
Par Pablo Abufom et Karina Nohales
Dimanche 14 décembre 2025, l’ultra-conservateur José Antonio Kast s’est imposé avec une large avance (58,2%) au second tour de l’élection présidentielle face à sa rivale, la candidate officielle et membre du Parti communiste, Jeannette Jara (41,8%).
Ce résultat correspond aux prévisions des principaux instituts de sondage, en particulier du CADEM, dont les estimations du 29 novembre ont prédit le résultat final avec une grande précision. Mais ce résultat confirme également une tendance politique plus large, visible depuis les primaires de juin. Comme indiqué à l’époque: «Le défi pour la candidature de Jeannette Jara est énorme à plusieurs niveaux. Le premier et le plus important est de transformer les 825’835 suffrages obtenus lors des primaires en 7 millions de voix nécessaires pour s’imposer au second tour de l’élection présidentielle, qui, pour la première fois depuis 2012, se déroulera avec le vote obligatoire, une modalité qui, selon toutes les tendances, a toujours favorisé la droite.»
Pour notre part, après le premier tour de l’élection présidentielle, nous avons souligné que «les résultats électoraux du dimanche 16 novembre montrent clairement l’ampleur de la victoire de la droite. Lors de l’élection présidentielle, ce bloc a obtenu 50,3% des voix, réparties entre José Antonio Kast (23,9%, Parti républicain), Johannes Kaiser (13,9%, Parti national libertarien, à droite du Parti républicain) et Evelyn Matthei [qui en 1988 se prononçait pour le maintien au pouvoir de Pinochet] (12,5%, Chile Vamos)».
Avec un taux de participation de 85% des inscrits, Jeannette Jara a augmenté son score électoral entre le premier et le second tour d’environ 1,7 million de voix. Cependant, cette progression s’est avérée clairement insuffisante face à l’avancée de Kast, qui a gagné plus de 4 millions de nouveaux électeurs et électrices et s’est imposé dans toutes les régions du pays, sans exception.
L’analyse de la répartition des votes par sexe et par âge permet de préciser encore davantage cette dynamique. Kast a obtenu ses meilleurs résultats auprès de l’électorat masculin dans toutes les tranches d’âge, mais il a également enregistré des résultats particulièrement élevés auprès des femmes âgées de 35 à 54 ans. Jara, en revanche, s’est imposée auprès des électrices de moins de 35 ans et de plus de 54 ans, ce qui lui a valu un soutien plus fragmenté et socialement localisé.
Qui est José Antonio Kast?
José Antonio Kast n’est pas un outsider. Il a milité pendant plus de deux décennies au sein du parti historique du pinochetisme, l’Union démocratique indépendante (UDI), a été député pendant seize années consécutives (2002-2018) et s’est présenté à trois reprises comme candidat à la présidence.
En 2016, Kast a démissionné de l’UDI, arguant que le parti avait abandonné son projet fondateur – ultraconservateur sur le plan moral, catholique sur le plan culturel et néolibéral sur le plan économique – au profit d’une stratégie dirigées vers des secteurs plus larges et de modération rhétorique. Peu après, en 2017, il a lancé sa propre plateforme présidentielle, Acción Republicana, qui s’est officiellement constituée en 2019 en tant que parti politique sous le nom de Partido Republicano, sa référence actuelle.
Dans la continuité de cette trajectoire, Kast a été l’un des signataires de la «Charte de Madrid» en 2020, une initiative lancée par l’extrême droite internationale dans le but explicite de freiner «l’avancée du communisme» en Amérique latine.
Kast est le plus jeune des dix enfants du couple d’émigrés allemands Kast-Rist. Son père, Michael Kast, était soldat dans les forces armées nazies (Wehrmacht) et était affilié au Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP).
