Après Alep-Est: Idlib; le massacre des civils continue!

Bombardement de la ville de Jisr-Alshugur

Par FSD (FemmeS pour la Démocratie)

Il y a environ une année le régime syrien et la Russie intensifiaient les bombardements sur Alep-Est, ce qui a conduit quelques mois plus tard à la chute de cette ville, suite sans doute à un accord non révélé avec la Turquie. Depuis, les Syriens dénoncent le déplacement forcé des populations en révolte de plusieurs régions de la Syrie vers Idlib (Homs, Darayya, al-Muaaddamyat, Zabadani, Alep-Est, Wadi Barada, al-Waer, etc.) et craignent leur extermination prochaine.

Depuis le 19 septembre, et malgré les accords d’Astana mi-septembre 2017, l’aviation russe mène une offensive contre la région d’Idlib et le nord de la région de Hama. Tout comme l’offensive à Alep-Est, l’aviation cible les civils, les hôpitaux (5 sont détruits), les écoles (4 sont détruites), les boulangeries, les centres des Casques blancs (3 sont détruits)! Le Syrian Press Center documente depuis 117 morts dont 22 enfants et 22 femmes.

Avec la fermeture de la frontière avec la Turquie, les habitants de Jisr-Alshugur à Idlib, qui tentent de fuir les bombardements, n’ont aucune échappatoire. Ils en sont réduits à s’abriter comme ils le peuvent dans les rues des régions moins exposées (de sources privées).

Après Alep-Est, c’est bien Idlib, où est réunie aujourd’hui toute la population en révolte venant de toute la Syrie, qui subit la foudre d’Assad et de la Russie… Le massacre des civils continue et le silence de la communauté internationale aussi!

FSD a choisi de traduire de l’arabe un un article publié sur le site d’information Geroun publié le 25 septembre 2017 et un article du site d’information Aleppo Media Center publié le 27 septembre 2017.

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Idlib… L’escalade russe a pour but de contrecarrer
les accords d’Astana

25 septembre 2017
Geroun – Manar Abdel Razzaq

Bassam Quwatli, activiste politique, pense que «l’escalade russe dans Idlib vise à déjouer les décisions d’Astana». Il a déclaré à Geroun: «Je ne pense pas que les actions militaires des Russes à Idlib se prolongeront, c’est juste une tentative de prouver que la Russie possède toutes les cartes sur le terrain.»
Quwatli n’exclut pas non plus «une coordination entre l’Iran et Hayat Tahrir al-Sham (Jabhat al-Nosra) pour faire échouer Astana», et il a souligné qu’«il est dans l’intérêt de l’Iran de poursuivre le conflit afin de compléter son contrôle sur le terrain et obtenir un changement démographique effectif».

Le régime et ses alliés russes ont intensifié les raids aériens sur différentes parties de la campagne d’Idlib et de la campagne nord de Hama. Les activistes ont documenté environ 300 raids aériens sur ces régions au cours de la semaine dernière, des dizaines de civils ont été tués ou blessés et un certain nombre d’installations médicales et civiles ont été détruites.

Dans le même contexte, le porte-parole militaire du groupe (Ahrar al-Sham) a déclaré que «le retour des bombardements sur Idlib n’est pas nouveau, car le but c’est de compléter ce que le régime avait commencé dans diverses villes syriennes». Il a dit à Geroun: «Les bombardements russes étaient prévisibles dès le début, car tous ceux qui sont engagés dans la révolution ont été déplacés à Idlib jusqu’à ce qu’elle devienne le réservoir humain de la révolution.»

Suite aux bombardements de la ville de Jisr-Alshugur à Idlib, le 26 septembre 2017

Il a ajouté: «Ils intensifient les bombardements des hôpitaux, des écoles, des boulangeries et de tous ce qui est au service de la vie des civils.» Il a souligné la tentative des Russes de «prouver via l’intensification des bombardements» leur déclaration répétée à maintes reprises que «le destin d’Idlib sera comme celui de Raqqa et Mossoul», ceci afin d’intimider le reste de la société couvant la révolution pour la forcer à accepter n’importe quelle décision imposée de l’extérieur du pays.

