Les frappes aériennes et d’artillerie du gouvernement syrien ont tué des dizaines de personnes, endommagé des installations médicales et détruit des bâtiments résidentiels au deuxième jour d’une nouvelle offensive gouvernementale contre les districts tenus par les rebelles à l’est d’Alep.
Au moins 84 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées dans et autour de la ville d’Alep au cours des dernières 48 heures.
L’Observatoire syrien pour les droits de l’homme a déclaré qu’au moins 21 personnes, dont cinq enfants et un secouriste, ont été tuées mercredi 16 novembre dans les quartiers d’al-Shaar, al-Sukkari, al-Sakhour et Karam al-Beik.
«Les hélicoptères ne s’arrêtent pas un seul instant», a déclaré à l’agence de presse Reuters Bebars Mishal, membre de la Défense civile syrienne, un groupe d’urgentistes qui opère dans les zones contrôlées par les rebelles.
«Actuellement, les bombardements ne cessent pas.»
Un journaliste d’Al Jazeera posté à Kilis, du côté turc de la frontière entre la Turquie et la Syrie, a déclaré que les victimes «augmentaient d’heure en heure».
«L’une des régions les plus touchées est le quartier d’al-Shaar, où au moins dix-huit bombes ont été larguées, dont l’une à proximité d’un hôpital pour enfants et d’une école», a déclaré Osama bin Javaid.
«Nous avons vu des scènes bouleversantes de résidents tenant des parties du corps de parents tués dans des frappes aériennes», a-t-il ajouté.
«Ce que nous voyons sur le terrain, c’est le désespoir total des habitants d’Alep qui ne savent pas quoi faire parce qu’ils ne peuvent pas vraiment se rendre dans des abris et, s’ils restent chez eux, risquent d’être bombardés.»
Les infrastructures médicales ciblées
Selon Adham Sahloul, de la Syrian American Medical Society, qui soutient plusieurs hôpitaux dans les zones d’opposition, il semble que le gouvernement concentre son feu sur l’infrastructure médicale d’Alep.
Sahloul a déclaré à l’agence de presse Associated Press qu’il n’y a que cinq installations de traumatologie fonctionnelles dans l’est d’Alep.
Mardi, l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme a déclaré que trois hôpitaux dans les zones rebelles du nord de la Syrie avaient été frappés par des raids aériens au cours des dernières 24 heures, blessant le personnel médical et des patients.
Parmi les blessés se trouvaient des patients qui avaient été déplacés après qu’un hôpital du village voisin de Kafr Naha avait été frappé lundi, a déclaré le groupe britannique de surveillance.
L’Association des médecins indépendants, qui soutient plusieurs établissements en Syrie, a déclaré pour sa part que la banque centrale de sang de l’est d’Alep avait été frappée lors des attaques de mercredi, ainsi qu’un hôpital pour enfants soutenu par l’association.
L’impact sur les quartiers civils de l’est d’Alep densément peuplés a été dévastateur. Plus de 250 000 civils sont toujours pris au piège dans les zones tenues par les rebelles, alors que les approvisionnements alimentaires diminuent et que les soins médicaux sont extrêmement limités.
L’armée syrienne a coupé la dernière route d’approvisionnement du territoire contrôlé par les rebelles en juillet et aucun approvisionnement n’a atteint Alep depuis août.
Alep est devenu le front le plus féroce de la guerre syrienne, opposant le président Bachar al-Assad, soutenu par la Russie, l’Iran et des milices chiites, à des rebelles sunnites, dont des groupes soutenus par la Turquie, les Etats-Unis et les monarchies du Golfe.
La reprise des frappes aériennes gouvernementales sur l’est d’Alep assiégé a coïncidé avec l’annonce par la Russie d’une opération de grande envergure contre l’opposition dans le nord de la Syrie et dans la province centrale de Homs. (Article publié par MEE, le 17 novembre 2016)
Soyez le premier à commenter