Ses parents et plusieurs de ses frères et sœurs ont développé des activités entrepreneuriales dans le secteur agricole de la région centrale du Chili. Il existe également des enquêtes journalistiques et judiciaires documentées qui relient des membres de la famille Kast à des activités criminelles de la Centrale nationale d’information (CNI – police politique qui remplace en 1977 la DINA, Direction nationale du renseignement) pendant la dictature de Pinochet, notamment leur participation à des patrouilles civiles aux côtés des forces répressives du régime et à des opérations associées à de graves violations des droits humains, dont des disparitions forcées.
Le frère aîné de José Antonio, Miguel Kast, économiste formé à l’université de Chicago, a occupé des postes clés pendant la dictature: il a été ministre du Travail, puis président de la Banque centrale. Dans son rôle de ministre du Bureau de la planification nationale (ODEPLAN) entre 1978 et 1980, Miguel Kast Rist a été l’un des principaux promoteurs de la catégorie statistique «extrême pauvreté», qui a orienté les dépenses sociales vers les secteurs les plus pauvres.
Cette définition a institutionnalisé une politique de dépenses sociales minimales, axée sur la simple survie, en parfaite cohérence avec le programme d’ajustement structurel et de démantèlement de l’État social promu par la dictature. Issu d’une famille et d’une formation politique ultra-catholique, Kast se reconnaît comme un disciple fidèle du principal idéologue civil de la dictature chilienne et fondateur de l’UDI, l’ancien sénateur Jaime Guzmán, mort en1994 [il fut un militant engagé de l’organisation d’extrême droite anti-Unité populaire Patria y Libertad].
Conformément à cette doctrine, Guzmán défendait une position extrême sur l’avortement: «La mère doit avoir son enfant même s’il est anormal, même si elle ne le désirait pas, même s’il est le fruit d’un viol ou même si sa naissance entraîne sa mort.»
En tant que député, Kast s’est systématiquement opposé à l’extension des droits civils et sexuels. Il a voté contre le mariage entre personnes du même sexe et contre la loi anti-discrimination, a milité activement contre l’éducation sexuelle intégrale, a rejeté la distribution gratuite de la pilule du lendemain et a défendu l’abrogation de la législation en vigueur sur l’avortement dans trois cas.
Cette orientation s’est également traduite dans ses propositions programmatiques. Lors de sa deuxième candidature à la présidence, Kast a proposé la suppression du ministère de la Femme et de l’Égalité des genres, son remplacement par un ministère de la Famille et la restriction de certaines aides sociales – particulièrement importantes pour les femmes pauvres – aux seules femmes mariées.
En 2017, dans le cadre de sa première campagne présidentielle, son épouse, Pía Adriasola, a raconté dans une interview qu’après avoir exprimé son souhait de retarder une grossesse avant d’avoir son troisième enfant (le couple en a neuf), elle avait consulté un médecin qui lui avait prescrit des contraceptifs oraux. Selon son propre témoignage, lorsqu’elle a fait part de cette décision à Kast, celui-ci a réagi en lui disant «Tu es folle? C’est impossible». Il l’a ensuite emmenée voir un prêtre, qui lui a indiqué que l’utilisation de ces pilules était interdite.
En août de la même année, José Antonio Kast a été proclamé candidat par des groupes de militaires à la retraite et par des organisations de familles de personnes condamnées pour crimes contre l’humanité. Lors d’un meeting organisé au Théâtre Caupolicán, il a déclaré: «Je m’appelle José Antonio Kast, et je défends fièrement l’œuvre du gouvernement militaire, je pense que de nombreux militaires et membres des forces armées sont persécutés et je m’engage, si je suis élu président, à protéger les forces armées.» Il s’est s’engagé à gracier «tous ceux qui sont injustement ou inhumainement emprisonnés».
Parmi ces condamnés figure Miguel Krassnoff Martchenko, brigadier de l’armée au moment du coup d’État de 1973, puis agent de la Direction nationale du renseignement (DINA) – la police secrète de la dictature – et condamné à plus de 1060 ans de prison dans vingt-sept affaires pour enlèvement, torture et disparition forcée. Kast, qui a rendu visite à Krassnoff en prison, a été interrogé à plusieurs reprises au cours de cette dernière campagne présidentielle sur son intention de le gracier. Il a invariablement refusé de répondre.
