Solidarité internationaliste avec les grévistes de l’aéroport de Francfort

Les conditions de travail dans les aéroports – «entreprises» privatisées soumises aux diktats de nombreuses firmes sous-traitantes: allant de la sécurité aux opérations d’embarquement jusqu’aux aiguilleurs du ciel, en passant par les divers opérateurs sur le tarmac (atterrissages et envols, bagages, fret, etc.) – se font de plus en plus dures, pénibles, stressantes. Et les salaires stagnent, ou baissent pour les entrants. En outre, la législation antisyndicale devient une norme.

Il n’est donc pas étonnant que ce vendredi 2 mars 2012, à 6 heures du matin, une grève «spontanée» d’avertissement de 3 heures et demie – prise en charge par Ver.di (ce syndicat créé en 2001 au travers de la fusion entre les syndicats de 5 branches desdits services) – ait éclaté à l’aéroport de Tegel à Berlin. Une revendication: une augmentation des salaires de 4%.

Nous publions ci-dessous les messages de solidarité envoyés aux travailleurs en grève de l’aéroport de Francfort dont l’action a été brisée – pour l’instant – par l’intervention du «Tribunal du travail» (voir les articles à ce sujet sur notre site).

Ces messages ont été envoyés par l’Union syndicale Solidaires (France) et par les délégués syndicaux du groupe Trafic Aérien du Syndicat des Services publics (SSP-TA) de Genève-Cointrin. (Rédaction A l’Encontre)

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Aux grévistes de l’aéroport de Francfort

L’Union syndicale Solidaires (France) salue la grève des salarié·e·s de Fraport.

Nous dénonçons les manœuvres et provocations patronales, notamment celle consistant à tenter de diviser les travailleurs et les travailleuses. Face aux patrons qui nous exploitent toujours plus afin de maintenir et même renforcer leurs profits, la lutte sociale est nécessaire; la grève est une de nos armes et il est du rôle d’une organisation syndicale de la préparer, de l’organiser, afin que les grévistes puissent s’en saisir pour en décider la forme et la durée.

La solidarité entre salarié·e·s est une de nos forces; c’est pour cela que patronat et gouvernement ont fait interdire la grève prévue par les aiguilleurs du ciel.

Notre solidarité doit dépasser leurs frontières. C’est pourquoi l’Union syndicale Solidaires tient à affirmer ici son entier soutien aux grévistes de l’aéroport de Francfort; nous informons sur cette lutte, ici, en France.

Le syndicalisme qui assume pleinement son rôle, et donc les nécessaires affrontements sociaux, est durement combattu par les patrons et par les gouvernements qui les servent: c’est pourquoi, dans de nombreux pays, des lois antigrève sont mises en œuvre, aggravant encore les restrictions de nos libertés et tentant de nous faire taire!

Alors même que vous êtes confrontés à ces attaques en Allemagne, le Parlement français vient de voter de nouvelles restrictions au droit de grève dans le secteur des transports, et notamment dans les aéroports! Face à cela, le syndicalisme doit s’unir.

Chers et chères camarades, nous renouvelons notre soutien à votre lutte, et voulons aussi vous assurer de notre disponibilité pour un travail commun afin que le syndicalisme, celui qui soutient les grévistes, se renforce! Le respect du droit de grève, le droit pour les travailleurs et travailleuses de s’organiser comme ils/elles le décident et donc de choisir leur syndicat, comme la lutte contre les méfaits de la sous-traitance sont, par exemple, des thèmes de campagnes que nous pourrions mener en commun, avec diverses organisations syndicales européennes, notamment celles avec qui nous travaillons déjà au sein d’un réseau européen des syndicats alternatifs et de base.

Pour l’Union syndicale Solidaires:

Christian Mahieux, secrétaire national

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Message de solidarité aux grévistes du syndicat de la sécurité aérienne (GdF) de Francfort

Nous les délégués syndicaux du groupe Trafic Aérien du Syndicat des Services publics (SSP-TA)  de Genève soutenons pleinement votre grève à l’aéroport de Francfort.

La bataille en faveur de salaires décents et contre la dérégulation nous concerne aussi.

L’outsourcing en général, les activités de traitement des bagages et du fret en particulier, comme celles de la gestion au sol des avions constituent une politique en faveur de votre employeur «Fraport». Elles impliquent une exploitation accrue des salarié·e·s. Les directives européennes ne font que renforcer la concurrence sur le dos des travailleurs et des travailleuses. Il en résulte une détérioration des conditions de travail et de salaires pour les salarié·e·s. A cela, nous disons: Non merci!

Votre grève est plus que justifiée. Nous la soutenons. Nous sommes conscients de la nécessité de construire un réseau solidaire combatif à l’échelle de l’Europe. Nous espérons que vous pourrez, par votre lutte, faire la démonstration de la nécessité de l’action collective à la base et de son efficacité, malgré tous les obstacles placés devant vous.

 

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