Entretien avec Itamar Rabinovich
conduit par Caroline Donati
Vendredi 3 et lundi 5 mai 2013 derniers, Israël lançait deux séries de frappes aériennes en territoire syrien: comme en janvier dernier, lors d’un précédent raid qui n’a pas été reconnu officiellement par le gouvernement israélien, le centre de recherche de Jamraya, censé abriter le programme chimique et bactériologique syrien, à la périphérie nord-ouest de Damas, a été visé. Israël affirme avoir agi contre des armes à destination du Hezbollah au Liban.
Mais cette fois, d’autres installations militaires ont été touchées. Selon le site syrien All4Syria, onze positions de l’armée syrienne auraient été visées et certaines entièrement détruites, dont les 104e et 105e brigades de la Garde républicaine.
À Damas, la force de la déflagration (voir vidéo à la fin du texte) a été comparée par des habitants à un tremblement de terre de force 4 sur l’échelle de Richter.
S’il est impossible de déterminer l’ampleur des dégâts et des pertes pour le régime – les bilans varient entre 42 et 2000 morts –, c’est le dispositif militaire du pouvoir syrien qui a été touché, portant un coup sévère à la capacité dissuasive de Damas, même si le régime affirme aujourd’hui qu’il répliquera immédiatement à toute nouvelle attaque israélienne, avec le soutien de son allié iranien.
Critiquée pour ses tergiversations, la diplomatie américaine s’active. De Moscou à Rome, le secrétaire d’Etat John Kerry multiplie les rencontres avec les principaux acteurs de la crise. Moscou et Washington se sont ainsi entendus pour réunir une conférence internationale sur la Syrie [1].
Ancien ambassadeur d’Israël à Washington, Itamar Rabinovich a été le négociateur des pourparlers de paix syro-israéliens de 1992 à 1996. Président de l’Université de Tel-Aviv entre 1999 et 2007, il est aujourd’hui professeur émérite au Saban Center for Middle East Policy de la Brookings Institution à Washington et président d’Israel Institute, basé à Washington et Jérusalem. Il précise pour la journaliste Caroline Donati, auteure de l’ouvrage L’Exception syrienne (Editions La Découverte, 2011) et travaillant pour le site Mediapart, la stratégie d’Israël et évalue les conséquences de cette opération sur la position américaine.
Quels étaient les objectifs de la double opération menée par Israël en Syrie, le week-end dernier?
Dès le début de la crise syrienne, Israël a adopté une politique passive, qui consiste à ne pas s’immiscer dans la crise elle-même, partant du fait que ses moyens d’influer sur les développements intérieurs syriens sont très limités. Plus tard, quand l’opposition a gagné du terrain et qu’il est apparu qu’elle ne pouvait être vaincue par le régime, Israël n’a pas cherché à la soutenir, car son soutien aurait été plus embarrassant qu’utile, pour l’opposition comme pour Israël. Soutenir l’opposition l’aurait délégitimée et aurait fait le jeu du régime syrien qui, depuis le départ, déclare que ce n’est pas un soulèvement intérieur authentique mais une conspiration ourdie de l’étranger.
Dans des cas spécifiques liés à des violences sur le plateau du Golan, comme par exemple en mai 2011, lorsque des Palestiniens de Syrie ont tenté de franchir les lignes de défense ou plus récemment, lorsqu’en raison des combats, il y a eu des tirs sur le plateau, Israël a répondu localement, mais pas à un niveau national.
Dans le même temps, le conflit est devenu plus complexe. Et Israël avait prévenu qu’il interviendrait si des systèmes d’armements importants étaient transférés ou tombaient entre les mains de terroristes, que ce soit le Hezbollah ou des éléments jihadistes qui opèrent avec les rebelles. Israël a évoqué précisément quatre catégories: des missiles sol-air sophistiqués, des missiles de longue portée, des armes chimiques et des missiles sol-mer.
