Grèce. Mitsotakis et l’ouverture d’une période de succession

Kyriakos Mitsotakis le 8 septembre à Thessalonique.

Par Antonis Ntavanellos

Traditionnellement en Grèce, chaque mois de septembre, la Foire internationale de Thessalonique (TIF) est l’occasion pour le gouvernement et l’opposition de présenter leurs évaluations des perspectives sociopolitiques, alimentant ainsi un débat politique public plus large. Chaque année, ce «spectacle» commence par un grand discours politique du Premier ministre qui, le lendemain, doit tenir une longue conférence de presse et répondre aux questions des journalistes de tous les grands médias du pays. La même procédure est suivie successivement par tous les chefs des partis représentés au Parlement.

Une autre tradition a vu le jour en 1992, à l’occasion d’une longue grève très militante des travailleurs du système de transport public d’Athènes, qui a permis d’annuler sa privatisation, contre la volonté du gouvernement de Konstantinos Mitsotakis [Premier ministre d’avril 1990 au 13 octobre 1993, le père de l’actuel premier ministre Kyriákos]. Chaque année, à Thessalonique, au moment du discours du Premier ministre, devant le luxueux bâtiment de la Foire internationale, les syndicats et la gauche (dans toutes ses variantes) manifestent dans le but de présenter la réponse du mouvement ouvrier organisé.

Ainsi, tout le déroulement autour de la Foire présente chaque année un «tableau» vivant sur lequel quiconque souhaite comprendre la situation peut appréhender la dynamique de fond des développements sociopolitiques dans le pays.

Cette année, ce tableau comprend plusieurs «surprises, qui annoncent une instabilité politique, mais aussi les grandes difficultés auxquelles la population laborieuse devra faire face.

Dans les rangs de la Nouvelle Démocratie (ND), nombre de ses députés et certains de ses dirigeants traditionnels – tels que les anciens premiers ministres Antonis Samaras [Premier ministre de juin 2012 à janvier 2015] et Kostas Karamanlis junior [Premier ministre de mars 2004 à octobre 2009, ancien président de la ND et neveu du dirigeant historique du parti, Konstantinos, qui lui fut quatre fois Premier ministre de 1955 à 1981] –attendaient le discours de Mitsotakis à Thessalonique comme un point de «redémarrage» pour Nouvelle Démocratie. Il était censé inverser la tendance au déclin de son influence politique/électorale qui s’est révélée lors des élections européennes et s’est poursuivie à un rythme soutenu depuis lors. Lors des élections européennes de juin 2024, avec un taux d’abstention alarmant de 60%, la ND a été réduite à 28,31% des électeurs et électrices, perdant une grande partie des 41% qu’elle avait gagnés lors des élections parlementaires de juin 2023. Après une brève tentative de dissimuler le problème, Kyriákos Mitsotakis a été contraint de reconnaître publiquement les pertes, et même de les déclarer comme définitives en lançant la fameuse formule «les 41% n’existent plus».

Le problème du déclin du soutien au premier parti en termes de «pouvoir électoral» a une signification plus large pour l’establishment. En effet, si les résultats des élections européennes se reproduisent lors des élections législatives (quand elles auront lieu), il n’est pas possible de former un gouvernement majoritaire s’appuyant sur un seul parti. Cette perspective, combinée au déclin parallèle de l’opposition et à la tradition limitée de coalitions multipartites en Grèce, peut créer les conditions d’une crise politique enlisée.

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Il convient de noter que tous les sondages d’opinion actuels annoncent un recul encore plus important du soutien à Mitsotakis.

Dans tous les sondages, les personnes prêtes à voter à nouveau pour la ND représentent le 21% de l’ensemble de ceux et celles qui envisagent de revoter. La ND n’atteint le 28% que par une «extrapolation» des prédictions des sondeurs. En d’autres termes, 28% – un pourcentage qui conduit à une défaite – est actuellement un objectif ambitieux, et non un point un seuil de départ d’une campagne.

Dans ces circonstances, le contenu des annonces du Premier ministre à Thessalonique (TIF) était représentatif de ce qui allait suivre.