Fares Beyush, un chef de l’armée libre, a déclaré: «Je ne pense pas que les Russes aient besoin d’une justification pour bombarder. Ils justifient les bombardements d’Idlib, aujourd’hui, par la présence d’al-Nosra, ils ne bombardent aucun quartier général de ce groupe. Ils utilisent sa présence comme prétexte comme ils avaient utilisé Daech auparavant.»

Beyush pense que le but des opérations militaires des Russes dans Idlib est «politique, et non pas militaire», et donc il s’attend à ce que «les bombardements prennent fin sous peu, pour faire respecter Astana». En ce qui concerne le rôle des factions pour exercer une pression à travers les Etats garants d’Astana, pour arrêter les bombardements, il a déclaré: «Il n’y a pas de rôle à jouer pour les Syriens (régime-révolution)» et il a souligné que «ce qui se passe sur le terrain c’est la pression qu’exercent certains pays sur d’autres pays, mais c’est notre peuple qui en paie le prix».

Les bombardements ont atteint le siège de certaines factions qui avaient participé à la conférence d’Astana 6, parmi eux Jeish al-Nasr et Feilaq al-Sham. Lors du bombardement du siège de Feilaq al-Sham, dans le district de Tal-Mardikh à Idlib, environ 50 personnes ont été tuées et d’autres ont été blessées. Quatre autres membres de Jeish al-Nasr ont été tués lors du bombardement de la campagne nord de Hama.

Le major Samer Alewi, l’un des chefs de Jeish al-Nasr, a reconnu le meurtre de quatre combattants du groupe dans une attaque russe sur son quartier général dans la campagne du nord de Hama. Il a confié à Geroun: «Nous avons informé la partie garante (turque) de cette violation, avec pour seule réponse: nous en informerons le niveau supérieur et nous vous tiendrons informés. Aucune information ne nous est parvenue depuis.»

Dans le même contexte, Feilaq al-Sham a annoncé la mort de dizaines de membres dans les raids russes qui ont ciblé son siège à Tal-Mardikh à Idlib samedi dernier. Idris Raad, l’un de leurs chefs, a confié à Geroun: «Le bombardement russe n’est pas surprenant, la politique de la Russie, depuis son intervention en Syrie, est basée sur le crime et l’assassinat.»

Il a souligné que la participation des factions de l’opposition à Astana «ne signifie, en aucune façon, considérer la Russie comme un pays ami ou neutre; c’est un pays impliqué dans le sang syrien depuis trois ans, et c’est un partenaire du régime Assad dans ses crimes contre le peuple syrien».

Le sort de la province d’Idlib reste inconnu, car l’escalade russe ne pourrait être freinée que par une action militaire turque, attendue à Idlib, ce que semble confirmer le rassemblement continu de forces turques à la frontière.

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500 victimes entre martyrs et blessés, c’est le bilan des 9 derniers jours
de bombardements continus des campagnes d’Idlib et de Hama

Aleppo Media Center
Mercredi, le 27.09.2017

Pour la deuxième semaine consécutive l’offensive de l’aviation du régime syrien et celle des forces d’occupation russes ciblent les zones résidentielles et les centres des services publics dans les campagnes d’Idlib et de Hama. Ce mercredi, l’aviation a effectué une série de raids aériens sur la ville de Jisr-Alshugur dans la campagne d’Idlib et nous n’avons encore aucune information concernant les pertes de civils et les blessés.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme a documenté 500 cas de morts et de blessés parmi les civils, ceci pendant ces seuls neuf jours d’offensive militaire. Ces frappes aériennes ont détruit de nombreux centres des services publics dans les régions ciblées, en particulier les hôpitaux, les centres médicaux et ceux de la défense civile.

L’Observatoire a ajouté que le nombre de raids aériens ciblant les campagnes d’Idlib et de Hama effectués depuis le 19 septembre a atteint 1300. Il a aussi souligné que la plupart des martyrs étaient des femmes et des enfants de moins de 18 ans.

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