La prison pour 22 ouvriers

Rédaction

Nous avions publié sur ce site divers articles, entre autres en mai 2008, sur les grèves ouvrières en Egypte. Une fois de plus le gouvernement d’Hosni Moubarak, soutenu fermement par l’administration américaine, a exercé sa répression. (Réd)

Vingt-deux personnes, en majorité des ouvriers, ont été condamnées, lundi 15 décembre 2008, à au moins trois ans de prison ferme pour avoir participé en avril à des heurts avec la police, ayant fait trois morts à Mahalla (nord de l’Egypte), a indiqué un responsable des services de sécurité.

«Un tribunal d’exception de Tanta (delta du Nil) a condamné 22 personnes ayant participé aux affrontements avec la police à Mahalla à des peines comprises entre trois et cinq ans de prison ferme. Vingt-sept autres personnes ont été acquittées,» a précisé ce responsable sous le couvert de l’anonymat.

Conformément à la loi d’urgence en vigueur depuis l’assassinat du président Anouar al-Sadate en 1981, les accusés ont notamment été reconnus coupables de «résistance aux autorités», «vandalisme» et «rassemblement non autorisé», selon la même source.

L’Organisation égyptienne des droits de l’Homme (EOHR) a déploré dans un communiqué que des civils soient jugés devant des tribunaux d’exception, appelant à un nouveau procès.

L’ONG «regrette vivement la poursuite du phénomène des procès de civils devant des tribunaux militaires et de sécurité de l’Etat», selon le texte.

«Il s’agit d’une violation claire et flagrante du droit de toute personne à comparaître devant la justice ordinaire», estime l’EOHR.

L’organisation «demande que les accusés soient rejugés devant la justice ordinaire pour garantir que leurs pleins droits légaux» soient respectés.

Le 6 avril 2008, des manifestations avaient «dégénéré» en affrontements dans la cité industrielle de Mahalla al-Kobra, un foyer de la contestation sociale situé dans le delta du Nil, faisant trois morts et des dizaines de blessés. Plus de 300 personnes avaient été arrêtées.

Elles étaient intervenues dans un climat de forte tension en raison d’une flambée des prix et d’une crise du pain subventionné, les ouvriers de l’usine textile de Mahalla réclamant une augmentation des salaires et d’autres mesures pour combattre la cherté de la vie.

La majorité des condamnés sont ainsi des ouvriers de ce secteur, âgés de 30 à 40 ans, a précisé le responsable de la sécurité.

En 2006, la même usine avait été le point de départ d’un grand mouvement de contestation qui avait gagné le secteur textile public, le second au sein de l’industrie égyptienne, concentré dans le nord du pays. (source: AFP)

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