Entretien avec
Javier Antonio Vivas Santana
conduit par Gabriel Brito
Cet entretien conduit par Gabriel Brito, un militant de gauche au Brésil, traduit les déceptions et jugements sévères d’un ancien chaviste face au madurisme, Javier Antonio Vivas Santana, ancien professeur et éducateur de la Mission Sucre, un programme éducatif créé par Hugo Chávez pour inclure les couches populaires dans l’enseignement supérieur.
Au-delà d’une description et d’une appréhension socio-politique de la situation au Venezuela, Javier Antonio Vivas Santana exprime des jugements sur la situation latino-américaine et des personnalités évocatrices des gouvernements progressistes qui semblent forgés par sa déception face au madurisme et une méconnaissance ou illusion sur la phase dite progressiste des débuts du XXIe siècle dans une partie de l’Amérique du Sud. La distance semble encore grande entre la critique plus que justifiée du madurisme jusqu’à l’élaboration d’une stratégie alternative, qui ne soit pas prisonnière des menées impérialistes et de secteurs de l’opposition de droite vénézuélienne. (Réd. A l’Encontre)
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Correio da Cidadania: A partir de la situation présente, que pouvez-vous nous dire sur le processus d’Assemblée constituante lui-même, tel que conduit en juillet dernier?
Javier Antonio Vivas Santana: Comme je l’ai dit au début [voir la première partie de l’article publié sur ce site le 7 mars 2018], la «Constituante» était illégitime et illégale, parce qu’il a été convoqué par Maduro en 2017, sans référendum préalable pour consulter les Vénézuéliens. Ce processus «constituant» avec son système de vote frauduleux a été entériné par le CNE et le cadre pseudo-légal de la Cour suprême, les deux «institutions», comme nous l’avons déjà indiqué, contrôlées par le «madurisme».
Le 30 juillet 2017, les autorités électorales (CNE), dirigées par leur présidente Tibisay Lucena [élue dès 2006], ont déclaré aux Vénézuéliens et au monde entier que plus de 8 millions de personnes ont voté, alors que nous avons tous vu les bureaux de vote parfois vides. Même dans l’hypothèse qu’autant d’électeurs/électrices ont voté, les résultats n’ont jamais été publiés officiellement par le CNE. S’il y a eu un peu plus de 41% de participation électorale, cela signifie qu’il y a eu une abstention d’environ 59%, ce qui explique l’ampleur du rejet du processus. Il devrait être clair que les résultats de cette élection sont remis en question, y compris par la société Smarmatic qui était responsable de la conduite de tous les processus électoraux au Venezuela, depuis le référendum de 2004 à Chávez.
Comment comprendre le fonctionnement d’une Assemblée constituante de près de 600 membres, qui usurpe aussi les fonctions de l’Assemblée nationale élue, et dont personne n’a encore écrit un article de nouvelle Constitution. Et, de plus, dans laquelle les mêmes quatre ou cinq membres se prononcent sans cesse, alors que plus de 40 ont été nommés à d’autres fonctions? Parmi eux, Isaías Rodríguez [qui était membre du PSUV], ancien vice-président [en janvier 2000 – sous la Constitution de 1999 – et ancien procureur général de la République pendant le premier mandat de Chávez [a démissionné en 2007 et lui a succédé Luisa Ortega Diaz qui a été destituée en juin 2017] a également été transféré, voire révoqué. Il a essayé de participer au processus, mais en formulant quelques critiques contre l’économie et la politique, il a été renvoyé en Europe.
Au bout du compte, une fois que la «Constituante» a commencé à fonctionner politiquement, le marché parallèle du dollar est passé d’un taux de 10’000 bolívares par dollar à plus de 230’000. Avec cela, vous pouvez voir le niveau de dévaluation de notre monnaie d’août 2017 jusqu’ici. Depuis l’installation de cet organe politique, l’hyperinflation a fait des ravages dans la population. La «Constituante» n’est qu’un instrument de contrôle politique et d’assujettissement des citoyens par la voie pseudo-légale. En pratique, c’est la «légalisation» d’un néo-totalitarisme.
Correio da Cidadania: Et quelle est la signification des élections municipales de décembre 2017?
Javier Antonio Vivas Santana: Avant les élections municipales, il y a eu des élections régionales qui auraient dû avoir lieu en décembre 2016, mais elles ont été reportées à 2017, après ladite Assemblée constituante. Lors de ces élections régionales, il y a eu des informations faisant état de toutes sortes d’irrégularités, allant des électeurs qui ont voté dans différents bureaux de vote, à l’abus du vote auquel ils ont été assistés, c’est-à-dire que des personnes accompagnaient d’autres personnes pour exercer «leur» droit de vote. Et, bien sûr, l’achat des «consciences» au sein même des centres de vote.
