France. Avant la journée de mobilisation du 6 avril et après une rencontre «pré-jouée»

(Photothèque Rouge / Martin Noda / Hans Lucas)

Comme l’indique le quotidien Le Monde du 5 avril à 13h40, «au terme de près d’une heure de discussions à Matignon, l’intersyndicale a déploré « l’échec » de sa rencontre avec Elisabeth Borne, qui a, sans surprise, refusé de revenir sur la réforme des retraites. Les organisations réclament de concert son « retrait » et ont appelé un « maximum de travailleurs et de citoyens » à participer aux manifestations prévues jeudi 6 avril.» Nous publions ci-dessous la déclaration de l’intersyndicale suite à cette rencontre, dont l’issue était pré-programmée. Nous y ajoutons un appel des «travailleuses et travailleurs de l’aide, de l’accompagnement et des soins à domicile» de la CGT-Fédération des organismes sociaux. Cet appel illustre les conditions de travail de vastes secteurs de salarié·e·s et les raisons du refus radical de la «réforme» des retraites promulguée par «notre maltraitant en chef, Macron premier». Un bilan de la journée du 6 avril sera publié le plus vite possible. (Réd. A l’Encontre)

*****

Déclaration de l’intersyndicale suite à la rencontre avec la Première ministre

Paris, le 5 avril 2023

Soutenues par des millions de travailleuses et travailleurs mobilisés depuis bientôt 3 mois dans toute la France pour le retrait de la réforme des retraites, nos 8 organisations syndicales ont été reçues ce jour par la Première ministre.

A cette occasion, nous lui avons une fois de plus redit combien sa réforme est aussi injuste que brutale! Injuste parce qu’elle aggrave les inégalités déjà présentes dans le système actuel. Brutale parce qu’aucune urgence, pas même comptable, ne justifiait d’aller ainsi au pas de course et d’escamoter la consultation des partenaires sociaux. A aucun moment, nos propositions alternatives de financement n’ont été prises au sérieux. Quant au processus parlementaire, on sait à quel vice démocratique a conduit le refus de le mener à son terme.

A la crise sociale, s’ajoute aujourd’hui la crise démocratique! Nos concitoyens qui ont très largement et très pacifiquement exprimé leur opposition à cette réforme ne comprendraient pas que leur mobilisation et, à travers elle, leur parole soit ignorée. Nous avons donc redit à la Première ministre qu’il ne saurait y avoir d’autres issues démocratiques que le retrait du texte.

La Première ministre a répondu qu’elle souhaitait maintenir son texte. Une décision grave. Cette réforme est refusée par la quasi-totalité de la population. Il faut la retirer. Nous refusons de tourner la page et d’ouvrir, comme le propose le gouvernement, d’autres séquences de concertation sur des dossiers aussi divers que le plein-emploi ou le partage des richesses.

Chacune de nos organisations, sur chacun des dossiers suggérés, pourra formuler le moment venu des propositions de nature à améliorer l’existence de nos concitoyens. Mais le moment n’est pas venu!  La vie des travailleuses et travailleurs que nous représentons et que nous défendons n’est pas réductible à un enchaînement de séquences. Le report à 64 ans de l’âge légal de départ en retraite aura sur la vie de nos concitoyens, sur leur santé, sur leurs projets des conséquences très concrètes. C’est pourquoi nous ne retournerons pas à la table des concertations comme si de rien n’était et appelons une fois encore au retrait pur et simple du texte.

Nous en appelons à la sagesse du conseil constitutionnel qui doit entendre la juste colère des travailleuses et travailleurs. Enfin, nous appelons ces derniers à se joindre massivement aux nombreux cortèges qui défileront demain à Paris et dans toute la France pour dire une onzième fois NON à cette réforme injuste et brutale!

*****

Jusqu’au retrait, les travailleuses et travailleurs de l’aide, de l’accompagnement et des soins à domicile ne lâcheront rien

Par Fédération des organismes sociaux-CGT

Elles sont là, partout autour de vous, invisibles et pourtant tellement indispensables, les femmes et les hommes de l’aide, de l’accompagnement et des soins à domicile. Maltraitées par un salaire de misère, des conditions de travail en constante dégradation, des temps partiels subis dans la plus grande majorité des cas, elles sont là, sur la route, par tout temps, à toute heure, elles sont là, le corps meurtri par ce travail d’une noblesse sans pareil exercé dans des conditions indignes.

C’est aussi à ces femmes et ces hommes que notre maltraitant en chef, Macron premier, arrache, sous couvert d’une justice sociale n’existant que pour lui, deux années de vie, deux années de plus à continuer d’arpenter les routes à toute heure et tout temps, le dos en miettes, sursautant de douleur à chaque aspérité de ces routes tant arpentées, les articulations criant grâce à chaque mouvement réalisé… Combien de temps encore ce gouvernement hors sol va-t-il nier les réalités du travail quotidien et de ses conséquences sur les esprits et les corps…

Nous leur démontrons pourtant depuis plus d’un mois par nos nombreuses actions, par millions à chaque journée de grève dans toute la France et nous le réaffirmerons une nouvelle fois ce jeudi 6 avril 2023!

Nous, femmes et hommes, travailleurs et travailleuses de l’aide, de l’accompagnement et des soins à domicile n’accepterons jamais cette réforme injuste et injustifiée!

Toutes et tous en grève et en manifestation ce jeudi 6 avril 2023.

Nous serons là! Nous ne lâcherons rien! Jusqu’au retrait!

Montreuil, mercredi 5 avril 2023

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*