Stop au G8 Pour une action syndicale à l’échelle mondiale ! Appel

1947: Grève de l’Union internationale des travailleurs de l’industrie chimique, St. Lawrence Starch Co. (cockroaches signifie littéralement cafards)

En juin 2007, le G8 se réunit en Allemagne à Heiligendamm, près de Rostock, nous publions ci-dessous un appel international lancé par des syndicalistes allemands qui se mobilisent pour y participer et qui posent les enjeux d’une action commune des travailleurs et leur organisation à l’échelle internationale. A relayer .

En tant que syndicalistes de nombreux pays nous participons à la mobilisation d’opposition contre le sommet du G8 en 2007 à Heiligendamm. Mieux que nulle autre institution internationale ces sommets annuels symbolisent la domination mondiale néolibérale.

Ces sommets économiques planétaires servent à la coordination et à la répartition du pouvoir. Ils contribuent ainsi à la stabilisation de l’ordre économique mondial avec toutes ses conséquences de plus en plus désastreuses pour la majorité des gens. Dans ce contexte, une élite minoritaire s’approprie les richesses que des millions de gens produisent.

Nous appuyons les protestations contre les stratégies impériales de domination et les guerres, contre une exploitation prédatrice de la nature et le changement climatique de plus en plus menaçants. Contrairement à ses promesses le capitalisme mondialisé pousse l’humanité vers une crise qui menace son existence. Sans paix et sans réponse à la catastrophe climatique menaçante tout sera réduit à néant.

La mondialisation des marchés du Capital et du Travail a mis les travailleurs et les travailleuses en concurrence les uns contre les autres à l’échelle mondiale. Sans scrupules, les salarié·e·s de différents pays, branches ou sites de production sont opposés les uns aux autres – dans une course au dumping en matière d’emplois, de conditions du travail, de salaires et de dignité humaine. En tant que syndicalistes nous demandons donc:

• Le noyau essentiel des normes en matière de conditions de travail relève des droits humains et elles doivent être imposées en tant que standards minimaux. Dans ce domaine doivent être inscrits le droit à la construction de syndicats et à la conduite de négociations collectives, l’élimination du travail des enfants et du travail forcé et l’interdiction générale des discriminations dans l’activité professionnelle. Les infractions doivent être rendues publiques et lourdement sanctionnées.

• Durée du travail maximal: La redistribution du travail est le remède décisif contre un chômage de 200 millions de chômeurs et 1,4 milliard de working poor à travers le monde. Les gains de productivité doivent servir au progrès social grâce aux réductions du temps de travail: la semaine de 30 heures est l’objectif, la semaine de 40 heures doit devenir une durée maximale du travail sur le plan mondial.

• Le principe d’un salaire minimum qui existe déjà dans quelques pays, même si c’est de manière insatisfaisante aujourd’hui, doit devenir une règle minimale mondiale. A hauteur de 60% du salaire moyen national respectif ce minimum doit être imposé à l’échelle globale.

• Des systèmes de sécurité sociale et de prévoyance doivent être construits ou protégés contre la privatisation et le tout-au-marché. La santé, l’éducation, la sécurité publique et les bases naturelles de la vie ne doivent pas être soumis à la marchandisation.

• Des droits de protection et de participation au niveau des entreprises doivent être réglés par la loi pour garantir aux travailleurs et travailleuses une protection élémentaire contre l’arbitraire patronal.

Le rapport des forces entre le Capital et le Travail s’est drastiquement dégradé en faveur du Capital dans le cadre de la mondialisation. Les marchés financiers globaux et les entreprises transnationales agissant par-dessus les frontières disposent dans cette situation d’un potentiel gigantesque de pression et de chantage contre les Etats nationaux (en matière notamment de dumping fiscal et environnemental et de dérégulation du marché du travail) et contre les syndicats agissant dans des cadres étatiques nationaux.

Il faut sortir de cette défensive historique en marquant de près le capital, en surmontant les barrières linguistiques et la méconnaissance mutuelle qui nous divisent, en reconnaissant nos intérêts communs, en travaillant par-dessus les frontières à tous les niveaux syndicaux et en nous rassemblant pour protester et résister, comme lors de la manifestation contre la directive Bolkestein, des grèves internationales des dockers et des marins et comme maintenant en juin 2007 contre le sommet économique mondial à Heiligendamm.

Nous savons que nous nous trouvons seulement au début de ce chemin. Mais nous savons aussi que c’est seulement en surmontant la concurrence entre-nous et avec des syndicats capables d’agir à l’échelle globale que nous pourrons contrer efficacement le Capital agissant de manière globalisée.

Signataires Detlef Baade, conseiller d’entreprise/Représentation Schweb/K-Sbv, Hamburg – Hagen Battran, président de district du GEW, Freiburg – Gerd Buddin, vice président du syndicat de ver.di, district de Berlin – Patrick von Brandt, secrétaire régional de jeunesse de ver.di de la région Niedersachsen-Bremen – Jeanine Geißler, chargée d’éducation de la jeunesse de ver.di, Hannover – Werner Dreibus, représentant de l’IG Metall, Offenbach – Roland Hamm, premier représentant IG Metall, Aalen – Ralf Krämer, secrétaire de ver.di, Berlin – Walter Mayer, secrétaire syndical d’IG Metall retraité, Berlin – Bernd Riexinger, gérant exécutif de district de ver.di, Stuttgart – Werner Sauerborn, secrétaire de ver.di, Stuttgart – Heidi Scharf, premier représentante d’IG Metall, Schwäbisch-Hall – Michael Schlecht, secrétaire de ver.di, Berlin – Berno Schuckart, représentation des membres, ver.di Hamburg – Sibylle Stamm, présidente de région de ver.di, Baden-Württemberg – Roland Tremper, gérant exécutif de district de ver.di, Berlin, et beaucoup d’autres…

Contacts: Dirk Spöri:  spoeri@gmx.net  • Werner Sauerborn: werner.sauerborn@t-online.de

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