Si l’on considère qu’il y a eu une abstention désastreuse pour les secteurs de l’opposition, entre 10% et 15% dans certains Etats, suite à un appel au boycott de l’aile radicale de cette mouvance politique, le résultat a engendré une grande confusion qui a fini par assurer un triomphe au madurisme. A l’origine, il y avait 18 gouverneurs du parti au pouvoir contre 5 de l’opposition, qui passèrent finalement 4, car le vainqueur de l’Etat de Zulia, Juan Pablo Guanipa, du Parti Justice, refusa de prêter serment devant la «Constituante» et ne fut donc pas reconnu. Le gouvernement de Zulia, plus tard, fut à nouveau l’objet d’affrontements politiques lors des élections municipales et madurisme triompha. Je dois souligner que concrètement le madurisme a obtenu 5,6 millions de voix contre 5,2 millions à l’opposition lors des élections régionales.
Lors des élections au poste de gouverneur, il y a aussi eu une dénonciation sérieuse de fraude concernant le résultat dans l’Etat de Bolívar, à la frontière avec Boa Vista [ville brésilienne de l’Etat de Roraima] où Andrés Velásquez a démontré sur la base de registres électoraux qu’il a été éjecté de ce gouvernement. Le candidat de l’opposition a déposé la plainte auprès du CNE avec des preuves, mais jusqu’à présent il n’a reçu aucune réponse concernant un tel trucage de la volonté populaire.
Face à ces événements d’abus de pouvoir, la majorité des électeurs de l’opposition s’est abstenue de participer aux élections municipales, qui ont accordé plus de 90% des 335 mairies au madurisme. Autrement dit, les votant·e·s étaient dans une situation d’orphelins pour exprimer un choix. Malheureusement, toutes ces municipalités sont des coquilles vides, à l’exception de 30 qui ont effectivement leurs propres revenus pour satisfaire une partie de leurs besoins face à la terrible crise économique et sociale. Les bureaux des maires ne fonctionnent que comme centres locaux de contrôle politique pour que le madurisme agisse au moyen des «carnets de la patrie».
Correio da Cidadania: Considérant que la droite conservatrice a l’hégémonie dans l’opposition, quel est le projet alternatif au chavisme ou au madurisme? Et qu’est-ce que cette opposition aurait à offrir au Venezuela?
Javier Antonio Vivas Santana: De mon point de vue, l’opposition a toujours eu une stratégie confuse, fondamentalement parce que cette aile conservatrice dite n’est pas conservatrice, mais est plus radicale, contrôlée par des secteurs qui pensent que Maduro abandonnera le pouvoir seulement avec des protestations appelées par des secteurs politiques.
Ce secteur était le même qui exigeait l’abstention aux élections régionales, ce qui a marqué le résultat en faveur du madurisme, car si ces 10% ou 15% votaient, comme cela s’est effectivement produit en 2015 lors des élections législatives, l’opposition aurait probablement aujourd’hui 70 ou 80% des gouverneurs et pas moins de 50% des mairies.
C’est un groupe aussi autoritaire que le groupe qui gouverne le pays, et c’est en cela que réside son échec. Pendant les manifestations, l’opposition démocratique a été subordonnée à ces groupes, avec le résultat regrettable de la mort de plus de 100 personnes, principalement de nombreux jeunes.
Un autre échec de l’opposition, c’est qu’on ne parle pas d’un projet pour le pays. Ils ne disent jamais ce qu’ils feraient avec PDVSA, les entreprises de service public ou les conditions économiques et sociales actuelles. Je pense qu’en fin de compte, ils provoquent d’immenses préjugés en termes de structure politique et en tant qu’alternative possible pour gouverner le Venezuela. Bref, c’est un secteur qui n’a pas la crédibilité nécessaire pour gouverner.
Face à un gouvernement néo-totalitaire qui a plongé les Vénézuéliens dans la faim et la pauvreté, il est évident que les immenses erreurs de son homologue dans l’opposition sont ceux qui maintiennent encore Maduro au pouvoir.
Correio da Cidadania: Que pouvez-vous nous dire sur l’épisode de la mort d’Oscar Pérez, ancien policier et opposant au gouvernement? [Oscar Pérez avait survolé Caracas à bord d’un hélicoptère dérobé à la police et lancé des grenades sur des bâtiments officiels, sans faire de victimes.]
Javier Antonio Vivas Santana: Le massacre d’El Junquito [assaut policier mené contre Perez et son groupe qui s’étaient réfugiés dans un quartier pauvre de la banlieue de Caracas], comme on l’a su après la mort d’Oscar Pérez et de son groupe de rebelles, fut l’un des faits les plus révélateurs du comportement de la néo-dictature de Maduro. Il y avait une vidéo publique notoire où Perez lui-même a parlé de sa reddition; quelques heures plus tard, il a été assassiné, non seulement lui, mais aussi tous ses compagnons. Ce fait devient la page la plus sombre du pouvoir de Maduro.
