Grèce. Un ex-«aubedorien» éclaire le fonctionnement des néonazis et leurs complices policiers et militaires

Giorgios Poukarias
Giorgios Roupakias l’assassin néonazi

Les révé­la­tions cho­quantes d’un aube­do­rien devant la caméra de la chaîne TV Alpha au sujet du meurtre de Pavlos Fyssas [voir l’article à propos de ce meurtre sur notre site en date du 19 septembre http://alencontre.org/europe/grece/grece-apres-le-meurtre-de-pavlos-fyssas-vaste-mobilisation-antifasciste.html], de la rela­tion salariée de Giorgos Roupakias

[l’assassin âgé de 45 ans] avec Aube Dorée et du mode de fonc­tion­ne­ment et d’action d’Aube Dorée.

Selon ce que rap­porte cet ex-membre d’Aube Dorée, Pavlos Fyssas était une cible, et les néonazis vou­laient sa mort. «Ça les déran­geait que Pavlos Fyssas ait écrit quelques chan­sons qui dénon­çaient et par­laient de l’Aube Dorée, et sans vul­ga­rité», déclare-t-il. «Giorgos Roupakias avait dit que cet homme [Fyssas], tôt ou tard, ne serait plus vivant.» Il affirme que Roupakias était un mer­ce­naire et qu’ils l’avaient envoyé là. «Il était payé pour faire ce tra­vail, pour être l’homme de main, pour être au devant», rapporte-t-il.

«Il y en avait beau­coup qui vou­laient faire par­tie de la classe des mer­ce­naires. Chaque sec­tion locale pos­sède entre 1 et 10 mer­ce­naires, qui prennent en charge le “sale bou­lot”.»  Quand une action de ce genre était pré­vue, le secré­taire géné­ral de la sec­tion locale don­nait le signal à Giannis Lagos, qui don­nait les ordres.»

L’aubedorien désigne comme au-dessus de Patelis (celui qui a orga­nisé les sec­tions locales), Perikles de Perama, fai­sant pro­ba­ble­ment allu­sion à Periklis Moulianakis.

Selon l’aubedorien, Roupakias est ren­tré dans la sec­tion locale des 5 membres par l’intermédiaire de connais­sances. «Il vou­lait tou­jours se mettre en avant», rapporte-t-il. «Il disait : moi je suis un aube­do­rien, moi je sou­tiens toutes les actions et moi je finis ce que com­mence l’Aube Dorée» Donc, il savait ce qu’il fai­sait à chaque fois.

«Les motards de la DIAS [police motorisée, deux agents sur chaque moto] regar­daient, sauf que quand les auteurs du meurtre ont fui en cou­rant, Fyssas a mon­tré Roupakia, qui n’a pas eu le temps de mon­ter dans sa voi­ture. S’il n’y avait pas eu la police il serait parti. La police atten­dait dans le coin. Elle ne s’est pas appro­chée. Cinqa poli­ciers ne s’approchent jamais quand il y a une foule de 30 per­sonnes. Et ça, l’Aube Dorée le sait», dit l’aubedorien, ajou­tant qu’«ils ont avoué aux membres qu’ils étaient der­rière le meurtre de Fyssas. Ils disent qu’avec ce meurtre, l’Aube Dorée va aug­men­ter leur influence. Ils étaient tous contents de cet assas­si­nat, parce qu’ils ont de la haine à l’intérieur. Ils vont tra­quer les gau­chistes. Il va y avoir d’autres meurtres.»

Pour la for­ma­tion des bataillons d’assaut, l’ex-membre de l’Aube Dorée déclare: «L’Aube Dorée fait des pro­messes, elle dit qu’elle peut aider les gens, mais en réa­lité elle veut récol­ter des élec­teurs et elle pré­pare une armée qui après sa for­ma­tion mili­taire sera à l’avant-garde de tout, elle cou­vrira le souffle des «Grands» et elle bri­sera les «dif­fé­rences». C’est ça le bataillon d’assaut. Chaque bataillon est com­posé de 6 à 20 personnes.»

Golden Dawn«L’entraînement avait lieu à Mandra et à Malakasa dans des lieux qui n’avaient pas l’air de camps d’entraînement, là où s’entraînent les forces spé­ciales de l’armée. Les «grands» avaient accès aux camps de l’armée. C’est là que s’entraînaient les membres, anciens mili­taires, actuels membres de l’Aube Dorée. Ils les frap­paient dans les côtes, dans les jambes, à la tête pour qu’ils apprennent à sup­por­ter la dou­leur, pour qu’ils soient prêts au com­bat. Ils uti­li­saient des armes à feu et tiraient à balles réelles. Ils ont des armes illé­gales. L’Aube Dorée est armée et quand elle le déci­dera, on déplo­rera des victimes.»

Pour les «subor­don­nés» et la cou­ver­ture poli­cière il affirme : «Les réunions des «grands» sont comme les réunions des francs maçons. Des réunions secrètes. Parmi eux il y a des poli­ciers en acti­vité, membres de l’Aube Dorée. Les sec­tions locales et les «grands» ont le sou­tien de la police. C’est pour ça que dans les des­centes de police, rien n’est trouvé de com­pro­met­tant. Ils sont au cou­rant. Ils savent ce qu’il va arri­ver avant que ça n’arrive. L’Aube Dorée est cou­verte par la police. Grâce à la police, ils trouvent tout. Le parti a accès aux décla­ra­tions des témoins. Il a accès à tout. Et dans l’armée, et dans la police.» (25 septembre 2013, source Okeanews, voir en langue anglaise l’article du Guardian en date du 24 septembre 2013 http://www.theguardian.com/world/2013/sep/23/greece-inquiry-golden-dawn-armed-forces)

 

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