Shabeh »: suspendre la personne par les poignets pendant des heures en lui portant des coups.
  • Electrocution.
  • Forcer la personne à rester debout ou à genoux pendant des heures.
  • « Tapis volant » attacher la personne sur deux planches en bois liées par une articulation pour plier le corps jusqu’au craquement des articulations du détenu.
  • Viol des détenus, tous âges et sexes confondus, par tous les moyens y compris avec des objets métalliques.
  • Suspendre les détenus par leur sexe.
  • Verser de l’huile bouillante sur le détenu.
  • Percer le corps avec une perceuse électrique.
  • Tirer des balles sur la personne sans la tuer.

Pouvons-nous tolérer la poursuite de cette barbarie et continuer à considérer l’Etat qui l’institutionnalise comme souverain, et le boucher à sa tête comme un président ?

Statistiques de détention [2]:

Détenus +248’000, dont 9’000 enfants et 5’600 Femmes dont :
+ 3’000 détenus travailleurs du domaine de la santé ;
+ 35’000 détenus étudiants, dont 4’000 étudiantes ;
+ 3’100 personnes mortes sous la torture, dont 28 femmes, 98 étudiants et 90 enfants.

NOUS demandons à toutes les organisations des droits de l’Homme d’œuvrer pour la libération des détenu-e-s en Syrie. Nous demandons à tous les pays démocratiques d’œuvrer pour la traduction des responsables des crimes contre l’Humanité en Syrie devant le Tribunal Pénal International.

Statistiques de la révolution [2]:

Octobre 2013 : Morts +110‘000, Enfants +8’000, Femmes +8’000, Blessés +145’000, Disparus +90’000, Morts sous la torture +3’000, Détenus +248’000, Réfugiés +2’800‘000, Déplacés internes en Syrie +6’000’000, Recherchés en Syrie + 200’000.

LE RÉGIME Assad arrête un citoyen syrien toutes les 4 min
LE RÉGIME Assad blesse un citoyen syrien toutes les 10 min
LE RÉGIME Assad fait disparaître un citoyen syrien toutes les 13 min
LE RÉGIME Assad tue un citoyen syrien toutes les 15 min
LE RÉGIME Assad tue 8 enfants syriens tous les jours
LE RÉGIME Assad tue 4 détenus syriens sous la torture tous les jours
LE RÉGIME Assad force 3’756 syriens à devenir des réfugiés chaque jour

 

Cellule d'isolement à al-Raqa,  mai 2013
Cellule d’isolement à al-Raqa,
mai 2013

« L’isoloir fait un mètre sur un mètre et demi. J’y suis restée deux mois. C’est le temps qu’il m’a fallu pour que ma peur bleue des cafards s’atténue et disparaisse ; ces créatures sont bientôt devenues mes compagnons d’infortune.

Le temps passe, les jours se ressemblent. On ne sait si c’est la nuit ou le jour, l’aube ou le crépuscule. Aucune différence. Je me suis efforcée de m’habituer à l’endroit dans lequel je croupissais, sans grand succès ; mes amis les cafards trouvaient toujours un moyen de sortir de cet endroit atroce alors que moi je devais y rester… J’ai beaucoup pleuré de me savoir dans cet isoloir. J’ai imploré la mort de m’emporter afin que je puisse m’enfuir de cette prison comme un foetus veut s’enfuir du ventre de sa mère.»

Témoignage d’une ancienne détenue, Fatima S., qui a passé six mois en détention en 2012, dont deux mois dans l’isoloir (traduit de l’arabe par FSD).

 

*****

Pétition

Les arrestations, la torture et l’exécution d’enfants, sont des crimes contre l’humanité. Les responsables de tels crimes doivent être traduits devant la Cour pénale internationale sans entrave aucune par des intérêts politiques et régionaux. Pour ce faire, il est nécessaire de transférer le pouvoir d’une telle décision du Conseil de Sécurité au Conseil des Droits de l’Homme.

Nous demandons à la Suisse, pays défenseur des valeurs humanitaires :

  1. d’oeuvrer pour que seul le conseil des droits de l’homme soit éligible pour le transfert du dossier syrien devant le TPI;
  2. d’œuvrer à l’établissement de couloirs humanitaires sécurisés pour faciliter l’accès aux civils et aux blessés;
  3. de fermer les représentations et de renvoyer les diplomates du régime syrien pour forcer Assad à accepter un transfert de pouvoir.

FemmeS pour la Démocratie, Lausanne
19.10.2013, femsyr.lausanne@gmail.com

 

Petition

 

Pétition sous format PDF: cliquer ici

 

DemocracyFemmesSyFemmeS pour la Démocratie
http://femmesdemoc.wordpress.com/
femsyr.lausanne@gmail.com
Donation : IBAN CH30 0900 0000 1243 7349 1

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