Pour information, nous publions ci-dessous la traduction de l’éditorial du bimensuel Solidarietà (en date du 25 mars 2008) du MPS-Gauche anti-capitaliste. Ce texte permet de mieux saisir tous les enjeux de cette lutte, que le pouvoir économique et politique, à l’échelle de la Suisse, veut durcir. Réd.
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La lutte continue et doit continuer. Certes, elle est difficile et absorbante, prenante, à la fois du point de vue matériel et psychologique, en particulier pour les travailleurs et travailleuses en grève et leurs familles.
Mais une chose doit être claire. Sans la lutte, sans continuer avec détermination sur ce chemin, nous n’arriverons pas à obtenir les résultats que souhaitent les travailleurs et, on oserait dire, tout le Tessin: le maintien des activités jusqu’à maintenant effectuées aux Ateliers de Bellinzona, le maintien des places de travail qui représentent, du point de vue de la qualité et de la quantité, une ressource fondamentale pour la région et pour tout le canton.
La discussion, au cours des diverses négociations, a tourné en grande partie autour de la question de la maintenance (entretien) des locomotives et du fait que cette dernière soit maintenue à Bellinzone. Et cela ne pouvait pas être autrement. Il est évident pour tous, et même le directeur des CFF, Meyer, pourrait le comprendre, qu’un départ des locomotives de Bellinzone signifierait la fin des Ateliers. Quel sens y aurait-il de parler de développements futurs, de maintien du site industriel, de pôle technologique, de postes de travail de qualité orientés vers l’avenir, si ce qui est le poumon technologique et industriel des Ateliers doit être être liquidé ?
Cette question, répétons-le, est comprise par tout le monde. Et tous devraient l’affirmer de manière claire et forte. En particulier, le gouvernement tessinois devrait, dès maintenant, hausser le ton sur ce point. Il doit dire de manière claire et forte que tant que les CFF ne renonceront pas au projet de transférer (entretien) les locomotives à Yverdon, le début d’une table ronde n’a pas de sens. Et ajouter qu’il soutient les travailleurs du Tessin, lesquels manifestent depuis plusieurs jours leur nécessaire fermeté sur ce point précis et sur d’autres qui lui sont liés [voir les revendications de l’Assemblée des grévistes].
À ce stade est des plus significative la position des CFF qui ont interrompu les négociations lundi soir [24 mars], en reprochant, ainsi que l’ont répercuté des organes de presse, «au comité de grève et aux syndicats de s’être obstinés à demander aux CFF des garanties sur le maintien de l’entretien des locomotives à Bellinzone et l’annulation des emplois supprimés» [suppression d’emplois prévue par la direction des CFF ].
Demander des garanties sur le maintien des locomotives à Bellinzone et l’annulation des emplois supprimés représenterait, aux yeux de Meyer [directeur des CFF] et compagnie, un acte «d’obstination». De telles considérations expliquent, mieux que n’importe quel discours, comment il est difficile de dialoguer avec qui pense que la défense des postes de travail aux Ateliers de Bellinzone est liée à des aspects plus ou moins caractériels (nous serions un peuple d’ «obstinés»).
À ce point, il est évident qu’il faut continuer et approfondir la mobilisation. Nous devons envoyer un message clair aux CFF et au Conseil fédéral qui, il vaut la peine de le rappeler, représente le pouvoir du propriétaire [de la firme] et qui ne peut continuer à faire semblant d’être étranger à toute cette affaire.
Au moment où nous écrivons ces lignes, le conseiller fédéral Leuenberger vient de prendre une position qui, en plus de répéter que la grève doit se terminer (il le fait depuis deux semaines déjà), a invité le conseil d’administration des CFF à revoir ses propres positions.
Si cela devait se produire, si le conseil d’administration retirait les mesures annoncées, cela serait un premier succès important. Suite au retrait de ces mesures pourrait commencer une négociation pour obtenir des garanties fondamentales, sans lesquelles le début d’une table ronde n’a pas de sens. Nous sommes, peut-être, à un moment décisif: c’est aussi pour cette raison que la mobilisation doit absolument continuer. (25 mars 2008)
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