Syrie. Genève 2, un «accord» sur quoi et entre qui?

FLUECHTLING, AUFRUHR, AUFSTAND, BEVOELKERUNGSAUFSTAND, REGIERUNGSKRISE, KRISEPar Pierre Puchot

Après 34 mois de conflit, l’urgence en Syrie est d’abord humanitaire. Selon l’ONU, 2,5 millions de Syriens sont pris au piège des combats dans des zones où les agences humanitaires n’ont pas accès. Le Haut Commissariat aux réfugiés estime en outre que 6,8 millions de personnes ont besoin de secours et que le nombre de Syriens réfugiés dans les pays voisins devrait atteindre trois millions à la fin de l’année.

Mardi 3 décembre 2013, la directrice des opérations humanitaires de l’ONU, Valérie Amos, a affirmé que l’accès humanitaire à la population syrienne avait fait des progrès modestes, mais elle a demandé au Conseil de sécurité une pression accrue sur Damas. Valérie Amos a précisé que le gouvernement syrien avait accordé 50 visas supplémentaires pour des travailleurs humanitaires et ouvert trois centres de distribution d’aide de plus dans le pays. Le nombre de convois autorisés par le gouvernement syrien est en outre passé de trois à neuf en novembre. Un nombre encore très insuffisant pour répondre aux besoins, selon la directrice des opérations humanitaires de l’ONU, qui précise qu’aucun progrès n’a été constaté dans les zones les moins accessibles, où la population est prisonnière des combats.

Présent ce jour-là à la conférence, l’ambassadeur syrien Bachar Jaafari a de son côté souligné que le gouvernement avait accordé cette année un total de 222 visas au personnel humanitaire étranger. Damas, a-t-il affirmé, prend en charge 75 % des besoins humanitaires (en Syrie), contre 25 % seulement pour l’ONU. Mais le régime syrien refuse toujours que les convois humanitaires passent par la frontière avec la Turquie, pourtant proche de zones tenues par l’opposition syrienne. A l’heure actuelle, les convois peuvent passer par les frontières avec la Jordanie et le Liban, mais doivent ensuite transiter par Damas.

Dans un rapport nuancé, Human Rights Watch souligne de son côté que «le gouvernement syrien et les forces de l’opposition entravent l’acheminement d’aide humanitaire à des centaines de milliers de civils dans les zones assiégées en Syrie». L’ONG s’appuie essentiellement sur les récits obtenus grâce à des conversations téléphoniques. «Les habitants de ces zones souffrent d’une pénurie alimentaire qui s’aggrave de jour en jour, et de nombreuses personnes sont décédées en raison du manque de soins médicaux dû à l’état de siège.»

Une situation déjà relevée en octobre par le Programme alimentaire mondial : « Je crois que le problème est l’accès, expliquait alors Elizabeth Byrs, porte-parole du PAM. Nous avons besoin de l’accès. « Accès, accès, accès », nous répétons cela à toutes les parties. Il y a des problèmes bureaucratiques, il y a des check-points souvent très nombreux sur les routes, qui gênent et ralentissent les camions. Tout cela, toutes ces contraintes bureaucratiques… surtout, l’accès doit être accordé aux humanitaires, pour qu’ils puissent faire leur travail.»

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