Colombie. Les exigences du Comité national de grève en vue de la possible réunion du 20 mai

Par rédaction d’El Espectador

Le gouvernement a demandé au Comité national de grève de «déclarer explicitement sa condamnation des blocages de route et du recours à la violence dans les manifestations». Le Comité national, pour sa part, a déclaré qu’il attendait une réponse concrète et sérieuse de l’État pour garantir l’exercice de la protestation.

Alors que le gouvernement national, par la voix du Haut-commissaire pour la paix, Miguel Ceballos [en place depuis 2018], assure qu’«il existe une bonne volonté pour continuer à avancer» dans les dialogues [proposés par le gouvernement d’Ivan Duque], le Comité national de grève affirme que «le gouvernement Duque ne veut pas négocier, refuse de fournir des garanties». C’est ainsi que se prononcent les parties ce lundi soir 17 mai férié, à l’issue d’une nouvelle réunion qui laisse sur la table, pour l’instant, les demandes de part et d’autre.

Le gouvernement a demandé au Comité national de grève d’émettre les condamnations susmentionnées, tout en remerciant l’Église catholique et les Nations unies pour leur accompagnement dans ce processus.

Miguel Ceballos a annoncé que le dialogue avec le Comité de grève continuera d’avancer vers la mise en place éventuelle d’une table de négociation, pour laquelle une nouvelle réunion a été prévue le 20 mai à 7 heures du matin au siège de Compensar [caisse de compensation familiale et de santé], à Bogota.

Le gouvernement national a annoncé que ce mardi 18 mai se réunira le Conseil national d’évaluation des garanties des manifestations publiques et pacifiques, réglementé par décret, mais a précisé qu’en aucun cas cela ne signifie que cette réunion remplace la table de négociation qui devrait être instaurée avec le Comité de grève.

De plus, le Comité de grève a été déçu par l’absence de réponses à se demandes de garanties pour la protestation, qui sont nécessaires «pour pouvoir commencer les négociations». Il souligne aussi que «le gouvernement a dit non à tout, et même n’a pas fait référence à plusieurs questions». Dans un communiqué, il a affirmé que «la véritable réponse que nous avons reçue aujourd’hui est la violence policière brutale qui s’est déchaînée depuis la nuit dernière (dimanche) à Yumbo [ville du département Valle del Cauca], avec au moins deux meurtres, 24 blessés et 18 disparus» [cette répression brutale s’exerce dans la foulée de celle exercée à Cali – par exemple dans le quartier pauvre de Siloe – ou à Popayan, où le viol par la police d’une jeune fille s’est produit, avec le suicide qui en a découlé].

Le Comité de grève a également remis en question le fait que le président Duque ait annoncé le déploiement de la capacité maximale des forces de sécurité [impliquant l’armée] pour débloquer le pays. «La réponse aux garanties, c’est celle de la terre brûlée contre la grève nationale.» Il a prévenu que la grève allait se poursuivre et que «la seule préoccupation du gouvernement, ce sont les blocages de routes, et ils nous demandent de les lever. Et nous avons dit que nous continuerons à nous mettre d’accord sur la mise en place de corridors humanitaires, que nous ne mettrons pas en danger la vie, la santé et l’approvisionnement en nourriture des Colombiens.» Enfin, le Comité national de grève a déclaré attendre toujours une réponse concrète et sérieuse pour garantir l’exercice de la protestation. (Article publié dans El Espectador, en date du 18 mai 2021; traduction rédaction A l’Encontre)

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