En ce sens, il suffit de se poser la question au madurisme: «Que s’est-il passé avec Chávez et ceux qui se sont levés avec les armes le 4 février 1992 [tentative de coup d’Etat de Chavez], après la reddition de tout ce groupe militaire? Quel traitement le gouvernement de l’époque, présidé par Carlos Andrés Pérez, a réservé à Chávez lui-même et à tous les militaires qui ont participé à la révolte?»
En outre, la façon dont les corps des rebelles ont été enterrés sans être remis à leurs proches qui ont dû exercer une forte pression nationale et internationale car il avait été dit que le gouvernement entendait les incinérer donne une idée de la violence des autorités, qui utilisent des groupes para-étatiques, appelés «collectifs». [… ]
Correio da Cidadania: Quelle est la force du chavisme aujourd’hui? Comment est le climat politique dans les couches populaires qui ont soutenu le processus bolivarien jusqu’à présent?
Javier Antonio Vivas Santana: Pour moi, le chavisme est mort avec le départ d’Hugo Chávez. Ce qui existe, c’est une dissidence du chavisme. Nous n’avons même pas de textes écrits avec une base épistémologique pour expliquer ce qu’était le chavisme. Certains parlent du «Plan bolivar 2000» ou de tel ou tel document. Le marxisme a Le Capital et Adam Smith a écrit sur le libéralisme économique. Qui peut parler de ce qu’est le chavisme?
À ce sujet, j’ai dit que la seule chose que le chavisme nous a laissée, c’est un mouvement de masse avec des racines populaires et de nombreux sentiments nationalistes qui, malheureusement, ont été dilués suite à la mort du dirigeant. Professeur et ami Heinz Dieterich a écrit sur le socialisme du XXIe siècle, mais il nous dit aussi que Maduro a complètement aboli le projet original de Chavez.
Ensuite, je vois le madurisme comme une modalité néo-totalitaire de contrôler et de conserver le pouvoir, thème sur lequel nous avons beaucoup écrit. Maduro et son clan usèrent de toute la perversité possible pour détruire un type d’État et sa Constitution. S’exerce une politique de soumission à la pensée unique dans les écoles et les collèges. Les secteurs populaires sont très appauvris et cruellement maltraités par la crise. Le madurisme n’utilise à peine l’image de Chávez seulement comme une façon de conduire une propagande politique, mais en pratique il fait le contraire de la pensée du leader.
Le madurisme contraint des secteurs de la population et les fonctionnaires à participer à ses réunions. Chavez rassemblait, lui, des foules partout où il allait. Il suffisait de dire qu’il serait présent à un certain endroit et de voir comment une ville entière se déplaçait spontanément pour le voir, même au-delà des frontières vénézuéliennes. Le madurisme a appliqué un programme économique pervers qui a conduit les Vénézuéliens à vivre dans une terrible hyperinflation qui ronge la sphère sociale.
Chávez avait un baril de pétrole de 7 dollars quand il est arrivé au pouvoir; il a été l’objet d’un coup d’État en avril 2002 et a dû faire face à une véritable guerre économique, ainsi qu’à une grève du pétrole entre 2002 et 2003. Et pourtant les Vénézuéliens n’ont pas connu une crise de cette ampleur. Au contraire, nous avons encore enregistré des pics de prospérité et de réduction de la pauvreté entre 2005 et 2012.
La plupart des gens rejettent Maduro et la meilleure preuve de cela est de voir les secteurs les plus humbles de la société fuir la dictature qui domine le Venezuela du nord au sud, d’est en ouest. Il suffit de jeter un coup d’œil à la frontière avec le Brésil pour voir que les gens qui émigrent ne sont pas exactement oligarques ou millionnaires, ce sont des pauvres gens qui ont été totalement détruits par celui qui prétend être le «fils de Chávez». Celui qui a des yeux n’a qu’à regarder!
Correio da Cidadania: Quels chemins, dans votre vision, peut-on emprunter pour sortir de la crise sociale, économique et politique?
Javier Antonio Vivas Santana: Il y a quelques jours, j’ai écrit un article au Venezuela qui disait: «Maduro doit quitter le pouvoir dans 10 jours» [3] qui a suscité un énorme débat et choqué la classe politique maduriste.
Coïncidence, le lendemain, la Garde nationale a pris le contrôle de toutes les grandes, moyennes et petites chaînes commerciales, des supermarchés et des marchés populaires. Peut-être que beaucoup ont compris que le départ de Maduro était littéralement prévu pour cette date, mais au milieu de ces dix jours, un mouvement spontané s’est mis en branle, une grande protestation nationale de tous les secteurs de la population en raison de la terrible crise à laquelle nous sommes confrontés.
