Brésil. Le Comité Fora Bolsonaro appelle à une nouvelle mobilisation: le 3 juillet. Un scandale de prévarication exacerbe la crise politique

Editorial de Esquerda online

Une réunion d’urgence du Comité national Fora Bolsonaro [Dehors Bolsonaro] a eu lieu samedi 26 juin après-midi pour discuter des changements de la situation politique, après les témoignages du député Luis Miranda (Democrates-DEM, élu du District fédéral) et de son frère, Luis Ricardo Miranda, fonctionnaire au ministère de la Santé, suite aux allégations de corruption lors de l’achat du vaccin Covaxin. [Lundi 28 juin, trois sénateurs brésiliens ont déposé devant la Cour suprême une demande d’ouverture d’enquête pour «prévarication» contre le président Jair Bolsonaro qu’ils accusent d’avoir fermé les yeux sur un scandale de corruption dans l’achat de vaccins contre la Covid-19.]

La réunion du 26 juin s’est terminée vers 19 heures, avec toutes les forces qui composent cet espace unitaire. Elle a approuvé la réalisation d’une mobilisation nationale samedi prochain, le 3 juillet, répétant les journées de lutte du 29 mai et du 19 juin.

Il a également approuvé le renforcement de la mobilisation du mercredi 30 juin, à 17 heures, à Brasilia, lors de la remise de la «super-pétition» de destitution, qui, en plus de l’accusation de la responsabilité de Bolsonaro sur les décès dans la pandémie, apportera également l’accusation de corruption dans l’achat du vaccin. Ce jour-là, un grand rassemblement sera organisé devant le Congrès national.

«Chaque jour, la tâche de renverser Bolsonaro est plus urgente et cette tâche incombe au peuple, qui voit sa vie menacée, par la faim, par le Covid-19 et par les balles de la police. Avec les nouvelles allégations impliquant le gouvernement, il est temps d’occuper les rues le 3 juillet, comme nous l’avons fait le 29M et le 19J. Il s’agit de maintenir l’unité des organisations de travailleurs et travailleuses autour de la campagne Fora Bolsonaro, fondamentale pour vaincre Bolsonaro et le bolsonarisme», a déclaré Juliana Donato, militante du Front populaire sans peur (Frente Povo Sem Medo) et du courant Resistência du PSOL.

La Commission parlementaire d’enquête (CPI) sur la pandémie

La session du vendredi 25 juin de la Commission parlementaire d’enquête du Sénat (CPI) sur la pandémie a provoqué des changements dans la situation politique. Le député fédéral Luis Miranda (DEM-DF) et son frère, Luis Ricardo Miranda, fonctionnaire du ministère de la Santé ont dénoncé des irrégularités dans l’achat du vaccin Covaxin, indien, produit par le laboratoire Bharat Biotech. Malgré plusieurs irrégularités dans le processus d’achat (prix, validité, commission, etc.), le fonctionnaire a déclaré avoir subi des «pressions atypiques» pour accélérer l’achat.

L’achat du vaccin devait être acquis par l’intermédiaire d’une société nationale – la Precisa – et aurait impliqué une commission de plus de 200 millions de reais (40,5 millions de dollars). Le contrat n’a pas été signé parce que le fonctionnaire a refusé de le signer, face au caractère frauduleux de l’opération.

Pour sa part, le député Luis Miranda a réaffirmé qu’il a communiqué la situation au président Jair Bolsonaro, lors d’une réunion en tête-à-tête. Ce dernier lui aurait dit, immédiatement, que c’est «quelque chose qui dépend du député fédéral Ricardo Barros – son leader à la Chambre – et que si vous bougez cela va foutre la merde». Luis Miranda a révélé le nom de Ricardo Barros lors de l’audience de la CPI.

La pression exercée pour la signature de l’achat de ce vaccin – plus cher, avec une courte durée de conservation et refusé par de nombreux pays – contraste avec l’attitude à l’égard des autres laboratoires. Le gouvernement Bolsonaro a refusé pendant des mois les demandes et les contacts pour l’achat de vaccins dont l’efficacité est mondialement reconnue. Le résultat est le nombre de décès s’élevant à 511 000, dont au moins 95 000 pourraient être évités avec le vaccin.

La réunion de la CPI a été marquée par l’intervention de divers de gouverneurs, dans une atmosphère tumultueuse et la présence à la Chambre de Frederic Wassef, l’avocat du sénateur Flavio Bolsonaro (fils de Jair Bolsonaro) qui a caché dans sa maison Fabricio Queiroz [ex-policier lié à Flavio Bolsonaro et mêlé à des malversations financières].

A la fin, les parlementaires à la tête du CPI ont donné une conférence de presse, dans laquelle ils ont déclaré être confrontés à un cas très grave et ont indiqué la possibilité de porter l’affaire devant le STF (Tribunal suprême fédéral) et de suivre le processus de destitution. (Article publié sur le site de Esquerda online le 28 juin 2021; traduction rédaction A l’Encontre)

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