Israël sait que les Syriens, ou du moins les Iraniens, ont des plans pour transférer ces armes de la Syrie au Liban, au Hezbollah. En janvier dernier, Israël est intervenu contre un convoi qui transportait des armes sophistiquées, des missiles sol-air SA 17, d’une base près de Damas vers le Liban, et l’a détruit. Mais nous n’avons alors rien dit, pour ne pas embarrasser le régime et pour ne pas le contraindre à répondre. Le régime a aussi préféré ne pas faire de déclaration publique et il n’y a pas eu de conséquences. Nous espérions que le message serait entendu par la Syrie, l’Iran et le Hezbollah.
Cela n’a visiblement pas été le cas…
Non, cela n’a pas été le cas et des équipements supplémentaires ont pris la route du Liban, des missiles de longue portée et de haute précision appelés Fateh-110, détruits par la double opération d’Israël du week-end. Cette fois, la discrétion n’a pas pu être préservée parce qu’il s’est agi de deux opérations de grande envergure et parce qu’en raison de la nature des missiles, l’explosion a été visible de Damas, c’était vraiment très proche de la capitale. Israël n’a pas reconnu formellement le raid. En réalité, c’est le régime syrien qui l’a reconnu. Et c’est maintenant devenu un problème public majeur avec le régime et avec les Iraniens qui menacent de répondre; l’opposition ridiculise le régime, incapable de riposter… C’est devenu une bataille politique.
Mais cette fois, le cœur du dispositif militaire du régime a été attaqué, des positions du pouvoir ont été touchées, les 104e et 105 brigades de la Garde républicaine.
C’est probablement dû au fait que les avions ont visé leur cible à distance, à partir de l’espace libanais et non syrien, ce qui en soi ne fait pas une grande différence. En second lieu, je ne pense pas qu’Israël ait pris pour cible le régime en tant que tel mais les missiles étaient gardés au sein d’installations syriennes. En outre, selon certaines sources, ces installations sont déjà sous le contrôle du Hezbollah et non plus des Syriens. Le degré de contrôle des Iraniens et du Hezbollah sur la Syrie est vraiment étonnant. Comme je l’ai écrit dans un article pour le site de la revue Foreign Affairs [voir le site de cette revue officieuse de «débat» de l’administration Obama] je pense qu’il s’agit plus, en Syrie, d’un conflit israélo-iranien que d’un conflit syro-israélien, car les Iraniens font de grands investissements en Syrie, dans une volonté de sauvegarder ce qu’ils y ont investi, et bien sûr afin de protéger le Hezbollah, au Liban, et ils sont déterminés à aller loin pour cela.
Sur le plan militaire, c’est un revers majeur pour le régime syrien. Quel peut-être son impact?
Je pense que lorsque le gouvernement israélien a pris cette décision, il a fait le calcul que ni le régime syrien ni l’Iran n’allaient répondre militairement – ce n’est pas certain, mais c’est fort probable – car tous deux redoutent les conséquences d’une riposte.
Le régime syrien ne peut se permettre une confrontation militaire ouverte avec Israël. Si le régime syrien ripostait à grande échelle, Israël pourrait facilement détruire à la fois ses forces aériennes et blindées, ce qui veut dire pour Damas une victoire définitive des rebelles. Quant aux Iraniens, ils sont davantage préoccupés par leurs installations nucléaires et ils redoutent qu’un conflit avec Israël sur la Syrie ne soit le prélude à une attaque de leur installation nucléaire. Israël a affirmé qu’il n’y aurait pas de riposte, mais nous sommes peut-être maintenant dans un processus d’escalade : s’ils continuent à chercher à transférer les armes au Hezbollah, Israël continuera de répondre, et à un moment donné tout le monde perdra le contrôle.
Cette opération ne montre-t-elle pas que la défense aérienne syrienne est plus faible que ce que les Occidentaux semblent dire?
Oui, probablement. Il y a moyen de détruire la défense aérienne syrienne, mais cela nécessiterait un déploiement complet et massif, discuté dans le contexte d’une intervention occidentale en Syrie, à l’échelle de l’intervention libyenne. Avant toute intervention ou pour établir une «no fly zone», les Occidentaux devraient détruire la défense aérienne syrienne.