Mitsotakis a clairement déclaré son engagement absolu en faveur des politiques d’austérité, soulignant que toute espèce de «soulagement» pour les masses populaires et laborieuses ne peut être attendue que lorsque le programme de contre-réformes néolibérales de son gouvernement sera achevé, aux alentours de la lointaine année… 2027! Dans un pays ravagé par plus d’une décennie de crise, où toutes les diverses réserves ont été épuisées, face aux exigences du peuple pour du pain, pour des écoles et des hôpitaux publics, pour la protection des droits du travail et des droits sociaux fondamentaux, Mitsotakis répond comme une Marie-Antoinette des temps modernes: «Qu’ils mangent… des réformes!»

Ainsi, alors que les coûts galopants de l’alimentation, du logement et de l’énergie ont dramatiquement dégradé le revenu réel des salarié·e·s, le gouvernement déclare que pour les prochaines années, les salaires et les pensions seront «augmentés» strictement en dessous du taux d’inflation officiel et bien en deçà du coût réel de la vie et des prix surfaits des produits quotidiens de la consommation contrainte, avec l’objectif («souhaitable», disent-ils, mais «pas certain») de porter le salaire minimum à 950 euros… en mars 2027! «On» exige des masses laborieuses et populaires de vivre pendant les 3 prochaines années avec des salaires et des pensions comparables seulement à ceux de la Bulgarie, alors que les prix (par exemple pour la nourriture) se rapprochent de ceux du Danemark ou de la Norvège.

La même logique a caractérisé les annonces du Premier ministre sur le délabrement des écoles et des hôpitaux publics (il a insisté sur une réduction permanente des dépenses sociales) ainsi que sur la question brûlante de la crise du logement. A ce sujet, il a seulement promis quelques bonus fiscaux aux propriétaires de maisons vides (qui les maintiennent sans locataire), en espérant que cela agira comme des «incitations» pour augmenter l’offre de logements et – peut-être… – pour réduire les loyers très élevés.

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Si Mitsotakis était particulièrement strict à l’égard des revendications des masses laborieuses, il n’en allait pas de même à l’égard des «souhaits» des capitalistes. Dans ce cas, le «panier» des promesses gouvernementales était mieux achalandé. . Après une longue période de réductions successives des cotisations patronales pour les retraites, Mitsotakis a maintenant annoncé une réduction des cotisations patronales pour les soins de santé des salarié·e·s (de 0,5%, sur un total de 3%), sans se soucier des conséquences sur le niveau actuel (déjà misérable) des soins de santé dans le secteur public. Il a promis de réduire les dépenses liées aux allocations de chômage, en réduisant à la fois le nombre de personnes éligibles à l’allocation et le montant de l’argent que reçoit chaque chômeur ou chômeuse, avec l’argument fallacieux qu’ils/elles devraient être poussé·e·s à accepter n’importe quel emploi que le «marché du travail» a à leur offrir, plutôt que de préférer survivre grâce à des subventions!

Il a promis de fournir gratuitement des terres publiques aux agro-capitalistes qui ont l’intention d’investir dans l’agriculture sous serre à grande échelle. Dans un pays où toute législation susceptible de réguler la rapacité capitaliste est similaire à un «panier percé», il a promis 45 nouvelles «simplifications» de la législation, afin d’éliminer toutes les «tracasseries bureaucratiques» qui «entravent l’esprit d’entreprise». L’extension du régime du «visa doré» aux investissements est un exemple typique de cette orientation. Le régime actuel des visas dorés – où l’investissement» d’un étranger dans un terrain ou une résidence en Grèce, pour un coût minimum de 250’000 à 300’000 euros, donne lieu à la délivrance immédiate de documents de voyage légaux, de droit de résidence et d’autres avantages [1] – a transformé les îles grecques et les quartiers prospères d’Athènes en «bases» pour la mafia internationale. Désormais, pour un investissement d’au moins 250’000 euros dans une entreprise en phase de démarrage (par exemple dans le secteur de l’armement), l’investisseur se verra attribuer la citoyenneté et un passeport grec légal…

