Grèce: les révé­la­tions d’un ancien membre d’Aube Dorée

Le député d'Aube Dorée Lagos
Le député d’Aube Dorée Ioannis Lagos

Organisation paramilitaire, ordres d’attaques donnés depuis le QG du parti, lien fort avec les forces de police de Nikaia: l’ancien membre d’Aube Dorée dresse un portrait inquiétant de l’organisation.

Un ancien membre donne des noms et des ren­sei­gne­ments concer­nant l’escadron d’attaque d’Aube Dorée, à Nikaia. Il explique que l’assassin de Pavlos Fyssas était sous-chef de l’escadron et que le jeune homme de 34 ans était devenu une cible à cause de son acti­vité anti­fas­ciste. L’ancien membre révèle qui est le guide de l’escadron et quel député d’Aube Dorée est informé sur chaque mou­ve­ment, afin que le chef donne le feu vert.

Dans l’entretien publié dans le jour­nal Ethnos, l’ancien membre d’Aube Dorée dit que l’escadron d’attaque d’Aube Dorée à Nikaia (quar­tier du Pirée) fonc­tionne sous la gui­dance de Giorgos Patelis et sous la tutelle du député d’Aube Dorée Ioannis Lagos.

«Patelis nous disait qu’on devait avoir le “OK” de Lagos et que celui-ci infor­mait le chef. Qu’il s’agisse d’écrire des slo­gans ou de se “faire” des Pakistanais, il fal­lait d’abord que Patelis et Lagos en soient infor­més», pré­tend l’ancien membre.

Il explique éga­le­ment que l’escadron d’attaque de Nikaia dis­pose de la hié­rar­chie, de la struc­ture et de l’organisation d’une orga­ni­sa­tion cri­mi­nelle para­mi­li­taire. Il explique que le quartier général se trouve dans les bureaux de l’organisation d’où partent les ordres concer­nant les attaques contre les étran­gers et toutes les autres actions. C’est là que sont gar­dées les armes qui «dis­pa­raissent» lorsque l’on s’attend à une des­cente de la police.

L’ancien membre d’Aube Dorée pré­tend éga­le­ment que les des­centes de la police sont «ven­dues», étant donné qu’un poli­cier du com­mis­sa­riat de Nikaia est adhé­rent du «parti» et donne des ren­sei­gne­ments à l’organisation locale. En outre, il se charge de «pro­té­ger» tous ceux qui sont pris «sur le tas».

Aux ques­tions concer­nant l’assassinat de Pavlos Fyssas, il dit: «Je sais qu’ils lui en vou­laient parce qu’il avait des chan­sons antifa. Dans cer­taines chan­sons, il inju­riait les membres d’Aube Dorée.»

À pro­pos de la mobi­li­sa­tion des membres d’Aube Dorée, la nuit fatale, et aux ques­tions de savoir qui ils pou­vaient avoir contacté depuis le café de la rue P. Tsaldari, il dit: «Patelis. Tout le monde a son numéro de télé­phone. Celui qui a télé­phoné aura contacté soit Patelis ou quelqu’un qui le met­trait au cou­rant. Patelis a informé Lagos et Lagos aura informé Michaloliakos (le chef du parti). Pendant tout le temps où j’étais à l’organisation locale de Nikaia, c’est comme ça qu’on nous avait dit que ça fonc­tion­nait.»

*****

Un comité de méde­cins dénonce
les der­nières vio­lences poli­cières en Grèce

BlessuresTete BlessuresDos Le 19 sep­tembre, un comité de cinq membres de méde­cins de l’hôpital Tzaneio à Athènes a dénoncé les vio­lences poli­cières de la soi­rée du 18 septembre.

Le ser­vice des urgences du dépar­te­ment de chi­rur­gie avait reçu ce jour-là 31 mani­fes­tants, tous bles­sés par des coups sur la tête.

Leur texte:

«En tant que méde­cins de l’hôpital Tzaneio, nous expri­mons nos fortes pré­oc­cu­pa­tions. En effet, hier, le 18 sep­tembre 2013, au soir, après la mani­fes­ta­tion de pro­tes­ta­tion contre l’assassinat du jeune Pavlos Fyssas par un membre d’Aube Dorée, le ser­vice des urgences du dépar­te­ment de chi­rur­gie a reçu 31 mani­fes­tants, tous bles­sés par coups sur la tête.

Les bles­sés avaient reçu des coups de bâton, de casques, de bou­clier et des coups de pied par les groupes DELTA et DIAS. Il y a éga­le­ment des dénon­cia­tions fai­sant état de pierres qui étaient lan­cées du côté de la police contre les mani­fes­tants, sur la tête, par des membres d’Aube Dorée.

Après avoir subi une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale, un des bles­sés est hos­pi­ta­lisé au ser­vice d’ophtalmologie affecté de rup­ture du globe ocu­laire. Il dénonce que l’on lui a tiré direc­te­ment sur le visage. Il risque de perdre pour tou­jours la vue d’un œil.

Nous appe­lons à la ces­sa­tion immé­diate de la poli­tique de plus en plus agres­sive de répres­sion appli­quée par l’Etat mais aussi par les groupes para-é­ta­tiques, avant de pleu­rer d’autres victimes. »

Le comité des méde­cins de l’hôpital Tzaneio

(Okeanews, 20 septembre 2013)

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*