L’avance des élections [en avril, puis en mai 2018] répond à ce qui s’annonce, le madurisme le sait. C’est la raison pour laquelle les maduristes s’accrochent illégitimement au pouvoir. La vérité, c’est que lorsque arrivera le jour de la protestation nationale venant des secteurs populaires, Maduro ne tiendra pas au-delà de 10 jours avec ce contrôle politique, même si c’est un jour après quelque élection frauduleuse que ce soit; parce qu’il devra massacrer un peuple et des forces armées, celles qui se sont séparées de la direction militaire contrôlée par Vladimir Padrino (qui a sa famille qui vit à l’étranger) [4]. Je parle du «peuple en uniforme», comme l’a dit Chavez, de ces officiers et de ces forces qui vivent dans le cœur et les sentiments des gens.
Nous aurons face à nous des jours de grande importance pour le Venezuela. Mais c’est surtout l’incertitude et le ralentissement économique qui jouent contre Maduro. Il n’y aura pas de «carnet d’alimentation» pour l’appuyer quand absolument rien ne pourra être acheté avec un bolivar pulvérisé. Et ce jour approche.
Pour sortir de la crise, une fois que Maduro aura quitté le pouvoir, il faudra construire un gouvernement d’unité. Nous avons une excellente Constitution et un cadre juridique qui doit être réformé. Un plan économique sérieux et crédible doit être appliqué, par exemple, à l’instar du Plan real [anti-inflationniste] que Fernando Henrique Cardoso a appliqué pendant sa présidence au Brésil [1995-2003], dont les résultats ont été, indépendamment des critiques, positifs pour la population.
Le Venezuela doit récupérer son industrie pétrolière, redécouvrir les filières de son agro-industrie et s’ouvrir au capital national et international, avec des règles claires qui respectent les droits sociaux et du travail. Ce n’est qu’alors que nous pourrons quitter cette situation pour une autre, à court, moyen et long terme.
Correio da Cidadania: Quel est votre résumé des prétendus gouvernements progressistes qui ont émergé dans plusieurs pays d’Amérique latine à l’aube du XXIe siècle?
Javier Antonio Vivas Santana: En bref, ces gouvernements ont été positifs pour la région. Depuis l’arrivée au pouvoir de Chávez en 1998, y compris Néstor Kirchner et Cristina Fernández de Kirchner en Argentine, Lula da Silva au Brésil, Evo Morales en Bolivie, Daniel Ortega au Nicaragua, Rafael Correa en Equateur, ainsi que Michele Bachelet au Chili, entre autres, il a été démontré qu’il est possible d’avancer avec les idées dites de gauche, mais avec un respect des normes démocratiques.
Le gouvernement désastreux de Maduro, qui n’est pas exactement de gauche, est directement enclin à discréditer tout candidat qui s’identifierait lui-même de cette tendance idéologique ou qui tenterait de lutter contre la dite droite. Pourquoi en est-il ainsi? Pour tout candidat qui s’oppose aux candidats progressistes, il suffira de dire: «Regardez le Venezuela.» Ainsi, cette peur politique et sociale envahit immédiatement la population et les différentes structures de nos sociétés. Maduro est devenu un sérieux problème pour la gauche régionale.
Le candidat kirchnériste [Daniel Scioli] a été défait par Macri dans ce débat [élections fin 2015]. Lula, bien que le Brésil ait atteint un niveau de progrès, au point d’accueillir les Jeux olympiques et une Coupe du monde, est confronté à de nombreuses craintes face à ce qui se passe au Venezuela, comme cela se traduit par une campagne visant le dirigeant du Parti des travailleurs au moyen de règles juridiques manipulées – selon une méthode utilisée par Maduro – pour l’empêcher d’être à nouveau candidat à la présidence. Et au Mexique, le cas d’Andrés López Obrador illustre la manière dont est utilisé le fait qu’il est censé être lié à Maduro pour interrompre sa progression électorale, une situation que le candidat lui-même devra surmonter pour être une option gagnante dans le pays aztèque.
Bien que les gouvernements progressistes aient accompli d’importants progrès économiques et sociaux, le monde politique reste infesté par la corruption, les abus de pouvoir et les violations des droits de l’homme. Ollanta Humala et sa femme purgent une peine au Pérou; Correa en Equateur est de même accusé. Il en va de même pour Cristina Fernández et Lula. De tels faits révèlent que, actuellement, la lutte de la gauche est entachée par cette tendance marquée par le madurisme. (Traduction A l’Encontre)
Gabriel Brito est journaliste et éditeur du site Correio da Cidadania.
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[3] Voir Aporrea, 14-1-2018: https://www.aporrea.org/actualidad/a257807.html
[4] Vladimir Padrino López est l’actuel ministre de la Défense du Venezuela. Auparavant, il était chef d’état-major de l’Armée nationale sous le gouvernement d’Hugo Chávez.
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