D’un côté, la détermination de cette politique impitoyable d’austérité et de contre-réformes est le fruit d’un volontarisme et d’une orientation politique de Mitsotakis ainsi que d’un groupe de cadres de droite résolument néolibéraux, cela en alliance avec un groupe de cadres sociaux-libéraux issus du PASOK (Mouvement socialiste panhellénique) et qui poursuivent aujourd’hui «leur service» au sein de la Nouvelle Démocratie. Ce courant de «l’extrême centre» est déterminé à mener à bien les contre-réformes promises. Mais, d’un autre côté, l’insistance sur cette politique est aussi un produit d’une contrainte. Mitsotakis a avoué publiquement à Thessalonique qu’il n’y avait pas de place pour une politique d’assouplissement de l’austérité. Parce qu’à partir de 2024, l’obligation de dégager des excédents budgétaires dans la politique budgétaire augmentera, comme le prévoit l’accord de 2018 avec la Troïka, mais aussi parce qu’à partir de 2025 augmenteront les obligations de paiement des colossaux achats d’armes récemment effectués par l’Etat grec (avions Rafale et frégates Belharra de France, les très coûteux F35 des Etats-Unis, des centaines de systèmes de missiles d’Israël, etc.) augmenteront.

Les résultats de la persistance de cette politique ne sont pas difficiles à prévoir. Même au sein de la ND, ainsi que dans les pages de la presse pro-gouvernementale se font de plus en plus entendre les voix qui avertissent que Mitsotakis conduit le parti de droite à un affaiblissement irréversible. Elles se réfèrent aux résultats des sondages qui montrent le renforcement du désespoir populaire et un élargissement de «l’espace» sur la droite de la ND. Cet «ensemble» approche déjà les 20%, soit la somme des nationalistes durs de la «Solution grecque» de Kyriakos Velopoulos, les fondamentalistes grecs-orthodoxes de «Victoire», les racistes «branchés» de la «Voix de la raison» et les restes de l’Aube dorée… Selon la presse pro-gouvernementale, le leader de la «droite dure» au sein de la Nouvelle Démocratie, l’ancien Premier ministre Antonis Samaras, reçoit quotidiennement des suggestions pour une initiative visant à fonder un nouveau parti, qui s’inscrirait dans la tradition de la droite «sociale», mais qui serait à la fois dure et solide sur le plan idéologique en Grèce.

Une telle évolution n’est en aucun cas une voie à sens unique. Mitsotakis est confronté à une attrition rapide et sa popularité baissera encore plus. Mais, du moins pour l’instant, la classe dirigeante n’a pas d’autre alternative en matière de gouvernance. Mitsotakis, dans la mesure où il peut mener à bien les contre-réformes, conservera l’initiative politique et disposera du temps nécessaire jusqu’en 2027 (date à laquelle des élections seront organisées si la situation reste «stable») pour renverser la situation.

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Il est important de rappeler la politique du gouvernement Mitsotakis par rapport à la sphère extrémiste qui se constitue sur sa droite. L’Etat grec a toujours mené une politique raciste à l’égard des immigré·e·s et des réfugié·e·s. Le crime de Pylos [le bateau Adriana a coulé le 14 juin 2023 au large de Pylos], impliquant la noyade de plus de 600 réfugié·e·s, s’est produit lorsque Daniel Estras était ministre de l’Immigration et de l’Asile [du 26 mai 2023 au 27 juin 2023]. Va lui succéder Dimitris Kairidis [27 juin 2023 au 14 juin 2023], période durant laquelle l’Etat grec revendiquait une coopération étroite avec l’UE et en particulier l’Allemagne, dans le but de faire pression sur la Turquie (avec la carotte et le bâton) pour qu’elle maintienne le plus grand nombre possible de réfugié·e·s et d’immigré·e·s sur son territoire. Depuis le 14 juin 2024, l’ancien ministre de la Défense, Nikolaos Panagiotopoulos, est aux commandes de ce ministère. Il est secondé par une sorte de «robot raciste», la secrétaire d’Etat Sophia Voúltepsi, très présente dans les médias. Elle met l’accent sur la sécurité des frontières et le renforcement des capacités de refoulement (sur terre et sur mer) des demandeurs d’asile et des migrant·e·s. Mitsotakis a annoncé une alliance avec Giorgia Meloni, l’Autriche de Karl Nehammer et de la Hongrie de Viktor Orbán pour faire pression sur l’Allemagne afin qu’elle continue d’accepter un nombre important de réfugié·e·s et pour «alléger la position» des pays qui sont les points d’entrée de l’immigration dans l’UE.