Tout ce qui précède permet de caractériser José Antonio Kast comme un défenseur explicite et cohérent de l’œuvre de la dictature de Pinochet, non seulement en termes de revendication symbolique de l’exploit anticommuniste du passé, mais aussi comme une tentative consciente de récupérer le cadre programmatique pinochetiste pour faire face aux multiples crises que traverse aujourd’hui la société chilienne.
Sa proposition combine une main de fer pour rétablir «l’Etat de droit», la déréglementation et la marchandisation des services sociaux afin «d’améliorer les conditions d’investissement et de création d’emplois», et une conception de la société fondée sur la centralité de la famille, le droit préférentiel à la propriété privée, l’entrepreneuriat individuel et le contrôle patriarcal sur les femmes et les enfants.
Que peut-on attendre du prochain gouvernement?
En 2023, après l’échec du processus constitutionnel né dans le sillage des soulèvements sociaux, une deuxième tentative de réforme constitutionnelle a eu lieu. Ce nouveau processus était, à presque tous les égards, l’antithèse du précédent. L’organe appelé Conseil constitutionnel était composé de cinquante conseillers, dont vingt-deux appartenaient au Parti républicain, qui présidait également l’instance. [Voir sur ce site les articles publiés les 19, 21 et le 23 décembre 2023.]
La proposition constitutionnelle émanant de cet organe, élaborée à l’image et à la ressemblance de l’idéologie républicaine, consistait en une sorte de retour au texte original de la Constitution pinochetiste de 1980, dépouillé des réformes introduites pendant la période démocratique. Le projet a été rejeté lors du référendum de décembre 2023 avec 55,7% des voix. Ce résultat a mis fin au cycle constitutionnel ouvert en 2019. Cependant, le processus a permis de tester le degré de dogmatisme du projet républicain et de mettre en lumière plusieurs personnalités politiques qui, selon toute vraisemblance, joueront un rôle important au cours des quatre prochaines années de gouvernement.
Dimanche soir 14 décembre, dans son premier discours en tant que président élu, Kast a opté pour un ton modéré. Il a déclaré son respect pour la démocratie, pour ses adversaires politiques et pour la pluralité, a manifesté une prétendue vocation à la recherche d’accords et a reconnu la contribution des dirigeants qui l’ont précédé. Par moments, il semblait s’approprier la «politique des accords» qui a caractérisé la gouvernance post-dictatoriale: un schéma soutenu par un centre-gauche qui avait adopté l’économie sociale de marché et par une droite qui, progressivement, avait tenté de prendre ses distances avec l’héritage explicite du pinochetisme afin de gérer la transition démocratique.
Cependant, cette rhétorique conciliante contraste fortement avec les premières définitions programmatiques de son équipe. Le plan annoncé pour les trois premiers mois du gouvernement s’aligne sur le Kast connu pendant la campagne et s’articule autour de quatre axes centraux: contre-réforme fiscale, déréglementation, offensive contre le droit du travail et ajustement budgétaire.
En matière fiscale, Kast propose de revenir sur la réforme mise en œuvre pendant le second mandat de Michelle Bachelet [2014-2018], en réduisant les impôts des moyennes et grandes entreprises et en supprimant l’impôt sur les gains individuels des entrepreneurs. Il s’agit d’une orientation qui renforce la régressivité du système fiscal et consolide un transfert de revenus vers les secteurs les plus riches.
En matière de réglementation, le programme de Kast vise à démanteler les limites existantes au pouvoir du capital, en mettant particulièrement l’accent sur la déréglementation des normes de protection de l’environnement et l’assouplissement des restrictions applicables au secteur immobilier. Il s’agit d’un programme largement promu par les grandes entreprises, qui ont popularisé ces dernières années le néologisme «permisologie» pour délégitimer les processus d’évaluation de l’impact environnemental appliqués aux projets ayant des effets négatifs potentiels sur les biens protégés par la législation en vigueur.
