Syrie. Des militants de l’opposition lancent une campagne pour la libération du Père Paolo Dall’Oglio

Père Paolo Dall'Oglio
Père Paolo Dall’Oglio

En date du 13 avril 2013, le Père Paolo Dall’Oglio, conjointement à George Sabra, Gilbert Achcar et Nahed Badawia, participait au Volkshaus de Zurich à une Journée de solidarité avec le peuple syrien en lutte contre la dictature du régime Assad. A cette occasion, il a donné un entretien à la Radio suisse romande. Les quelque 300 participant·e·s, dont de nombreux et nombreuses personnes engagées provenant de Syrie ou de la région, ont entamé un dialogue, dans leur langue (traduit en français et en allemand), avec les intervenant·e·s., entre autres avec le Père Paolo Dall’Oglio [le DVD de cette Journée est disponible à l’adresse redaction@alencontre.org].

L’engagement du Père Paolo Dall’Oglio pour la libération et l’émancipation du peuple de Syrie, dans ses diverses composantes, a attiré non seulement l’attention, mais aussi la sympathie de tous les présents. Il représentait en cela un point de convergence permettant de dépasser les heurts existant, logiquement, dans la lutte militarisée conduite contre la dictature du clan Assad, qui s’est approprié les richesses du pays et, pour cela, paradoxe apparent, est en train de le détruire. Une destruction frappant aussi bien la population, ses habitations, que les bâtiments et monuments symboles d’une civilisation millénaire. Il y a là une vraie synthèse d’une orientation économique néolibérale et d’une dévastation qui l’accompagne, ici sous la forme de bombardements et d’exécutions.

Le Père Paolo Dall’Oglio, par son engagement et ses convictions, est l’expression, à la fois, du potentiel émancipateur de cette lutte et du courage sans limites qu’elle exige. Il ne pouvait être que la cible de ceux qui, de divers côtés, s’opposent brutalement à une véritable conquête des libertés par les Comités locaux des diverses villes, les médecins engagés dans des cliniques improvisées, les milliers de solidarités quotidiennes pour la survie et pour la résistance. Tout cela constituant l’humus d’une conquête à venir des droits démocratiques et sociaux pour toutes et tous et pour l’unité de la Syrie, ce qui implique le droit à l’auto-détermination et le refus des ingérences ne respectant pas la volonté de celles et ceux qui mènent une myriade de combats.

Dès lors, la campagne pour la libération du Père Paolo Dall’Oglio concerne toutes les forces qui ont choisi de manière raisonnée et argumentée l’option préférentielle pour les opprimé·e·s et les exploité·e·s.

Envoyez des messages exigeant la libération du Père Paolo Dall’Oglio à  l’Apic, Agence de presse internationale catholique (apic@kipa-apic.ch), aux communautés locales religieuses diverses leur demandant de transmettre «plus haut» cette exigence, aux évêques et responsables de l’Eglise catholique dite universelle. Faites parvenir s’il vous plaît le double de vos messages à l’adresse suivante: redaction@alencontre.org. Nous vous en remercions. (Pour le site A l’Encontre: Charles-André Udry)

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Pas de nouvelles du jésuite italien Paolo Dall’Oglio enlevé à Raqqa

Raqqa/Beyrouth, 3 août 2013 (Apic) Des militants de l’opposition qui luttent contre le régime de Bachar al-Assad ont lancé une campagne sur internet pour la libération du Père Paolo Dall’Oglio, décrit comme «le patron de la paix». Le jésuite italien, connu pour ses sympathies pour les rebelles syriens, dont il demande l’armement par les puissances occidentales, serait depuis le 29 juillet aux mains de combattants islamistes qui l’ont capturé près de Raqqa, au nord-est du pays, seul chef-lieu de province tenu par les rebelles.

L’opposition syrienne s’est déclarée samedi 3 août «très inquiète» de la disparition du prêtre jésuite italien, kidnappé par un groupe qui serait proche d’al-Qaïda. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) affirme que le Père se serait rendu à Raqqa pour rencontrer des dirigeants de l’Etat islamique d’Irak et du Levant (EIIL).

Il voulait négocier la libération de militants kidnappés par ce groupe islamique extrémiste et tenter un accord de paix entre les combattants kurdes et les jihadistes de l’EIIL. Des combats sanglants entre les deux groupes ont déjà fait des dizaines de morts. Le religieux avait dénoncé des violences commises contre des habitants kurdes à Tel al Abiad, à la frontière avec la Turquie, ce qui n’avait pas du tout été apprécié par les islamistes.

La CNS demande la «libération immédiate» du religieux jésuite

La Coalition nationale syrienne (CNS), qui regroupe une partie de l’opposition syrienne, a appelé le 3 août à la «libération immédiate» du Père Dall’Oglio et s’est dite très inquiète pour le sort de ce sympathisant de la rébellion. «Nous demandons à toute personne impliquée dans la disparition du Père Paolo de se manifester et de le relâcher», peut-on lire dans le communiqué de la CNS.

On est d’autre part toujours sans nouvelles du sort de Mgr Gregorios Iohanna Ibrahim, métropolite de l’Eglise syriaque orthodoxe, et de Mgr Paul Yazigi, métropolite de l’Eglise grecque orthodoxe d’Antioche, à Alep, enlevés par des «inconnus» qui ont également assassiné leur chauffeur le 22 avril dernier. Les deux prélats ont été kidnappés dans le village de Kafr Dael, dans la province d’Alep, une zone contrôlée par les rebelles, près de la frontière turque.

Les enlèvements de religieux sèment la panique

La disparition de deux prêtres – les Pères Michel Kayyal, arménien catholique, et Maher Mahfouz, grec orthodoxe, enlevés par un groupe de rebelles armés le samedi 9 févier sur la route conduisant d’Alep à Damas – et l’enlèvement des deux évêques orthodoxes, ont semé la peur et l’angoisse parmi les chrétiens et accéléré leur mouvement de fuite vers des zones plus sûres ou à l’étranger. (apic/orj/dstar/com/be)

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