Conférence
Genève, Maison des associations, 15 rue des Savoises, salle Chico Mendes
Jeudi 25 juin 2015, 18h30
Mort, torture et abus:
l’enfer des prisons et des centres de détention en Syrie
· Anwar Al Bounni, avocat spécialiste des droits humains
· Majd Izzat Shurbaji, activiste de la première heure lors de la révolution pacifique de 2011
Modération: Manon Schick, directrice de la section suisse d’Amnesty International
Traduction arabe-français: Wajd Zimmermann, FemmeS pour la Démocratie
Il y a un mois environ, des combattants de «l’Etat islamique» ont pris la ville de Palmyre/ Tadmor au cœur de la Syrie. Pour le monde occidental, Palmyre est synonyme de l’une des plus belles ruines romaines au monde, ce qui explique sa peur de voir cet héritage inestimable détruit par «l’État islamique».
Pour la population syrienne, la ville de Tadmor / Palmyre éveille un sentiment de terreur. Les ruines côtoient les pires prisons syriennes. Depuis plus de quarante ans, des milliers de personnes y ont été emprisonnées dans des conditions déplorables. Leur quotidien rimant avec torture et mort.
Tadmor n’est que l’un des nombreux centres de détention gérés par les services de sécurité syriens du régime Assad. Depuis le début des manifestations pacifiques contre le régime en 2011 – «Printemps arabe» –, des milliers de personnes considérées comme des opposant·e·s au régime y ont disparu.
Anwar Al Bounni est un avocat reconnu spécialiste des droits humains, qui défend des prisonniers politiques pacifiques depuis 1995. Entre 2006 et 2011, il a lui-même été emprisonné, suite à son travail en faveur des droits humains. Lorsqu’il était en prison, il a reçu en 2008 le Prix Front Line honorant les défenseurs des droits humains et en 2009 le Prix des Droits de l’Homme de la Fédération des Juges Allemands. En 2012, il a publié des recommandations provisoires constitutionnelles en faveur d’une transition démocratique en Syrie. Il est également le directeur du Centre Syrien d’études juridiques ainsi que membre fondateur de l’Association pour les Droits de l’Homme en Syrie. En 2014, il a dû quitter la Syrie par crainte d’être persécuté. Il vit actuellement en Allemagne.
La militante Majd Izzat Shurbaji a reçu le Prix International du Courage Féminin décerné tous les ans par le Département d’État américain lors de la Journée internationale des femmes. Shurbaji est née en 1981 dans la ville de Daraya, banlieue de la capitale Damas. Mère de trois enfants, elle a dû surmonter de nombreux défis durant la révolution syrienne. Elle a été déplacée, détenue durant sept mois en prison et elle a dû s’exiler. Son mari est décédé à la suite de tortures et de mauvais traitements, en octobre dernier. Elle considère que les difficultés traversées ont été sa plus grande motivation pour continuer son travail.
Conférence organisée par Amnesty International et FemmeS pour la Démocratie