C’est envisageable?
Oui, mais Israël fait la différence entre les intérêts propres à sa sécurité nationale, ceux que j’ai déjà mentionnés, et des questions plus larges comme l’avenir de la Syrie, la place de la Syrie dans la région ou des questions humanitaires, et même l’usage d’armes chimiques contre la population syrienne. Israël estime que ces questions concernent la communauté internationale, les puissances occidentales… Israël préfère minimiser son implication en Syrie, et ne cherche pas à l’étendre.
On n’est donc plus face à «une piqûre de rappel» comme vous l’écriviez dans L’avenir de la Syrie ne concerne pas la sécurité nationale d’Israël?
Oui, c’est vrai, mais nous ne pouvons déterminer l’avenir. Ensuite, s’impliquer nécessiterait des investissements, il faut investir dans des milices, tous les pays procèdent ainsi: l’Arabie saoudite, la Turquie, la Jordanie, le Qatar, les États-Unis, tous travaillent avec les milices, ces forces qui compteront dans le prochain round après la chute du régime. Je pense qu’il y aura alors une seconde guerre civile entre les milices.
Les Israéliens ont-ils informé les États-Unis avant de déclencher leur opération?
Je ne le pense pas. Dans une relation entre deux alliés, une superpuissance et un petit État, – et nous avons de longues années d’expérience de cette relation –, informer, c’est comme demander la permission. Que se passe-t-il si vous demandez la permission et qu’on vous dit non?
Quand les Israéliens ont quasiment détruit le réacteur nucléaire syrien, en septembre 2007 [site nucléaire présumé de facture nord-coréenne à al-Kibar, près de Deir ez-Zor], nous en avions parlé avec le président Bush. Les Américains ont décidé qu’ils ne voulaient pas le faire et ont même demandé – sans forcer – à Israël de renoncer, et quand les Israéliens l’ont fait, je pense que le président Bush était très satisfait. Il y a une façon de communiquer entre une grande puissance et un petit État.
Est-ce qu’Israël partage le point de vue des États-Unis sur la politique à mener? Vous évoquez une simple différence de perspectives, n’y a-t-il pas des désaccords?
D’une manière très limitée, car je pense que nous voyons la crise de la même manière. Il y a eu une période très courte de désaccord, sur la question de savoir si le régime avait utilisé ou non des armes chimiques. Israël, comme les services de renseignement des Nations unies et des Britanniques, pense que le régime a fait usage d’armes chimiques contre sa population. Mais finalement, les États-Unis ont accepté le point de vue de la France, de la Grande-Bretagne et d’Israël.
Nous n’avons pas de divergences, nous ne poussons pas les États-Unis à intervenir – le pouvons-nous d’ailleurs? S’ils veulent intervenir, ils le feront. C’est une décision américaine, et comme je l’ai dit précédemment, ce n’est pas un dossier dans lequel nous voulons être actifs. Et je ne vois pas dans les événements de ces dernières semaines un point de changement de cette politique «passive» d’Israël.
Bien sûr, l’action israélienne, du fait de sa dimension – il y a eu de fait deux attaques et c’est maintenant une affaire publique –, est une escalade, et la détermination des Iraniens à faire d’énormes investissements pour protéger les Assad, en Syrie et au Liban, pousse à l’escalade, donc le danger à moyen terme d’une sérieuse déflagration est là.
On n’est donc plus face à « une piqûre de rappel » des lignes rouges comme vous l’écriviez pour décrire les précédentes opérations, à l’instar du raid de janvier dernier?
Non, avec l’attaque du week-end, il ne s’agit plus de simple piqûre de rappel. L’idée d’une piqûre de rappel, c’est de mener une action dissuasive, d’envoyer un signal en espérant que l’autre partie comprenne. Il est évident que l’autre partie n’a pas compris. La dissuasion peut prendre parfois un, deux, trois mois : c’était en janvier, et nous sommes en mai. Parfois l’effet dissuasif se dissipe, on n’utilise alors plus «la piqûre» mais le «couteau»…
La posture d’Obama est de plus en plus critiquée aux États-Unis. Est-ce qu’Israël partage ces critiques?
