Grèce. Contre un accord d’austérité, face à des créanciers étrangleurs

PensionPar la centrale syndicale ADEDY

Nous publions ci-dessous le communiqué d’ADEDY (Confédération des syndicats des fonctionnaires publics), daté du 16 juin. Il appelait à la manifestation unitaire qui s’est tenue le dimanche 21 juin sur la place Syntagma (de la Constitution). La manifestation ample et unitaire, à la fois, soutenait le gouvernement Tsipras dans les négociations avec les «institutions» (UE, BCE, FMI) et le mettait en garde contre un «accord» qui ne correspondrait pas aux engagements de Syriza. Un «accord» qui plongerait la majorité populaire dans une détresse prolongée. Les revendications mises en relief dans cet appel traduisent la radicalisation de larges secteurs de la base d’ADEDY – la confédération du secteur public à côté du GSEE, représentant le secteur privé – face aux politiques de la troïka, rebaptisée «les institutions».

Malgré – et peut-être à cause – l’étranglement exercé par les créanciers, les derniers sondages attribuent à Syriza: 47,5% des suffrages; 19,5% à la Nouvelle Démocratie; 6,5% à To Potami (La Rivière); 6,5% aux néonazis d’Aube dorée; 5,5 au KKE (PC); 4,5% aux Grecs indépendants (ANEL, membre du gouvernement).

Or, les dernières nouvelles n’indiquent aucune concession de la part des institutions représentant les créanciers. Le projet d’accord présenté le 22 juin par le gouvernement grec allait dans le sens décrit par la déclaration d’ADEDY: un prolongement de la logique des mémorandums. Il fut pourtant rejeté comme une copie d’écolier par les créanciers, le FMI au premier rang: au stylo rouge (voir une partie du document reproduit au bas de la déclaration d’ADEDY), le FMI s’attaque encore plus aux retraites. En changeant des termes – par exemple «medical supplies» par «pharmaceuticals» – il accroît le taux de TVA sur des instruments médicaux. La purge budgétaire imposée s’approche des 11 milliards, contre les 7,9 milliards qui ressortaient de la proposition faite par le gouvernement, proposition déjà inacceptable pour de larges secteurs de la population et pour la gauche de Syriza et bien au-delà.

Les «négociations» doivent continuer ce jeudi 25 juin à 13 heures. Tsipras a été convoqué le mercredi 24 juin pour recevoir la copie corrigée de l’«accord» proposé. Mieux, Jean-Claude Juncker a reçu le dirigeant de To Potami – le journaliste monté par les médias grecs, Stávros Theodorákis – le même mercredi. Le projet politique d’un renversement de gouvernement est dans les cartons des «créanciers». Le message est simple: «pas de place pour une politique effective anti-austérité au sein de l’UE». (Rédaction A l’Encontre)

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Après cinq mois de négociations, les travailleurs perçoivent que les solutions de leurs problèmes sont repoussées de plus en plus vers l’avenir. Les mémorandums, au lieu d’être abolis, entrent dans un processus de renouvellement. L’attaque contre notre peuple par les grands groupes monopolistiques du système financier international et les principaux groupes nationaux continue et s’aggrave dangereusement. Leurs plans, tel qu’ils trouvent leur expression dans les propositions pour prétendument surmonter la crise, conduisent avec une précision mathématique à une austérité continue, au chômage, à l’approfondissement de l’exploitation des travailleurs, à de nouvelles privatisations, à la poursuite du démantèlement des droits du travail, à la dissolution complète du système de sécurité sociale, à la détérioration accrue du système de santé publique et de l’éducation, renversant toutes les conquêtes de notre peuple au cours des 100 dernières années.

Le gouvernement dans les propositions qu’il a formulées dans le processus de négociation montre qu’il ne tient pas compte des besoins actuels réels des travailleurs et travailleuses, des besoins de la grande armée de chômeurs, de nos jeunes et des retraités. Il accepte que la dette doive être payée dans sa totalité quand il est évident que sa suppression est une condition préalable pour répondre aux besoins de la population. Cela se fait: lorsque le système de santé est en total déclin à cause de l’énorme sous-financement et du manque de personnel; lorsque les écoles vont faire face à d’énormes problèmes au début de la nouvelle année scolaire, pour les mêmes raisons.

Les travailleurs et travailleuses ne peuvent rester des spectateurs face à tout ce qui est en train de se préparer contre eux. Ils doivent engager une lutte politique difficile pour le renversement des politiques propres aux mémorandums d’austérité et pour satisfaire les besoins populaires.

Nous exigeons:

• Réparation pour les énormes pertes que nous avons subies, aussi bien celles des travailleurs que des retraités suite à la politique conduite au cours des cinq dernières années.
• Restauration des 13e et 14e allocations pour les retraités les plus déshérités et d’un nouveau système de rémunération qui réponde à nos besoins, cela au travers de négociations collectives avec les syndicats.
• Financement immédiat des fonds de pension et une garantie de l’Etat pour leur mise en œuvre.
• Mise à disposition d’une allocation de chômage pour tous les chômeurs et chômeuses ainsi que la mise en place de politiques visant à éliminer le chômage.
• Nouvelles embauches de personnel permanent afin de répondre de manière adéquate aux besoins de personnel dans la fonction publique, avec une priorité donnée aux systèmes de santé, d’éducation, du personnel municipal. Des mécanismes de contrôle de la sécurité sociale et de toutes les structures qui aident à atténuer les conséquences sociales de la crise.
• Abolition des mémorandums et de toutes leurs lois d’application.
• Annulation de la dette, qui est une condition pour la survie du pays, du peuple et des travailleurs.
• Restaurer les droits sociaux et du travail qui ont été abrogés en période de mémorandum.
• Placer les banques sous la propriété publique et le contrôle social.

Dans ce contexte, le Comité exécutif d’ADEDY (Confédération des syndicats des fonctionnaires publics) s’adresse à tous les syndicats du secteur privé, des organisations sociales et professionnelles, des syndicats locaux et régionaux pour une mobilisation populaire de masse, le dimanche 21 juin, 2015 à 19 heures sur la place Syntagma.

Enfin en cas d’annonce d’un accord entre le gouvernement, l’Union européenne, le FMI et la BCE, le Comité exécutif d’ADEDY se réunira immédiatement pour évaluer et décider d’un programme de grèves, selon les décisions du Conseil général. Comité exécutif d’ADEDY. (Traduction Antonis Martalis, édition A l’Encontre)

 

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