Au cœur de l’attaque contre le droit du travail, l’objectif central consiste à réduire les capacités de contrôle et de sanction face aux pratiques antisyndicales et anti-ouvrières, en affaiblissant la Direction du travail (ministère du travail contrôlant l’application des règles et lois).
À cela s’ajoute l’intention explicite de limiter l’application de la loi sur les 40 heures, approuvée sous le gouvernement actuel, annulant ainsi le progrès limité que cette norme représentait pour placer la question du temps de vie au centre de la lutte du mouvement ouvrier.
Enfin, en ce qui concerne la réduction des dépenses fiscales, la proposition a été délibérément ambitieuse: une réduction de 6 milliards de dollars. L’ampleur du chiffre a rapidement suscité des soupçons et des demandes de précision. Face à cela, l’un des porte-parole de la campagne a été explicite en justifiant le refus de détailler les ajustements: «Évidemment, nous n’allons pas les dévoiler, car cela nous paralyserait dès le lendemain. Si vous dites «je mets fin au programme X», nous allons avoir des émeutes dans les rues.»
Au-delà de cette franchise cynique, les premières mesures annoncées se réduisent à des formulations vagues: promesses de limiter les «dépenses politiques», d’accroître l’efficacité des dépenses publiques, de renforcer les attributions du Contrôleur général de la République pour contrôler les dépenses municipales et de licencier les fonctionnaires qualifiés d’«agents politiques». Dans l’ensemble, il s’agit d’un programme d’ajustement dont le contenu concret reste délibérément opaque, mais dont les effets prévisibles pèsent sur l’emploi public, les politiques sociales et les capacités réglementaires de l’État.
Le premier jour: Kast protocolaire et international
Le lundi 15 décembre, lors de son premier jour en tant que président élu, Kast s’est rendu au palais de La Moneda et a tenu des réunions avec les équipes des partis qui ont soutenu sa candidature. Rien d’inhabituel sur le plan institutionnel.
Les signaux politiques les plus importants de la journée sont toutefois venus de la scène internationale. Kast a reçu les félicitations explicites de figures centrales de ce qu’on pourrait appeler l’«internationale fasciste»: Javier Milei, Donald Trump et Benyamin Netanyahou ont ouvertement célébré sa victoire électorale et l’ont présenté comme un allié dans l’offensive contre le socialisme latino-américain. Le Wall Street Journal s’est exprimé dans le même sens, interprétant la victoire de Kast comme faisant partie d’une «mauvaise saison démocratique pour le socialisme en Amérique latine», suggérant que la vague de «violence gauchiste» et de stagnation économique serait en train de reculer.
Tout indique que Kast deviendra l’un des acteurs du redéploiement de la droite latino-américaine au pouvoir, avec au moins deux conséquences qui constituent des signaux d’alerte. Premièrement, une adhésion sans nuance à la nouvelle orientation de la politique étrangère états-unienne, le «corollaire Trump à la doctrine Monroe», dont l’objectif immédiat est le changement de régime au Venezuela et l’appropriation de ses ressources énergétiques. Deuxièmement, le début d’un processus de renormalisation des relations avec Israël, même au prix de mettre en péril l’engagement historique du Chili en faveur du droit du peuple palestinien à l’autodétermination. Cet engagement s’est récemment traduit par la participation du Chili à la plainte déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice pour génocide, ainsi que par la suspension de certaines instances de coopération diplomatique et militaire avec l’État occupant.
Dans le concert disparate de l’extrême droite mondiale, chaque pays apporte sa propre tradition et sa forme spécifique de légitimation. Au Chili, tout indique que cette forme est le pinochetisme. C’est là que l’extrême droite trouve son passé glorifié, ses expériences de gouvernement les plus réussies du point de vue des classes dominantes et la mémoire stratégique – économique, militaire et culturelle – qui lui permet de s’enraciner dans le nouveau scénario mondial.
Que signifie la victoire de Kast dans l’histoire du Chili?
