Alors que la COP23 [1] qui se tenait à Bonn depuis le 6 novembre s’achève aujourd’hui, 17 novembre, on oublie souvent que le CO2 n’est pas le seul gaz à effet de serre possédant un fort impact sur le climat. Si ses émissions sont responsables pour plus de la moitié du réchauffement observé depuis la seconde moitié du XVIIIe siècle, un tiers du phénomène est imputable au méthane (CH4).
Au plan mondial, ses émissions proviennent à 40% de l’agriculture et de l’élevage, et à 60% du système énergétique (grisou des mines de charbon, fuites des puits de gaz et de pétrole…), des déchets ménagers et agricoles et des feux de forêt. Et celles-ci croissent à un rythme inquiétant.
Une dangerosité sous-estimée
Jusqu’ici, les politiques de lutte contre le réchauffement climatique se sont cependant focalisées sur la seule réduction des émissions de CO2. Parce que la durée de vie du méthane en tant que tel est moindre que celle du CO2 (il se dégrade au bout d’une douzaine d’années en d’autres gaz à effet de serre) et que sa dangerosité a été longtemps sous-estimée: selon une nouvelle méthode de calcul employée par des chercheurs de l’université de Reading, sa contribution au réchauffement climatique serait ainsi supérieure de 25% à ce qu’estimait le Giec, le groupe international d’experts du climat, dans son rapport de 2013.
Conclusion: l’impact des efforts de réduction des émissions de CO2 pourrait être totalement annulé en l’absence d’un effort similaire entrepris sur celles de méthane, s’alarment Benjamin Dessus, Bernard Laponche et Hervé Le Treut, dans un récent article, résumé sur le site du magazine La Recherche.
Mesurer cet impact était cependant compliqué jusqu’ici: cela demandait de faire tourner des modèles coûteux durant plusieurs mois. C’est pourquoi les trois chercheurs ont mis au point un algorithme simple permettant de prendre en compte l’effet des émissions de tous les gaz à effet de serre, et pas seulement du CO2, sur le climat.
Résultat, il apparaît que dans le cas du scénario le plus optimiste envisagé par le Giec, dans lequel la concentration de CO2 dans l’atmosphère serait maintenant sous la barre des 450 ppm à l’horizon 2100, le méthane serait responsable pour 49% de l’augmentation de la température observée: l’enjeu d’une réduction des émissions de méthane apparaît ainsi clairement. L’objectif de Benjamin Dessus et de ses coauteurs est que les responsables politiques s’intéressent enfin à cet enjeu et se saisissent de leur algorithme pour modéliser l’impact de leurs décisions de politiques de lutte contre le réchauffement climatique. (Publié dans Alternatives économiques, en date du 17 novembre 2017)
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[1] ?23e conférence des parties à la Convention des Nations unies sur le climat.
Quand il m’arrive de tomber sur un article semblant traiter sérieusement d’écologie et de réchauffement climatique, j’essaie de poser la question pour laquelle je n’ai jamais obtenu de réponse: est-ce que les milliards d’ondes (souvent des paquets de micro-ondes) qui parcourent notre planète et son atmosphère (à commencer par celles de nos portables) n’ont aucune incidence sur la transformation des gaz ou sur la composition de l’air et de l’atmosphère.
Question …oiseuse?
Méc-créant.
(Blog: Immondialisation: peuples en solde!)