Cette politique a été mise en place dans le but d’affaiblir, voire de coopter, les forces racistes et nationalistes à la droite de la ND. Mais toute l’expérience européenne récente montre que l’adoption du programme de l’extrême droite conduit au renforcement de ces partis et des organisations d’extrême droite. Pour l’instant, la direction de l’extrême droite en Grèce est composée de personnalités caricaturales et d’un manque évident de compétences politiques. Mais cela ne présage en rien de l’évolution possible de ce courant.

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La capacité de Mitsotakis à survivre s’explique en grande partie par la crise de l’opposition.

SYRIZA «post-Tsipras» se dirige rapidement vers une «liquéfaction» et le discrédit. Au cours du premier week-end de septembre, le comité central du parti a approuvé une «motion de destitution» visant Stefanos Kasselakis, ce qui équivaut à sa destitution du poste de président du parti [position acquise en septembre 2023]. C’est la première fois, dans l’histoire politique moderne du pays, qu’un tel événement se produit aussi rapidement pour un parti politique. En un an seulement, le «météore» Stefanos Kasselakis s’est avéré n’être qu’un «feu d’artifice».

Nous avions mis en garde nos camarades de divers pays qu’un yuppie ayant fait études aux Etats-Unis, avec le soutien d’une partie des armateurs grecs comme atout majeur, pourrait peut-être construire «son» parti en Grèce, sur le modèle des Démocrates étasuniens, mais qu’il était plus difficile d’y parvenir en «héritant» d’un parti qui s’était autrefois identifié comme de gauche radicale et qui, quelques années auparavant (en 2010-15), avait été associé à une montée impétueuse des luttes et des espoirs des gens du peuple. Bien que cette dynamique ait été suivie par la trahison de sa direction, avec la capitulation d’Alexis Tsipras et la signature méprisable du Troisième Mémorandum [appliqué dès août 2025]. Aujourd’hui, dans des conditions burlesques, nous assistons à la fin de cette opération paradoxale.

SYRIZA se dirige vers un congrès extraordinaire qui approuvera (ou rejettera…) de nouveaux candidats à sa direction, suivi d’élections internes fin novembre. A l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ne savons pas si Kasselakis tentera de se présenter à nouveau à la direction, s’il quittera SYRIZA à la recherche d’un nouveau parti politique ou s’il quittera finalement le pays, retournant aux États-Unis et à sa (luxueuse) vie privée.

Entre-temps, SYRIZA a sombré à la cinquième place dans le classement des sondages d’opinion (derrière, dans l’ordre, ND, PASOK, Solution grecque et le Parti communiste-KKE), tous les sondages lui accordant désormais un pourcentage à un chiffre (autour de 9%).

Plus d’un croit (ou espère…) que la solution à ce drame serait le retour d’Alexis Tsipras. C’est un pari qui comporte un gros risque. Car l’effondrement retentissant de Kasselakis a ouvert une discussion politique qui, jusqu’à hier, restait obstinément fermée: qui est responsable du fiasco placé sous la conduite de Kasselakis?

L’effondrement de SYRIZA déplace ce type «d’attrait politique» en direction PASOK. Il s’est hissé à la deuxième place, avec une cote de popularité de 15-16% dans les sondages; des prévisions envisagent qu’il pourrait bientôt approcher les 20%.

Il est intéressant de noter que le PASOK est également en train de réélire ses dirigeants, les élections internes du parti devant avoir lieu dans quatre semaines. Comparée au désordre de SYRIZA, la confrontation entre le président sortant (et possible vainqueur des élections internes du parti) Nikos Androulakis et les autres candidats à la direction (le plus grand rival d’Androulakis étant probablement le maire d’Athènes Haris Doukas, occupant ce poste depuis début janvier 2024) semble être un processus plus politique et, en tout état de cause, plus contrôlé.

