Etats-Unis. Boeing: le 23 octobre, le nouveau contrat sera-t-il adopté et la grève levée?

Par rédaction A l’Encontre

Le 13 septembre, quelque 33’000 travailleurs et travailleuses de Boeing dans la région de Seattle, organisés dans le syndicat International Association of Machinists and Aerospace Workers (IAM), avaient voté d’entrer en grève (voir l’article publié sur ce site le 13 septembre). Après diverses négociations non abouties, la nouvelle direction de la firme a annoncé de vastes restructurations, une modification des plans de production de divers modèles d’avion ainsi qu’une réduction de 10% de l’ensemble des effectifs au niveau international, soit 17’000 salarié·e·s (voir à ce sujet l’article publié sur ce site le 14 octobre ). En outre, la nouvelle direction de Boeing ne cesse de laisser entendre que dans son entreprise située en Caroline du Sud, à North Charleston, les conditions de production lui sont plus «favorables»… dans la mesure où les travailleurs, dans cette unité, n’ont pas de représentation syndicale. Le New York Times du 19 octobre souligne que «les membres du syndicat sont mécontents de la décision de Boeing de transférer l’assemblage du 787 Dreamliner de Washington à la Caroline du Sud».

Le 19 octobre, les sections 751 et W24 du syndicat IAM ont reçu des nouvelles propositions de la direction de Boeing. IAM titrait dès lors sur son site: «Les grévistes du syndicat voteront sur une nouvelle proposition de contrat» et indiquait: «La fin de la grève chez Boeing est peut-être en passe d’être atteinte. Après plus d’un mois de grève, les membres du syndicat se prononceront sur la dernière offre contractuelle de Boeing le mercredi 23 octobre. Il s’agira du premier vote officiel depuis le vote de grève. A deux reprises les membres la section 751 de l’IAM ont refusé les propositions avancées par Boeing.»

Le syndicat indiquait dans son communiqué que la nouvelle proposition qui doit être présentée aux membres était le résultat d’une médiation opérée par la secrétaire d’Etat au Travail par intérim, Julie Su, selon un schéma déjà mis en place par l’administration Biden, comme noté par Kim Moody dans son article publié ce 22 octobre sur ce site à propos de la suspension de la grève des dockers. A la secrétaire d’Etat au Travail s’est ajouté le 15 octobre le soutien – salué par le syndicat – de Maria Cantwell, la sénatrice démocrate de l’Etat de Washington, ainsi que de l’élue démocrate du 7e District de l’Etat de Washington à la Chambre des représentants Pramila Jayapal. Le contexte électoral a pesé de tout son poids dans cette médiation.

Le président de la section 751 de l’IAM, Jon Holden, et celui de la section W24, Brandon Bryant, ont publié la déclaration suivante: «Le fait que l’entreprise ait présenté une proposition améliorée témoigne de la détermination et du dévouement des travailleurs et travailleuses de première ligne qui ont fait grève – et du soutien solide qu’ils ont reçu de la part d’un grand nombre de personnes. Cette proposition sera soigneusement examinée et soumise au vote des travailleurs de Boeing, dont le dévouement envers leurs communautés et leurs familles a fait le succès de l’entreprise dans le passé. Les travailleurs décideront en fin de compte si cette proposition spécifique est suffisante pour répondre à leurs besoins très légitimes et à leur objectif d’obtenir le respect et l’équité chez Boeing. Comme de nombreux travailleurs états-uniens, les membres de l’IAM chez Boeing ont fait des sacrifices considérables pour leur employeur, y compris pendant la pandémie, lorsqu’ils se rendaient à l’usine alors que les cadres restaient chez eux. Ces travailleurs méritent que tous ces sacrifices soient reconnus.»

La proposition d’accord contractuel envisage l’augmentation salariale suivante: 35% répartis sur quatre ans, 12% la première, 8% la deuxième, 8% la troisième et 7% la quatrième. A cela s’ajoute une redéfinition du taux de salaire pour les heures supplémentaires et de la contribution de l’employeur à l’assurance maladie. Une prime unique de 7000 dollars (ratification bonus) est prévue si les travailleurs ratifient l’accord. Le point possible d’achoppement repose sur les conditions précises du plan de retraite 401k, entre autres la contribution de Boeing à la caisse.

Si ce nouvel accord est adopté, les modalités de reprise du travail seront décidées par l’assemblée des travailleurs et travailleuses. (22 octobre 2024)

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