Le gouvernement de José Antonio Kast sera le premier gouvernement démocratique (élu) du pinochetisme. Sa victoire concrétise, pour la première fois, l’aspiration longtemps soutenue par les fondateurs de l’Union démocratique indépendante, le parti créé par Jaime Guzmán avec Miguel Kast et d’autres figures centrales du catholicisme autoritaire de la dictature. Kast incarne le retour de ce projet, désormais actualisé par l’expérience de la vague réactionnaire internationale et par les nouvelles sensibilités d’une extrême droite plus jeune, idéologiquement cohésive et politiquement décomplexée.
Il convient de prêter attention au rôle que joueront les cadres historiques de l’UDI dans la formation du cabinet et des équipes ministérielles. Tout comme un Frente Amplio [dont Gabriel Boric était la figure dominante] encore inexpérimenté a eu recours à l’époque aux cadres de la Concertación [de la démocratie chrétienne au Parti socialiste] pour soutenir le fonctionnement de l’appareil d’État, il est probable qu’un Parti républicain relativement jeune doive s’appuyer sur ses anciens camarades: d’anciens ministres de la dictature et du piñérisme [les deux présidences de Sebastian Piñera 2010 à 2022], porteurs d’une expérience clé pour gouverner dans des conditions de conflit social et de restauration conservatrice.
Cependant, la victoire de Kast n’exprime pas seulement la victoire électorale du pinochetisme. Lors de cette élection, l’anticommunisme s’est également imposé comme le pivot du sens commun politique. Il ne fait aucun doute que la campagne s’est articulée autour de la peur de la violence, du chômage et du coût de la vie, phénomènes systématiquement attribués à la délinquance, au trafic de drogue, à la corruption et à l’immigration. La question décisive est de savoir pourquoi ces angoisses ont réussi à s’organiser politiquement autour de Kast et contre Jeannette Jara.
Nous soutenons que la colonne vertébrale qui a unifié ces craintes était une idée simple et persistante: au-delà de tout aspect inquiétant de Kast, «le communisme est pire» et un gouvernement communiste conduirait inévitablement à plus de misère. Le ciment idéologique de ces peurs induites était la menace – inexistante en réalité – d’un gouvernement dirigé par une communiste, associé mécaniquement au Venezuela, à Cuba, à l’Unité populaire ou à l’Union soviétique. Ainsi, les critiques souvent raisonnables à l’égard de la gestion gouvernementale de Boric et des difficultés quotidiennes de larges secteurs sociaux ont été subsumées sous un argument profondément irrationnel: l’anticommunisme comme héritage vivant de la dictature, forgé dans le contexte de la guerre froide et toujours efficace dans l’imaginaire populaire chilien.
Dans les semaines qui ont suivi la défaite, les analyses rétrospectives et la répartition des responsabilités ont abondé. Une fois cette première étape passée, la gauche chilienne sera contrainte de repartir à zéro. Les ajustements tactiques testés ces dernières années ne suffiront plus. Le scénario est très complexe et pourrait devenir encore plus contradictoire si se confirme une augmentation des investissements dans l’industrie du cuivre, stimulée par une demande mondiale accrue, qui ouvrirait un éventuel supercycle favorable au nouveau gouvernement. Dans le même temps, l’absence d’élections pendant au moins trois ans donne à Kast une marge de manœuvre importante pour imposer son programme comme axe central de la politique nationale.
Dans ce contexte, les défis immédiats pour la classe laborieuse au Chili se concentreront sur deux fronts étroitement liés: la résistance aux réformes régressives du nouveau gouvernement et la capacité à articuler une opposition sociale qui ne soit pas subordonnée à la même direction progressiste qui a mené ce qui apparaît aujourd’hui comme quatre années perdues dans la lutte contre la montée de l’extrême droite. Le cycle qui s’ouvre exige plus que des défenses partielles: il exige une recomposition stratégique de la gauche chilienne à la hauteur de ce nouveau moment historique. (Article publié sur le site Jacobin le 16 décembre 2025; traduction rédaction A l’Encontre)

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