Nombreux sont ceux qui évoquent déjà la perspective d’un «2012 inversé», en référence à l’époque où la montée rapide de SYRIZA s’est combinée à l’effondrement spectaculaire du PASOK. Le parallèle n’est pas correct. Le renforcement actuel du PASOK s’effectue à une allure d’escargot plutôt que sous l’effet d’une dynamique socio-politique. Ce n’est pas un hasard. Nikos Androulakis, qui se définit comme un «social-démocrate pur et dur», a réussi à parler pendant deux heures lors de la Foire Internationale (TIF) sans même mentionner des termes tels que syndicats, mouvement ouvrier ou classe ouvrière, salaires, pensions, armement, réduction des dépenses sociales, etc. Les jeunes figures de proue du PASOK social-démocrate sont empreintes des traits de l’ancien social-libéralisme. Le changement promis par Nikos Androulakis, Haris Doukas ou les autres dirigeants potentiels du PASOK ne constitue qu’un piètre simulacre du «Changement» renvoyant à Andreas Papandreou dans les années 1970 et 1980. Ce PASOK et son leader prenait appui sur le «radicalisme» de la classe ouvrière de l’époque pour le convertir en votes et en puissance électorale pour le PASOK.

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La combinaison de la désintégration de SYRIZA et du dynamisme politique limité – du moins pour l’instant – du PASOK, offre une opportunité politique parfaite pour le Parti communiste. En effet, dans les sondages, il approche les 10% pour la première fois depuis des années. Le Parti communiste, sous la direction de Dimitris Koutsoubas [à ce poste depuis avril 2013], a déployé une rhétorique anticapitaliste incisive dans sa critique de tous ses opposants. Il a également accéléré un certain retour à une analyse de classe des aspects du capitalisme grec, ainsi que des «épisodes» difficiles de l’histoire du mouvement en Grèce. Tout cela peut être jugé positif et opportun. Mais il n’y a pas de traduction en termes d’une tactique politique où le KKE assumerait les responsabilités d’un développement de luttes d’une manière et à une échelle qui correspondent à la taille de ses forces organisées. Le KKE cherche à gagner lentement, graduellement et donc de manière contrôlée des forces dans les syndicats et au parlement, principalement en accentuant sa rhétorique propagandiste et en comptant sur la crise et le recul d’autres forces de gauche. Dans ce cas, la croissance «à pas de tortue» a été élevée au rang de «science exacte». Mais cela a des conséquences, à la fois en termes de perte d’opportunités politiques importantes et en termes de création de failles dangereuses dans les rangs du mouvement ouvrier, de retards dans une réponse efficace à des défis cruciaux.

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En Grèce, la vie des masses laborieuses est devenue particulièrement difficile. L’orientation présentée par Kyriákos Mitsotakis à Thessalonique, lors de la Foire internationale, annonce que les difficultés vont se multiplier. Certes, il n’y a pas de lien automatique entre les difficultés rencontrées par les classes populaires et l’ampleur et la détermination de leurs mobilisations. Cette année, les manifestations des travailleurs lors de la Foire étaient généralement limitées, fragmentées et sans élan. Pour le moment, les couches populaires sont enlisées dans la frustration et le manque d’espoir. Néanmoins, au sein d’une Grèce en crise, cela peut changer rapidement. Une victoire de travailleurs et travailleuses peut donner le signal d’une contre-offensive d’ampleur. Mais pour l’instant, nous vivons dans une situation où un point d’inflexion ne s’est pas produit. Et c’est là l’arme la plus redoutable de Mitsotakis. Son leadership est déjà entré dans une ère de repli, mais cela va se dénouer sur un terrain de luttes de classes et de luttes politiques. C’est en relation avec ce contexte particulier que la gauche radicale, qui conserve en Grèce des forces encore significatives, se doit de situer son attention et son action. (Athènes, 15 septembre 2024; traduction rédaction A l’Encontre)

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[1] Le site intitulé «Second Passport» (sic) explicite ainsi le «Programme Golden Visa en Grèce» «Le programme Golden Visa en Grèce offre une voie rapide et bon marché vers la résidence grecque pour les étrangers qui investissent dans l’immobilier dans le pays. La Grèce offre la résidence économique aux personnes qui investissent un minimum de 250 000 € dans l’immobilier via son programme Golden Visa. Grâce à leur investissement, qui leur donne droit à un permis de séjour de cinq ans renouvelable en Grèce, les demandeurs d’un Golden Visa peuvent résider, travailler et étudier dans le pays, jusqu’à ce qu’ils décident de vendre leur bien immobilier grec (des voies moins traditionnelles dans l’immobilier, par exemple la location/l’hôtellerie, existent également et sont expliquées ci-dessous).(Réd.)

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