Le problème est différent. Obama fait un autre calcul. Premièrement, après l’échec de deux longues et coûteuses guerres au Moyen-Orient (l’Afghanistan et l’Irak), il s’est personnellement engagé à ne pas entraîner les États-Unis dans une troisième guerre.
Ensuite, il existe un proverbe aux États-Unis qui dit «celui qui casse doit payer». Donc Obama craint que si les États-Unis interviennent pour faire chuter le régime de Assad, ils se retrouvent à devoir contrôler eux-mêmes la Syrie, sans compter le prix de l’engagement, un coût humain et financier.
Le président Obama ne veut pas que les États-Unis soit la puissance qui aura fait chuter le régime syrien, il préfère que Bachar al-Assad tombe de lui-même.
C’est aussi la ligne d’Israël?
Oui, comme je l’ai dit précédemment, nos politiques sont pour l’essentiel très similaires.
Sauf en ce qui concerne la question des armes chimiques?
C’est un problème qui a été résolu en deux jours… Ce n’est plus maintenant un problème.
Mais les États-Unis ne vont-ils pas être amenés à infléchir leur politique après l’opération israélienne?
Même si Obama ne le souhaite pas, il sera de plus en plus impliqué dans cette crise. Au niveau humanitaire, l’afflux de réfugiés déstabilise la Jordanie; il y a la pression de la Turquie ; et plus le temps passe, plus l’opposition se radicalise. Tout cela va obliger les États-Unis à s’engager bien plus qu’ils ne le souhaitaient initialement.
Les raids israéliens peuvent-ils pousser les Américains à intervenir, relancer la question des frappes ciblées ou bien l’instauration d’une «no fly zone»?
Non, les événements du week-end dernier n’ont rien à voir avec l’implication américaine en Syrie. Mais comme tout est politique aux États-Unis, certains s’en servent. Ceux qui sont favorables à une intervention américaine sont déjà en train de dire l’opération israélienne montre que l’on peut détruire l’aviation syrienne sans pertes: c’est ce que dit le sénateur McCain.
N’a-t-on pas surestimé les capacités de nuisance du régime et celles de l’Iran à le défendre ?
Les capacités militaires du régime syrien ont été clairement affaiblies par les deux années de guerre civile. L’Iran peut aider la Syrie à se battre contre une faible opposition mais contre Israël, c’est une autre question.
Israël a longtemps été favorable au maintien de Bachar al-Assad, un ennemi qu’il connaît bien. Son inquiétude pour l’après a-t-elle motivé le récent rapprochement et la réconciliation avec la Turquie?
L’approche était correcte au début de la guerre civile. Mais au bout de deux ans, et alors qu’il est évident que Assad est condamné, la question est maintenant «Qui va le remplacer?». Oui, Israël se préoccupe de l’importance des éléments jihadistes dans l’opposition, oui, Israël se demande bien sûr qui va être au pouvoir à Damas. Israël se dit aussi que la Syrie ne sera peut-être plus un Etat unifié pour un certain temps, parce que les possibilités d’un sécessionnisme alaouite et d’un séparatisme kurde sont réelles, mais une fois encore, nous n’avons pas le pouvoir de déterminer la politique de la Syrie.
Dans ce contexte, il est certain que le rapprochement entre Israël et la Turquie est important, parce que nous avons un intérêt commun, celui d’une Syrie stable.
Dans cette même perspective, Israël cherche-t-il à se rapprocher d’autres acteurs de la région, comme la Jordanie ou les pays du Golfe?
Oui. Il est difficile pour des États comme la Jordanie et les pays du Golfe de coopérer ouvertement avec Israël, mais l’intérêt commun pour la stabilité est un élément très important.
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[1] MOSCOU (Reuters – Thomas Grove et Erika Solomon) – La Russie et les Etats-Unis ont mis mardi 7 mai 2013 leurs désaccords en sourdine en exprimant une volonté commune d’organiser au plus vite une conférence internationale rassemblant aussi bien des représentants de Bachar al Assad que des opposants au régime syrien.
En visite à Moscou, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a déclaré lors d’une intervention conjointe devant la presse avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, que cette conférence pourrait avoir lieu dès avant la fin du mois de mai.
Rien n’indique toutefois que le régime syrien, qui dit lutter contre des «terroristes», et les opposants, qui réclament le départ de Bachar al Assad, accepteront de participer à une telle réunion après deux ans de soulèvement ayant pris des allures de guerre civile au prix de plus de 70’000 morts.
En raison de l’heure tardive de l’annonce russo-américaine – le président russe Vladimir Poutine ayant fait patienter John Kerry trois heures avant de le recevoir – ni le gouvernement syrien ni la Coalition nationale syrienne (CNS), principale structure de l’opposition, n’ont réagi dans l’immédiat.
Un autre écueil réside dans le degré de représentativité de la CNS, alors que les insurgés sur le terrain sont dispersés en une multitude d’unités combattantes aux aspirations parfois divergentes.
Interrogé par Reuters, un chef militaire rebelle dans le nord de la Syrie, Abdeldjabbar al Okaïdi, a dit vouloir attendre de connaître les détails du projet russo-américain avant de définir sa position. «Mais si le régime est représenté, je ne crois pas que nous souhaiterions participer», a-t-il toutefois déclaré.
John Kerry et Sergueï Lavrov ont souligné que l’objectif de leur proposition était de relancer le plan de paix adopté en juin 2012 par la communauté internationale à Genève.
Ce plan, resté lettre morte car il ne réglait pas la question du sort réservé à Bachar al Assad, était censé conduire à la création d’un gouvernement de transition.
«L’alternative (à une solution négociée), c’est encore plus de violences. L’alternative, c’est que la Syrie se rapproche encore un peu plus du gouffre (…). L’alternative, c’est qu’il pourrait même y avoir une partition de la Syrie», a dit John Kerry pour défendre cette initiative conjointe de la Russie et des Etats-Unis.
LES TENSIONS RUSSO-AMERICAINES PERSISTENT
Lors de sa rencontre auparavant avec Vladimir Poutine, John Kerry a cherché à le convaincre que la Russie avait tout intérêt à oeuvrer avec les Etats-Unis à la recherche d’une solution au conflit en Syrie pour éviter une déstabilisation de l’ensemble de la région et une propagation de l’extrémisme islamiste.
Les efforts du secrétaire d’Etat américain ne semblaient guère avoir porté auprès du président russe, qui a fait attendre son hôte trois heures avant de le recevoir au Kremlin, s’est amusé avec un stylo tandis que John Kerry s’exprimait et n’a même pas mentionné la Syrie dans sa propre intervention.
«Les Etats-Unis pensent que nous partageons des intérêts très importants sur la Syrie, notamment la stabilité dans la région et le fait de ne pas avoir d’extrémistes qui créent des problèmes dans la région et ailleurs», a déclaré John Kerry.
La Russie, qui fournit des armes au régime syrien, considère qu’un départ de Bachar al Assad ne doit pas être une condition préalable à un dialogue entre Syriens.
Avec la Chine, elle a bloqué à trois reprises à l’ONU des projets de résolutions d’inspiration américaine, européenne et arabe pour écarter Bachar al Assad.
Mardi, Sergueï Lavrov a assuré que la Russie ne se préoccupait du sort de «personne en particulier».
Alors que les Etats-Unis ont constamment déclaré jusqu’à présent que Bachar al Assad ne devait plus, à leurs yeux, exercer de responsabilités, John Kerry a déclaré que la composition d’un éventuel pouvoir de transition relevait uniquement de la décision des Syriens eux-mêmes.
Malgré le blocage diplomatique persistant et la poursuite des violences sur le terrain, les Etats-Unis demeurent réticents à fournir une aide militaire aux rebelles, de crainte d’alimenter le conflit et de voir leurs armes tomber aux mains des islamistes actifs dans l’insurrection. – Hélène Duvigneau et Bertrand Boucey pour le service français
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